Le Parlementaire et l’Université

25 novembre 2014, question orale sans débat à l’Assemblée Nationale. Un savoureux mais stérile échange entre Martine Lignières-Cassou, députée des Pyrénées-Atlantiques, membre de la majorité, et Geneviève Fioraso.

L’objet : les crédits destinés à l’enseignement supérieur et à la recherche du contrat de projet État-région 2014-2020 Aquitaine, des crédits qui seront affectés à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA). Seulement 7 millions d’euros pour cette université dans le CPER précédent, soit seulement 1 million d’euros par an. Question et réponse : un morceau d’anthologie, à  lire absolument.

La députée défend son université de proximité et la Secrétaire d’État passe la brosse à reluire sur la qualité de cet établissement, mais ne prend aucun engagement (ce qui est – en soi – normal). Députée et Secrétaire d’État ne font qu’amuser la galerie !

Les universités, leurs équipes de direction, les représentants des personnels, les syndicats doivent-ils encore faire confiance aux parlementaires, députés et sénateurs, pour que le budget 2015 de l’enseignement supérieur et de la recherche et les « enveloppes » du CPER 2015-2020 ne soient pas en baisse – en euros courants – par rapport aux budgets et aux enveloppes précédents ? La réponse est « Non ! », surtout après le refus du Ministère des finances de l’amendement Rabault sur le Crédit Impôt Recherche (chronique du blog : Bercy et La vache qui rit).

Les parlementaires ont différents moyens d’intervenir : la question orale sans débat, la question écrite au gouvernement, le dépôt d’un amendement, le projet de loi, et, bien sûr, le vote en commission ou en séance plénière.

Je doute aujourd’hui de l’intérêt de ces moyens, dits de pression. Questions des parlementaires et réponses du gouvernement ne sont plus qu’un jeu politique sans gains pour les universités. Même le vote initial de la Loi de finances n’est pas digne de confiance : ce sont les collectifs budgétaires – qui gèlent ou suppriment des crédits votés – , qui comptent. Sous la pression de la Commission européenne, les collectifs budgétaires 2015 seront pénalisants pour les universités. 2015 sera plus noir que 2014, sauf…

Le temps de la mobilisation est venu : Journée « Universités mortes », le 11 décembre 2014.

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