Khaled Bouabdallah né en 1962 (chroniques d’Histoires d’universités), professeur de sciences économiques depuis 2002, est candidat à la présidence de la COMUE Université de Lyon. Sa déclaration de candidature et profession de foi : « je n’ai pas fini le boulot, il faut donc me réélire le 9 juillet 2019 ».
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- Khaled Bouabdallah est candidat à sa succession, mais, à la différence de l’élection précédente, il n’est pas le seul candidat. Profession de foi du challenger Hugues-Benoit Cattin : je souhaite que celui-ci soit élu. Cela fait trop longtemps que le sortant KB est aux manettes.
- en effet, KB a été élu deux fois comme président de l’université Jean Monnet Saint-Étienne (2007-2015)
- par ailleurs, KB a cumulé les mandats : il a été élu deux fois vice-président de la Conférence des Présidents d’Université (ci-dessous CV du temps de la VP CPU).
Bref, KB est l’homme qui enfile les mandats depuis 2007. Il a 57 ans : après sa réélection redoutée à la présidence de la COMUE, il pourrait encore faire pratiquement deux mandats à la tête de l’université-cible, si celle-ci finissait par voir le jour en 2020.
Trois Documents d’Orientation Stratégique pour l’université-cible : Université de Lyon 2020
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Pôles de formation et de recherche
Les lectrices et les lecteurs d’Histoires d’universités connaissent mon hostilité à cet enchainement de mandats, synonyme d’un éloignement progressif du terrain, d’une méconnaissance croissante des missions pratiquées par les enseignants-chercheurs au quotidien, d’un impossible retour à la recherche après tant d’années d’absence. Il faut empêcher celles et ceux qui veulent être des administrateurs à vie, des technocrates indéboulonnables.
Pour le dire sans ambages : il faut virer sans vergogne Khaled Bouabdallah ; il a trop duré dans une fonction présidentielle ; il doit assumer de porter la responsabilité de l’échec à venir de l’université-cible et donc de la non confirmation de l’IDEX après la période probatoire.
Pas de problème de reconversion pour le président en titre de la COMUE. Il est titulaire d’une thèse en sciences économiques. Structures d’emploi, filières industrielles et compétitivité. Essai sur le travail et la performance économique, sous la direction de Christian Le Bas, Lyon 2, 1993.
La recherche d’emploi, le président stéphano-lyonnais connaît. C’est même le thème du seul article trouvé en ligne sur Cairn :
- Khaled Bouabdallah, Sandra Cavaco et Jean-Yves Lesueur, Recherche d’emploi, contraintes spatiales et durée de chômage : une analyse micro-économétrique, Revue d’économie politique, 2002/1 (Vol. 112), pages 137 à 156.
Un autre article en ligne (sur Persée) n’est en fait que le compte-rendu d’un entretien :
- Localisation des entreprises et marché de l’emploi. Entretien avec Khaled Bouabdallah, Hommes & Migrations, Année 2007, 1266 pp. 48-53. Fait partie d’un numéro thématique : Nouvelles figures de l’immigration en France et en Méditerranée
Sa réception comme docteur Honoris Causa de l’Université Danubius (université privée à but non lucratif, Roumanie) permet d’accéder à un CV comprenant les publications (je n’en ai pas trouvé d’autre en ligne). Aucun ouvrage n’est signalé : bizarre vu la thématique des travaux.
« La revue de ses activités de recherche (micro-économie du travail ; développement économique territorial) est impressionnante.
- Habilitation à diriger des recherches en 1999 ;
- 28 articles publiés, micro-économie du travail, développement économique territorial
- 40 communications dans des colloques internationaux et nationaux ;
- 28 rapports de recherche (organismes internationaux et nationaux) ;
- Encadrement de 5 thèses de doctorat, dont 3 en cotutelle
- Expert auprès d’organismes internationaux : Union Européenne, Centre Européen pour le développement de la formation professionnelle, Bureau International du Travail »…
Pas d’ouvrage de Khaled Bouabdallah ? J’aurais pensé qu’il aurait été cité dans la bibliographie de La force de la Volonté Naissance et affirmation d’une Université. Saint-Étienne 1960-1978, Jacqueline Bayon et Guillaume Matthiue, ouvrage paru en 2009 aux Publications de l’Université de Saint-Étienne (en 2009, KB était président de l’université). Il n’a publié ni sur le Territoire Stéphanois (partie 1 de la biblio), ni sur l’histoire des universités, des étudiants et de l’enseignement (partie 2), ni sur l’université et le Territoire (partie 3).
KB est auteur de la préface. Il ne s’agit que d’une chronologie commentée. Etant président depuis 2007, en fin de préface, il marque son attachement à la loi LRU de Pécresse, aux Responsabilités et Compétences élargies, au rapprochement entre les universités de Lyon et celle de Saint-Étienne.
- « La connaissance du passé étant indispensable pour construire l’avenir, l’université de Saint-Étienne a, en effet, besoin de ce travail de Mémoire, si elle veut rester la principale actrice de sa propre Histoire ».
Dans le cadre de l’Université Cible 2020, l’université Jean Monnet resterait-elle actrice de sa propre histoire ? Rien ne le dit : les 5 parties directement prenantes à Université de Lyon 2020 garderont-elles la personnalité juridique et morale dans et après la période expérimentale ?
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