J’ignorais, jusqu’il y a quelques jours, l’existence de Peter Lenk, né en juin 1947 à Nuremberg et qui vit aujourd’hui sur la rive allemande du Bodensee, le lac de Constance. Site de cet artiste sculpteur. Ses oeuvres sont exposées en plein air dans 25 villes allemandes (carte). Elles sont devenues une attraction touristique très photographiée.
Les sculptures imposantes racontent des histoires sous forme de « bandes dessinées ». Des histoires locales anciennes ou faisant référence à des évènements, à des hommes et femmes contemporains. Elles n’illustrent pas la Réalité. Elles orchestrent la Réalité de l’auteur, sa vision critique, voire provocatrice. Elles attirent l’attention du spectateur, en particulier parce qu’elles sont satiriques avec des connotations sexuelles constantes et même quelquefois scatologiques. Il doit y avoir un fond anarchiste chez Peter Lenk. Mais il fait oeuvre utile d’historien : il invite à rechercher d’autres sources.
La semaine dernière sur les bords du Bodensee. Port de Constance, « Imperia » : album de 35 photos. La sculpture, tournante sur son piédestal, présente une vision du Concile de Constance qui s’est tenu dans la ville entre 1414 et 1418. Imperia, l’immense courtisane tient dans ses mains deux petits personnages nus, dans la main droite, l’empereur Sigismond 1er qui a voulu la tenue d’un Concile sur ses terres, et dans la main gauche, le pape Martin V, élu au cours du concile. L’objectif du Concile : mettre fin au grand schisme d’Occident. La critique des deux pouvoirs est féroce. La courtisane est dominatrice. A cette époque, la ville de Constance comptait 5.000 habitants. Le Concile a fait venir 50.000 personnes, dont des milliers de prostituées.
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