Communiqué du MESR du 19 décembre 2013, reproduit intégralement ci-dessous. J’ai mal à la licence ! Pourquoi la majorité des membres du CNESER ont-ils voté en faveur du nouveau cadre national des formations de licence ? Pourquoi le CNESER, à l’inverse et à une forte majorité, a-t-il voté contre les dotations insuffisantes de l’État aux universités et, le jour même ou le lendemain, voté une réforme qui nécessite des moyens humains et financiers en nette hausse et non en baisse. La contradiction ne peut échapper à personne. Qui a voté pour ? Qui a voté contre ?
Je n’ai plus envie de me battre contre la communication ministérielle, contre les mensonges et la suffisance de Geneviève Fioraso.
5 ans de blog et 264 chroniques sur la licence pour en arriver là !
Le communiqué dans son intégralité. Geneviève Fioraso salue l’adoption, par le CNESER, les 16 et 17 décembre 2013, du cadre national de formation, avec 26 voix pour et 18 contre. Ce vote marque une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la réforme de la licence engagée par la ministre et inscrite au cœur de la loi du 22 juillet 2013.
Ce cadre national comprend :
- la nouvelle nomenclature licence, qui valide la simplification des intitulés des diplômes de licence, engagée par la ministre, en passant de 1 800 diplômes à 45 mentions de licences. Cette nomenclature simplifiée sera inscrite dans A.P.B. (Admission Post-Bac), dès janvier 2014, afin d’améliorer la lisibilité de l’offre de formations pour les jeunes et leurs familles;
- les nouvelles règles relatives à l’organisation de la licence et notamment la mise en place sur deux ans de la spécialisation progressive, socle de la réforme licence, pour les rentrées 2014 et 2015. La simplification de la licence professionnelle et des masters, en cours de concertation, sera effective pour la rentrée 2015.
Comme le souligne la ministre, « La réforme de la licence permettra d’accompagner vers la réussite les bacheliers qui rejoindront le cycle licence. Les innovations pédagogiques, en particulier le numérique, la spécialisation progressive en licence, le doublement de l’alternance, le développement des stages encadrés, la mise en place de paliers d’orientation, de passerelles renforcées entre licence professionnelle et licence générale favoriseront les parcours personnalisés permettant aux étudiants de réussir ou de se réorienter dans le cursus le plus adapté à leurs centres d’intérêt. C’est un enjeu du service public, de justice sociale et de compétitivité. »
On change l’étiquette du produit, mais le produit reste le même, du bas morceau… le consommateur ne sera trompé qu’un moment. Le discours de Fioraso est une novlangue inspirée tirée des sciences de l’éducation… tout cela c’est du pipeau, ça amuse la galerie, ça justifie la fonction de ministre… ce ne sont que des paroles, des paroles, encore et toujours des paroles… Lorsque la communication est érigée en politique, ça donne ça, des mots creux, du verbiage… En tout cas, le changement c’est pas pour maintenant !!!
Un découragement total sévit dans les universités. Les réformes sont faites par des gens qui n’ont jamais mis les pieds à l’Université aidés par ceux qui ont fuit les amphis, à moins que ce soit le contraire.
Actuellement, j’ai deux amphis pour un même cours de première année, le premier est constitué d’étudiants qui ont choisi une spécialité et le second est constitué d’étudiants qui ont choisi une voie plus pluridisciplinaire. Le taux de réussite dans le premier amphi est plus élevé que dans le second où se retrouvent trop d’étudiants issus de bacs professionnels à qui on a fait croire que l’Université avait les moyens de les accueillir.
L’année prochaine, plus de spécialisation, mes deux amphis seront réunis en un seul. Mme Fioraso veut nous faire croire que sa réforme n’est pas un train de mesures économiques sur le dos des universités, que l’objectif de cette réforme est la réussite de tous en licence. Dans ces conditions, l’amélioration du taux de réussite en licence ne sera qu’artificiel et au détriment de la valeur académique de nos diplômes.
Chers collègues,
Les réformes sont mises en place depuis des années par nous-mêmes ce n’est pas la peine d’accuser les » gens qui n’ont jamais mis les pieds à l’Université aidés par ceux qui ont fuit les amphis » même si cela est vrai en partie.
Tous ces gens sont issus de nos rangs et ont fait et font de belles carrières universitaires.
Quand nous serons clair avec nous-mêmes nous pourrons avancer mais je crains que les sophistes (Sorry ! Les communicants) soient de nouveau aux commandes. Il nous reste la ciguë.
Amicalement
Et pourtant, cette réforme est nécessaire ! Évidemment, on peut toujours critiquer tel ou tel intitulé ou regretter l’absence de telle Licence, ou souhaiter qu’il y ait un nombre un peu plus ou un peu moins élevé. Toute réforme de ce type nécessite bien sûr des ajustements au fil du temps. L’essentiel est pourtant la réduction du nombre de Licences, indispensable à la fois pour améliorer la lisibilité des diplômes mais aussi pour favoriser la spécialisation progressive des étudiants.
Une autre avancée est la mise en place d’un tronc commun dans les Licences. Vous critiquez ce cadrage national comme étant le reflet d’un « jacobinisme bureaucratique ». Pour ma part, je me revendique de ce jacobinisme, non, comme vous semblez le croire, par amour de la bureaucratie ou par rejet de la décentralisation, mais bien parce qu’il s’agit de défendre l’égalité sur l’ensemble du territoire. L’autonomie n’est pas l’indépendance ! D’ailleurs, les Universités ont eu en partie gain de cause puisqu’elles pourront organiser entre 15 et 35 ECTS. Mais ce tronc commun constitue bien une réelle avancée puisqu’il va permettre d’harmoniser les Licences entre elles et va donc renforcer l’égalité entre étudiants !