Archives mensuelles : décembre 2010

Vert, blanc, noir

Vert : selon l’expression consacrée, le blog se met au « vert ». Blanc : il neige sur Strasbourg. Noir comme un drapeau en berne… pour la sociologie. Le 6 janvier 2011, le blog aura deux ans. 1.150 chroniques. Un grand merci à tous ses lecteurs et commentateurs, plus nombreux chaque mois. Un grand merci aussi à EducPros, à ses journalistes qui ont su trouver une forme de coopération pertinente avec les blogueurs.

J’aurais préféré ne pas avoir à traiter d’une affaire de « copiés/collés sans guillemets » pratiqués par un sociologue (Tag Plagiat). J’y ai fait face, avec l’aide et le conseil d’amis et de chercheurs spécialistes de la « fraude  » et de la « déontologie ». Cette histoire m’a cependant beaucoup éprouvé. Alors : à l’année prochaine ?

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Brèves du 22 décembre 2010

Les Brèves reprennent des communiqués, des annonces de manifestations, des nouvelles de telle ou telle université, des informations que je reçois par courrier électronique. Classement alphabétique par mots-clés. Brèves du 25 septembre, Brèves du 5 octobre, Brèves du 25 octobre, Brèves du 3 décembre, Brèves du 11 décembre.

Aix-Marseille Université. Les Conseils d’administration des 3 universités d’Aix-Marseille ont voté les statuts de l’université unique qui naîtra début 2012. Université d’Aix-Marseille 1 : 17 voix pour, 14 voix contre. Université d’Aix-Marseille 2 : 25 voix pour, 6 voix contre. Université d’Aix-Marseille 3 : 19 voix pour, 6 voix contre et 1 abstention. Source : Direction de la communication d’Aix-Marseille 2 Méditerranée.  Le président de cette université est Yvon Berland, récemment élu vice-président de la CPU ; chronique : « Louis Vogel, président de la CPU« . M’ont également été transmis les statuts : cliquer ici. Je n’ai pas encore eu le temps de les analyser. Le débat est ouvert. Les commentaires sont les bienvenus.

Colloque. « Crise et/en éducation. Epreuves, controverses et enjeux nouveaux« . « Le recours à la notion de « crise » permet-elle [sic] ou non une appréhension pertinente des situations et des évolutions éducatives actuelles ». Colloque organisé par l’Association des enseignants et chercheurs en sciences de l’éducation (AECSE). Lieu : Paris Ouest Nanterre La Défense (ai-je oublié Paris 10 dans le titre ?). Dates : 28 et 29 octobre 2011. Site du colloque.

Economie et humour. Site sur le Web pédagogique. « Soyons réalistes et pas trop sérieux, l’économie peut rebuter. Dès le 19ème siècle, elle a été qualifiée de « science lugubre« . L’économie est pourtant indispensable pour comprendre nos sociétés, les défis à relever, les efforts à partager. Ce site s’adresse aux citoyens : lycéens, actifs, retraités, étudiants, bref à tous ceux qui veulent mieux comprendre les questions économiques, mais de manière ludique, en s’appuyant sur l’humour ». La blague sur l’accident de trois voitures me plaît beaucoup.

Evaluations. Rapport annuel des Inspections générales 2009 (La documentation française, 2010). 2ème partie, pages 205 à 242 : l’enseignement supérieur et la recherche. Réforme de la gestion publique dans les universités. L’autonomie des universités : des enjeux de court et moyen terme. Autonomie : des enjeux d’organisation. Signalement par Michel Abhervé (blog d’EducPros).

Immobilier. Loi du 13 décembre 2010 relative aux activités immobilières des établissements d’enseignement supérieur, aux structures interuniversitaires de coopération et aux conditions de recrutement et d’emploi du personnel enseignant et universitaire (cliquer ici). Signalement par Jérôme Bonnard. Je n’ai pas encore eu le temps d’analyser les changements qu’apporte cette loi qui comporte plusieurs « cavaliers« . Tels quels, les articles de la loi sont incompréhensibles. Le débat est ouvert. Les commentaires sont les bienvenus.

Insertion. Interfaces & Compétences poursuit méthodiquement ses projets pour faciliter l’insertion professionnelle des étudiants. « Nouveau Pass-Pro S7. Préparer son projet professionnel« . « Dans la perspective de l’ouverture le 31 janvier prochain, de la première version nationale du dispositif Pass-Pro de l’association, nous continuons de vous présenter chaque semaine une des problématiques pour lesquelles les étudiants trouveront informations, retours d’expériences, conseils de professionnels, outils et services dédiés, sur cette plateforme« . Plus d’informations.

Parcours de formation. Taux de passage en 2ème année (en 2006) des bacheliers 2005 de l’académie de Nantes ayant poursuivi des études supérieures en université : 79% en IUT, 13% en Santé. Proportion de bacheliers ayant quitté l’université en cours ou en fin de 1ère année (taux de sortie) : 10% en IUT, 30% en Lettres et Sciences humaines (cliquer ici). Attention : c’était avant la mise en oeuvre du Plan Réussite en Licence. Signalement par Michel Abhervé (blog d’Educpros). Source : Observatoire régional économique et social des Pays de la Loire (ORES).

Plan Réussite en Licence. Promotion & Défense des Etudiants (PDE). Communiqué du 21 décembre 2010. « PDE fait ses propositions sur le devenir du premier cycle universitaire ». Elles sont fort loin du projet de ce blog : créer des Instituts d’enseignement supérieur (Tag IES) ! Par contre, j’approuve tout à fait la demande de PDE : des indicateurs pour mesurer l’impact du PRL ! Valérie Pécresse a-t-elle suivi une formation continue accélérée pour comprendre les intérêts et les limites des indicateurs (« Quiz Valérie Pécresse« ). La Ministre a annoncé aux syndicats étudiants que les arrêtés LMD de 2002 concernant la licence allaient être modifiés. Dossier sur le site du MESR : « La nouvelle licence : un diplôme pour l’emploi ». Du rififi en perspective !

PRES Bourgogne Franche-Comté. Décret du 15 décembre 2010 (signalement par le service de communication de l’UFC). Le statut de ce PRES : une fondation de coopération scientifique. L’objectif du PRES : une université fédérale. Chroniques de ce blog sur les universités de Bourgogne et de Franche-Comté : cliquer ici.

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Philippe Cibois, président de l'AFS

Philippe Cibois, professeur émérite, est président de l’Association française de sociologie. L’AFS tiendra son prochain Congrès à Grenoble du 5 au 8 juillet 2011. Il a fait publier hier, sur le groupe Google des sociologues de l’enseignement supérieur, support de discussion de l’Association éponyme (ASES), un commentaire du texte de Claude Dubar, publié sur ce blog le 15 décembre 2010: « Sociologie, pourquoi en sommes-nous arrivés là ?« . Philippe Cibois n’a pas eu la courtoisie de m’adresser une copie de sa contribution au débat et n’a établi aucun lien vers ce blog. Surprenant qu’un sociologue ne cite pas la source d’un texte qu’il commente.

Voici le texte : cliquer ici. Je l’ai lu et relu très attentivement. Chacune des idées, chacune des propositions pour sortir la sociologie de la crise mérite d’être discutée. Mais… J’ai pris la responsabilité de publier l’analyse de Claude Dubar et il est normal que j’en assume personnellement les conséquences. Je ne m’attendais cependant pas à ce que le Président de l’Association professionnelle, reproupant 1.284 sociologues, me discrédite sans me nommer et sans même oser employer le mot « plagiat » (lire les deux paragraphes ci-dessous).

Les spécialistes du champ de recherche « Fraude et Déontologie » m’avaient prévenu. Le plus dur pour celui qui établit des faits de plagiat est de subir des attaques de tous bords. D’accusateur, il devient accusé. Et le plagiaire s’en sort dans la plupart des cas. « Ali Aït Abdelmalek, le soutien objectif du président de l’AFS est une victoire pour vous. Veillez cependant à ce que votre communication au congrès de Grenoble, dans le groupe de travail 10 « Sociologie de la connaissance », ne comporte pas de « copiés / collés sans guillemets » !

Philippe Cibois. « Je voudrais conclure par le sentiment de malaise que je ressens dans des prises de positions (qui ne sont pas celles de Claude Dubar), qui s’attaquent nommément à des personnes pour les fustiger. Sauf cas exceptionnel, nous n’avons comme arme pour nous attaquer à certaines pratiques que la réprobation , mais la réprobation est une sanction et toute sanction doit suivre les règles classiques d’une justice civilisée. La sanction ne peut être infligée par un individu qui s’instaure procureur : elle doit l’être collectivement après délibération. Elle doit être proportionnée à la faute ».

« Enfin, il faut bien être conscient qu’une communauté quelconque ne peut vivre sans ce que, dans l’humanisme civique, on appelle un vouloir vivre ensemble, c’est à dire une posture politique au sens profond du terme qui fait que l’on entreprend volontairement des choses pour que le groupe fonctionne. L’exemple des guerres civiles manifeste que les conflits idéologiques sont souvent l’occasion de faire exactement le contraire, c’est à dire de faire des choses dont on sera sûr qu’elles auront un effet négatif sur le collectif : fustiger à tour de bras est un de ces gestes. La réprobation est parfois nécessaire mais c’est de la dynamite à manier avec précaution : il ne faut pas se laisser aller à vouloir tirer sur le gibier qui passe à portée dans le geste du chasseur qui depuis les temps préhistoriques fait partie de nous tous ».

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Copier / coller sans guillemets (3)

Troisième chronique « Copier / Coller sans guillemets » et 14ème chronique sur le plagiat (cliquer ici). Cette nouvelle chronique établit deux plagiats d’Ali Aït Abdelmalek. Mais d’abord : retour sur les chroniques précédentes.

La chronique du 2 décembre 2010 (cliquer ici) établit les preuves de 87 copiés-collés sans guillemets dans les pages 84 à 93 du livre d’Ali Aït Abdelmalek, « Edgar Morin, sociologue de la complexité« . L’auteur est professeur de sociologie à l’université de Rennes 2 et vice-président de la 19ème section du Conseil national des universités (CNU). Ces copiés-collés, qui constituent 80% des 10 pages mentionnées, sont issus du livre d’Edgar Morin, « L’identité humaine« . Un lecteur du blog, qui a repéré ces copiés-collés, me demande un avis : « est-ce un cas de plagiat ? »

Ali Aït Abdelmalek répond « non«  (commentaire 8 de la chronique 1 : « Edgar Morin m’a demandé d’enlever les guillemets »). Le directeur de la collection, Philippe Labbé, répond également « non«  (commentaire 3 : « il n’est ni un tricheur, ni un menteur »). Et Edgar Morin, contacté immédiatement par l’auteur, qu’en pense-t-il ?

Sa réaction se fait attendre. Je publie, le 6 décembreune 2ème chronique « Copier / coller sans guillemets » » (cliquer ici) : elle n’apporte pas de faits nouveaux, mais elle mentionne le site « Internet : fraude et déontologie selon les acteurs universitaires » qui a repris l’information et pose plusieurs questions : aux lecteurs d’y répondre.

Le 15 décembre, je publie un texte de Claude Dubar : « Sociologie. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? » (cliquer ici). Le 17 décembre, le groupe Google des sociologues de l’enseignement supérieur publie la réponse d’Edgar Morin, communiquée par Ali Aït Abdelmalek et datée du 6 décembre. Elle est reprise par le directeur de collection dans une chronique « Tempête dans un verre d’eau »: cliquer ici. Je demande à Edgar Morin de me confirmer être l’auteur de cette réponse.

Dimanche 19 décembre à 18 heures, Edgar Morin m’envoie ce courriel : « cher collègue, j’ai effectivement envoyé un message à Ali Abdelmalek où je lui disais qu’il ne peut y avoir plagiat pour un auteur dont on fait l’éloge dans un livre, quand certaines citations sont dépourvues de guillemets. Le plagiat lèse le plagié, que le plagieur ignore et fait ignorer. Ali Abdelmalek fait un livre utile à mon oeuvre sociologique, qui vous le savez, est particulièrement ignorée chez les sociologues. Très cordialement à vous. Edgar Morin ».

Ali Aït Abdelmalek se défend d’être un plagiaire. Philippe Labbé, son directeur de collection, et Edgar Morin, son préfacier, affirment également qu’il ne l’est pas. Les trois sociologues sont d’accord: il n’y a pas plagiat.Je prends donc la responsabilité de publier deux plagiats d’Ali Aït Abdelmalek. J’emploie le terme « plagiat » selon la définition même d’Edgar Morin : des copiés-collés sans guillemets d’un texte dont l’auteur n’est pas mentionné dans la bibliographie. « Le plagiat lèse le plagié, que le plagieur ignore et fait ignorer ».

Plagiat 1 (mars 2008). « La profession : de la notion au concept sociologique » (cliquer ici) [actualisation 24 janvier 2011 : ce texte sur la profession ne figure plus sur la toile ; quand a-t-il été enlevé ? par qui ? J’avais pris soin d’en faire une copie : la voici. Ce texte a été publié dans Soins Cadres de Santé, n°68, novembre 2008]. Le paragraphe 1 et le début du 2ème paragraphe de la page 2 sont des copiés-collés sans guillemets des 3ème et début de 4ème paragraphe de l’introduction d’un séminaire de Florent Champy, daté de février 2004 (cliquer ici). Ce chercheur de l’EHESS n’est pas mentionné dans la bibliographie.

Ironie de l’histoire. Dans ce texte sur la profession, Ali Aït Abdelmalek cite également Claude Dubar, auteur avec Pierre Tripier de « Sociologie des professions » (Armand Colin, 1998, 1ère édition). Le bas de la page 8 et la page 9 de l’introduction du livre des deux professeurs de sociologie sont recopiés par Ali Aït Abdelmalek. Même principe d’écriture que celui utilisé dans l’ouvrage « Edgar Morin, Sociologue de complexité » : mention du nom de l’auteur, référence en note, citations, copiés-collés sans guillemets, quasiment pas de texte écrit par Ali Aït Abdelmalek. Questions. Quelle va être la réaction de Claude Dubar ? Quelle va être celle de Pierre Tripier, co-auteur systématiquement oublié par le plagiaire.

Plagiat 2 (novembre 2009). Ali Aït Abdelmalek organise un colloque à Rennes 2 sur les croyances populaires, contes et légendes (cliquer ici). Les 4 premières lignes du 2ème paragraphe de présentation du colloque se retrouvent dans un ouvrage de Dieudonné Liely Kamatou, La musique au coeur de la société congolaise (L’Harmattan, 2010), dans le premier paragraphe de la page 68 (cliquer ici). L’auteur congolais, publiant en 2010, aurait-il plagié le professeur rennais ? Non, car la phrase est mise entre guillemets et renvoie à une note. L’auteur cité est-il le vice-président de la 19ème section du CNU ? Non, Dieudonné Liely Kamatou impute la citation à Raymond Boudon, Dictionnaire de sociologie (Larousse, 1999).

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Hôpital, caserne, prison, usine…

L’Université s’approprie le patrimoine historique national avec le soutien financier de l’Etat et des Collectivités territoriales. Cette mission de faire vivre des bâtiments historiques classés, restaurés au profit de l’enseignement et de la recherche, ne figure pas directement dans les lois de 1968, 1984 et 2007 (certes, le patrimoine fait l’objet de formations et de recherches !). Cette mission s’est progressivement inscrite dans l’espace urbain au fil des contrats de plan puis de programme entre l’Etat et les régions, au fil des plan Université 2000, U3M et Campus.

Au fil de mes déplacements de retraité blogueur, j’ai photographié de magnifiques, et le plus souvent fonctionnels, bâtiments universitaires de centre ville, créés, au cours de l’ère moderne ou contemporaine, pour assurer d’autres fonctions (photo 1 ci-contre : façade de l’IAE de Lille). Quelques centaines de photos d’anciens hôpitaux, d’anciennes prisons, casernes ou usines. Ils sont tous séculaires. Ils ont assuré leurs missions de santé, d’enfermement, de défense, de production industrielle, mais les bâtis n’étaient plus adaptés à des missions devenues plus complexes, plus diversifiées, et concernant plus de gens.

Au cours de l’histoire contemporaine, l’Université s’est inscrite dans des contextes urbains successifs : le coeur de ville quand elle a été refondée comme institution d’enseignement supérieur à la fin du 19ème, la périphérie urbaine quand il s’est agi de faire face, par la création des Campus, à la première montée importante du nombre d’étudiants dans les années 60, le retour partiel en coeur de ville pour s’installer dans les bâtiments laissés vides par des hôpitaux, des prisons, des casernes, des usines fermés définitivement ou devenus trop à l’étroit pour exercer leur mission le mieux possible.

Cette réappropriation du coeur de ville par l’Université est hautement symbolique (photo 2 ci-contre : IAE de Lille) Elle a des impacts fort positifs sur la vie sociale, culturelle, économique et politique dans les villes. Mais elle a aussi ses points faibles : la dispersion des bâtis universitaires, leur (trop) grand nombre, leur état fort inégal en termes de fonctionnalités, de normes de sécurité, de petit entretien et de maintenance, de chauffage et de climatisation. Les universités prennent tout cela en compte quand elles établissent leurs schémas directeurs immobiliers. La dévolution du patrimoine, possible dans le cadre de la loi LRU, ne peut pas ne pas en tenir compte. L’Etat ne peut pas, ne doit pas se désengager. Tag « Patrimoine immobilier » et Tag « Plan Campus« .

1. De l’Hôpital à l’universitéA Lille, l’Hospice général, fondé par Lettres patentes de Louis XV en 1739, a fonctionné jusqu’en 1988 (cliquer ici). Depuis 1997, l’aile donnant sur le boulevard du Peuple belge accueille l’Ecole universitaire de management (IAE de l’université de Lille 1 Sciences et technologies). 40 photos du 13 décembre 2010.

A Avignon, le siège de l’université s’est installé en 1997 dans l’ancien Hôpital Sainte-Marthe, fondé en 1354. « Escalier du 17ème siècle et pharmacie du 18ème » (cliquer ici). 54 photos d’août 2009 et 60 photos de novembre 2009.

A Besançon, la présidence de l’université de Franche-Comté s’est installée en 1992 dans certaines ailes de l’Hôpital du Saint-Esprit, construites au milieu du 18ème siècle et jouxtant la chapelle éponyme, édifice gothique du début 13ème (cliquer ici). 66 photos de mars 2010

2. De la caserne à la recherche. A Lille, la Maison européenne des Sciences humaines et sociales (MESHS), sise dans certains bâtiments restaurés de la caserne Souham (cliquer ici), est idéalement placée à côté de la gare Lille Flandres et de la gare Lille Europe (photo-contre). L’IFRESI s’y était installé dès 1986 et une MSH dès 2002 ; elle se sont fédérées dans une unité CNRS de service et de recherche : la MESHS. A proximité de la MESHS, le quartier de la Porte de Roubaix, porte érigée en 1621 (photo ci-dessous), a été totalement réaménagé à l’occasion de la création de la gare TGV. 45 photos du 14 décembre 2010.

A Strasbourg, depuis 1999, le Pôle européen de gestion et d’économie (PEGE) accueille l’Ecole de Management de Strasbourg et la Faculté de sciences économiques et de gestion, dans les locaux des Subsistances militaires, créées pour l’armée allemande entre 1886 et 1889 (cliquer ici). 115 photos du PEGE en novembre 2009. Des casernes, fermées à la suite de la concentration des sites militaires, engagée en 2008, ont été transformées en résidences pour étudiants à Arras, Limoges et Versailles (cliquer ici).

3. De la prison à l’ENA. En 1991, le siège de l’Ecole nationale d’administration est transféré de Paris à Strasbourg. L’Ecole est localisée aujourd’hui au bord de l’Ill, près des Ponts couverts dans un bâtiment chargé d’histoire. « La Commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, construite au XIVe siècle, fut successivement un lieu de commerce et de diplomatie, un hôpital, puis, entre 1740 et 1989, la prison pour femmes de la ville » (cliquer ici).

4. De l’usine à la production et à la diffusion de connaissances. Université de Haute-Alsace. Mulhouse, site de la Fonderie , occupé depuis 2007 par la Faculté de Droit, d’Economie et Société, de Management et de Langues & Affaires (photos d’avril 2009). « La Fonderie, le nom d’un quartier devenu le nom de l’usine de constructions mécaniques, créée en 1826 par André Koechlin et qui produisit jusqu’à la fin des années 60 du 20ème siècle, en particulier des locomotives » (cliquer ici).

A Colmar, l’usine textile Berglass-Kiener de Colmar, fondée au début du 19ème siècle, a cédé la place à un des deux sites de l’IUT de l’université de Haute-Alsace (photos d’avril 2009). Histoire de l’usine : cliquer ici.

Il y a bien d’autres exemples de bâtis du patrimoine historique devenus universitaires : Halle aux farines et université Paris 7 Denis Diderot, Château de Sévenans et université de Technologie de Belfort-Montbéliard, Villa Art nouveau et université de Strasbourg… Il faut chercher un peu sur le blog ! Peut-être un jour, prendrai-je le temps de faire une base de données « photos » : l’Université, bénéficiaire et conservatrice du patrimoine national !

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Classé dans AE. Histoire médiévale, AF. Histoire 16-17èmes siècles, AH. Histoire 19-20èmes siècles, C. Bourgogne Franche-Comté, C. Grand-Est (Alsace Lorraine Champagne-Ardenne), C. Hauts-de-France (Nord Pas-de-Calais Picardie), C. Ile-de-France, C. PACA Corse

PRAG et PRCE du SUP : des données

Combien de professeurs agrégés et certifiés dans les universités ? 7.524 agrégés et 5.903 certifiés, selon la Note d’information 09.24 sur « Les personnels enseignants de l’enseignement supérieur en 2008-2009 » (chronique du 8 mars 2010 : « PRAG et PRCE dans le SUP« ). La Note d’information pour l’année 2009-2010 n’est pas encore parue : la DEPP retombe dans son grave défaut de « retard de publication ». Toutefois, dans la RRS 2010, le tableau 9.15 comptabilise 14.026 « autres » enseignants dans le supérieur sur un total de 93.000 ; les PRAG et PRCE sont très nettement majoritaires dans cette catégorie statistique (elle comprend un peu plus de 1.000 lecteurs de langue étrangère).

Les IUT ont un corps enseignant très différent de celui des universités. PRAG et PRCE constituent 42% du corps dans les IUT, et moins de 10% dans l’université (66% dans les IUFM ). A l’inverse, le taux de professeurs est très faible dans les IUT (9,5% du corps enseignant contre 24,2% à l’université). Les disciplines de Santé ne recourent pas aux PRAG et PRCE. Le droit, économie, gestion y recourent peu (516 postes), les Sciences un peu plus (998 postes). Ce sont surtout les Lettres, Langues et Sciences sociales qui emploient le plus gros contingent de PRAG et de PRCE (5.095).

Autrement dit plus de 81% des PRAG et PRCE du supérieur exercent leurs fonctions en IUT, en IUFM ou en Lettres et Sciences sociales. Dommage que la part de service d’enseignement assuré par les PRAG et PRCE en licence et en master ne soit pas comptabilisée et publiée par la DEPP. Pour aller plus loin : « PRAG et PRCE au coeur du cycle Licence« , TAG PRAG/PRCETAG IES (Instituts d’enseignement supérieur).

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Moins de recrutés et… de candidats

Le nombre de postes ouverts aux concours de recrutement d’enseignants du second degré a été divisé par deux depuis 2002 (RRS 2010, tableau 9.20). Moins de débouchés pour les nouveaux diplômés et un niveau d’exigences devenu plus élevé (nécessité d’obtenir le M2 pour pouvoir valider la réussite au concours). En sortie d’études supérieures, le métier de professeur des écoles a été longtemps celui qui accueillait, chaque année et parmi tous les métiers, le plus de jeunes diplômés ; ce n’est plus le cas.

Le concours d’agrégation a été relativement moins touché que les autres concours : 2.980 postes ouverts en 2002, 2.000 en 2009. Le CAPES, concours qui offre le plus de postes, a été affecté par une baisse se situant dans la moyenne : 11.171 postes offerts en 2002, 5.753 en 2009.  

Ce sont les concours pour l’éducation physique et sportive (CAPEPS), pour l’enseignement technique (CAPET) et professionnel (CAPLP) qui ont été les plus malmenés par la politique de restriction des moyens et de la politique du non-remplacement d’un départ en retraite sur deux. CAPEPS : 1.671 postes en 2002, 400 en 2009. CAPET : 1.443 en 2002, 254 en 2009. CAPLP : 4.665 en 2002, 1.538 en 2009. 

Au total, 21.930 postes ouverts aux concours en 2002 et seulement 9.950 en 2009. Le second degré privé est pareillement affecté. Et le premier degré public voit se restreindre d’année en année le nombre de postes de professeur des écoles proposés au concours (7.700 seulement en 2009).

Plus gravement, la diminution du nombre de postes offerts aux concours de recrutement s’accompagne, davantage cette année que les années précédentes, d’une chute du nombre des présents aux épreuves d’admissibilité des concours dits 2011. Elle est certes liée à la proximité dans le temps des concours 2010 et des épreuves d’admissibilité des concours 2011 (communiqué du ministère), mais ce n’est pas la seule explication.

La situation devient extrêmement inquiétante dans certaines disciplines dont les mathématiques : « Alerte sur le CAPES de mathématiques« , un article excellent de Didier Missenard, dans Le café pédagogique du 14 décembre 2010. Cet article donne froid dans le dos. Il avance des arguments forts que je reprends et complète pour construire le « cercle vicieux de la mastérisation« .

1. La politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux induisant la diminution du nombre de recrutements est à l’origine de la « mastérisation » (la logique de la mastérisation est avant tout économique). 2. Les admis 2010 ont été mis tout de suite devant une classe, sans avoir eu de formation professionnelle (économie pour les finances publiques). On peut supposer que des étudiants ne se sont pas portés candidats aux concours 2011 parce qu’ils sont effrayés des conditions de la mise au travail. 3. La nécessité d’obtenir désormais le Master allonge les études, ce qui dissuade certains étudiants. Devoir faire 5 ans d’études peut être trop coûteux : il sera important de vérifier les trajectoires scolaires et les origines sociales des candidats et des admis 2011.

4. Cette diminution du nombre de candidatures va se poursuivre : pour s’en convaincre, il suffit de noter le relativement faible nombre d’inscrits en première année de master « enseignement » (M1) en 2010-2011. 5. Le rapport entre le nombre de présents aux concours (en baisse) et le nombre de postes à pourvoir (en baisse également) fait que des jurys de concours commencent à s’interroger sur la qualité d’une partie des candidats et certains vont franchir le Rubicon : ne pas pourvoir tous les postes. 6. Tous les postes n’étant pas pourvus, le ministère va être conforté à réduire encore le nombre de postes offerts. 7. Comment alors satisfaire les besoins réels en potentiel enseignant ? Ils seront pourvus par des recalés du concours ou du master et pourquoi pas par des inscrits en M1 en stage ou par des titulaires de la seule licence… sur contrats précaires bien entendu. France, ton Ecole va aller de mal en pis : qui va arrêter les dégâts ?

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CA de la CPU : 6 nouveaux sur 17

Après le bogue hier soir (chronique : « La CPU et l’orthographe« ), La Lettre n°60 de la CPU est en ligne : une faute d’orthographe encore ! Chroniques antérieures du blog : 27 sur la CPU (ici), 64 sur les présidents d’université (ici).

Les instances de la CPU : bureau, CP2U ou Commission permanente ou encore Conseil d’administration, assemblée plénière de 121 membres, dont 109 ont le droit de vote (chronique sur le rôle des instances). La CP2U est composée de 17 membres dont les 3 présidents élus hier au bureau. 1. Louis Vogel, Paris Panthéon Assas, juriste, ancien président de la commission Affaires juridiques. 2. Anne Fraïsse, Montpellier Paul Valéry, latiniste : CV sur EducPros3. Yvon Berland, Aix Marseille Méditerranée, médecin, ancien président de la commission Santé. Trajectoires des 3 membres du bureau et photos dans la chronique : « 2 tickets pour un bureau« .

Sont également membres de la CP2U les 7 présidents de commission, également élus ou réélus hier. 1. Moyens et personnels. Sophie Béjean, université de Bourgogne, économiste, est élue : chronique du blog et photo ci-dessus. 2. Santé. Lionel Collet, université de Lyon 1, président de la CPU sortant (chaise musicale avec Yvon Berland), médecin : chronique du blog. 3. Daniel Filâtre, université de Toulouse le Mirail, sociologue, est réélu : chronique du blog. 4. Commission juridique. Hugues Fulchiron, Lyon 3 Jean Moulin, juriste, est élu (chaise musicale avec Louis Vogel) : CV sur EducPros (photo en fin de chronique communiquée par l’université). 5. Vie de l’étudiant et questions sociales. Camille Galap, université du Havre, biologiste, est réélu : CV sur EducPros. 6. Relations internationales et européennes. Jean-Pierre Gesson, Poitiers, chimiste, est réélu : CV sur EducPros. 7. Recherche et innovation. Axel Kahn, Paris 5 René Descartes, médecin, est réélu : CV sur EducPros.

Les 7 autres membres de la CP2U, élus par l’assemblée plénière. 1. Gérard Blanchard, La Rochelle, écologie marine, est élu : CV sur EducPros. 2. Khaled Bouabdallah, Saint-Etienne, économiste, est réélu : CV sur EducPros. 3. Alain Brillard, Mulhouse Haute-Alsace, mathématicien, est réélu : chronique du blog. 4. Gilbert Casamatta, INP Toulouse, génie chimique, est réélu : CV sur EducPros. 5. Jean-Pierre Finance, Nancy Henri Poincaré, mathématicien, ancien président de la CPU, est réélu : chronique du blog. 6. Jean-Yves Mérindol, ENS Cachan et ancien président de Louis Pasteur (Strasbourg) comme… Alain Beretz (photo des deux collègues), mathématicien, est élu : 3 chroniques du blog : ici, ici et ici. 7. Françoise Moulin-Civil, Cergy Pontoise, professeur de littérature, candidate à la vice-présidence de la CPU avec Alain Beretz, est élue : chronique du blog et photo ci-dessous.

Analyse des données. 6 nouveaux sur 17 membres de la CP2U : certes, il faut assurer une continuité mais 6 p’tits nouveaux, c’est peu. Et la présence de Lionel Collet, comme président de commission, fait craindre la « continuité ». Parmi les six nouveaux, 3 présidentes : Anne Fraïsse, Sophie Béjean, Françoise Moulin-Civil : bel effort ; les présidentes représentent moins de 18% de l’ensemble des présidents.

Répartition des 17 membres de la CP2U par grand domaine disciplinaire (entre parenthèses : nombre de professeurs dans la discipline : source RRS 2010, indicateur 9.15). Sept membres des Sciences (6.123 professeurs). Trois du domaine Santé (4.970 professeurs) : tous de médecine et aucun de pharmacie, point faible d’Alain Beretz, professeur de pharmacologie ? 10 membres de la CP2U en provenance des sciences « dures » (sciences et santé) : la part du lion. Quatre membres du domaine Droit (droit, sciences politiques, économie et gestion) (2.458 professeurs) et trois de Lettres (lettres, langues, sciences sociales) (4.244 professeurs). Les 3 présidentes, membres de la CP2U, appartiennent aux deux secteurs « dominés » (6.702 professeurs en tout) par les sciences « dures » (11.493 professeurs, presque deux fois plus). Anne Fraïsse est professeur de latin, Sophie Béjean, professeur d’économie, Françoise Moulin Civil, professeur de littérature. Combien d’étudiants en sciences et santé et combien en droit et lettres ?

Profession de foi de Louis Vogel. « Pour une CPU unie et solidaire » : vers davantage de créations d’emplois de professeurs en Droit et Lettres ? « Pour une CPU force de proposition » : avec une CP2U renouvelée au tiers seulement ? « Réforme des modalités de fonctionnement de la Conférence » : « proposer des votes sur des questions de principe qui autorisent une position générale tout en donnant la possibilité à ceux qui ne partageraient pas l’avis général d’exprimer des opinions spécifiques » (page 8).

Vu la composition de la CP2U, cela me donne un peu froid dans le dos : « Présidentes de la CP2U, en serez-vous réduites à « exprimer une opinion spécifique » quand la CPU sera « force de proposition » pour le volume des emplois d’enseignants-chercheurs, leur progression ou leur diminution, leur redéploiement entre disciplines »… 

Louis Vogel, je ne pensais pas que la CP2U serait autant dominée par les Sciences et la Santé. Il vous faudra très vite, je le crains, rendre concret une des affirmations de votre profession de foi : « Une CPU unie et solidaire« … Il est vrai toutefois que la répartition des emplois entre les disciplines ne se joue plus au niveau national, mais au niveau de chacune des universités autonomes, libres et responsables ! Je suis sûr que vous ferez vôtre la maxime inscrite derrière Sophie Béjean : « le futur doit être dangereux« .

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Quiz. La CPU et l'orthographe

La CPU est devenue fort réactive et il faut s’en féliciter. Elle a publié aujourd’hui 1. un communiqué sur l’élection de son président (chronique : « Louis Vogel, président de la CPU« ) et la composition du nouveau bureau (cliquer ici), 2. le numéro 60 de sa Lettre d’information (non encore en ligne sur le site mais envoyée aux abonnés de la Lettre).

Quiz. Combien de fautes d’orthographe dans cette Lettre et combien de noms de Présidents écorchés ? Lire la Lettre. Le gagnant aura-t-il le droit d’assister à la prochaine CP2U ?

Pour se faire plaisir, lire aussi le communiqué de circonstance de Valérie Pécresse : à oublier aussitôt. Chronique caustique à venir sur les présidents de commission et sur la composition de la CP2U.

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Louis Vogel, président de la CPU

Félicitations, Louis Vogel ! Vous voici président de la CPU, épaulé par deux vice-présidents, Anne Fraïsse et Yvon Berland. Deux ans pour faire progresser les universités vers les lignes définies dans votre profession de foi et approuvées aujourd’hui par une majorité de présidents.

Le bureau que vous conduisez a été élu par 61 voix contre 40 à l’équipe conduite par Alain Beretz (communiqué de la CPU). Ce score n’est pas très loin de celui qui s’est construit sur ce blog au fil d’un scénario en quatre temps : 2 à 1 pour vous (soit 66,66% contre 33,3% !). Certes, j’ai placé le débat entre Alain Beretz et vous-même sur 4 terrains seulement : l’excellence (« 1 » à « 0 » pour vous), le cycle Licence (« 1 » à « 0 »), l’IUT et l’université (« 0 » à « 1 »), l’insertion professionnelle (« 0″ à 0 »), soit un score final de « 2 » à « 1 », score dont je ne suis pas… peu fier (les 4 chroniques sur le « match ») !

Le contexte dans lequel vous prenez la présidence de la CPU est fort compliqué pour les universités, sur tous les plans : financier, économique, juridique, politique et social. En 2007, vous avez appelé à voter pour Nicolas Sarkozy et vous avez soutenu la loi LRU (chronique du 25 mai 2009) ; bien sûr, vous ne prendrez pas position en faveur de telle ou tel candidat à l’élection présidentielle de 2012. A vrai dire, en matière de politique de recherche et d’enseignement supérieur, les projets « droite » et « gauche » pour 2012 ne sont encore que « paroles » et « paroles ». La CPU doit et devra, comme vous vous y êtes engagé, être une force de propositions et d’actions communes.

J’ai eu un grand plaisir à vous interviewer le 14 janvier 2010 (quelques jours après avoir interviewé Alain Beretz !). Un bonheur à discuter vos initiatives. Deux chroniques du blog en sont issues : « 3 parcours différenciés en licence » (ici), « les coûts des diplômes et les indicateurs de performance » (ici). Puis, ce blog a suivi, avec empathie, la naissance et les premiers pas de Sorbonne Universités (cliquer sur le Tag).

Vous défendez, dans votre livre « L’Université, une chance pour la France« , une approche pragmatique des questions universitaires : 10 propositions réalistes pour aller de l’avant. Vous le savez – et les 4 chroniques du « match Beretz – Vogel » vous l’ont rappelé, je suis en désaccord avec vous sur un point-clé. Vous voulez maintenir le cycle Licence dans l’université pour garder un lien fécond entre enseignement et recherche. Fort logiquement, il s’ensuit pour vous 1. que les IUT constituent une partie intégrante des universités et 2. que les rapprochements entre établissements, regroupements dont vous êtes partisans, ne doivent pas se faire selon un modèle unique ; vous êtes, par exemple et pour le moment, hostile à la fusion des 3 universités du PRES Sorbonne Universités.

Le projet de ce blog défend une autre vision de l’avenir des universités, une vision plus ambitieuse mais… hélas non réaliste dans le contexte contemporain. La France est désormais un pays « moyen » en matière de recherche. Elle ne sera visible, lisible et attractive que si elle fait naître rapidement une quinzaine d’universités de recherche, universités réunissant toutes les disciplines et dédiées aux enseignements de master (dont les formations d’ingénieur, de commerce, de management, de sciences politiques…) et de doctorat, universités de 20 à 25.000 étudiants. Une quinzaine d’universités unifiées, et non des PRES de seconde génération, EPCS, FCS, Grands établissements, ou encore universités confédérales ou fédérales. Une quinzaine et surtout pas 5 à 10 initiatives d’excellence, construites actuellement dans la précipitation et dans « l’artificialité » ! Chronique du blog « IDEX. Pire qu’une usine à gaz« .

Pour que ces universités voient le jour, il faut « sortir » le cycle Licence de l’université. C’est le moment historique de le faire. C’est le second dans l’histoire des universités : le cycle « Baccalauréat » a été progressivement sorti de l’université entre le 16ème siècle et le début du 19ème (création des lycées). Il faut discuter la création d’Instituts d’enseignement supérieur, IES mettant fin aux classes supérieures des lycées (CPGE et STS), arrêtant la concurrence stupide et coûteuse entre les IUT et les STS, abandonnant l’idée que le cycle Licence de l’université peut encore être sauvé. Toutes les chroniques du blog sur les IES : cliquer ici.

L’IES, dédié au cycle Licence en 3 ans, est organisé en 2 voies de formation, une voie longue menant aux études universitaires et une voie professionnelle conduisant au marché du travail. Ces deux voies, aussi valorisées l’une que l’autre, doivent être organisées dans les mêmes établissements pour faciliter les réorientations entre les deux voies. Les IES sont des établissements de proximité ; il en faut 600 (de 500 à 2.500 élèves) pour couvrir tout le territoire. Seuls les IES peuvent permettre d’atteindre l’objectif défini par la loi sur l’Ecole : 50% de jeunes des nouvelles générations diplômés du supérieur. Le moyen d’atteindre ce taux passe par des poursuites d’études plus nombreuses chez les bacheliers « professionnels » : les IES sont donc aussi la voie pour démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur. Les 2 voies de formation des IES sont lisibles : elles résolvent l’insoluble problème de l’orientation post-bac et elles évitent de dépenser des dizaines voire des centaines de millions d’Euros pour organiser salons, journées portes ouvertes, évènements « métiers »…

Louis Vogel, la CPU, sous votre présidence, va dédier son prochain colloque annuel au « cycle Licence ». Si la CPU le décide, vous pouvez compter sur ma participation pour y argumenter le projet IES. Le bureau peut aussi compter sur les quelques « expertises » qui soutiennent ce blog. Courage, président Vogel !

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