Paris. Des jeunes dans trois restaurants. J’observe. Addiction du sociologue de l’organisation ! Je cherche les regards. Que vont-ils me transmettre ? Dans les cours, l’enseignant cherche à capter les yeux de ses étudiants, à les comprendre. Intérêt ou ennui, préoccupation ou placidité, joie ou tristesse, malice ou moquerie, amour ou haine… Rien de plus valorisant pour lui qu’un regard dont les yeux pétillent d’une attention soutenue. Rien de plus pénible qu’un regard vide, absent, lointain… A la recherche d’étudiants et de diplômés du supérieur !
Lundi midi. Des jeunes au MacDo. Des jeunes filles prennent les commandes. Les caisses sont serrées. L’organisation est rodée, mais les sourires et les paroles adressés aux clients sont figés. L’ennui du travail répétitif se lit dans les yeux tristes. La fatigue du travail debout et des bousculades incessantes pour aller chercher les « composants » du plateau. Ces jeunes sont présentes mais ne sont pas là. A quoi pensent-elles ? A quoi rêvent-elles ? Comment voient-elles leur avenir ? Le comptoir « caisse » ne prête pas à la conversation. Des étudiantes du supérieur parmi eux ? Sans doute !
Six jeunes mangent à une table, trois garçons, trois filles, pas encore 20 ans. Les garçons veulent être « au centre du sujet ». Les filles sont « bon public », rient des blagues que leur racontent les garçons. Blagues pas sottes. Des jeux avec les mots. Des lycéens et des lycéennes du quartier ?
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