La publication des synthèses sur les élections universitaires dans les régions est accompagnée d’un tableau sur les effectifs étudiants, leur répartition par cycle et type d’établissement supérieur, leur localisation sur le territoire. Celui d’aujourd’hui est consacré au Poitou-Charentes et au Limousin.
Un tel tableau s’inscrit dans le projet politique du blog : 15 à 20 Universités de recherche et création d’Instituts d’enseignement supérieur de premier cycle, juridiquement et financièrement autonomes de l’université bi-régionale de recherche (dans ce cas, l’université de Poitiers refondée), mais associés à elle dans le cadre du schéma directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Chronique “Universités et IES en 20 propositions“. Source statistique des tableaux : Atlas régional des formations. Chronique précédente : « Plus de 110.000 étudiants en Bretagne« .
Les 3 universités (Poitiers, Limoges, La Rochelle) ne peuvent prétendre, séparément, à devenir une université de recherche. A contrario, fédérées ou fusionnées, elles disposent d’un potentiel suffisant d’étudiants en 2ème et 3ème cycles pour le devenir. 67.234 étudiants inscrits dans le supérieur en 2010-2011, soit, pour les deux régions, 2,9 % de l’ensemble des étudiants inscrits en France. Poitou-Charentes : 46.212 étudiants (atlas régional). Limousin : 21.022 étudiants (atlas régional), soit moins 5,8% par rapport à 2005.
Respectivement 12.846 et 5.400 bacheliers en 2010, soit 64,1% et 62,4% des effectifs de la génération (1,4% et 3,1% de moins que la moyenne française). 68,7% et 74,9% d’entre eux ont poursuivi dans le supérieur (6,2% de moins que la moyenne française en Poitou-Charentes). 8.800 néo-entrants dans le SUP en Poitou-Charentes et 4.050 en Limousin. Moins de 13.000 : c’est peu pour le recrutement dans le supérieur ; mais une marge de progression existe : les deux régions accusent un retard pour la proportion de bacheliers dans les jeunes générations.
30.500 étudiants dans les 2 universités de Poitiers et La Rochelle, soit 66% de l’ensemble des étudiants de Poitou-Charentes (18.200 étudiants en premier cycle dont 3.100 en IUT, 11.300 en deuxième cycle, 1.040 en troisième cycle). 14.000 étudiants dans l’université de Limoges (8.600 en premier cycle dont 1.700 en IUT, 4.900 en deuxième cycle, 570 en 3ème cycle). Près de 18.000 étudiants en 2ème et 3ème cycles. Il est donc légitime, n’en déplaise à la politique des IDEX, que le Poitou-Charentes et le Limousin aient une université de recherche, d’autant qu’il y a, à Poitiers, La Rochelle, Limoges, d’autres écoles diplômant au niveau du 2ème cycle. Deux écoles d’ingénieurs non universitaires sont d’ailleurs membres fondateurs du PRES bi-régional.
Les enseignements universitaires (IUT compris) sont répartis dans 5 villes du Poitou-Charentes et dans 4 villes du Limousin : 20.400 étudiants à Poitiers, 12.800 à Limoges, 7.400 à La Rochelle, 1.400 à Angoulême, 1.000 à Niort, 560 à Brive-La-Gaillarde, 390 à Egletons, 350 à Châtellerault, 260 à Tulle. La future université de recherche de Poitiers, dédiée aux 2ème et 3ème cycles, devrait donc être une université multi-sites, en réseau, implantée à Poitiers, Limoges et La Rochelle.
STS et IUT. Les IUT du Poitou-Charentes et du Limousin scolarisent 4.800 étudiants. 1.100 à Limoges, 1.000 à Poitiers, 1.000 à La Rochelle, 500 à Angoulême, 300 à Niort, 300 à Châtellerault, 240 à Egletons, 200 à Brive-La-Gaillarde, 190 à Tulle.
Les STS du Poitou-Charentes (5.450) et du Limousin (3.225) scolarisent près de 8.700 étudiants, soit davantage que les IUT (4.800), mais moins que les 1ers cycles universitaires (16.200 dont la 3ème année de licence). Ce décalage est paradoxal : les 1ers voeux d’Admission post-bac plébiscitent les STS. Leurs points forts sont d’être implantées dans 30 villes du Poitou-Charentes et dans 17 villes du Limousin et de permettre ainsi la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. Intégrées dans les IES et fusionnées avec les IUT, elles sont l’avenir de la voie professionnelle en 3 ans.
Des STS dans 9 villes de la Charente (750 élèves à Angoulême, 70 à Cognac), dans 9 villes de Charente-Maritime (780 élèves à La Rochelle, 400 à Saintes, 160 à Rochefort), dans 5 villes des Deux-Sèvres (700 à Niort, 280 à Bressuire), dans 7 villes de la Vienne (1.200 à Poitiers, 130 à Châtellerault). 17 villes en Limousin (8 en Corrèze, 5 dans la Creuze, 4 dans la Haute-Vienne), soit certainement entre 30 et 40 IES dans l’ensemble des deux régions, dans un futur souhaitable.
A l’inverse des STS, les CPGE (1.100 élèves en Poitou-Chanrentes et 460 en Limousin) sont fortement concentrées sur le territoire, dans les villes chefs-lieux de département : 760 élèves à Poitiers, 400 à Limoges, 250 à La Rochelle, 80 à Angoulème, 40 à Niort, 40 à Brive-la-Gaillarde, 20 à Tulle. La concentration géographique des GPCE est un sérieux obstacle à la démocratisation du supérieur. Les CPGE seraient également intégrées dans les IES ; il y aurait ainsi une déconcentration de la voie longue de licence dans les IES des villes poitevines, charentaises et limousines.
Poitiers, La Rochelle et Limoges concentrent plus de la moitié des étudiants du supérieur dans leur région respective. Les villes métropoles, outre leur université, leurs CPGE et STS, leurs départements d’IUT, ont l’offre de formation la plus diversifiée (élèves ingénieurs en dehors de l’université, écoles paramédicales et sociales, écoles d’art et culture, écoles de commerce, gestion et comptabilité)…
Je m’interroge sur un tel taux de concentration dans les métropoles : avantages et inconvénients ? Pour les partenariats avec les collectivités territoriales et avec les entreprises ? Pour la recherche ? Pour l’innovation et le transfert technologique vers les PME et TPE ? Pour la qualité des formations ? Pour l’alternance ? Pour la formation tout au long de la vie ? Pour le développement économique ? Pour la vie étudiante et la vie associative et politique ? Pour le développement culturel et social ? Pour les coûts financiers et les économies d’échelle ?
A débattre, en particulier dans le PRES Limousin, Poitou-Charentes ! La parole est aux aux Poitevins, Charentais et Limousins !
Sans être ni limousin, ni picto charentais, je me permets de formuler une interrogation sur le découpage de la France qu’esquisse Pierre Dubois et qui me parait avaoir l’inconvénient d’accentuer les forces cetrifuges du Massif Central
Pourquoi pas un ensemble Auvergne Limousin, auquel on pourrait ajouter des départements comme le Lot, l’Aveyron et la Lozère pour faire un pôle univesrsitaire de l’ensemble du Massif Central ?
Pas simple en effet ! Mode de découpage que je retiens ? Celui souhaité et engagé par les universités elles-mêmes (PRES Limousin Poitou-Charentes).
Il demeure néanmoins et tu as raison : en regardant les cartes, on s’interroge effectivement sur le découpage « administratif » des régions. c’est sûr que Limousin et Auvergne ensemble aurait également un sens.
Quant au Puy-en-Velay, aux frontières de l’Auvergne, faudrait-il l’extraire de la Région ?
Il est vrai que Le Puy en Velay est attiré par Saint Etienne et au delà par l’agglomération de Lyon
Mais si on veut un pôle Massif Central, il faudra éviter les tendances centrifuges !