Emplois : titulariser et geler

Hélène Velasco-Graciet, présidente de l’université de Bordeaux Montaigne, élue le 23 mars 2016.

Chères et chers Collègues. Comme je m’y suis engagée, voici une nouvelle lettre destinée à vous tenir informés des grands dossiers du moment et de leurs enjeux pour notre université.

Cet échange est d’autant plus important que nous inaugurons, avec cette rentrée, une nouvelle maquette. Et nous savons tous, malgré le travail fourni en amont par l’ensemble de notre communauté, combien le renouvellement de l’offre de formation est source d’inquiétudes et occasionne une charge de travail supplémentaire tant pour les BIATSS que pour les enseignants. Pour accompagner ces changements et remédier aux difficultés inhérentes à cette rentrée, des renforts en personnel administratif ont été envoyés afin d’aider à résoudre des situations difficiles dans les UFR, dès lors qu’elles ont été signalées, et ce depuis le mois de juin. Ces mesures, et l’engagement de chacun, ont porté leurs fruits, mais la complexité des maquettes et le nombre de groupes n’ont toutefois pas permis à l’UFR Langues d’assurer une rentrée sereine. Les choses sont en passe de rentrer dans l’ordre et je remercie chaleureusement l’ensemble des personnels qui se sont, là comme ailleurs, particulièrement mobilisés.

Le budget 2017 constitue un autre point important pour notre communauté. Nos marges de manœuvre sont étroites car notre situation financière – exposée à deux reprises lors de l’AG des personnels du 26 septembre et du CA du 30 septembre – est fragile. Nous avons choisi de diminuer la précarité de l’emploi en renforçant le nombre de titulaires qui atteint, pour cette rentrée, un pourcentage jamais égalé dans notre université. Nous comptons ainsi 8 équivalent temps plein (ETP) enseignants titulaires supplémentaires au 1er septembre, là où nous n’avions que 7 emplois titulaires supplémentaires sur la durée 2012 et 2015.

Ces choix ont un coût et pèsent sur une masse salariale qui représente 86% de notre budget global de 92 millions d’euros. Ce nouvel effectif équivaut à une augmentation de 760000 euros en année pleine, à laquelle s’ajoutent 500000 € de hausses non financées (hausse du point d’indice non compensée intégralement, impact du Parcours professionnel Carrière et Rémunération…). Aussi devons-nous à nouveau geler des postes. Depuis trop longtemps, les universités sont contraintes d’utiliser le gel de postes ou les diminutions de primes BIATSS comme variables d’ajustement de leurs budgets, parce que les dotations n’ont pas augmenté suffisamment au regard du nombre d’étudiants et de l’évolution des tâches qui incombent à l’enseignement supérieur. Nous dénonçons vivement, à la CPU au Ministère, dans toutes les instances officielles, cette contrainte faite aux établissements du supérieur. Cependant le gel de quatre postes de plus par rapport aux onze postes de l’an passé, doit s’appréhender au regard des 8 enseignants titulaires supplémentaires de cette rentrée. La campagne d’emplois des enseignants sera donc limitée cette année. Mais cela tient au fait que les mouvements des enseignants ont tendance à diminuer dès lors que les universités offrent de moins en moins de postes aux concours de recrutement. Malgré cette contrainte budgétaire, nous choisissons de conserver les contrats doctoraux qui sont en augmentation à cette rentrée et de ne pas diminuer le nombre des ATER.

Il s’agit, quelles que soient les difficultés conjoncturelles, de préparer le futur de notre université en améliorant les dispositifs et outils de travail mis à la disposition de la communauté. L’offre de traduction – ouverte aux candidatures IUF mais qui s’élargira à d’autres besoins –, l’accompagnement des collègues et des équipes dans le cadre de l’IdEx et, plus globalement, la politique en faveur de la recherche participent de cette volonté. De ce point de vue, l’inauguration de la nouvelle maison de la recherche qui a eu lieu le 19 octobre dernier, le jour même de la rentrée de l’École doctorale, a permis de rassembler nos tutelles et tous nos partenaires en leur montrant notre engagement en faveur d’une recherche exigeante et de qualité.

Je voudrais terminer ce courrier en soulignant l’effort que nous déployons actuellement en faveur des réfugiés. Le DEFLE accueille en effet un nombre croissant de demandeurs d’asile dont l’affluence modifie l’équilibre pédagogique et financier de cette composante. Nous avons choisi de nous mobiliser collectivement – l’équipe du DEFLE, la direction des Relations internationales, le département sciences du langage – pour solliciter l’aide des collectivités territoriales en proposant un projet global. Ces demandes sont en passe de porter leurs fruits et devraient nous permettre de déployer un nouveau potentiel d’accueil. Ainsi renforçons-nous nos compétences et notre visibilité en matière d’enseignement du français langue étrangère tout en offrant de meilleures conditions à ces personnes fragilisées et très précaires. Il en va de la responsabilité de notre université.

Ce sont là quelques éléments que je souhaitais porter à votre connaissance, nous nous retrouverons bientôt pour un échange direct lors d’une prochaine Assemblée générale.

Pour aller plus loin : toutes les chroniques d’Histoires d’université sur l’université Bordeaux Montaigne.

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