16 au 20 avril 2018 : semaine cruciale pour l’université de Strasbourg, pour les mouvements d’opposition ou d’adhésion à la loi Orientation et réussite des étudiants, à la procédure d’admission ParcourSup.
Le contexte : dernière semaine de cours du semestre, dernière semaine avant les vacances de printemps, deux semaines avant les dix semaines consacrées aux examens, aux rattrapages, aux corrections et aux jurys. Dix semaines : c’est presque la durée du second semestre ! A l’université, on passe presque autant de temps à contrôler les connaissances qu’à les dispenser (toutes les chroniques du blog sur les Modalités de Contrôle des Connaissances). C’est sûr : les diplômes délivrés ne sont pas « en chocolat ».
Lundi 16 avril. Nouveaux blocages (décision de l’AG du 15 avril, cf. ci-dessous 1.) ? Ouverture du dialogue entre la présidence et l’AG des étudiants en lutte, les représentants étudiants dans les conseils centraux (cf. ci-dessous 2. message du président Michel Deneken) ? Blocage et/ou dialogue ? En points 2 et 4, actualisations du 16 avril.
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1. Nouveaux blocages ? J’ai participé à la première partie de l’assemblée des étudiants du jeudi 12 avril, le temps d’écouter une dizaine d’interventions étudiantes limitées à 3 minutes. J’ai été impressionné par le nombre de présents (l’amphi était plein), par la bonne organisation (un premier vote : les journalistes peuvent-ils prendre des photos, sauf de la zone protégée – étudiant(e)s ne souhaitant pas être photographié(e)s ; réponse largement favorable), par le respect des opinions minoritaires (en l’occurrence favorables à la loi ORE). J’ai noté une des interventions modérées : « oui, il faut s’opposer à la loi ORE, à la sélection qu’elle instaure, sélection sociale en particulier, mais dès lors c’est contre-productif d’insérer des fake-news dans les tracts (cette loi ne prévoit pas la fin de la compensation, la fin des rattrapages, l’augmentation des frais d’inscription) ».
Actualisation 16 avril, 10 heures. Blocage du Patio et du nouveau Patio. Assemblée générale à 10 heures 30.
2. Ouverture du dialogue ? Message du président Deneken adressé aux étudiants (vendredi 12 avril). Extrait, « Je souhaite que l’ensemble des sensibilités et des opinions, pourvu évidemment qu’elles se gardent de tout extrémisme, puissent coexister dans ce lieu de dialogue, de réflexion et de respect que doit être l’université.
C’est dans cet esprit que je propose que trois ou quatre représentants de ce mouvement étudiant prennent contact avec moi afin de me présenter les motions en question et d’en discuter.
Je propose aussi, cela va de soi, de rencontrer les représentants élus par les étudiants aux conseils centraux, en particulier au CA et à la CFVU. J’espère vivement que nous pourrons inventer une manière de conjuguer, dans l’intérêt de tous, liberté de parole et de manifestation et liberté de travailler et d’étudier ».
Pour faire preuve de sa bonne volonté en faveur du dialogue, le président Michel Deneken ne devrait-il pas commencer par lever deux des quatre silences de Frédérique Vidal ?
- publier le tableau intégral des vœux formulés par les candidats à l’entrée en licence à l’université de Strasbourg, tableau licence par licence, comme celui publié par l’université Paris 3 Sorbonne nouvelle (37 920 vœux). Le président a toujours affirmé que l’université avait créé pour la rentrée 2018 un nombre suffisant de places supplémentaires. Ne serait-ce pas temps de le prouver ?
- publier les quotas d’admission dans les licences fixés par la Rectrice Sophie Béjean pour les bacheliers boursiers, pour les bacheliers résidant hors de l’académie, pour les candidats justifiant, eu égard à des circonstances exceptionnelles tenant à son état de santé, à son handicap, à son inscription en tant que sportif de haut niveau ou à ses charges de famille, pour les meilleurs élèves de chaque lycée dans chaque série et spécialité.
3. Retour en arrière, communiqué de l’AFGES (FAGE), 11 avril 2018. Le déblocage à l’université a été voté par l’assemblée générale étudiante du 11 avril… « L’AFGES interpelle donc l’Université de Strasbourg, et particulièrement son Président, afin que soit mis en place le plus rapidement possible une consultation électronique sur la question des blocages. Ce vote électronique, à l’instar de ce qui a été fait à l’Université de Lorraine, permettra à chacun-e de pouvoir s’exprimer, notamment ceux et celles ne pouvant pas assister aux Assemblées Générales ».
4. Actualisation lundi 16 avril. Lettre du SNESUP-FSU aux personnels de l’université de Strasbourg. Extrait ci-dessous
5. Retour en arrière, communiqué de l’intersyndicale, 11 avril 2018, Rétablir les conditions du dialogue
Extrait du communiqué de l’intersyndicale. « Pour nos organisations syndicales, les étudiants mobilisés ont donc bien tenté d’établir ce dialogue que leur a systématiquement refusé le président et qu’il est urgent de rétablir. Ils sont étudiants de notre université et leurs légitimes inquiétudes sur la mise en place de la loi ORE et de son outil de sélection Parcoursup sont pleinement partagées par nos organisations syndicales.
Nos organisations syndicales demandent donc de toute urgence l’instauration d’un réel dialogue, régulier et constructif avec les étudiants mobilisés, et considèrent qu’un enfermement dans le refus est extrêmement préjudiciable et dangereux. Elles dénoncent le recours aux forces de l’ordre contraire à l’esprit du débat et à la tradition des franchises universitaires.
La responsabilité de la direction de l’université est pleinement engagée dans les conséquences qui pourraient découler d’une absence de concertation. Les évènements de cette nuit et de cette matinée rendent encore plus urgent la mise en place d’un dialogue constructif ».
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