Archives mensuelles : janvier 2010

CPGE. Une efficience moyenne

La classe préparatoire aux grandes écoles est a priori “LA” filière d’excellence parce elle est “LA” filière  sélective : elle opère en effet une triple sélection, une sélection scolaire (elle recrute les meilleurs bacheliers), sociale (elle recrute peu de bacheliers issus des classes populaires), géographique (26% des lycées avec CPGE sont localisés à Paris ou en Ile-de-France). Lire la première chronique de ce blog sur les CPGE.

L’efficacité des CPGE ne peut être qualifiée d’excellente. Certes, elles conduisent une majorité de leurs élèves aux grandes écoles (c’est le cas pour les CPGE scientifiques, économique et commerciales, c’est très loin d’être le cas pour les prépas littéraires), mais elles n’y conduisent pas la totalité. Il ne semble pas que ce soit dû à un manque de places dans ces écoles, sauf peut-être pour les prépas littéraires. On pourrait bien sûr dire que la vocation des CPGE n’est pas de conduire tous leurs élèves vers les grandes écoles, mais alors il serait logique d’en changer la dénomination. Lire la deuxième chronique de ce blog sur les CPGE.

Cette troisième et dernière chronique analyse l’efficience des CPGE (efficience = rapport entre les ressources consommées et les résultats). Elle peut être qualifiée de fort moyenne, en ce sens que c’est une filière fort coûteuse, trop coûteuse par rapport aux résultats atteints : la majorité des élèves intègrent une grande école, mais la moitié seulement l’intègre en deux ans (50% d’accès en 2 ans pour les élèves des classes scientifiques, 61% pour ceux des classes économiques et commerciales, 14% pour ceux des classes littéraires). Les élèves qui intègrent en 3 ans entraînent une année de dépense supplémentaire.

Les ressources mobilisées par les CPGE sont de trois types. 1. Les moyens financiers affectés par la puissance publique 2. Ceux assumés par les familles. 3. Le surinvestissement en temps requis des élèves. Lire la suite…

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CPGE. Une efficacité limitée

La classe préparatoire aux grandes écoles est a priori « LA » filière d’excellence parce elle est « LA » filière  sélective : elle opère en effet une triple sélection, une sélection scolaire (elle recrute les meilleurs bacheliers), sociale (elle recrute peu de bacheliers issus des classes populaires), géographique (26% des lycées avec CPGE sont localisés à Paris ou en Ile-de-France) : lire la première chronique de ce blog sur les CPGE.

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Cette deuxième chronique analyse l’efficacité des CPGE (efficacité = rapport entre les objectifs et les résultats). Une 3ème chronique analysera l’efficience des CPGE (efficience = rapport entre les ressources consommées et les résultats). Atteignent-elles l’objectif indiqué par leur dénomination ? Tous les bacheliers entrés dans ces classes accèdent-ils aux grandes écoles ? La réponse est : non. Sont-elles efficientes dans l’utilisation des moyens humains, financiers et matériels qui leur sont affectés et qui sont fort importants ? La réponse sera également : non (chronique à venir). L’efficience et l’efficacité des CPGE ne permettent pas de dire qu’elles constituent « LA » filière d’excellence. Les CPGE ont aujourd’hui trop de points faibles.

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Il faut évidemment le démontrer par des données quantitatives et qualitatives. Certains chiffres sont disponibles ; beaucoup ne le sont pas : la statistique publique doit encore faire beaucoup de progrès ! Et tout d’abord l’analyse de l’efficacité des CPGE : que deviennent les bacheliers entrés dans les classes préparatoires aux grandes écoles un, deux ou trois ans après leur entrée ? Combien abandonnent ? Combien se réorientent et quand ? Combien poursuivent dans une grande école ? Dans une école de « premier rang » ? Dans l’université ? Combien deviennent docteurs ? Des évolutions sont-elles observées ? Des différences existent-elles entre les différents types de prépas ? Lire la suite 

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CPGE. Une triple sélection

1ère chronique sur les points forts et les points faibles des Classes préparatoires aux grandes écoles

La Classe préparatoire aux grandes écoles est « La » filière d’excellence parce qu’elle est « La » filière sélective. La sélection à l’entrée permet aux CPGE d’accueillir les meilleurs bacheliers (bacheliers généraux scientifiques, bacheliers à l’heure ou en avance, bacheliers avec mention au bac). Cette sélection se double d’une sélection sociale : les meilleurs bacheliers sont en fait fort majoritairement fils de cadres ou de professions intellectuelles supérieures. Sélection « anti-filles » ? Déjà moins nombreuses que les garçons en 1ère année de prépa, les filles le sont encore plus en 2nde année. Plus subtilement, la sélection sur critères scolaires et sociaux est verrouillée par une carte des formations très inégalement répartie sur le territoire français : l’Ile-de-France s’accapare la plus grosse part du gâteau. Etre une filière d’excellence : c’est un point fort. Etre une filière sélective scolairement et socialement est un point faible. Une seconde chronique sur les CPGE posera la question : les CPGE sont-elles vraiment une filière d’excellence ?  Lire la suite.

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Avoir un DUT/BTS et après ?

5ème chronique sur les points forts et les points faibles des STS et des IUT. Poursuites d’études et devenirs professionnels.

Chroniques précédentes : 1. Création (habilitation) des STS et des IUT. Carte des formations. Lire l’analyse… 2. Le nombre d’inscrits : des effectifs en faible hausse depuis 10 ans. Lire l’analyse…  3. Origines sociales et scolaires des étudiants de STS et d’IUT. Lire l’analyse… 4. Taux de succès au BTS et au DUT. Nombre de diplômes délivrés. Lire l’analyse

On dispose de plusieurs enquêtes sur le devenir des diplômés de DUT (enquêtes 28 mois après l’obtention du diplôme). La première date de fin 2003 et concerne les diplômés 2001 (Coquard, 2005). La 5ème date de novembre 2007 (diplômés 2005) (Le Nir, 2008). La 6ème enquête (diplômés 2006 enquêtés en novembre 2008) n’est pas disponible sur le site de l’ADIUT, mais ses principaux résultats en sont connus (EducPros et ORFS de Basse-Normandie). Les poursuites d’études immédiates sont beaucoup plus nombreuses pour les diplômés de 2005 et 2006 (près de 80%) que pour les diplômés de 2001 (64,5%) : la licence professionnelle est passée par là ; le DUT n’est plus un diplôme terminal que dans un cas sur 5.

64,5% des diplômés de DUT en 2001 ont poursuivi immédiatement des études ; en 2002-2003, 51,4% sont toujours en études ; en novembre 2003, 39,3% sont encore en études ; certains d’entre eux sont donc inscrits en 5ème année d’études supérieures (en DESS, en école d’ingénieurs ou en école de commerce, puisqu’il n’existe quasiment pas de Master 2 à l’époque). Le taux de poursuite d’études est même un peu plus élevé car des diplômés qui avaient arrêté leurs études en 2001 les ont reprises en 2002 ou en 2003 : le taux de reprise d’études n’est pas négligeable : il atteint 14% des diplômés qui avaient arrêté.

Poursuites d’études encore plus accentuées pour les diplômés 2005 et 2006 : le taux approche les 80% en sortie immédiate de DUT ; en novembre 2007, 46% sont encore en études, en 3ème année d’études après le DUT. Les licences professionnelles ont accueilli 32% des poursuites immédiates d’études de 2006 (contre 10% pour les diplômés de 2001). « Les poursuites en école d’ingénieurs sont stables (15% de l’ensemble des diplômés et près de 30% des titulaires de DUT secondaires), tout comme celles en licence universitaire générale (entre 10 et 15%) ou en école de commerce (un peu plus de 5%). La poursuite d’études à l’étranger tend par ailleurs à augmenter (7% des diplômés) » (Florence Pagneux, EducPros, 2009). Les reprises d’études atteignent 10%. Les poursuites d’études sont liées à l’origine sociale : avoir un père cadre, ingénieur, profession libérale ou chef d’entreprise induit davantage de poursuites d’études » (A. Coquard, 2007).    Lire la suite

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