Assemblée nationale, 23 juin 2016, amendement n°524 adopté. Une pétition est lancée non contre le service civique, mais contre les modalités prévues par cet amendement (notamment le caractère obligatoire de ce service)
Le titre Ier bis du livre Ier du code du service national est complété par un chapitre III ainsi rédigé :
Chapitre III : Expérimentation relative au service civique universel
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Art. L. 120-36-1 – L’État peut autoriser à titre expérimental la création d’un service civique pour une durée maximale de trois ans.
Ce dispositif permet à tous les jeunes Français, entre leur dixième-huitième et leur vingt-cinquième anniversaire, d’effectuer un service civique universel d’une durée de neuf mois répartie en deux périodes distinctes.
La première période, d’une durée de trois mois, intervient à la fin l’année scolaire des élèves ayant atteint leur dix-huitième anniversaire. Qualifiée de « classe républicaine », elle dispense aux jeunes Français l’apprentissage des fondamentaux de la République. Elle a aussi pour objectif une mise à niveau sur les acquis de base, notamment l’alphabétisation et l’accès à la santé.
Entre leur dixième-huitième et leur vingt-cinquième anniversaire, tous les Français effectuent, pour une durée de six mois, un service civique selon les modalités prévues à l’article L. 120‑1 du code du service national. Cet engagement peut être décomposé en deux périodes de trois mois librement choisies.
Un décret précise les modalités d’application des dispositions du présent chapitre.
… « Finalement, l’amendement sur le service civique obligatoire représenterait 9 mois de travail obligatoire et de propagande entre 18 et 25 ans, dont 3 mois dès l’été des 18 ans. Il véhicule une vision autoritaire de l’éducation et est une atteinte fondamentale aux droits des salarié-e-s.
Nous exigeons donc le retrait pur et simple de cet amendement et l’intégration des personnes en service civique au droit commun du travail (chômage, retraite, droits syndicaux…).
Pour montrer notre mécontentement massif, signons la pétition, première étape d’une mobilisation plus large »…
Pitié! Arrêtez les conneries ! Il existait un service militaire obligatoire…Et tous ceux qui se défilaient . On recommence ?
La majorité des appelés au service militaire ne se « défilait » pas… mais était appelé régulièrement à « défiler » 🙂 Cette période de ma vie a été bénéfique vu la phase de « perdition » dans laquelle je me trouvais avant ce moment là (en tant que « jeune chômeur »…).
Un service civique obligatoire? Nous allons retomber dans les travers du service national tel que je l’ai connu. Plusieurs raisons l’expliquent:
-Ce service, même fractionnable, imposera une césure dans les parcours d’études et de formation des jeunes. Neuf mois équivalent à une année académique. C’est suffisant pour faire prendre un retard significatif dans l’accomplissement de cursus et surtout si ces derniers sont courts et professionnalisants.
-Il faudra occuper tous ces jeunes! J’ai fait mon service civil en 1996-1997. J’étais objecteur de conscience; on devait alors obtenir le statut et trouver un organisme d’accueil habilité-association ou structure publique-. Certains ne trouvaient pas de poste au moment de leur incorporation, et le phénomène allait en s’aggravant. Je parle ici d’un type de service concernant à l’époque 1% du contingent, soit 9500 personnes en service actif et 10500 titulaires du statut. Nous concurrencions alors plusieurs catégories de travailleurs: -les salariés, permanents en association, fonctionnaires ou contractuels en administration;-les personnes en contrat d’insertion. Le service intérieur d’une université parisienne où je faisais mon service regroupait ainsi six ou sept objecteurs, cinq ou six personnes en C.E.S, des contractuels et des fonctionnaires. Faire travailler une population équivalant au double des contingents incorporés pour le service militaire supposera de mettre à leur disposition plusieurs dizaines, voire centaines de milliers de postes. Est-ce possible en période de chômage massif?
-La propagande risque de cacher un service civique aussi inégalitaire que le défunt service national, dans la mesure où le niveau scolaire et les réseaux personnels des personnes joueront d’autant plus fort que l’obligation sera absolue. Les formes civiles du service national étaient, coopération et objection de conscience en particulier, l’apanage des diplômés (la majorité des objecteurs étaient étudiants ou enseignants).
-Que signifie enfin un service que l’on exige des seuls jeunes majeurs? Les considèrerait-on comme une classe d’âge fragile, qu’il faut encadrer, propice aux dérives inciviques ou politiques? Doit-on aller vers un régime dans lequel être républicain serait une obligation, et dans lequel la définition de la République serait celle qu’imposerait le pouvoir?