Le nombre de congés pour recherches ou conversions thématiques accordés, sur proposition des sections compétentes du Conseil national des universités (CNU), est fixé à 253 semestres pour l’année universitaire 2016-2017. Leur répartition par discipline et par section est prévue par l’annexe au présent arrêté.
Le CNU comprend 54 sections. Le nombre de congés pour 2016-2017 est supérieur à 10 dans trois sections. 18 en section 27 Informatique, 12 en section 60 Mécanique, génie mécanique, génie civil, 11 en section 06 Sciences de gestion et Sciences du Management. Les effectifs d’enseignants-chercheurs sont nombreux dans ces sections, mais notons qu’elles ont toutes les trois un lien fort entre recherche et développement. Sont-elles favorisées pour cette raison ?
18 sections n’ont qu’un ou deux congés à disposition et une section n’en a même aucun : il s’agit de la section 73 Cultures et Langues Régionales.
253 semestres à disposition des sections du CNU. Il faut y ajouter les semestres accordés par les universités sur leur budget (combien ?). Certaines d’entre elles, confrontées à des difficultés financières, en ont réduit le nombre. Quand on obtient un tel congé, ce n’est d’ailleurs pas simple de le positionner dans le calendrier.
Combien de semestres en tout ? Si on fait l’hypothèse d’une partition égale entre niveau national (CNU) et niveau local (universités), on obtient un chiffre de l’ordre de 500.
Les enseignants-chercheurs sont 60.000. La probabilité d’obtenir un congé pour recherches ou conversions thématiques est donc de 60.000 / 500 = 120. Attendre 120 ans pour obtenir un congé… Certes les enseignants cyniques diront : oui, mais tout le monde ne demande pas de tels congés !
Cela fait longtemps que Billancourt est désespéré. L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 (j’étais alors professeur à Lille) avait fait espérer que les enseignants-chercheurs obtiendraient un congé sabbatique d’une durée d’une année, tous les 5 ou 6 ans, comme c’est la pratique dans un certain nombre de pays. La loi Savary de 1984 n’a pas concrétisé cet espoir. Même faux espoir après les Assises de l’ESR : la loi de juillet 2013 n’a rien changé à ces congés.
Deux derniers points. Plus le nombre de congés est faible (au niveau national comme au niveau local), plus les risques de copinage, de clientélisme dans leur attribution sont élevés. Plus le nombre de congés est faible, plus les coûts de coordination, plus les pertes de temps induites par le processus sont élevés.
C’est vrai qu’obtenir un CRCT par le biais de sa section CNU est assez désespéré : j’en ai fait l’expérience, et j’ai bien vu ce que cela donnait quand j’y ai siégé. Pour autant, il y a la voie locale qui peut être beaucoup plus ouverte : dans une Université SHS et Droit-éco où peu de collègues de cette Faculté demandaient des CRCT, il y avait 11 à 14 dossiers pour 7 CRCT, c’était très jouable. Même dans une Université XXL avec sciences et médecine, ça reste jouable.
Maintenant, l’ennui c’est que c’est souvent pour les MCF qui finissent une HDR en priorité : pourquoi pas, ce fut mon cas, donc je ne vais pas m’en plaindre, mais on peut quand même prendre en considération les PR et MCF HDR qui ont besoin d’un congé pour des publications demandant des déplacements à l’étranger/des compléments de formation en suivant des séminaires qui se trouvent placés sur leurs jours de cours habituels. Surtout que des MCF HDR en manque de poste de PR, il commence à y en avoir un stock…