Suite de la chronique Les Espé et la générale Alcazar (Simone Bonnafous). Dans cette chronique, le blogueur Pedro Cordoba listait les 4 ratés de la réforme de la formation des enseignants, dans le contexte des Écoles Supérieures du Professorat et de l’Éducation (Espé).
Najat Vallaud-Belkacem a tenu à faire savoir publiquement qu’elle était Ministre de l’éducation nationale mais aussi de l’Enseignement supérieur. Dans le dossier des Espé, elle est la chef ; Geneviève Fioraso et sa directrice, Simone Bonnafous, doivent lui obéir. Ainsi a-t-elle demandé à son Directeur de cabinet de répondre au Secrétaire général du SNUipp-FSU, fort inquiet des ratés de la réforme (lettre du 17 septembre 2014).
Situation des professeurs des écoles stagiaires déjà titulaires d’un master. « Je tiens à vous confirmer que les stagiaires détenteurs d’un master 2 n’ont pas besoin d’obtenir un autre master pour être titularisés ».
Le stagiaire déjà titulaire d’un master n’a donc pas à accomplir toutes les formations du master des métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (master MEEF). La commission académique se prononcera sur la construction d’un parcours adapté qui devra être effectué par le stagiaire. Ce dernier sera soumis à une obligation d’assiduité qui sera prise en compte lors du jury de qualification professionnelle en vue de la titularisation ».
Commentaires de la Coordination nationale des universités
… « Un « parcours adapté » ne peut pas être un DU pour la bonne raison qu’il doit être justement « adapté » au niveau individuel, au cas par cas, selon le parcours antérieur du stagiaire alors qu’un DU est un diplôme et qu’un diplôme n’a pas une architecture variable en fonction des autres diplômes déjà obtenus. En plus un diplôme, ça s’évalue : il y a un CC, des examens, des partiels, des mémoires, des ECTS à valider, etc. Pas question de tout ça dans la lettre du directeur du cabinet. Je rappelle enfin que la principale caractéristique d’un DU, c’est qu’il n’est pas reconnu par l’État. Or le rectorat c’est l’État et l’État ne peut pas exiger l’obtention d’un diplôme dont il ne reconnaît pas l’existence. La rectrice de l’Académie de Créteil a donc commis ce qu’on appelle en droit un « excès de pouvoir » (à distinguer de ce qu’on qualifie vulgairement d’abus de pouvoir). Elle a « tranché » dans un domaine qui n’est pas de sa compétence.
C’est au cas par cas que les commissions académiques doivent « trancher » : les stagiaires n’ont donc qu’à attendre tranquillement avant de s’inscrire qu’on leur communique la liste des formations pour lesquelles l’assiduité est requise »…
Conclusion : les Espé, c’est la pagaille depuis un an et demi (chronique du 16 avril 2013 : Du rififi dans les espé et les MEEF).
Histoires d'universités 