Qualité de la Science Française, Communiqué sur le recrutement par les pairs des universitaires et des chercheurs du CNRS, 19 juin 2017.
« Le recrutement par les pairs des universitaires et des chercheurs est une condition de la qualité de la production et de la transmission des savoirs. Il est aussi une garantie de l’égalité des chances dont doivent pouvoir bénéficier tous les candidats aux concours de l’enseignement supérieur et de la recherche. Seule la collégialité scientifique qui s’exprime à travers les comités et les jurys prévus par les dispositions juridiques régissant le recrutement universitaire et des organismes de recherche peut assurer la nécessaire expertise disciplinaire, sans laquelle toute décision peut paraître arbitraire.
QSF n’a cessé de rappeler que l’évaluation qui est associée au recrutement d’un universitaire ou d’un chercheur est sans doute plus importante que les appréciations qui peuvent avoir lieu tout au long de la carrière. C’est souvent de cette première évaluation que dépendent la qualité, l’attractivité et le rayonnement d’une université ou d’un organisme de recherche.
QSF, qui s’est insurgé systématiquement contre les cas de localisme, avait espéré que l’arrêt du Conseil d’État du 23 septembre 2012, annulant la décision d’interrompre le concours prise par le Conseil d’administration de l’Université de Strasbourg le 30 mai 2012, était appelée à faire jurisprudence. Cet arrêt encadrait clairement les pouvoirs accordés au Conseil d’administration (CA) par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et confirmait la prééminence donnée au comité de sélection.
Les deux cas qui viennent de se produire dans les universités de Nantes et de Paris 8, bien que légèrement différents entre eux, montrent malheureusement que l’autonomie accordée au CA par la LRU est souvent entendue comme le droit de s’affranchir des règles de droit ou de les contourner.
La première affaire concerne un poste de professeur d’histoire de l’art ouvert au concours par l’Université Paris 8. Cette université a motivé de deux façons différentes et tout aussi fantaisistes l’interruption de la procédure de ce concours. Dans un premier temps, elle a prétendu que la présidence du Comité de sélection par le garant de l’habilitation à diriger des recherches de la candidate locale constituait une « rupture d’égalité » (procès-verbal daté du 2 juin). Dans un deuxième temps, se rendant sans doute compte que ce motif n’était pas prévu par la loi, la présidente de l’Université Paris 8 a écrit à la candidate déchue que le Comité de sélection n’avait pas respecté les règles concernant l’égalité entre membres internes et externes. Ces stratagèmes ne peuvent pas justifier l’interruption du concours mais ils en disent long sur la volonté de cette université de protéger par tous les moyens, et sans crainte du ridicule, la candidate locale ».
« Le recrutement par les pairs des universitaires et des chercheurs est une condition de la qualité de la production et de la transmission des savoirs. Il est aussi une garantie de l’égalité des chances dont doivent pouvoir bénéficier tous les candidats aux concours de l’enseignement supérieur et de la recherche. »
Il faudrait préciser « tous les candidats normaliens et agrégés du secondaire ». Pour tous les autres candidats, il n’y a aucune égalité, hypocrites !