Le travail étudiant en période de confinement, Elsa Martin et Simon Paye, Université de Lorraine, UFR SHS Nancy, département de sociologie, avril 2020, 22 pages.
Extraits du rapport. « Ce compte-rendu d’enquête vient s’ajouter à ceux déjà publiés par des collègues des universités de Grenoble, de Nanterre, de Dauphine, de Paris 8, ainsi que de Rennes 2.

A Nancy, le conseil de formation de l’Université de Lorraine a indiqué que des possibilités d’examen à distance sont bien réelles et opérationnelles. Il appartient à chacun d’adapter l’évaluation au regard des possibilités offertes.
Nous souhaitions avant tout vérifier s’il était possible pour tous les étudiants de poursuivre leurs études à distance et sans interaction en présentiel avec leurs enseignants et leurs camarades de promotion. Sont abordés ici les aspects matériels de la question du travail à distance, ce qui constitue à nos yeux une des bases essentielles pour l’appréhender sereinement.
Quelques résultats de l’enquête.
- 89 étudiants sur 299 n’ont pas répondu au sondage. Les problèmes identifiés dans ce compte-rendu, calculés sur les seuls répondants au sondage, sont sans doute sous-estimés
- Seuls 17,6% des répondants déclarent avoir une connexion stable, rapide et illimitée
- Près de la moitié (44,8%) disent rencontrer des problèmes de connexion sur une ou deux des dimensions (stabilité, rapidité et quantité illimitée)
- Plus d’un tiers des répondants (37,6%) n’ont pas de connexion individuelle ou, s’ils en ont une, cumulent les trois problèmes de connexion (instabilité, lenteur et limitation)
Les décisions relatives au maintien des évaluations du deuxième semestre ou du calendrier universitaire ne peuvent faire l’économie des faits qui sont ici exposés.
Il convient pour finir de rappeler que ce sondage sur les conditions matérielles de travail à distance n’a traité que des dimensions techniques du problème. En ce sens, nous n’abordons ici que la partie visible de l’iceberg.
La dégradation des conditions d’études et de travail liée à l’assignation à domicile provient également de la détérioration des conditions de vie (économiques, sociales, psychologiques) et de l’atomisation des enseignants et des étudiants ».
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