SPC part en quenouille

Suite des chroniques du blog sur Sorbonne Paris Cité (SPC). SPC part en quenouille (définition dans la note 1). Communiqué du collectif « Force Faiblesse Opportunité Menace » (22 juillet 2016).

Sorbonne Paris Cité a été mis à l’index ; ses chances de retour à l’Idex sont désormais infimes. Sorbonne Paris Cité va-t-elle disparaître sans avoir jamais existé dans le réel ? Peut-être, si l’on en croit les coups qui s’échangent en coulisse.

Merindol a annoncé qu’il démissionnerait de la présidence de Sorbonne Paris Cité dès la fin de l’été et qu’il y aurait donc des élections anticipées. Il ne faut pas être grand clerc pour en comprendre les raisons : il est coresponsable d’un échec magistral, multiplement cuisant. Cuisant, parce que M. Merindol a été l’artisan principal de la loi de regroupement universitaire et en particulier des ComUE ; il s’est fait prendre au piège des usines à gaz qu’il a lui même conçues. Cuisant, parce que malgré ses réseaux de connivence et une débauche d’énergie qui force le respect, M. Merindol n’a pas obtenu de l’État une lettre d’engagement et un calendrier pour un retour de SPC à l’Idex. Cette fois encore, le premier ministre a arbitré en faveur du Commissariat Général à l’Investissement, qui ne souhaite pas revenir sur sa décision, motivée essentiellement par le volet budgétaire de SPC — cf. l’audit par la Cour des Comptes. Cuisant, enfin, parce que personne au sein du bureau n’a tenté de le retenir.

Avant de partir, et malgré la fin définitive de l’Idex, M. Merindol a tenu à réunir les équipes présidentielles des quatre universités de SPC le 13 juillet au matin. Enfin, pas l’intégralité des équipes présidentielles : les vice-présidents ayant demandé à ce que toutes les options soient étudiées, et pas seulement la sacro-sainte fusion, n’y étaient pas les bienvenus. Une réunion entre amis partageant un même esprit fusionnel expliqua M. Merindol. Manifestement, Science Po, l’IPGP, l’EHESP et l’INALCO n’en faisaient pas partie non plus. Les tensions, déjà très grandes, avec Science Po ont de ce fait atteint le point d’incandescence.

Le tour de table des présidences fut éloquent.

Dardel usa de l’une des métaphores dont il a le secret et expliqua que Paris 5 n’ayant pas l’intention de devenir une maison d’abattage (sic), seule une fusion avec Paris 7, sans Paris 3 ni Paris 13, était envisageable, qui permettrait de demeurer université de recherche. Il fut précisé à voix basse qu’à la vérité, seules la médecine et la bio-santé de Paris 7 était intéressantes pour compléter Paris 5.

L’équipe présidentielle de Paris 13 serra alors les dents si fort que l’on n’entendit pas ce qu’elle avait à dire.

Mme Clerici, pour atténuer le trouble légitime de cette assemblée de notables, fit preuve de rhétorique et argumenta sur l’intérêt de la fusion à quatre pour conserver l’équilibre entre disciplines. La présidence de Paris 5 fit heureusement remarquer qu’on ne pouvait tout de même pas procéder à une fusion à quatre pour la seule raison qu’il existât à Paris 7 d’autres disciplines que celles du secteur santé.

L’équipe présidentielle de Paris 3, rassérénée, on le comprend, expliqua qu’elle (amputée de son VP-CR) était évidemment favorable à une fusion mais que les personnels y étaient fermement opposés.

Pour couper court à cet échange de haute volée, témoignant d’une vision pour l’organisation de l’Université à Paris Centre et en Ile-de-France, on évoqua les groupes de travail. Après un échange de façade, on convînt qu’il faudrait qu’ils restent (les groupes) eux aussi de façade, ne comportant que des « personnes choisies ». Des représentants étudiants ? Pouah. Des Biatss ? Quelle blague !

On se quitta sans se leurrer sur une quelconque chance de retour à l’Idex et conscients de ce que la « fusion » ne serait rien d’autre qu’un dépeçage de Paris 7 par Paris 5, sous les regards de Paris 3, de Paris 13 et des autres établissements.

Mais alors, vous demandez-vous, comment la ComUE SPC pourrait-elle être présidée par M. Salzmann, comme celui-ci le claironnait ici ou là, si Paris 13 était exclue de la fusion ? Bonne question puisque M. Merindol a si bien verrouillé le règlement intérieur de la ComUE qu’il a rendu impossible son remplacement par M. Salzmann. Il eût fallu pour cela que M. Salzmann soit nommé membre du Conseil d’Administration en remplacement de M. Merindol, démissionnaire… par M. Merindol, encore en fonction.

Entre amis…

(1) Partir en quenouille (par Jacques Michaud sur le blog Linguapop). La quenouille était ce fuseau sur lequel on enroulait le fil destiné à être tissé. Travail féminin par définition. Ainsi, autrefois, lorque quelque chose tombait en quenouille, c’est qu’il tombait sous la coupe des femmes. Un homme tombant en quenouille était celui dont la femme portait la culotte.

Je me demande si ce n’est pas cette expression qui a suscité partir/barrer  en couille, par contiguïté sonore. Quand ça branle dans le manche et que ça commence à chier du poivre, inévitablement ça finit par barrer en couille et aller au tapis.

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