Point 3 du communiqué du Communiqué de Frédérique Vidal (20 août 2019) : Fin du régime de sécurité sociale étudiante au 31 août 2019.
- Dans le cadre du Plan étudiants, le Gouvernement a supprimé le régime étudiant de sécurité sociale en 2018. À compter du 31 août 2019, tous les étudiants seront rattachés automatiquement au régime général de sécurité sociale. Ils bénéficient ainsi du même niveau de protection santé, tout en économisant 217 euros par an et en n’ayant plus aucune démarche à effectuer.
- À cette date, tous les étudiants précédemment rattachés à une mutuelle étudiante pour leur sécurité sociale seront automatiquement rattachés à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de leur lieu d’habitation.
- Les mutuelles étudiantes, poursuivront, aux côtés de l’Assurance Maladie, leurs actions de prévention santé et continueront à proposer des complémentaires santé spécifiquement adaptées aux étudiants.
Question immédiate : les étudiants vont-ils réellement économiser 217 euros par an ? La réponse est : NON !
Il y a en effet plusieurs ombres au tableau de cette réforme importante. Ombres quant au financement : qui va payer à la place des étudiants ? Ombres quant aux prestations : seront-elles de même niveau ? quel sera le coût des mutuelles complémentaires, et ce pour quelles prises en charge ? Frédérique Vidal intitule son communiqué : l’État s’engage. C’est le contraire : l’État se désengage : il n’est plus question pour lui de prendre en charge le déficit structurel de la gestion de la Sécurité sociale par les mutuelles étudiantes.
La cotisation de 217 euros est supprimée, mais un nouveau prélèvement – 91 euros par an – est instauré : la CEVC (Cotisation de Vie Étudiante et de Campus), payable par tous les étudiants inscrits en formation initiale et dont l’acquittement au CROUS sera nécessaire pour pouvoir s’inscrire dans une formation.
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« Les sommes collectées par la CFVC bénéficient in fine aux étudiantes et étudiants :
- elles financent des projets de vie de campus portés par une liste d’établissements fixée par la loi (les Universités, un certain nombre d’écoles, les Crous, etc.)
- elles permettent d’accéder plus facilement aux soins sur le campus et rdeénover la politique de prévention.
> Poursuivre le développement des centres de santé universitaires
> Déployer le dispositif des étudiants relais-santé (ERS)
> Renforcer l’action des services de santé universitaires dans le domaine de la santé sexuelle (contraception, dépistage des IST…).
Économie faite par les étudiants : 217 euros – 91 euros = 126 euros. C’est en fait encore moins !
Qui va payer la cotisation de sécurité sociale « maladie » à la place des étudiants ? Jusqu’à présent, elle était assurée par les parents pour les étudiants les plus jeunes. Il n’est, semble-t-il, pas prévu que les parents paient une sur-cotisation pour leurs enfants étudiants de plus de 20 ans. A moins que ces étudiants plus âgés ne soient couverts par la CMU (Couverture Maladie Universelle).
L’économie faite par les étudiants (126 euros) cacherait en fait une progression des dépenses entrant dans le cadre de la CMU. Je n’ai trouvé nulle part une évocation de ce problème, du montant de ce surcoût. Ombres de la nouvelle sécu : une mutualisation du coût de la santé des étudiants vers tous les affiliés à la sécu ou vers tous les contribuables.
Quant aux prestations prises en charge par les « Complémentaires santé » des mutuelles dédiées, spécifiquement ou non, aux étudiants, elles dépendent du type de contrat, donc de la solvabilité des étudiants. Bonjour les inégalités sociales !
Un contrat annuel peut coûter près de 500 euros. Économie de dépenses « Santé » faites par les étudiants à partir du 1er septembre ? Non ! J’estime au contraire, au vu des quelques données disponibles sur un fond de grande opacité, que le gouvernement manipule les étudiants et que Frédérique Vidal contribue en première ligne à cette manipulation en n’évoquant que l’économie de 217 euros.
Trois exemples de mutuelles. Contrats dont le coût dépend des prestations couvertes : LMDE, MGEN, Harmonie.
- LMDE (La mutuelle des étudiants). Contrat ZEN : 37 euros 90 par mois. Contrat Vitalité : 14 euros 60 par mois
- MGEN. Contrat OJI Essentielle : à partir de 15 euros par mois
- Harmonie Mutuelle. « Etudiants boursiers en Ile-de-France : une aide pour votre complémentaire santé »
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