La classe préparatoire aux grandes écoles est a priori “LA” filière d’excellence parce elle est “LA” filière sélective : elle opère en effet une triple sélection, une sélection scolaire (elle recrute les meilleurs bacheliers), sociale (elle recrute peu de bacheliers issus des classes populaires), géographique (26% des lycées avec CPGE sont localisés à Paris ou en Ile-de-France). Lire la première chronique de ce blog sur les CPGE.
L’efficacité des CPGE ne peut être qualifiée d’excellente. Certes, elles conduisent une majorité de leurs élèves aux grandes écoles (c’est le cas pour les CPGE scientifiques, économique et commerciales, c’est très loin d’être le cas pour les prépas littéraires), mais elles n’y conduisent pas la totalité. Il ne semble pas que ce soit dû à un manque de places dans ces écoles, sauf peut-être pour les prépas littéraires. On pourrait bien sûr dire que la vocation des CPGE n’est pas de conduire tous leurs élèves vers les grandes écoles, mais alors il serait logique d’en changer la dénomination. Lire la deuxième chronique de ce blog sur les CPGE.
Cette troisième et dernière chronique analyse l’efficience des CPGE (efficience = rapport entre les ressources consommées et les résultats). Elle peut être qualifiée de fort moyenne, en ce sens que c’est une filière fort coûteuse, trop coûteuse par rapport aux résultats atteints : la majorité des élèves intègrent une grande école, mais la moitié seulement l’intègre en deux ans (50% d’accès en 2 ans pour les élèves des classes scientifiques, 61% pour ceux des classes économiques et commerciales, 14% pour ceux des classes littéraires). Les élèves qui intègrent en 3 ans entraînent une année de dépense supplémentaire.
Les ressources mobilisées par les CPGE sont de trois types. 1. Les moyens financiers affectés par la puissance publique 2. Ceux assumés par les familles. 3. Le surinvestissement en temps requis des élèves. Lire la suite…