Archives mensuelles : septembre 2020

Estampes 1737-1746. Les cris de Paris

Les Cris dans la ville. Paris et Bologne. Musée des Beaux-arts de Caen, du 2 juin au 29 novembre 2020. Deux diaporamas de 44 photos ci-dessous : les métiers de la rue, les cris des vendeurs pour attirer le client.

« Sont exposées au cabinet d’art graphique une centaine d’estampes issues de la collection du musée montrant les petits métiers de la rue, métiers de service et de commerce peu qualifiés, mais qui paradoxalement constituent une réelle source d’inspiration pour les graveurs du XVIsiècle jusqu’à l’ère industrielle.

Les suites de Cris regroupent, comme autant de caractères idividuels, les crieurs qui animaient autrefois l’espace urbain, chacun défini par une gestuelle, des accessoires, un vêtement, une légende ou quelques vers accompagnant l’image ».

Petits métiers de la rue : diaporama de 29 photos

Afficheur. Aveugle des Quinze vingt. Balayeuse. Barbier. Catin. Chaudronnier. Couturière. Crocheteur. Cureur de puits. Ecosseuse de pois. Garçon boulanger. Joueuse d’orgue de Barbarie. Laitière. Maçon. Marchand d’images. Marchand de lanternes. Porteur d’eau. Ramoneur. Rémouleur. Revendeuse. Savetier. Savoyarde. Scieur de bois. Tailleur de pierres. Tonnelier. Vendeuse de pommes. Vielleux. Vinaigrier.

  • L’estampe désigne, au sens strict, le résultat de l’impression d’une gravure ; la gravure étant l’ensemble des techniques qui utilisent le creux ou l’incision pour produire une série d’images ou de textes. Le principe consiste à inciser ou à creuser, à l’aide d’un outil ou d’un mordant, une matrice, généralement en bois ou en métal, qui après encrage, est imprimée sur du papier ou sur un autre support. Aujourd’hui, par commodité, la Bibliothèque nationale de France, ou la Fédération nationale de l’estampe appellent aussi estampe, le tirage obtenu par des techniques de reproduction artistique, comme la lithographie ou la sérigraphie.

Source, présentation de l’exposition par le musée. « Parmi les Cris les plus diffusés, la suite Arti per via publiée en 1660 est composée de quarante planches gravées par Giuseppe Maria Mitelli (1634-1718) d’après des dessins d’Annibale Carracci (1560-1609) : artisans et marchands ambulants de la ville de Bologne, se succèdent, saisis en pleine action avec les instruments qui permettent de les identifier.

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De La Tour. Six portraits au pastel

Quentin de La Tour (1704-1788) a réalisé les six portraits ci-dessous entre 1742 et 1753. Ils sont exposés au musée Antoine Lecuyer à Saint-Quentin (Aisne).

Durant cette période (chronique sur sa biographie), de La Tour a atteint l’apogée de son art – le portrait au pastel. Diaporama de 20 photos.

Histoire du pastel (source Wikipédia). « Le pastel est un bâtonnet de couleur utilisé en dessin et en peinture. Il est composé de pigments, d’une charge et d’un liant. On distingue les pastels secs (tendres ou durs) des pastels gras (à l’huile ou à la cire).

Le pastel a vraisemblablement été inventé en France et en Italie à la fin du XVe siècle et a été utilisé par Léonard de Vinci. Il est très prisé dès le XVIIe siècle, où ses couleurs franches et son aptitude à imiter fidèlement les tissus, les textures et les lumières le rendent indissociable de l’art du portrait. Au XVIIIe siècle, le pastel connaît son âge d’or. Il est notamment utilisé par Maurice Quentin de La Tour, surnommé le Prince des pastellistes, qui met au point une méthode de fixation du pastel aujourd’hui disparue…Le pastel, symbole de la grâce de l’Ancien Régime, tombe en désuétude peu après la Révolution française au profit de la peinture à l’huile ».

Les 6 portraits  

Abbé Jean-Jacques Huber (1699-1744), érudit, diplomate genevois établi à Lyon.

Portrait de l’abbé Jean-Jacques Huber, 1742, Pastel sur papier

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1748. Louis XV, abolition des galères

27 septembre 1748, Abolition des galères, dossier d’André Larané, fondateur d’Herodote.net en 2004.

« Le 27 septembre 1748, une ordonnance du roi Louis XV abolit l’institution des galères et incorpore ces dernières dans la marine royale. Les forçats sont désormais internés dans des prisons côtières ou dans des navires hors service, notamment à Toulon, dans ce qui sera le bagne.

Depuis 1560, où une ordonnance de Charles IX avait institué une peine de réclusion d’un minimum de dix ans, les condamnés étaient enchaînés à leur banc. À leurs côtés, les engagés volontaires n’étaient pas enchaînés. Quand la galère coulait, ceux-ci pouvaient tenter de survivre si, du moins, ils savaient nager… Les condamnés quant à eux coulaient avec l’épave. Les uns et les autres formaient… la chiourme.

Naissance de la Royale. Les galères s’étaient multipliées au siècle précédent, sous le règne de Louis XIV. Le Roi-Soleil avait manifesté sa volonté de dominer les mers comme le continent et il avait confié à son ministre Colbert le soin de créer une marine digne de ce nom, rivale des marines anglaise et hollandaise.

Colbert avait d’abord acheté des navires à l’étranger avant de lancer une industrie navale en France même. Dès 1677, la France comptait 116 vaisseaux dont douze de premier rang, avec 74 à 120 canons. Au total plus de 6000 canons.

Les galères royales basées à Toulon étaient au nombre d’une quarantaine. Ces bateaux longs et bas, à un pont et deux mâts, étaient armés de canons à l’avant. À l’arrière, ils étaient surmontés du carrosse ou tabernacle, où se tenaient les officiers… Lire la suite

Pour aller plus loin. Extrait du dossier de Wikipédia, Galères.

« La marine recrutait ses galériens auprès des tribunaux qui condamnaient, dans un premier temps les criminels et, par la suite, les petits délinquants, les faux-sauniers, les contrebandiers, les déserteurs, les mendiants, les vagabonds, les protestants, les révoltés contre les nouveaux impôts.

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1793. Quand Dabo devint français

A. Histoire de Dabo du 10ème siècle à la Guerre de Trente ans. Source : extrait de la notice de Wikipédia.

Diaporama de 35 photos

« Le comté de Dabo (en Alsace) resta terre d’Empire jusqu’en 1793. Il jouissait de l’immédiateté impériale.

10ème et 11ème siècles. Le comté de Dabo appartint aux Étichonides, Hugues Ier, comte du Nordgau (Alsace), puis à son fils Eberhard IV vers 934. C’est à cette époque que fut construit le château de Dabo, au sommet du rocher éponyme. Des murailles encerclaient tout le pourtour du rocher.

La petite-fille d’Eberhard apporta le comté à son époux Hugues VII, comte d’Eguisheim (mort en 1048). Le plus illustre représentant de cette branche d’Eguisheim-Dabo fut leur fils Brunon, évêque de Toul puis pape, canonisé en 1087 (saint Léon IX).

1234. Le comté passa à la famille de Linange lorsque l’héritière du comté, Gertrude de Dabo, laissa veuf son troisième époux, Simon de Linange. Les Linange-Dabo régnèrent sur le comté jusqu’à la Révolution.

B. D’une occupation française à l’autre

1648 (24 octobre). A la fin de la guerre de Trente ans, l’Alsace fut cédée à la France par les traités de Westphalie. A ce titre, le comté devait y être rattaché.

1672. Les comtes de Linange-Dabo refusèrent allégeance à Louis XIV engagé dans la politique des Réunions, et prirent les armes contre lui.

1677 (13 mars). Après un long siège, le château de Dabo dut capituler.

1679. Il fut détruit  sur ordre de Louis XIV et de Louvois, son ministre d’État.

1681 (Septembre). Capitulation de Strasbourg. La ville libre d’empire devint française.

1697. Le traité de Ryswick rendit le comté aux Linange-Dabo, principauté germanique dès lors enclavée entre le duché de Lorraine redevenu indépendant et l’Alsace devenue française.

1793. Les Linange-Dabo comptèrent parmi les princes possessionnés que la Convention nationale déposséda, afin de réunir leurs seigneuries à la France. Le comté de Dabo fut alors rattaché au département de la Meurthe.

1801 (9 février). Le traité de Lunéville, conclu entre Bonaparte et le Saint-Empire romain germanique, octroya aux Princes de Linange, en compensation de leurs pertes territoriales en France, des compensations en Allemagne, en particulier Amorbach en Bavière ».

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1753. Rousseau par de La Tour

Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) par Maurice Quentin De La Tour, réalisé en 1753, reproduit quatre fois par le pastelliste lui-même, la quatrième en 1763.

Les multiples péripéties de ce portrait sont résumées ci-dessous dans la biographie partielle de Jean-Jacques Rousseau. Elle porte sur les années 1749 à 1763. Pour aller plus loin, lire le texte du Musée de Montmorency et celui de Patrick Aulnas (blog Rivage de Bohême)  

Biographie 1749 à 1763 : célébrité et tourments (citations d’extraits de la rubrique de Wikipédia)

1748. Le contexte historique. Le traité d’Aix-la-Chapelle, négocié d’avril à octobre, met fin à la guerre de Succession d’Autriche. La France l’a emporté, mais Louis XV veut être un prince de paix et décide de ne pas annexer de territoire (en particulier les Pays-Bas autrichiens, la Belgique d’aujourd’hui). Il n’est pas compris par tous : Bête comme la paix, Faire la guerre pour le Roi de Prusse. Néanmoins, la France est encore le royaume le plus puissant d’Europe.

Musée Antoine Lécuyer, dit aussi Musée Quentin de La Tour

1749 (Rousseau a 37 ans). « L’Académie de Dijon met au concours la question : Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ? Encouragé par Diderot, Rousseau participe au concours. Son Discours sur les sciences et les arts soutient que le progrès est synonyme de corruption.

Il obtient le premier prix. L’ouvrage est publié en 1750 et son auteur acquiert immédiatement une célébrité internationale. Ce discours suscite de nombreuses réactions ; pas moins de 49 observations ou réfutations paraissent en deux ans, ce qui permet à Rousseau d’affiner son argumentation dans ses réponses.

Il abandonne alors ses emplois de secrétaire et précepteur pour se rendre indépendant, et vit grâce à ses travaux de transcription de partitions musicales. Mais ce sont ces idées développées dans le Discours qui vont progressivement éloigner Rousseau de Diderot et des philosophes de l’Encyclopédie.

1752 (40 ans). Son intermède en un acte, Le Devin du village, est représenté devant le roi Louis XV et la Pompadour. C’est un succès, mais Rousseau se dérobe le lendemain à la présentation au roi, refusant de ce fait la pension qui aurait pu lui être accordée.

1752 voit le début de la querelle des Bouffons. Rousseau y prend part auprès des encyclopédistes en rédigeant sa Lettre sur la musique française, dans laquelle il affirme la primauté de la musique italienne sur la musique française, celle de la mélodie sur l’harmonie, écorchant au passage Jean-Philippe Rameau« .

1753 (41 ans). Premier portrait au pastel de Jean-Jacques Rousseau par de La Tour, exposé au salon de 1753. Le peintre et le philosophe se rencontrent probablement vers 1750, au Salon de M. de la Poplinière, grand amateur de musique. Leurs liens vont se renforcer lors de la représentation du Devin du Village. En effet, mademoiselle Fel, maîtresse du peintre, tenait le rôle principal de l’opéra composé par le philosophe.

1754 (42 ans). « L’Académie de Dijon lance un autre concours auquel il répond par son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rousseau y défend la thèse selon laquelle l’homme est naturellement bon et dénonce l’injustice de la société. L’œuvre suscite une vive polémique de la part notamment de Voltaire. Sans attendre le résultat du concours, Rousseau décide de se ressourcer à Genève. Célèbre et admiré, il est bien accueilli. Dans le domaine des idées, Rousseau s’éloigne des encyclopédistes athées qui croient au progrès, alors que lui prône la vertu et l’amour de la nature. Il reste fondamentalement croyant, mais abjure le catholicisme et réintègre le protestantisme, redevenant par là citoyen de Genève.

Rousseau ne s’adresse plus seulement à la société bourgeoise comme les artistes de cour ou les érudits des siècles précédents. Il n’a de cesse de s’adresser à un autre public, différent de celui de la haute société qui hante les salons littéraires. Progressivement, sa célébrité devient funeste selon ses propres termes, cette célébrité qu’il a cherchée comme une arme sociale se retourne contre lui, et il entre dans une paranoïa.

1756 (44 ans). Mme d’Épinay met à sa disposition l’Ermitage, une maisonnette située à l’orée de la forêt de Montmorency. Il s’y installe avec Thérèse Levasseur puis commence à rédiger son roman Julie ou la Nouvelle Héloïse et son Dictionnaire de la musique.

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1735. Voltaire par de La Tour

Biographie. 42 premières années de François Marie Arouet, dit Voltaire. Né à Paris en 1694, mort en 1778 à l’âge de 84 ans. Sources : citations de Wikipédia, photos de portraits de Voltaire, peints par Quentin de Latour en 1735 et 1736, exposés au Musée éponyme à Saint-Quentin (Aisne), et reproduits en fin de chronique.

De La Tour, Voltaire, Rousseau : diaporama de 14 photos.

Atelier de Jean-Baptiste Lemoyne, Buste de Voltaire, Terre cuite patinée, non daté

1694. « François-Marie Arouet est le deuxième fils de François Arouet, notaire au Châtelet, marié avec Marie-Marguerite Daumart, fille d’un greffier criminel au Parlement. Son père revend en 1696 sa charge de notaire pour acquérir celle de conseiller du roi, receveur des épices à la Chambre des comptes.

1704-1711 (10-17 ans). François-Marie Arouet entre à dix ans au collège Louis-le-Grand chez les Jésuites. Il y reste durant sept ans. Les jésuites enseignent les langues classiques et la rhétorique mais, dans la ligne de leur Ratio Studiorum, veulent avant tout former des hommes du monde et initient leurs élèves aux arts de société : joutes oratoires, plaidoyers, concours de versification et théâtre.

Arouet est un élève brillant. Sa toute première publication est son Ode sur sainte Geneviève. Il apprend au collège Louis-le-Grand à s’adresser d’égal à égal aux fils de puissants personnages, et tisse de précieux liens d’amitié, très utiles toute sa vie : entre bien d’autres, René-Louis et Marc-Pierre d’Argenson, futurs ministres de Louis XV, et le futur duc de Richelieu.

1711-1718 (17-24 ans). Débuts comme homme de lettres et premières provocations

1711 (17 ans). Arouet quitte le collège à dix-sept ans et annonce à son père qu’il veut être homme de lettres, et non avocat ou titulaire d’une charge de conseiller au Parlement. Devant l’opposition paternelle, il s’inscrit à l’école de droit. Il fréquente la société du Temple, qui réunit dans l’hôtel de Philippe de Vendôme, des membres de la haute noblesse et des poètes, connus pour leur esprit, leur libertinage et leur scepticisme.

1715 (21 ans), 1715, mort de Louis XIV et début de la Régence. Arouet est si brillant et si amusant que la haute société se dispute sa présence. Il se retrouve dans le camp des ennemis du Régent.

1716 (22 ans). Il est exilé à Tulle. Son père use de son influence auprès de ses anciens clients pour fléchir le Régent qui remplace Tulle par Sully-sur-Loire.

1717 (23 ans). Lié d’amitié avec un certain Beauregard, en réalité un indicateur de la police, il lui confie être l’auteur de nouveaux ouvrages de vers satiriques contre le Régent et sa fille. Il est envoyé à la Bastille par lettre de cachet. Il restera embastillé durant onze mois.

 À sa sortie de la Bastille, conscient d’avoir jusque-là gaspillé son temps et son talent, Arouet veut devenir célèbre dans les genres les plus nobles de la littérature de son époque : la tragédie et la poésie épique.

1718 (24 ans). Sa première pièce écrite sous le pseudonyme de Voltaire, Œdipe, obtient un immense succès. Le public aime ses vers en forme de maximes et ses allusions impertinentes au roi défunt et à la religion.

Portraits de Voltaire et de Rousseau par Quentin de la Tour. (voir également en fin de chronique)

1723 (29 ans). Voltaire connaît un nouveau succès avec La Henriade, poème épique de 4 300 alexandrins se référant aux modèles classiques (Iliade, Énéide) dont le sujet est le siège de Paris par Henri IV et qui trace le portrait d’un souverain idéal, ennemi de tous les fanatismes.

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Louis XV par Quentin de La Tour

Quentin de La Tour (1704-1788) et Louis XV (1710-1774) sont contemporains. 44 ans et 38 ans en 1848. Au milieu du siècle, ils sont au faîte de leur vie, de peintre ou de roi.

En 1748, Quentin de La Tour est au sommet de son art ; la reconnaissance royale lui est acquise ; il a 44 ans. En 1746, il avait été reçu Académicien comme peintre de portraits au pastel avec le Portrait de Restout, peintre. Biographie de Quentin de La Tour dans la chronique précédente.

« Quentin de La Tour participe aux expositions du Louvre. En 1748, le nombre des pastels envoyés par lui au Salon s’élève à 14, parmi lesquels 8 sont conservés au Louvre : entre autres les portraits du Roi, de la Reine, du Dauphin et du Maréchal de Saxe. En 1750, il est nommé conseiller de l’Académie royale ». 

En 1748, Louis XV est au sommet de sa puissance ; il a 38 ans. Il est vainqueur de la guerre de succession d’Autriche (1740-1748).

Louis XV

L’avenir des Bourbons sur le trône royal semble assuré. Louis de France, le fils de Louis XV (1729-1765), a 19 ans. Marié en secondes noces avec Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767), celui-ci devient père d’un garçon dès 1751, Louis Joseph de France (1751-1761), duc de Bourgogne.

Louis de France, fils de Louis XV

Œuvres du Musée Antoine Lecuyer (dit aussi Musée Quentin de la Tour, Saint-Quentin, Aisne). Histoire du Musée. Portraits de la famille royale : diaporama de 15 photos

Marie-Josèphe de Saxe et le duc de Bourgogne

Pour aller plus loin. Portrait de Louis XV par Quentin de La Tour, Salon de 1748, Musée du Louvre, dans la série les Tableaux célèbres.

Analyse du portrait par le Musée du Louvre (non signée). « Le roi est représenté dans tout l’éclat de la jeunesse. Quentin La Tour a rendu avec bonheur cette tête charmante et fine qui faisait de Louis XV le plus beau gentilhomme de France. Le front, d’un dessin très pur, se développe entre les boucles d’une perruque poudrée ; sous des sourcils parfaits, les yeux bien ouverts ont de la finesse, de l’intelligence, de la bonté ; le nez, un peu charnu à la base, accuse cette courbure caractéristique dans la famille des Bourbons ; l’incarnat des lèvres trahit la sensualité bien connue du monarque ; le menton assez allongé termine agréablement ce beau visage et lui donne un grand air de distinction. Une fine cravate blanche enserre le cou. Le roi est revêtu d’une riche armure ornée de fleurs de lis d’or et doublée de velours bleu ; il porte en sautoir le grand cordon de l’ordre du Saint-Esprit, en moire bleue ; sur la poitrine s’étale un autre cordon, écarlate celui-là, auquel est attaché l’ordre de la Toison d’Or. Sur l’épaule droite est négligemment jeté le grand manteau royal fleurdelisé et doublé d’hermine.

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Quentin de La Tour, 1704-1788

Maurice Quentin de La Tour, né et mort à Saint-Quentin (1704-1788), troisième fils de François de La Tour, maître écrivain, ingénieur géographe et chantre de la collégiale de la ville, et de Reine Zanar.

Buste de Maurice-Quentin de La Tour, par Gabriel Girodon, 1931

Diaporama de 25 photos

Première partie de la biographie : citations de Wikipédia

1718 (14 ans). « De La Tour dédie au principal du collège, Nicolas Desjardins, une perspective de Saint-Quentin dessinée au crayon. Au sortir du collège, voulant devenir peintre, il quitte Saint-Quentin pour Reims, puis Cambrai, à la recherche de modèles et de maîtres.

1719 (15 ans). A Paris, il entre comme apprenti auprès du peintre Claude Dupouch, membre de l’Académie de Saint-Luc.

1723 (19 ans). Il reçoit aussi les conseils de Louis de Boullogne, premier peintre du Roi et surtout de Jean Restout. Mais, en vérité, il se forme seul dans l’art du pastel, alors remis en vogue par Vivien et par Rosalba Carriera.

L’art du Pastel, Anonyme (École Hollandaise), fin du 18ème, Musée de Saint-Quentin

1725 (21 ans). Séjournant à Cambrai, où s’est réuni le congrès destiné à réconcilier l’Empereur Charles VI et le roi Philippe V d’Espagne au terme de la guerre anglo-espagnole, il est remarqué pour le beau portrait qu’il fit d’un ambassadeur d’Espagne. L’ambassadeur extraordinaire du roi d’Angleterre Horace Walpole l’invite à le suivre à Londres et met à sa disposition une aile de son palais. En Angleterre, la fréquentation de l’aristocratie et la haute aristocratie lui apprend à connaitre la « bonne société ». Après avoir orné les salons des riches banquiers, des princes et des coquettes à la mode, ses portraits sont passés dans l’atelier des premiers graveurs de Londres, qui ont consacré leur burin à la reproduction durable des œuvres légères du pastelliste.

1727 (23 ans). Sa prospérité assurée, il quitte l’Angleterre et revient en France. Il avait alors vingt-trois ans ».

Seconde partie de la biographie de Quentin de La Tour : citations de Larousse

1735-1736 (31-32 ans). Exécute le portrait de Voltaire qui lui vaut une grande renommée.

Musée de Saint-Quentin

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Villes ardentes. Travail et révolte

Musée des Beaux-Arts de Caen, Les villes ardentes. Art, travail, révolte, 1870-1914, du 11 juillet au 22 novembre 2020. L’exposition est présentée dans le cadre de Normandie impressionniste, 2020.

Cette chronique n’est pas seulement liée à l’exposition visitée fin août, mais aussi au débat du projet de loi Programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030, débat à l’Assemblée nationale en procédure accélérée, à compter du 21 septembre 2020. Le titre de cette chronique aurait pu être : Les villes assoupies. Recherche et silence assourdissant.

« Du souvenir des événements de la Commune à la veille de la première guerre mondiale, la France traverse une période d’importantes mutations, économiques, politiques et sociales. La société industrielle centrée sur le travail inspire un certain nombre de peintres. Les impressionnistes, post-impressionnistes et naturalistes se retrouvent autour de ce même motif, marqués par une sensibilité à la réalité de leur temps.

En s’attachant à la représentation des scènes de travail en ville entre 1870 et 1914, le musée des Beaux-Arts de Caen souhaite tout autant déplacer les oppositions habituelles de style, de genre et d’école, qu’élargir le regard porté sur l’art impressionniste, plus volontiers considéré comme un art d’agrément, attentif à la société de loisirs plus qu’à celle du travail ».

Diaporama de 30 photos

« L’exposition mêle quelques cent cinquante œuvres dessinées, peintes et sculptées réparties en huit grandes sections, pour une approche du paysage, des hommes et des femmes, de l’histoire sociale du travail en peinture ».

Paul-Louis Delance (1848-1924)

Grève à Saint-Ouen (1908). Texte de Pierre Sesmat

« Ville située dans la banlieue industrielle du nord de Paris, Saint-Ouen compte au début du XXe siècle de nombreux ateliers métallurgiques et des entreprises de divers secteurs (fabriques de cirage, imprimeries, construction automobile…). Le mouvement social y est anciennement enraciné et s’appuie sur la tradition de sociabilité de l’artisanat bien plus vivante que dans la grande industrie comme au Creusot. La conscience politique y a même permis l’installation entre 1887 et 1896 d’une des premières municipalités socialistes révolutionnaires.

A la vague de grèves et à la poussée syndicale spectaculaire que connaît toute la France dans les années 1904 à 1907, la population de Saint-Ouen apporte bien sûr sa participation : plus particulièrement en 1907, ce sont les boulangers et les gaziers, puis, au début de 1908, c’est au tour des terrassiers du chantier du métro parisien. La grève est toujours scandée de manifestations et de meetings, de chants révolutionnaires et de drapeaux rouges, brandis pour provoquer le pouvoir en place qui l’a interdite.

Cette agitation entraîne parfois des violences mortelles : des patrons ou la troupe tirent sur les manifestants, faisant des morts comme à Cluses en 1904, à Longwy en 1905 ou à Courrières après la catastrophe de 1906.

L’événement relaté par Delance n’est pas connu avec précision. Il est toutefois aisé de déceler l’origine du long cortège qui surgit de l’horizon hérissé de cheminées d’usines, à droite : deux corbillards dont on voit émerger les dais et les cochers de part et d’autre du drapeau central.

L’hypothèse est qu’il s’agit de l’enterrement de deux ouvriers tués lors d’une manifestation. Pendant que les manifestants crient ou chantent à droite, d’autres s’inclinent à gauche au passage des corbillards qu’illuminent les rayons du soleil perçant le ciel gris.

Mais le peintre relègue l’événement au second plan et laisse toute la place au vieil ouvrier porte-drapeau et plus encore, parce qu’ils regardent le spectateur, à la jeune mère et à son enfant. Cette participation des vieillards, des femmes et même des bébés est attestée dans toutes les grèves et les manifestations ouvrières au tournant du siècle ».

Maximilien Luce (1858-1941)

« Militant libertaire, il produit de nombreuses illustrations engagées politiquement. Il est également graveur, portraitiste et affichiste.

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Compiègne du 11ème au 18ème siècle

Compiègne, du 11ème au 18ème siècle. Quelques édifices. Tour de Beauregard, Église Saint-Pierre des Minimes, Vieille Cassine, Hôtel de ville, Grenier à sel. Extraits de textes de François Callais, Société Historique de Compiègne.

Diaporama de 32 photos

La Tour de Beauregard

« Au palais carolingien, situé sur la hauteur dominant l’Oise, succéda, peut-être dès la fin du XIe siècle, le château capétien dont il reste ce donjon. C’est le plus ancien exemple connu de tour parfaitement circulaire (1120-1130). En bordure de la rivière, elle contribuait à défendre l’ancien pont dont les vestiges sont proches. Après les généreuses donations de saint Louis en faveur de l’Hôtel-Dieu et des jacobins, ce château fut abandonné comme résidence royale.

Cependant, jusque sous Louis XI, ce fut le siège du capitaine de la ville, ainsi que de l’Auditoire de la justice royale, avec sa prison. 

Des prisonniers illustres y furent détenus : le comte de Flandre qui y resta jusqu’à sa mort en février 1305, le maréchal de Rieux en 1437.

Dénommée aussi tour Jeanne d’Arc, en hommage à l’héroïne qui franchit l’ancien pont avant d’être capturée de l’autre côté de la rivière, le 23 mai 1430. Guillaume de Flavy, capitaine de la ville, a pu observer cette fatale escarmouche de sa plate-forme supérieure ».

Église Saint-Pierre des Minimes

« C’est l’église la plus ancienne de Compiègne, l’édifice actuel ayant été construit au cours du XIIe siècle, entre 1130 et 1160 plus précisément. Saint-Pierre fut d’abord un oratoire rural destiné aux habitants du domaine agricole concédé par Charles le Chauve à la future abbaye Saint-Corneille, elle en devint un prieuré en 1185. Au début du XVIIe siècle, les Minimes, ordre de bénédictins réformés par l’italien saint François de Paule, s’y installèrent et édifièrent les bâtiments claustraux voisins qui servent d’école depuis 1791 ».

En dépit des destructions de la Révolution, le tympan du portail de style gothique primitif et ses sculptures – le Christ en gloire, entouré des symboles des quatre évangélistes – sont toujours visibles, mais fort abîmés.

La vieille Cassine

« Le terme de cassine désigne, en picard, une maison d’aspect plutôt rustique. La Vieille Cassine remonte au XVe siècle, mais comporte une aile du XVIIe siècle. Ce fut assez longtemps la demeure des Maîtres du Pont qui dirigeaient une dizaine de pilotes, ou Compagnons de l’Arche, habiles à faire passer les bateaux sous l’ancien pont, dit de Saint-Louis, dont les multiples arches créaient des remous dangereux.

Le pont Louis XV n’ayant plus que trois arches, diminua beaucoup ces risques, qui disparurent avec la canalisation de la rivière, quasi achevée en 1831. L’Oise fut en effet longtemps la principale voie de commerce de Compiègne.

La corporation des Compagnons de l’Arche avait son siège en la chapelle Saint-Nicolas, patron des marins, dans l’église Saint-Jacques ; elle y suspendait des bateaux en ex-voto.

Ce quartier est le seul témoignage du Compiègne médiéval, avec ses rues tortueuses. Le nom de rue des Lombards rappelle qu’y logèrent ceux qui pratiquaient le commerce de l’argent et le prêt sur gages ; elle menait d’ailleurs à la place du Change où ils tenaient boutique, y vendant aussi de l’orfèvrerie, notamment lors de la Foire de Mi-Carême ».

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Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, AI. Art médiéval et moderne, C. Hauts-de-France (Nord Pas-de-Calais Picardie)