Qui de Christine Clerici ou de Michel Delamar sera élu(e) Président(e) de Paris 7 Diderot par le nouveau Conseil d’administration de l’université ? Ses 36 membres (28 élus et 8 personnalités extérieures – article 20 des statuts -) en décideront en avril 2014. Vincent Berger aura alors un successeur (chroniques sur l’ex-président).
Les élections de P7 de mars 2014 représentent un enjeu national dans le contexte de la coopération et des regroupements d’établissements, imposés par la loi ESR. Elles y opposent en effet les partisans de la COMUE, Christine Clerici en tête (compétences des établissements transférées à la COMUE Sorbonne Paris Cité) et ceux de l’Association, Michel Delamar en tête (compétences partagées entre les 8 établissements membres de SPC).
La différence entre COMUE et Association est fondamentale pour l’exercice de l’autonomie et de la démocratie collégiale dans chacun des établissements… mais elle n’est pas immédiatement évidente à comprendre. Lire : Compétences. Transfert ? Partage ? et la Question écrite, adressée à Geneviève Fioraso, par Patrick Hetzel, ancien directeur de la DGESIP, député UMP de Saverne : il dénonce le risque d’une grave dérive liberticide.
Les 5 et 6 mars 2014, les étudiants de Paris 7 ont élu leurs représentants : 6 au conseil d’administration. La FAGE a obtenu 4 sièges. Pour quel candidat à la présidence voteront-ils ? La FAGE est-elle favorable à la création de COMUE ? Ses positions sont ambiguës : COMUE ou accords inter-universités ?
Les élections des représentants des personnels aux Conseils centraux auront lieu le 27 mars 2014. Conseil d’administration : 8 sièges à pourvoir pour le collège A des professeurs et assimilés, 8 pour le collège B des autres enseignants-chercheurs, enseignants, 6 pour le collège des BIATSS.
Deux listes en présence dans chacun des collèges A et B (profession de foi identique). Construire aujourd’hui l’université du futur, tête de liste Christine Clerici (blog), et Ensemble pour d’autres possibles, Michel Delamar (blog). Le soir du 27 mars, les deux listes pourraient avoir le même nombre de sièges au CA si les résultats sont opposés dans les collèges A et B.
Quatre listes dans le collège BIATSS, 6 sièges à pourvoir au CA : UNSA Education ; SGEN CFDT ; Ferc Sup CGT ; Force Ouvrière. Aucune des professions de foi des syndicats ne tranche clairement entre la COMUE et l’Association. Les syndicats semblent par contre opposés à la fusion des 4 universités (Paris 3, 5, 7, 13), membres de Sorbonne Paris Cité.
Les syndicats ne voient pas que la COMUE est une étape préalable à la fusion. Chronique : Compétences. Transfert ? Partage ? Que deviendront les instances de gouvernance des établissements membres de la COMUE – Président, Conseil d’administration et Conseil académique – ? Elles ne décideront plus rien du tout. La COMUE devient ainsi le cache-sexe de la fusion. Les 4 universités, si elles ne fusionnent pas à l’avenir, n’existeront plus que sur le papier.
Bref, bien malin est celle ou celui qui peut prévoir à ce jour pour qui vont voter les 6 élus étudiants et les 6 élus BIATSS. Pour Christine Clerici ou pour Michel Delamar ? 6 voix pour l’un et 6 pour l’autre : ce n’est pas invraisemblable. Et même un score de 14 contre 14 si on prend en compte l’ensemble des élus. Les personnalités extérieures feront alors la ou le Président. L’analyse des élections universitaires, menée sur ce blog, est peu utile dans ce contexte : en 2012, les personnalités extérieures n’élisaient pas le président. Mais, le plus souvent en Conseil d’administration, elles votent toutes les propositions du Président ou s’abstiennent. Au final : un cas d’impasse à Paris 7 – aucun des deux candidats à la présidence n’obtient la majorité absolue (19 voix sur 36) – n’est pas impossible.
Note 1.. Pourquoi des élections aux Conseils centraux de Paris 7 en mars 2014 ? Nommé conseiller de François Hollande, Vincent Berger a démissionné de la présidence de P7, entraînant la nécessité de l’élection de nouveaux conseils centraux. Pour en élire les membres, il fallait d’abord modifier les statuts, pour tenir compte des changements apportés par la loi du 22 juillet 2013 (dont la participation des personnalités extérieures du CA à l’élection du président). Chose faite le 13 janvier 2014 : adoption des nouveaux statuts par le CA. Christine Clerici a été nommée administrateur provisoire.
Note 2. J’ai travaillé 18 ans (de 1972 à 1988) au 6ème étage de la Tour centrale de Jussieu, dans une unité de recherche du CNRS implantée à Paris 7. Si j’y étais encore électeur aujourd’hui (!), je voterai pour la liste Michel Delamar. Le statut d’Association des divers établissements rend en effet plusieurs avenirs possibles. Le combat du blog histoires d’universités depuis 2009 : créer des IES, Instituts d’enseignement supérieur de 1er cycle, associés à des universités de recherche, dédiées au 2ème et 3ème cycles.
Les élections a paris 7 ont une caractéristique: le poids du secteur médical! Les logiques universitaires n’y sont pas les mêmes et les résultats des élections sont depuis longtemps largement dépendants des votes de ce secteur…
Aux derniere nouvelles Christine Clerici a gagné en A et en B.