Marlène Dumas, The image as Burden, Fondation Beyeler (Riehen-Bâle) jusqu’au 6 septembre 2015. Site de Marlène Dumas. Première chronique biographique d’un nouveau type : qu’ont-ils/elles fait entre 20 et 30 ans (trajectoires scolaires et professionnelles) ? En fin de chronique : trois fils conducteurs pour découvrir cette exposition à ne pas manquer.
Écolière, peinte à l’âge de 20 ans (1973)

1953. Naissance en Afrique du Sud. « Marlène Dumas doit son nom aux descendants de huguenots français qui se sont établis au XVIIe siècle en Afrique du Sud, en même temps que les colons hollandais. Elle est la fille d’un vigneron de Kuils River, un village éteint de la province du Cap » (Sabine Cessou, L’énigme Marlène Dumas, la femme peintre la plus chère au monde, Les voix du monde, 7 novembre 2014).
1972-1975. Études de Beaux-Arts à l’université de Cape Town.
1973 (20 ans). Une des premières peintures (ci-dessus).
1976 (23 ans). Émigration (retour au pays ?) aux Pays-Bas. Marlène Dumas « fait partie des quelques Afrikaners qui ont préféré quitter le pays plutôt que de vivre sous l’apartheid. Elle avait 23 ans. C’était en 1976, l’année des émeutes écolières de Soweto réprimées dans le sang » (in Sabine Cessou, article cité).
1976-1978 (23 à 25 ans). Elle suit des cours aux Ateliers ‘63, à Haarlem.
1977 (24 ans). Première exposition dans une galerie à Gouda.
1979 (26 ans). Premières expositions à l’étranger, à Paris, puis à Bâle en 1980.
1979-1980 (26 à 28 ans). Études à l’Institut de psychologie de l’université d’Amsterdam.
1982. Trois femmes et moi
1983 (30 ans). Exposition à la Galerie Paul Andriesse (Amsterdam), Unsatisfied Desire.
1984 (31 ans). Première exposition dans un Musée, Ons Land Licht Lager Dan De Zee, Centraal Museum, Utrecht. « Je n’ai jamais dessiné un arbre de ma vie », dit-elle. Allant à contre-courant et sans faire partie d’aucun groupe, elle décide en 1984 d’abandonner l’abstraction de son époque, pour retourner à l’expressionnisme de ses dessins d’enfant. Elle ne peint plus que des visages et des corps » (in Sabine Cessou, article cité).
Le mal est banal (autoportrait) 1984 (31 ans)
1985 (32 ans). « Elle expose des portraits à la galerie Paul Andriesse, à qui elle est restée fidèle (The Eyes of the Night Creatures). Elle rencontre un cousin de son galeriste, Jan Andriesse, un artiste abstrait, né comme elle dans une ancienne colonie néerlandaise, l’Indonésie. Elle élève avec lui, sur deux bateaux amarrés sur la rivière Amstel, leur fille Helena, née en 1989« (un Sabine Cessou, article cité)…
Beaucoup plus tard…
2010-2015. La reconnaissance universitaire. Honorary Doctorate, University of Antwerp, 2015 ; Honorary degree, Doctor of Fine Arts, University of Cape Town, 2012 ; Honorary Doctorate of Philosophy, Honoris causa, University of Stellenbosch, 2011 ; Honorary Doctorate Faculty of Humanities, Doctor of Laws Honoris causa, Rhodes University Grahamstown, 2010.
2013. Marlène Dumas, l’artiste qui assourdit la controverse. « Elle explosera aux yeux du monde en 2010 à travers sa toile très controversée Osama. Un portait du terroriste le plus recherché du monde. Tandis que ses compères versent dans le politiquement correct, l’artiste choisit la provocation. Un leitmotiv, une originalité, un combat artistique ».
2014. L’énigme Marlene Dumas, la femme peintre la plus chère au monde. « Aujourd’hui, elle est la femme artiste la plus chère au monde. Son tableau La maîtresse (1987, à 34 ans, ci-dessous), d’après une photo de classe, s’est vendu 3,3 millions de dollars en 2005 chez Christie’s à Londres. Ses toiles coûtent entre 2 et 6 millions de dollars » (Sabine Cessou, article cité).
Fils conducteurs.
Fondation Beyeler. À travers des portraits individuels et de groupes, Marlène Dumas se consacre à des thèmes actuels et intemporels, familiers de tous, comme l’amour, la mort, l’identité et le deuil. Se référant à des événements d’aujourd’hui aussi bien qu’à l’histoire de l’art, elle puise dans ses vastes archives iconographiques composées de polaroïds personnels, de photos de presse ou de magazines et d’images de films les modèles de ses tableaux fascinants, parfois dérangeants, toujours profondément émouvants.
Wikipédia. L’histoire de l’art et de la littérature, la sexualité, le racisme et l’Afrique. La religion, ainsi que les notions de culpabilité et de pardon, sont en outre des notions récurrentes, comme en atteste Jesus Serene, une suite de vingt-et-un portraits du Christ. En outre, c’est dans une perspective sociale et sexuée que Marlène Dumas peint la nudité, mais aussi des portraits d’enfants malades ou des corps violentés, puisant aussi bien dans des magazines que dans des cartes postales. Souvent dépouillées, ses œuvres révèlent alors le corps humain dans toute sa poésie et sa déchéance.
Sabine Cessou. Avec une grande économie de moyens, souvent de l’encre de chine sur papier, elle traite des différentes facettes de la condition humaine : passion, violence, racisme, religion, sexe, mort…
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