Source principale. Paul Greissler, La classe politique dirigeante à Strasbourg 1650 à 1750, Le Quai Éditions, 1987, 302 pages. Album de 6 photos en grand format.
« Entre les 13ème et 18ème siècles, la ville de Strasbourg est gouvernée par trois conseils et un Ammestre. L’ensemble est appelé le Magistrat.
Cette organisation permettait aux grandes familles patriciennes strasbourgeoises de détenir les pouvoirs, selon un système oligarchique ».
Après la capitulation de Strasbourg en septembre 1681 (chronique du blog), et le rattachement à la France qui s’en est ensuivi, Louis XIV conserve le système municipal organisé avec trois pôles de pouvoir depuis le 13ème siècle. Mais le Magistrat strasbourgeois n’a plus de pouvoir que sur le papier d’un organigramme particulièrement complexe.
Dans les faits, les pouvoirs du Magistrat sont passés aux mains de Gens du Roi, à l’Intendant, au Préteur royal, au Gouverneur militaire et au Conseil souverain d’Alsace (équivalent des Parlements des autres régions du Royaume, créé en septembre 1657 par Louis XIV à la suite de la réunion de l’Alsace à la France par les traités de Westphalie de 1648).
D’autre part, Louis XIV institue l’Alternative, procédure qui vise une égalité des confessions protestante et catholique au sein de chacune des instances du Magistrat. Strasbourg étant protestante, l’égalité ne peut s’obtenir que par la conversion de protestants au catholicisme (ce fut le cas pour Ulrich Obrecht, préteur royal, 1685-1701), et/ou par le remplacement – par un catholique – d’un protestant arrivé en fin de mandat. L’Alternative sera combattue systématiquement, en particulier dans l’université protestante, jusqu’à la Révolution.

Suite de la chronique : pages 2 et 3
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