Archives mensuelles : novembre 2010

Campus en 155 photos. Bordeaux 3

4 albums en 155 photos de l’université de Bordeaux 3 Michel de Montaigne (photos des 2 au 4 novembre 2010). Dans le processus de rapprochement entre les universités (PRES visant à devenir universités confédérales, fédérales ou uniques), les universités des Humanités, des Lettres et des Langues, des Arts, des Sciences humaines et sociales doivent être les fers de lance. C’est le sens de ce « reportage » en Aquitaine et les albums photos vont, je l’espère, permettre d’y contribuer !

Les universités des Sciences, de la Santé, du Droit, de l’Economie et de la Gestion doivent arrêter de considérer les Humanités comme des maillons faibles, des poids lourds par leur nombre d’étudiants et pour le fait qu’elles sont plus contestataires que d’autres. Elles doivent tout autant arrêter de les considérer comme des poids légers par leur nombre de publications internationales. En fait, ce sont des poids faussement légers car elles sont, le plus souvent, en pointe pour la réalisation des missions historiques de l’Universitas : la production et la diffusion de connaissances qui font sens pour toutes et tous, la transmission de valeurs universelles dont celles de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité. Que ces universités, trop souvent décriées, soient fières de contribuer à la renaissance des universités pluridisciplinaires. Mais que les autres universités leur disent enfin : « Respect à vous » !

Album 1. 50 photos (cliquer ici). La station de tramway. Le parvis. Plus de 15.000 étudiants dont 4 quatre docteurs primés pour leur thèse lors de la cérémonie de rentrée solennelle de l’université de BordeauxLe président, un ancien président et des vice-présidents. Le directeur général des services et les responsables de la communication, de l’aide au pilotage, de l’information, orientation, stages et insertion professionnelle (POSIP), de l’observatoire des étudiants, des déplacements.

Album 2. 55 photos (cliquer ici). Encore le tramway. Le bâtiment de l’accueil et de la vie scolaire. Une oeuvre du 1% artistique (j’ai raté le nom de l’artiste : help !). Le siège de la présidence et de certains services centraux. Les bâtiments des cours : A, B, C, D… Lettres de l’alphabet : ça ne fait pas rêver mais c’est tellement plus simple pour s’y retrouver ! La Maison de la vie étudiante et des associations.

Album 3. 30 photos (cliquer ici). Quelques pépites de l’université dans le champ de la recherche et de la documentation : Maison des Sciences de l’homme et Maison des Suds (cliquer ici), l’Archéopole d’Aquitaine (cliquer ici), la Maison de l’Archéologie (cliquer ici).

Album 4. 20 photos (cliquer ici). Une autre pépite : la Maison des Arts, oeuvre de Massimiliano Fuksas, construite en 1994-1995 (cet architecte sur Wikipédia). La Maison, aux façades de cuivre devenu vert, va être réhabilitée prochainement : c’est une des premières opérations planifiées pour le Plan Campus à Bordeaux. La Maison est le siège de la Radio du Campus.

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Recrutement 2011 de PRAG / PRCE

A quoi aboutissent deux modes de gestion des ressources humaines, celui des universités autonomes passées aux « responsabilités et compétences élargies » et celui centralisé du ministère de l’Education nationale ? A une situation parfaitement ubuesque. La preuve : la procédure de recrutement des PRAG et des PRCE dans les universités pour l’année 2011 est lancée. On se dit que son calendrier et ses différentes étapes vont forcément coincer ici ou là.

« Publication des emplois d’enseignants du second degré à pourvoir le 1er septembre 2011 dans les établissements d’enseignement supérieur » (BOEN du 18 novembre 2010). Conditions de recevabilité et d’examen des candidatures. Examen des dossiers par les établissements. Information des candidats. Transmission des propositions d’affectation. Affectation sur emplois devenus vacants.

Calendrier : selon les moments, une course de vitesse ou de lenteur, mais toujours une course semée d’obstacles (que de documents à fournir !). Dépôt des candidatures jusqu’au 4 décembre 2010. Examen par les établissements avant le 7 janvier 2011 : évidemment, PRAG et PRCE ne passent pas devant les comités de sélection. Les candidats retenus ont huit jours pour confirmer leur acceptation du poste. Transmission des dossiers complets à la DRH du MEN au plus tard le 26 janvier 2011. Nomination provisoire en juillet. Autorisation donnée par le recteur de l’académie pour l’affectation en détachement dans le supérieur au 1er septembre 2011.

Problèmes. A la date de l’examen des dossiers de candidatures (décembre 2010), les universités 1. ne connaissent pas encore tous les postes susceptibles d’être vacants pour l’année 2011-2012, 2. n’ont évidemment pas décidé ce qu’elles allaient faire des supports budgétaires de ces éventuels postes vacants dans le cadre de leurs responsabilités et compétences élargies ! Appeler à candidature 9 mois avant la prise de poste effective, c’est digne d’une bureaucratie obsolète et non d’une entreprise libre et responsable.

Liste des emplois vacants ou susceptibles de l’être : cliquer ici. Les postes sont rangés par discipline et par université dans chacune des disciplines : 10 postes en allemand, près de 200 en anlglais, une vingtaine en arts appliqués… Les universités publient chacune leurs postes vacants. Exemple à Bordeaux 3 Michel de Montaigne (cliquer ici) : 11 détachements proposés.

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La LRU. Présidents et Conseils

Décembre 2010 : renouvellement des instances de la CPU (bureau, présidence des commissions, conseil d’administration ou CP2U). Toutes les chroniques sur la CPU, la gouvernance des universités sous la loi LRU : cliquer sur le Tag CPU et le Tag Présidents.

Publications du blog 2009 et 2010 sur la gouvernance des universités. 24 chroniques rassemblées dans un seul document de 32 pages : cliquer ici. 1. La loi LRU. Elire le président. Présidents nommés ? Le pouvoir de veto du président. Les personnalités extérieures du CA. Un directeur des services renvoyé. L’autonomie, une réforme de terrain ? Un salaire pour le président PDG ? Légitimité des présidents. Défense des présidents. Des présidents et des chiffres.

2. Communication : les présidents blogueurs. 3. Présider : d’une université à l’autre, Avignon, UTBM, Strasbourg, Bordeaux Michel de Montaigne, Cergy Pontoise, Dauphine. 4. Le rapport Aghion « Gouverner l’excellence ». Les oeillères d’Aghion. 5. La CPU : mort annoncée ? L’université, « objet de désirs ». Pour une gouvernance autonome.

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Devenir de 13 anciens présidents

Président et après ? Trajectoires de 13 anciens présidents d’université. 13, c’est peu. Sans doute plus de 700 présidents depuis 1968 ! Chroniques du blog de 2009 et 2010 rassemblées dans un seul document de 31 pages : cliquer ici.

Partir enseigner à l’étranger, devenir conseiller du prince, faire le recteur d’académie, entrer en politique, présider un PRES, être mis en examen ; ces éléments de trajectoires peuvent se succéder, dans différents ordres. Il existe bien sûr d’autres possibilités : redevenir président d’université, reprendre l’enseignement et la recherche, créer une entreprise, partir en retraite… Et ne cachons pas que d’anciens présidents sont décédés en 2009 et en 2010.

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Enquête Masters : agrément retoqué

Suite des chroniques : « Insertion. Non et non, Valérie !  » et « Enquête Master. Exiger un moratoire« . Toutes les chroniques sur l’insertion : cliquer sur le TAG.

« Palmarès Pécresse. Agrément retoqué« . Communiqué du SNESUP publié le 26 novembre 2010 : cliquer ici. Communiqué signalé par Jérôme Bonnard : grand merci à lui.

Le Conseil national de l’information statistique (CNIS) a rejeté la demande d’opportunité d’enquête, formulée par le MESR. Selon le SNESUP, « un nouveau projet d’enquête devra tenir compte des importantes critiques formulées par la Commission concernant aussi bien le contenu de cette enquête, ses choix de méthodes, ses modalités de mise en œuvre, que les graves risques de détournement de ses résultats, notamment autour des classements. La commission a formulé une mise en garde contre la confusion entre la statistique publique et la communication politique« .

Le CNIS doit être félicité pour son indépendance de jugement. Il vient, par le rejet de la demande d’opportunité de l’enquête Master, de redonner de la fierté à la statistique publique française. La balle est donc maintenant dans le camp de la CPU : elle doit se prononcer en urgence sur l’opportunité de démarrer le 1er décembre 2010 l’enquête sur les diplômés 2008 de Master.

J’ai appris ce matin, lors du Forum France-Allemagne à Strasbourg, que l’Observatoire de Metz avait déjà recruté ses télé-enquêteurs pour cette enquête (chronique : « Metz et UPMC : insertion des M2« ). Je suppose qu’il en est de même dans la majorité des observatoires. L’enquête va donc démarrer et elle le doit par respect des Observatoires qui la réalisent. La moindre des choses pour la CPU est cepedant d’appeler à boycotter la remontée à la DGESIP des fichiers informatiques de cette enquête, quand celle-ci sera terminée. Ce qu’il faut empêcher en effet, c’est, d’abord et avant tout, une comparaison éminemment stupide entre des universités qui ne sont pas comparables.

Le réseau des Observatoires (RESOSUP) doit également monter au créneau : définir une stratégie commune des observatoires. A Strasbourg en juin 2010 (chroniques sur les 6èmes journées du réseau : cliquer ici), ses responsables se plaignaient à juste titre d’être considérés comme « des opérateurs du ministère ». La mise en difficulté de Valérie Pécresse et de la DGESIP par le jugement du CNIS offre à Résosup une opportunité historique d’affirmer son indépendance vis-à-vis du politique. Les données sur le devenir professionnel des diplômés du supérieur ne doivent être « manipuléés » ni par la communication du Ministère, ni par la communication de chacune des universités. Le jugement de la CNIS : une opportunité gigantesque pour les observatoires des universités.

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Elections à la CPU : questions !

16 décembre 2010 : élections à la CPU ! Celle-ci a modifié ses statuts de 2007 et son réglement intérieur (Brèves de séance du 18 novembre 2010). « Trois commissions changent de nom afin de s’adapter aux grands enjeux dont elles ont la charge : la CPU est donc à présent dotée d’une commission de la recherche et de l’innovation, d’une commission juridique et d’une commission de la formation et de l’insertion professionnelle« . Intéressant le changement de nom de cette dernière commission  ; elle s’appelait jusqu’ici « Commission de la pédagogie et de la formation continue » ; Daniel Filâtre en est le président actuel. Je suggère qu’un(e) président(e) un peu impertinent(e) pose deux questions simples aux candidats à la présidence de cette commission : « comment calculez-vous le taux de chômage » ? « En matière d’erreur statistique, quelle est la différence entre une enquête sur échantillon et une enquête sur population exhaustive » ? Lire la chronique : « Des présidents et des chiffres« . 

Autre modification : « les conditions d’éligibilité au bureau de la CPU« . Dommage que le nom « bureau » n’ait pas été modifié. Il a des relents de « bureau politique » de type soviétique, même s’il est loin d’en avoir les pouvoirs ! Pourquoi ne pas avoir changé « bureau » par « présidence », par « direction exécutive », ou encore par « direction générale » ?

Egalement amusantes sont les nouvelles conditions d’éligibilité au « bureau ». « La CPU plénière élit en son sein, pour une durée de deux ans, un Bureau composé d’un Président et de deux Vice-présidents, dont au moins (1) deux présidents d’université, (2) un membre représentant un établissement d’Ile-de-France, (3) un membre représentant un établissement hors Ile-de-France ». 

Deux types de quotas donc. Ils évoquent plusieurs peurs. La peur des universités d’être supplantées progressivement par les Grands Etablissements (liste des GE). Ces derniers vont devenir plus nombreux car des universités fusionnées vont adopter le statut de GE, alors que le nombre d’universités, suite aux fusions, ne dépassera pas, selon moi, les 15-20 dans les 10 années qui viennent. Il y aurait alors plus de Grands établissements que d’Universités !

Second quota : la représentation dans le bureau d’au moins un membre appartenant à l’Ile-de-France. Peur de la perte de centralité de la région francilienne. Ce quota est détestable et méprisant pour toutes les autres régions. Pourquoi l’Ile-de-France aurait-elle au moins 1 siège sur 3 au Bureau alors qu’elle est loin de représenter un tiers des membres de la Conférence (liste des établissements d’ile-de-France) ?

Pourquoi d’ailleurs deux quotas seulement ? Je suggère : « au moins une femme » pour assurer une meilleure parité (combien de femmes présidentes actuellement ? mais combien de femmes vice-présidentes de CEVU ?), « au moins un quadra » pour permettre un changement de générations (cela ferait plaisir à Valérie Pécresse, la « réparatrice des dégâts de 1968 »), au moins « un pro-LRU et RCE » et bien sûr « un anti-LRU et RCE« , et, pour être exemplaire dans la lutte contre les discriminations, au moins un « président français d’origine étrangère« … Quand on commence à inventer des quotas, il n’y a pas de raisons de s’arrêter !

Et enfin, n’étant pas parvenu à dénicher les statuts de la CPU, un point reste totalement obscur pour moi : celui du collège électoral. Tous les membres de la Conférence – ils constituent l’assemblée plénière – participent-ils à l’élection des membres du bureau, des présidents de commission et du conseil d’administration (CP2U) ou seulement une partie d’entre eux ? Les membres associés ont-ils le droit de vote ? Pourquoi cette question ? Si tous votent, c’est vouloir dégoûter les présidents dont les universités sont en train de fusionner. Strasbourg, déjà unifiée, n’aurait qu’une voix (dur, dur ppour Alain Beretz !), alors que la Lorraine en aurait 5 aujourd’hui (les 3 universités, l’INPL et le PRES Université de Lorraine) et seulement 1 dans deux ans (quand la fusion aura été opérée).

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CPU. 43 portraits de Président(e)s

L’Assemblée plénière de la Conférence des présidents d’université (CPU), constituée par tous les établissements membres, va élire, le 16 décembre 2010 et pour deux ans, son Conseil d’administration (CP2U ou Commission permamente) de 17 membres et son Bureau (1 Président et 2 Vice-présidents).

Une prochaine chronique sera consacrée au programme des candidats au bureau : il y aura peut-être deux trios en compétition. Quiz : les deux photos ont-elles un rapport avec les candidatures ?

Un bilan d’activité sera dressé le 1er décembre 2010 par le bureau sortant (Lionel Collet, président, Simone Bonnafous, vice-présidente, et Jacques Fontanille, vice-président). Une prochaine chronique reviendra sur ce bilan.

La première chronique de ce blog a été publiée en janvier 2009. Occasion pour moi de republier les chroniques dédiées à la biographie, à la trajectoire d’un certain nombre de présidents ou d’anciens présidents. Chroniques de l’année 2009 : 25 biographies. Chroniques de l’année 2010 : 18 biographies. En cliquant sur le nom de la ou du Président(e), on retrouve la chronique originelle et… les photos prises à l’occasion de l’entretien.

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Insertion. Universités et partenariats

Suite de la chronique « Insertion. Provocation de la CPU« ). Bien évidemment, les universités et leurs responsables de formation doivent engager et développer des partenariats avec les entreprises pour faciliter la formation et l’insertion professionnelle des diplômés. J’en suis persuadé depuis toujours et j’ai mouillé ma chemise pour y parvenir. Dès 1981, j’ai créé et dirigé, à la demande du Président Ceylerette, le premier service des stages en entreprise de l’université de Lille 3. Entre 2003 et 2008, j’ai dirigé une licence professionnelle (licence MOES) dont les partenaires ont permis le développement des stages gratifiés, des contrats d’apprentissage, de la formation tout au long de la vie…

La semaine dernière à Grenoble, sur invitation du Centre associé du CEREQ, j’ai animé un séminaire sur « Analyser l’insertion professionnelle des diplômés. Pourquoi ? Comment ?« . La deuxième partie de ce séminaire a été consacrée aux responsabilités des universités en matière d’insertion professionnelle.

« Que peuvent, que doivent-elles faire dans le cadre de leur autonomie, de leurs libertés et responsabilités ? Elles doivent remplir leur mission de préparation à l’emploi en développant une véritable stratégie à l’égard du devenir professionnel de leurs diplômés. Cette stratégie peut se décliner en 3 volets : information et orientation des étudiants (connaître les marchés du travail, faire une veille informationnelle sur les compétences attendues..), partenariats avec les entreprises (une dizaine de types de partenariats possibles), qualité de l’offre de formation (rechercher des certifications « qualité », réduire la diversité pléthorique de l’offre…). Cette stratégie a pour objectif de donner des avantages compétitifis additionnels aux diplômés. Dans un marché du travail concurrentiel, les universités doivent armer leurs étudiants pour réussir. Une stratégie universitaire offensive est cependant difficile à mettre en oeuvre »… Texte complet de mon intervention.

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Insertion. Provocation de la CPU

[NB. J’ai écrit la chronique qui suit avant d’avoir connaissance de la Lettre de la CPU de ce jour. L’édito est justement consacré à la signature par la CPU d’accords cadres : cliquer ici].

La CPU et le MEDEF ont signé, le 23 novembre 2010, une « convention-cadre de coopération élargie » (cliquer ici ou ici). « L’objectif de cette convention est d’intensifier les relations [entre le monde économique et le monde universitaire], afin de favoriser en priorité, dans le contexte de l’économie de la connaissance, l’insertion professionnelle des jeunes au terme de leurs études« .

Ce texte est une provocation pour le « monde universitaire ».Il l’est d’abord parce qu’il arrive juste après un long mouvement social hostile à la loi sur la réforme des retraites, désormais votée et promulguée. Le MEDEF a soutenu le projet gouvernemental, s’opposant de toutes ses forces à une augmentation des cotisations dites patronales. Le recul de l’âge de la retraite et de celui de la retraite à taux plein sont largement dus à cette position de principe du MEDEF : faire payer les salariés et ne pas alourdir les charges des employeurs. Pour les fonctionnaires de l’enseignement supérieur, l’augmentation des cotisations « retraites » va faire baisser leur pouvoir d’achat et mettre en difficulté l’équilibre financier des universités passées aux « responsabilités et compétences élargies » (RCE) (chronique : « GVT : le pied de nez de Valérie« ). Dans le contexte économique, politique et social de cette période, la CPU n’avait pas à s’afficher au côté du MEDEF.

La convention signée par la CPU est une provocation à un deuxième titre. Pour « l’insertion professionnelle des étudiants en fin d’études », elle ne brasse que des bonnes intentions. Elle est sans imagination, ne prévoyant aucune « action nouvelle en faveur de l’emploi des jeunes » et se contentant de lister des réalisations déjà existantes. Deux actions auraient mérité de figurer dans la convention-cadre car elles auraient un impact direct sur l’insertion : le développement du « Service civique » (comment les entreprises peuvent et doivent se mobiliser) et l’incitation faite aux branches professionnelles à négocier l’inscription des diplômes universitaires (licences professionnelles, masters et doctorats) dans les grilles de classifications. La convention-cadre n’aura aucun impact car le MEDEF ne peut contraindre ses organisations territoriales et professionnelles à négocier. La provocation de la CPU est de laisser croire que les partenariats peuvent se construire par le haut. C’est l’inverse qu’il faut faire : construire par le bas, au niveau de chacune des universités, au niveau de chacune des formations professionnelles, car, bien évidemment, les partenariats universités-entreprises sont indispensables (chronique à suivre).

Et surtout, la convention CPU-MEDEF est une provocation à un troisième titre. Elle n’est qu’un effet d’annonce (Valérie Pécresse « fait des petits »). Elle ne mentionne en effet aucun objectif quantitatif à atteindre ni pour les stages gratifiés, ni pour les contrats en alternance, ni pour la formation professionnelle continue. De même, elle fait l’impasse sur les moyens financiers supplémentaires que les employeurs devront mettre sur la table pour aider les universités à préparer mieux les étudiants à l’insertion professionnelle. Le mot « taxe d’apprentissage » est même absent de la convention !

Avant de signer la convention avec le MEDEF, la CPU aurait dû lire l’Etat de l’Ecole 2010 ou s’approprier les Comptes de l’Education 2008. Elle n’aurait pas dû oublier que le financement de la dépense d’éducation supérieure par les entreprises est faible (moins de 10% de la dépense totale), qu’elle n’est pas plus forte que celle supportée par les ménages, et surtout qu’elle n’a quasiment pas progressé depuis 2000 (il y a d’ailleurs une contradiction dans les données publiées : la dépense d’éducation supérieure financée par les entreprises est-elle en 2008 de 6,7% – Etat de l’Ecole 2009 – ou de 8,5% – Etat de l’Ecole 2010 ?). Quant à la formation professionnelle continue – ce sont les cadres et les professions intermédiaires qui en sont les premiers bénéficiaires-, les entreprises n’en financent directement qu’un quart du chiffre d’affaires auquel il faut ajouter le financement par les OPCA (14%) ; le FPC est financée majoritairement par des fonds publics et par les stagiaires eux-mêmes (Note d’information N°10.05, mars 2010).

En définitive, à qui sert cette convention-cadre sans imagination, sans objectifs quantifiés, sans financement assuré et pourtant d’une validité de 5 années ? Au MEDEF bien sûr, mieux capable que la CPU de tirer la couverture à lui. Il est prévu que les signataires continuent à se rencontrer dans l’université d’été du MEDEF, qu’ils organisent des manifestations communes, que des efforts de communication soient faits (gaspillage d’argent en perspective)… Il y aura bien sûr aussi un comité de suivi, mais la convention ne dit rien du financement d’un secrétariat et d’une cellule de collecte des données. Quelle utilité pour la CPU ? A mon tour de provoquer. Ce serait fort bien que le MEDEF finance une « chaise musicale », intitulée « Délégué(e) général(e) aux partenariats avec les universités« , fonction affectée à un ancien président d’université et pourquoi pas à un ancien président ou vice-président de la CPU !

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Budget 2011 ES et R : est-il sincère ?

Suite de la chronique « Education : l’Etat se désengage« . Signalement par Michel Abhervé. Sénat, 18 novembre 2010, Rapport général par Philippe Marini, sénateur. Annexe 22, 102 pages. Enseignement supérieur et recherche. Cliquer ici.

Crédits des 10 programmes de la mission « Recherche et Enseignement Supérieur » : 25,194 milliards de crédits de paiement (page 8). Après le rapport Terra Nova, mentionné dans la 1ère chronique, on peut avoir des doutes sur la sincérité de ce budget.

Actualisation de la chronique le 28 novembre 2010. Valérie Pécresse réplique à Terra Nova dans un texte publié par le MESR le 25 novembre : cliquer ici (blog de SLU Orléans). Les arguments développés par Terra Nova sur le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche ne résistent pas à l’analyse : l’enseignement supérieur et la recherche sont bel et bien la priorité budgétaire du quinquennat au travers d’un engagement massif : moyens budgétaires “classiques” inédits, opération campus de rénovation immobilière et programme de recherche par le biais des investissements d’avenir”.

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