Archives mensuelles : février 2009

D. Laurent et la CPU

Brève. Daniel Laurent, professeur des universités en retraite, est directeur des études de l’Institut Montaigne. Il a été le premier président (administrateur provisoire) de l’université de Marne la Vallée au début des années 90. Dans une chronique du 19 février de l’Institut « autonomie des universités, autonomie des universitaires : une incompatibilité ? » (cliquer ici pour accéder au texte), il défend l’idée que la réforme du statut des enseignants-chercheurs de 1984 n’était pas nécessaire. Je partage cette idée vu le retour à la « case départ » opéré lors des discussions d’hier (lire la chronique : case départ) !

La chronique de Daniel Laurent est aussi une diatribe contre la CPU et ses tergiversations vis à vis des réformes, contre les présidents d’université très contents d’une indemnité présidentielle en forte augmentation et de leur pouvoir renforcé. Lire ma chronique « avoir peur des présidents » : « oui! ».

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Nantes. Etudes Avancées

Brève. Nantes. L’Institut d’Etudes Avancées (IEA) et la Maison des Sciences de l’Homme (Ange-Guépin) prennent possession d’un nouveau bâtiment au terme des festivités d’une semaine d’inauguration (cliquer ici pour accéder au programme).

L’IEA (site) a un statut de Fondation reconnue d’utilité publique. Il est dirigé par Alain Supiot. Il accueille une vingtaine de chercheurs de renommée internationale en sciences humaines et sociales (liste des 17 résidents pour 2009-2010).

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Plus de 600 photos

Diaporamas photos d’universités, des villes dans lesquelles elles sont implantées, de présidents… Elles sont originales et ont été prises au cours des 6 dernières années au fil d’enquêtes, de colloques, de salons de l’éducation, de voyages, de séjours professionnels…

Universités italiennes : Bologna, Ferrara, Modena et Reggio, Pavia, Venezia. Universités françaises : Nantes, Paris 8 Saint-Denis, Paris X Nanterre, Reims, Strasbourg, Versailles Saint-Quentin. Pour accéder aux albums, cliquer ici : plus de 600 photos

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Case “départ”

27 février 2009. 7 heures de discussion entre Valérie Pécresse et trois organisations syndicales sur le statut des enseignants-chercheurs, avant une prochaine réunion de négociation et de sortie de crise, mardi prochain. Cela semble invraisemblable mais, sur tous les points sauf un, on en reviendrait au point de départ.

Le décret de 1984 serait certes réécrit et laisserait donc la place à un nouveau décret, mais celui-ci ne comporterait qu’une seule nouveauté significative : l’évaluation des enseignants-chercheurs, tous les 4 ans, par leurs pairs des différentes sections du Conseil national des universités (CNU). Cette évaluation quadriennale pose un problème organisationnel de taille, comme je l’ai déjà signalé dans la chronique du 27 janvier. Les sections du CNU seront-elles capables d’évaluer tous les enseignants-chercheurs, la même année ? Probablement non ! Si elles n’en évaluent qu’un quart à la fois, il y aura inégalité de traitement, susceptible de recours devant les tribunaux administratifs.

La modulation des temps de service d’enseignement a toujours existé (avant et après le décret de 1984) et elle se poursuivrait (nouveau décret ou non) sur des bases identiques : en effet, « elle ne pourrait être mise en oeuvre sans l’accord de l’intéressé« .

Le nouveau décret ne marquera donc pas l’histoire de l’enseignement supérieur. L’occasion aura été manquée pour faire de réelles innovations. 1. L’organisation du temps de travail des enseignants-chercheurs durant toute leur vie active, par l’attribution de 10 années pour faire de la recherche à temps complet (lire la chronique sur la modulation des temps de services). 2. La mise en extinction du corps des maîtres de conférences, l’université d’enseignement et de recherche se centrant sur les masters et le doctorat. 3. La création de Lycées d’Enseignement Supérieur (lire la chronique sur les LES) organisant le 1er cycle, cycle de 3 ans et dont le corps professoral serait composé de professeurs agrégés (PRAG) (lire la chronique : PRAG en universités).

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Sarkozy et l’université

Brève. « Sarkozy et l’université. La revanche personnelle d’un cancre ». Texte d’Alain Garrigou, professeur de sciences politiques à l’université de Paris X Nanterre, publié par la Fondation Copernic. Suite (6 mars 2009) : l’université de Paris 10 Nanterre s’apprêterait à publier un communiqué attestant de la réussite de Nicolas Sarkozy au DEA de Sciences Politiques.

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Parcours de formation

L’université déchiffrée. Chapitre 2. Parcours de formation.  Poursuivre des études supérieures toujours plus longtemps ? Trop ou pas assez de diplômes délivrés, trop ou pas assez de diplômés ? A quel niveau ? Dans quelles disciplines ou thématiques ? Diplômes obtenus en combien de temps ? A quel coût pour la collectivité et pour les individus ? Pour quels emplois et dans quel contexte de marché du travail ? La réponse à ces questions doit éviter d’être idéologique ; elle doit se baser sur des faits. Ce chapitre de L’université déchiffrée expose donc les méthodologies utilisées en Italie et en France pour compter les diplômés, pour analyser leurs parcours de formation. Les difficultés à surmonter pour compter précisément et comparer (dans le temps et dans l’espace) sont nombreuses, ne serait-ce que parce que les données ne sont pas toujours disponibles ou collectées, ne sont pas toujours homogènes au niveau national et au niveau local de chaque université. L’Italie, grâce aux enquêtes d’AlmaLaurea menées depuis 10 ans sur les profils des diplômés, est beaucoup plus performante que la France pour produire des données statistiques très précises sur les parcours des étudiants, données comparables entre les universités et d’une année sur l’autre ; autre point fort de l’Italie, la publication extrêmement rapide des résultats. 

Compter n’est pas ignorer le contexte politique, européen et national. Le choix européen de développer une économie de la connaissance, vue comme condition de la compétitivité européenne dans une économie mondialisée, est porteur d’une augmentation des poursuites d’études dans l’enseignement supérieur, de la production de diplômés du supérieur. Le processus de Bologne, parce qu’il généralise un premier niveau de diplôme après 3 années d’études supérieures, est également porteur d’un plus grand nombre de diplômés dans les classes jeunes, tout au moins de diplômés à un premier niveau. Par la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école (2005), les pouvoirs politiques français ont fixé un objectif à atteindre et facile à mémoriser : « parvenir à 50% de diplômés du supérieur parmi les jeunes de chaque classe d’âge » ; la répartition de ces 50% (combien de diplômés de licence ? de master ? de doctorat ?) est cependant laissée dans l’ombre. En Italie, aucun objectif de taux de diplômés du supérieur n’est fixé. Y a-t-il, pour l’Europe et pour chacun de ses pays membres, des taux idéaux de poursuite d’études après le diplôme de fin d’études secondaires, après un 1er cycle d’études supérieures ? Faut-il fixer des taux et selon quels critères ? Quels sont les résultats observés de la réforme de la Laurea en Italie et de la réforme LMD en France ?  

Lire la suite du chapitre. Liens vers les modules du chapitre déjà publiés

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Se loger à Venise

Le premier groupe de travail du chantier « Vie étudiante » se réunit le 26 février : il est consacré au financement de la vie étudiante. Les groupes de travail « vie de campus » et « logement étudiant » se réuniront prochainement. Le chantier « Vie étudiante » pose des questions très différentes selon le lieu d’implantation de l’université. L’exemple des deux universités de Venise est presque un cas extrême. Site de l’Agence pour le droit aux études et les services aux étudiants.

Entretien en janvier 2004 avec le recteur Ghetti (recteur de Ca’ Foscari de 2003 à 2009). « L’université possède 45 implantations différentes (en propriété, en location ou en concession). Cela rend trop compliqué l’organisation de la didactique ; la dispersion fait perdre beaucoup de temps ; il faut rationaliser, accélérer la restructuration, mais la spécificité de Venise rend cette structuration en pôles extrêmement lente. L’université possède de très beaux palais, mais ils ne sont pas fonctionnels. Les dépenses fixes (de personnel, de fluides) sont élevées ».

« Il faut résoudre les problèmes qui sont dus à la localisation spécifique de l’université. Venise, c’est prestigieux, c’est attractif, mais c’est aussi un grand nombre de problèmes d’espaces. La spécificité de Venise crée des problèmes organisationnels, logistiques. Si l’université ne les résout pas, il y a des conséquences négatives sur la didactique et la recherche. La bassin d’attraction de l’université se « provincialise », se restreint, et ce en dépit de la bonne qualité de l’enseignement et de la recherche. L’université est à présent pénalisée par la mauvaise qualité des services aux étudiants. Il faut absolument développer les résidences. Une enquête a révélé qu’il y a 5 ou 600 places dans les résidences (à 30 à 50 euros par mois), 1.100 places dans les couvents religieux (2 à 300 euros par mois), et des logements diffus chez l’habitant (payés au noir, 4 à 500 euros par mois). Il y a donc beaucoup de besoins (près de 25.000 étudiants pour les deux universités de Venise, Ca’ Foscari et IUAV) ». 

« Les intérêts sont communs pour les deux universités de Venise. Il faut pouvoir estimer la demande potentielle (pas seulement pour les étudiants mais aussi pour les professeurs étrangers), repérer les lieux qui sont récupérables et qui ne sont pas utilisables par le tourisme (une caserne par exemple). Il ne faut pas affronter directement le privé. Il y une concurrence objective avec lui : ouverture de plus de 2.000 bed et breakfast ouverts dans les dernières années sans aucun contrôle ; ce qui réduit le nombre de places pour les étudiants. Il faut avoir le soutien du public et du privé. La population de Venise décroît et vieillit ; l’université garantit le maintien d’une population jeune. Il est clair que l’université a un impact économique sur la ville (consommation, librairies). L’objectif est de permettre l’élévation de la qualité de l’offre de formation, et de l’appuyer sur la qualité des services. Il y a trop de « pendolarisme » : les étudiants, à 17 heures, ils s’en vont ; il faut renforcer la vie universitaire dans la ville même ».

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PRAG en universités

Brève 25 février 2009. François Fillon demande à Xavier Darcos de renforcer la mise à disposition de l’université de professeurs agrégés (PRAG du second degré) pour un meilleur encadrement des étudiants dans le cadre du « Plan Réussir en licence ». Cette annonce est presque présentée comme un scoop, une nouveauté. Il n’en est rien ! Les PRAG (mais aussi les PRCE, professeurs certifiés) interviennent de très longue date dans l’université : ils ont été mobilisés de manière très importante dans les années 90 pour faire face à la progression du nombre d’étudiants et… pour limiter la progression des effectifs d’enseignants-chercheurs ! En 2007-2008, ils sont toujours là !

La Note d’information « Les personnels enseignants de l’enseignement supérieur 2007-2008«  (Bideault et Rossi, 2008) fait le point. 90.000 enseignants ont enseigné dans l’enseignement supérieur cette année-là : 20.000 professeurs, 37.300 maîtres de conférences, 13.700 enseignants du second degré, 6.600 attachés d’enseignements et de recherche (ATER), 7.100 moniteurs. Le nombre d’enseignants de ces deux derniers statuts précaires a plus que doublé entre le début des années 90 et 2007-2008 ! Au cours de la même période, le nombre d’enseignants du second degré en fonction dans l’enseignement supérieur a progressé de 60% (progression analogue à celle des maîtres de conférences), alors que le nombre de professeurs n’augmentait que de 35%.

Les professeurs du secondaire en fonction dans le supérieur (ils y sont « affectés » et non « détachés », comme je l’ai écrit dans la première version de cette chronique : lire les commentaires) enseignent, en particulier, dans les disciplines littéraires et de sciences humaines et sociales, dans les Instituts universitaires de technologie (IUT). Ils ont un service double (384 heures de travaux dirigés) de celui des enseignants-chercheurs (d’où l’intérêt, pour les finances publiques, d’y recourir quand les effectifs étudiants augmentent rapidement !). Il faut rappeler, dans le débat actuel sur la modulation des temps de services d’enseignement, que les PRAG bénéficient de décharges de services quand ils préparent un doctorat, quand ils ont des responsabilités pédagogiques ou administratives ou… quand les effectifs étudiants diminuent (cas des disciplines scientifiques).

L’incitation à faire appel aux PRAG pose, de manière très explicite, la question de l’enseignement dans le cycle « licence ». Depuis la réforme LMD, le premier cycle est assuré essentiellement par des maîtres de conférences (certains de ceux-ci sont des PRAG et des PRCE titulaires d’un doctorat), des professeurs détachés du secondaire, des ATER et des moniteurs (ceux-ci doivent assurer 64 heures de travaux dirigés). Les professeurs ont délaissé le 1er cycle et assurent les enseignements de master et de doctorat.

Le corps enseignant de premier cycle universitaire est donc extrêmement hétérogène (personnels titulaires et personnels précaires), ce qui présente un risque important pour la qualité des enseignements. D’où notre idée de créer des lycées d’enseignement supérieur (LES), établissements d’éducation autonomes des lycées et des universités et assurant la totalité des enseignements de premièr cycle, ceux menant aux études longues et ceux menant au marché du travail (licences professionnelles). Le corps enseignant de ces LES ne serait composé que de professeurs agrégésCliquer ici pour accéder à la chronique : « créer 480 lycées d’études supérieures ».

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Premiers succès

Brèves. François Fillon, Valérie Pécresse et Conférence des Présidents d’Universités (25 février 2009). Lire également l’article du Monde. Budget 2009 de l’enseignement supérieur : compensation financière aux universités pour les postes d’enseignants-chercheurs supprimés et pérennisation de cette compensation pour les années suivantes. Pas de suppressions de postes d’enseignants chercheurs en 2010 et 2001. Réécriture complète du projet de décret sur les enseignants chercheurs. Pour ce qui concerne la formation des enseignants : formation complémentaire organisée l’année qui suit la réussite au concours. François Fillon fixe à la fin-mars la réécriture des textes sur le statut et la formation des maîtres. La CPU se dit satisfaite. 26 février 2009 : réactions de syndicats étudiants et enseignants, de la Coordination nationale des universités, de Sauvons la recherche : le mouvement ne s’arrête pas.

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Venise en photos

 

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Deux universités à Venise : Ca’ Foscari et IUAV. Le siège de l’Université de Veneziaest implanté dans le palais que le Doge Francesco Foscari s’est fait construire au milieu du 15ème siècle. Site de l’université Ca’ Foscari. L’histoire du Palazzo FoscariLe doge Francesco Foscari. Histoire de l’université de Venise.

Album Photos 1. L’entrée de l’université par la… terre (Dorsoduro), le hall d’entrée, le Canal Grande vu du hall, la salle où se tiennent le Conseil d’administration et le Sénat académique. Album Photos 2. Le palazzo Ca’ Foscari et le Canal Grande. Album photos 3. Venise vue du haut du campanile de San Giorgio Maggiore. 

Institut Universitaire d’Architecture (IUAV) Site de l’université. Cliquer ici pour découvrir les photos de l’IUAV

Les 2 universités de Venise sont très récentes ! En effet, l’université de la République de Venise était l’université de Padova, créée en 1222… sur la terre ferme. Histoire de l’université de Padova.

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