Archives mensuelles : octobre 2020

18ème. Abbaye de Moyenmoutier

Fondée vers l’an 671 par Saint Hydulphe, chorévêque de Trèves, l’Abbaye bénédictine de Moyenmoutier fut soumise dès l’origine aux rois d’Austrasie et ensuite à l’empereur Charlemagne et à ses successeurs. Elle abrita jusqu’à 300 religieux.

Histoire de l’abbaye, 17ème et 18ème siècles. Source pour le 17ème : extraits de Pays des abbayes. Source pour le 18ème : extraits de Wikipédia.

L’Abbatiale en deux albums : extérieur (24 photos) et intérieur (22 photos).

« Moyenmoutier, Medianum Monasterium, le monastère du milieu… Lorsque les 4 premières abbayes furent édifiées, elles ont formé une croix. Il fut dit que Moyenmoutier en serait son centre… Senones et Etival situées sur l’axe est-ouest cédèrent une partie de leurs dotations à saint Hydulphe, venu en l’an 671, christianiser ces terres sauvages des Vosges. Le prestige du saint homme attire de nombreux moines et l’abbaye acquiert pouvoir et influence. Mais en 915, les invasions hongroises dévastent la Lorraine et l’abbaye de Moyenmoutier est détruite….

1612. La richesse retrouvée, les tentations sont nombreuses… Hubert de Parroy n’y résiste pas et s’autoproclame voué de Moyenmoutier et de son territoire. Alors les moines font appel au duc de Lorraine Mathieu II pour libérer l’abbaye du joug de son voué. En 1612, la réforme de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe insuffle à la Lorraine un nouvel élan spirituel.

1661. Un nouvel abbé régulier est élu, Philibert Galavaux, mais l’abbé commendataire Nicolas-François de Lorraine est également nommé. Finalement ce dernier se désiste en 1662, ce qui marque la fin du régime de commende à l’abbaye.

1676-1705. Sous l’abbatiat de Hyacinthe Alliot, une académie des sciences est créée. Moines théologiens, historiens, naturalistes, archéologues, entomologistes, médecins, on retrouve à l’abbaye l’élite savante de l’ordre bénédictin sous la tutelle de l’abbé humaniste. Le premier « Traité du Cancer » y est écrit et publié à Paris sous le nom de Jean Baptiste Alliot, médecin de Louis XIV et frère de l’abbé. Les premières fouilles gallo-romaines sont entreprises au sommet du Donon.

1705-1727. Abbatiat de Humbert Belhomme (1653-1727). La bibliothèque s’enrichit considérablement et compte 11 000 volumes.

L’Abbé mène une politique documentaire d’envergure. Il la définit dans une lettre datée de 1710, adressée à Dom Calmet : je désire que nous continuions à former notre bibliothèque selon le plan que nous nous sommes proposé, qui est d’avoir tous les auteurs originaux grecs et latins, toutes les nouvelles éditions de Paris et tous les nouveaux livres qui en vaudront la peine.

Dom Calmet y écrit Les commentaires sur l’ancien testament, Le dictionnaire de la bible pendant ses huit années de séjour à Moyenmoutier. Chronique du blog sur Dom Calmet.

Humbert Belhomme fait également entièrement reconstruire l’abbaye, sur les bords de la rivière Rabodeau. Sur son tombeau, ses frères moines écrivent cette épitaphe : Homme humble d’origine, il apprit à goûter et à réaliser de grandes choses. Il fut d’une piété sincère, d’un esprit pénétrant, d’un goût cultivé et raffiné en toutes choses, d’une habileté remarquable dans la conduite des affaires et le maniement des âmes. Il reconstruisit le monastère qu’il rendit aussi agréable que commode. Ceux qui étaient sous son autorité, ils les aima d’une telle charité qu’ils ne le craignaient pas comme un maître mais le vénéraient et l’aimaient comme un père« .

Construction de la 3ème abbaye à partir de 1767

1727-1790. « Sous les abbatiats de Humbert Barrois (1727-1771) et François Maillard (1771-1790), la construction d’une nouvelle abbaye est entreprise sur le site actuel à partir de 1767.

La réalisation est confiée à l’architecte Ambroise Pierson, un bénédictin de Senones. L’ancienne abbaye est détruite au fur et à mesure que la nouvelle se construit. Dix années suffisent à l’architecte pour faire ce chef-d’œuvre d’architecture, inauguré en 1776. C’est cette troisième abbaye que l’on peut admirer aujourd’hui et qui est le « plus bel édifice baroque de Lorraine ».

Lors de la Révolution française, l’abbaye de Moyenmoutier est une des rares à ne pas être dépeuplée. François Maillard est encore entouré d’une vingtaine de moines (dont Joseph Fréchard). Les dernières prises d’habit datent de 1788 ! Tout est calme en ce mois de juillet 1789 à Moyenmoutier, les relations sont bonnes entre les bénédictins et les habitants.

À la salle capitulaire, le 30 juillet, François Maillard dresse un acte officiel devant ses religieux : Dans les circonstances actuelles où l’esprit d’insubordination, d’insoumission et d’anarchie parait s’être répandu dans toutes les parties du royaume de France, l’abbaye de Moyenmoutier ayant à craindre qu’il ne lui soit fait violence, soit pour abandonner ses droits, ses propriétés, ses titres et archives, proteste par cet acte contre tous abandons ou cessions que la crainte, les menaces, la violence, la force ou les voies de faits pourraient leur arracher et extorquer sous quelque prétexte que ce soit.

1790. François Maillard meurt le 2 février. Entre les 13 et 19 février, l’Assemblée constituante décide l’abolition des vœux monastiques et la suppression des ordres et congrégations régulières autres que d’éducation publique et de charité. C’est à partir du 10 mai que les autorités municipales de Moyenmoutier se rendent à l’abbaye pour procéder aux inventaires des biens et à l’interrogatoire des religieux. Il est à peu près certain que ceux-ci optèrent pour la liberté de rentrer dans le monde. L’histoire des bénédictins à l’abbaye de Moyenmoutier se termine avec le départ des moines au cours de l’année 1791.

1791-1792. À la suite du décret du 2 décembre 1789, les domaines et possessions de l’Église sont déclarés biens nationaux. Les ventes mobilières à Moyenmoutier s’effectuent de février 1791 à mai 1792 (meubles, fauteuils, nappes, lampes, horloges, bottes, souliers, estampes, prie-Dieu, bureaux, vaches, chevaux, fourrage, chariots, charrues, harnais…) ».

Description de l’édifice actuel (source :Pays des Abbayes)

« L’abbaye est construite en grès rose des Vosges.

L’intérieur de l’abbatiale est de facture baroque, mais reste assez sobre si on la compare aux édifices de même style d’Allemagne ou d’Autriche. Le badigeon coloré « jaune Marie-Thérèse » procurait une agréable lumière, comme à l’église Saint-Jacques de Lunéville, mais n’existe plus aujourd’hui, laissant la place à un gris délavé.

L’abbatiale surprend par ses dimensions: 60 m de long, 16 m de large et 30 m de haut. La construction sans contrefort à l’extérieur et sans pilier à l’intérieur réside dans la charpente en forme de bateau renversé. Un savant entrelacs de poutres renvoie, par le jeu d’équilibre des forces, la charge sur les pilastres et les murs de l’église. La cage à écureuil y est toujours présente. La nef de 5 travées et le chœur sont couverts de voûtes bombées séparées par des doubleaux à caissons ornés de rosaces.

L’autel (dont la croix et les six chandeliers de 1734) est en marbre XVIIIe siècle, et le tableau de 1740 de la Cène est attribué à Dumont le Lorrain.

Dans l’avant-chœur sont installées des stalles de 1698, sous une large coupole sur pendentif. L’ensemble compte 36 sièges dont les miséricordes sculptées montrent des visages. Toutes les stalles sont adossées à des panneaux en bois sculptés appelés dorsaux, composés de trois étages inégaux : en haut une frise avec des feuillages et fruits divers, au centre des perspectives de cloître et en bas des motifs religieux et musicaux alternés. Aux portes des stalles, des bas-reliefs illustrent quatre vertus (la Charité, la Justice, la Force et la Prudence).

Enfin, à l’extrémité des stalles, deux grands panneaux entourés de cariatides représentent St Hydulphe exorcisant un possédé qui crache son démon, et l’autre Saint Hydulphe et son frère Saint Erhard baptisant Sainte Odile.

Dans la nef, 4 trophées-appliques provenant de la deuxième abbaye, placés sur 4 piliers des voûtes.

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Hommage au professeur Samuel Paty

Cérémonie d’hommage national à Samuel Paty à la Sorbonne. Conclusion du discours d’Emmanuel Macron, président de la République (publié le 21 octobre 2020)

Photo Ville de Conflans Sainte-Honorine

« Samuel PATY fut la victime de la conspiration funeste de la bêtise, du mensonge, de l’amalgame, de la haine de l’autre, de la haine de ce que profondément, existentiellement, nous sommes.

Samuel PATY est devenu vendredi le visage de la République, de notre volonté de briser les terroristes, de réduire les islamistes, de vivre comme une communauté de citoyens libres dans notre pays, le visage de notre détermination à comprendre, à apprendre, à continuer d’enseigner, à être libres, car nous continuerons, professeur.

Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons haut la laïcité. Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent. Nous offrirons toutes les chances que la République doit à toute sa jeunesse sans discrimination aucune.

Nous continuerons, professeur. Avec tous les instituteurs et professeurs de France, nous enseignerons l’Histoire, ses gloires comme ses vicissitudes. Nous ferons découvrir la littérature, la musique, toutes les œuvres de l’âme et de l’esprit. Nous aimerons de toutes nos forces le débat, les arguments raisonnables, les persuasions aimables. Nous aimerons la science et ses controverses. Comme vous, nous cultiverons la tolérance. Comme vous, nous chercherons à comprendre, sans relâche, et à comprendre encore davantage cela qu’on voudrait éloigner de nous. Nous apprendrons l’humour, la distance. Nous rappellerons que nos libertés ne tiennent que par la fin de la haine et de la violence, par le respect de l’autre.

Nous continuerons, professeur. Et tout au long de leur vie, les centaines de jeunes gens que vous avez formés exerceront cet esprit critique que vous leur avez appris. Peut-être certains d’entre-eux deviendront-ils enseignants à leur tour. Alors, ils formeront des jeunes citoyens. À leur tour, ils feront aimer la République. Ils feront comprendre notre nation, nos valeurs, notre Europe dans une chaîne des temps qui ne s’arrêtera pas.

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1728. Dom Calmet, abbé de Senones

Portrait sur une des façades de la BNUS

Abbaye de Senones. Source : extraits de Wikipédia

Après les invasions hongroises de la 1ère moitié du 10ème siècle, le monachisme renaît après 960 sous la règle bénédictine. Le moine de Gorze Adalbert est envoyé pour faire cesser les exactions des moines de Moyenmoutier. Après de nombreuses vicissitudes, son successeur l’abbé Allmann peut lancer une vie spirituelle et intellectuelle en s’appuyant sur de solides rentrées de dîmes, basée sur une administration et une gestion assagie et efficace.

L’abbaye s’enrichissant, les moines sont obligés de demander la création d’une charge d’avoué pour protéger leurs biens et ceux de l’abbé. Les chevaliers, servant le châtelain de Langstein, s’acquittent de cette tâche de surveillance pour le compte de l’évêque de Metz…

Un village se forme à proximité de l’abbaye, qui devient la petite ville de Senones. L’abbé Antoine de Pavie déplace et reconstruit l’abbatiale au début du XIIe siècle. Il fait édifier la rotonde, chapelle circulaire incluse dans l’église abbatiale aujourd’hui disparue.

Apogée de l’abbaye au siècle des Lumières

Le monastère est radicalement reconstruit au XVIIIe siècle, d’abord sous l’abbatiat de Dom Calmet, puis sous celui de son successeur. Les bâtiments que l’on voit aujourd’hui datent de cette période, à l’exception de deux éléments :

  • le clocher de l’église, seul élément conservé du XIIe siècle ;
  • l’église reconstruite vers 1860 sur l’un des côtés du cloître.

Dom Calmet (1672-1757). Source : extraits de Wikipédia.

Augustin Calmet est un exégète (commentaire de la Bible) et un historien lorrain.

1687 (15 ans). Ses parents le font entrer au prieuré bénédictin de Breuil. Il entre à 15 ans à l’université de Pont-à-Mousson et suit les cours de rhétorique du père jésuite Ignace L’Aubrussel. À la fin de ces études, il entra chez les bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe.

1689 (17 ans). Son noviciat se fit à l’abbaye Saint-Mansuy de Toul où il prononça ses vœux le 23 octobre. Il fut envoyé ensuite suivre les cours de philosophie à l’abbaye Saint-Èvre de Toul et ceux de théologie à l’abbaye de Munster.

1696 (24 ans). Il est ordonné prêtre le 1er mars à Arlesheim, près de Bâle, et dit sa première messe à l’abbaye de Munster le 24 avril.

1704 (32 ans). Il est chargé d’expliquer les saintes Écritures dans l’abbaye de Moyenmoutier et à Munster.

1714 (42 ans). Il est nommé prieur à Lay-Saint-Christophe (1714-1715)

1718 (46 ans). Il devient abbé de Saint-Léopold de Nancy. Il parcourt les divers monastères de son ordre, dévorant les bibliothèques et rédigeant de nombreuses compilations historiques.

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1751-1793. Principauté de Salm-Salm

Suite des chroniques du blog sur l’Histoire du 18ème siècle. Sur le même sujet que la chronique d’aujourd’hui : Princes possessionnés en Alsace ; 1793 : quand Dabo devint Français.

Diaporama de 29 photos : Senones (aujourd’hui dans le département des Vosges), Abbaye bénédictine et abbatiale Saint-Pierre, édifices du 18ème siècle fondés par les princes de Salm-Salm.

1751-1793. Principauté de Salm-Salm. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Refonte du territoire. « La principauté de Salm, depuis 1623, formait un territoire morcelé, imbriqué dans les territoires du comté de Salm dévolu au duc de Lorraine. Elle formait aussi une enclave germanique entre le duché de Lorraine, dépendant de l’Empire, et l’Alsace, partiellement occupée par la France par les traités de 1648.

À partir de 1738, par le traité de Vienne, il fut établi par convention entre le roi Louis XV de France et l’empereur Charles VI du Saint-Empire que le duc François III de Lorraine renoncerait à ses États en faveur de l’ex-roi de Pologne Stanislas Leszczyński, beau-père en exil du roi de France. Celui-ci deviendrait duc « viager » de Lorraine et de Bar et à sa mort, la Lorraine et le Barrois seraient rattachés à la France.

Nicolas-Léopold (1701-1770) craignit qu’à cette occasion, sa principauté ne subisse le même sort. Après de longues négociations, il obtint qu’une convention soit signée le 21 décembre 1751 entre lui-même, Stanislas et Louis XV. Un nouveau partage entre le comté et la principauté y était décidé, sorte de remembrement aboutissant cette fois à deux aires géographiquement bien distinctes.

La Lorraine acquit l’ouest du territoire avec Badonviller pour capitale, et les Salm-Salm abandonnaient leurs droits sur la baronnie de Fénétrange. L’essentiel de l’ancien comté, sur la rive gauche de la Plaine, était en revanche attribué en pleine propriété aux princes de Salm-Salm, comprenant une trentaine de localités. Le bourg de Senones devint capitale de la principauté… Soit une population d’environ 10 000 habitants et un territoire d’environ 240 kilomètres carrés (20 km sur 12).

Le partage avait favorisé la nouvelle principauté de Salm-Salm, en extension comme en ressources naturelles ou artisanales… L’importance des filons métallifères (et non la qualité) contribua à la puissance et à la renommée des forges princières de Salm-Salm au XVIIIe siècle.

Trois princes entre 1751 et 1793.

Nicolas-Léopold (1701-1770). Gendre de Louis-Othon (1674-1734). Feldmaréchal dans les armées de l’Empereur. A la suite de son mariage avec l’héritière de la branche régnante, il s’intitula prince de Salm. Le couple aura 18 enfants.

Louis Charles Othon (1721-1778). Fils aîné du précédent. Comte d’Immerselle et de Bockhoven, abbé commendataire de Bohéries (1742), de Beaupré (1751-1776) et de Saint-Quentin-en-l’Isle, marié, après dispense, en 1775, à Marie Anne Félicité, comtesse d’Horion. Il meurt à Senones le 28 juillet 1778 et est enterré dans l’église de l’abbaye.

Constantin Alexandre (de) (1762-1828), neveu du précédent, sera le dernier prince régnant de Salm.

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1792/10/08. Chute de la monarchie

10 août 1792. Chute de la monarchie par Gabriel Vital-Durand, Hérodote.net, 21 octobre 2020.

Le 10 août 1792, des sans-culottes parisiens renforcés par des volontaires de Brest et de Marseille s’emparent du palais des Tuileries. Au terme d’une journée sanglante et incertaine, le roi Louis XVI et sa famille sont internés.

C’est la fin de la monarchie française, vieille de près d’un millénaire, et la naissance d’un régime républicain qui ne dit pas encore son nom. C’est aussi le début des violences civiles. La Révolution française, commencée dans l’enthousiasme trois ans plus tôt, entre dans la tragédie.

Un roi sous surveillance. Depuis sa fuite à Varennes, le roi Louis XVI et sa famille sont assignés à résidence au palais des Tuileries, à l’ouest du Louvre, sous la « surveillance du peuple ».

Le roi dispose pour sa protection d’une Maison militaire de peu d’efficacité, composée de gardes françaises, reconnaissables à leur tenue bleue, travaillées par la propagande révolutionnaire et peu fiables, d’autre part de gardes suisses. Celles-ci sont cantonnées dans les casernes de Rueil et Courbevoie.

Ces soldats portent l’habit rouge, à collet et revers bleu céleste, sur veste et culotte de drap blanc, avec chapeau tricorne galonné de blanc. Ils vivent entre eux, sous le commandement d’officiers suisses et donnent ainsi peu de prise à l’agitation ambiante.

Cette protection n’empêche pas le 20 juin 1792 la foule des sans-culottes parisiens d’envahir le palais et de tenter de renverser le roi.

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BNUS. Familles du vignoble alsacien

Suite des chroniques sur Deux mille vins, exposition de la BNUS à ne pas manquer.

Le vin, ce sont d’abord les hommes, et de plus en plus les femmes, qui le font. Il n’est donc pas seulement une affaire de cépages, de terroirs, d’exposition sur le piémont des Vosges ou dans la plaine, de respect de l’environnement, de viticulture biologique voire biodynamique.

La BNUS a ainsi choisi de mettre en valeur un couple de jeunes vignerons (photo ci-dessous). Jean-Pierre Rosenkranz, photographe de la BNUS, a suivi ce couple et son vignoble Au fil des saisons, de juillet 2019 à juin 2020. « Famille de viticulteurs depuis 1525, cultivant en bio depuis 2008. Ils œuvrent principalement en famille et dans le plus grand respect de la terre sur ce domaine de 8 hectares, à taille humaine. Des vendanges manuelles à la mise en bouteille en passant par tous les travaux saisonniers : une année de travail dans les vignes et dans les chais ».

Quiz : de quelle famille et de quel couple s’agit-il ? Visiter l’expo de la BNUS.

En Alsace, en 2017, un peu plus de 1 700 exploitations agricoles, spécialisées en viticulture, 755 dans le Bas-Rhin, 981 dans le Haut-Rhin. En Champagne, dans la Marne, il y en avait 4 914. Source : Agreste, Statistique agricole, région Grand Est, janvier 2020.

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Quiz. Rue des étudiants

Dans quelle ville d’Alsace, trouve-t-on cette rue des étudiants ? « Ruelle tortueuse dénommée « rue du Coin tordu » ou encore « rue du Mendiant ».

Cette ville est-elle une ville universitaire ?

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1702, Molsheim. Vin médicinal

La Chartreuse de Molsheim et son histoire. Extraits du site de la Chartreuse. « Installés dès 1335 à Koenigshoffen, près de Strasbourg, les Chartreux vécurent pendant deux siècles dans la prière et le recueillement ; mais avec l’introduction de la Réforme en Alsace commencèrent les tourments. En 1591, les Strasbourgeois s’emparèrent du couvent, emprisonnèrent les moines et firent démolir les bâtiments.

Chassés de Strasbourg, les Chartreux vinrent s’établir à Molsheim en 1598 et obtinrent, grâce au roi de France Henri IV, la restitution partielle des biens qui leur avaient été confisqués. Phénomène rare dans l’histoire des Chartreuses, la nouvelle maison est implantée à l’intérieur d’une agglomération, alors que d’ordinaire les Chartreuses sont construites en dehors des villes, au fond d’une vallée.

En 1662, les Chartreux étaient parvenus à insérer un domaine de trois hectares dans le tissu urbain, tout en respectant le caractère typique d’une Chartreuse avec 18 cellules individuelles de moines, reliées par un cloître à l’église et aux autres bâtiments communautaires ; entourée d’une enceinte, le couvent était une institution autonome, indépendante du monde extérieur »…

Extraits du compte rendu de Pierre Bachoffner, Le vin médicinal des Chartreux de Molsheim (1702) : Vincent Klee et Christian De Backer, Le vinum medicatum (1702) du chartreux Antoine Basel, sa formule conservée dans les Annales de la Chartreuse alsacienne de Molsheim récemment retrouvées à la chartreuse de Pleterje (Yougoslavie), Revue d’Histoire de la Pharmacie, Année 1982, 252, pp. 63-65.

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Faïences stannifères à petit feu

Chronique dédiée aux photographies de faïences du 18ème siècle, exposées dans le Musée du Pays de Sarrebourg : « Terres cuisant blanc à glaçure stannifère, avec décor polychrome de petit feu ».

« La faïence est stannifère lorsque la pâte ocre de la terre cuite est recouverte d’un émail blanc à base d’étain (fin du XVIIe siècle). Le décor est posé sur l’émail stannifère déjà cuit, ce qui fait qu’il est plus net car il ne déborde pas sur l’émail pulvérulent. Les couleurs sont plus faciles à poser et leur gamme est plus délicate (rose, or, vert clair).

La cuisson à petit feu. Les couleurs ne supporteront qu’une seconde cuisson à une température moins élevée, située entre 600 et 700 C°. Chaque couleur est cuite séparément, ce qui fait que l’on observe sur certaines pièces complexes jusqu’à soixante cuissons successives. Le petit feu est un perfectionnement de la technique du grand feu dans l’objectif d’imiter la porcelaine chinoise, alors aussi coûteuse que demandée. Il constitue un premier pas vers la conquête de l’Or blanc, dont la découverte du secret de fabrication adviendra en 1710 à Meissen« .

Pour aller plus loin. Jacques G. Peiffer, Une confusion historique : terre de pipe et faïence fine, Presses universitaires du Midi, 2003.

Faïences du Musée du Pays de Sarrebourg. Diaporama de 25 photos

Vases de monstrance. Éléments de la pharmacie de Stanislas Leszczynski (1750-1755)
Vase, 1780-1793. Porcelaine, décor polychrome de petit feu, guirlandes en biscuit
L’Asie (18ème). Faïence, décor de petit feu polychrome
Louis XV, vers 1765. Terre cuisant blanc à glaçure stannifère

Faïences de Charles Gabriel Sauvage dit Lemire (1741-1827) pour la manufacture de Niderviller. Musée du Pays de Sarrebourg. Diaporama de 18 photos (biographie en trois photos).

Présentoir (1760-1770). Faïence, décor de petit feu)
Couple de bergers, vers 1780. Biscuit de porcelaine

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1787. Le bouquet de Delphine

Delphine de Custine (18 mars 1770  – 13 juillet 1826). Source : Blog. Les amis de Custine. Lire aussi la chronique sur la Faïencerie de Niderviller, fondée en 1735.

Diaporama de 11 photos.

« Née de Sabran, Delphine de Custine appartient à la plus fine aristocratie de son temps. Elle marque la Révolution française par le courage dont elle fait preuve au moment de défendre son beau-père, le général Adam-Philippe de Custine, face au tribunal révolutionnaire et d’affronter les épreuves de la mort de son époux et de l’emprisonnement aux Carmes ».

« Séduite par sa beauté autant que par sa bonté, Madame de Staël en fait l’héroïne de son premier roman Delphine (1802), et le grand écrivain Chateaubriand en tombe éperdument amoureux. Sur les conseils de ce dernier, elle achète le château de Fervaques en 1803 où elle s’adonne à l’éducation de son fils Astolphe, la peinture qu’elle pratique avec un talent que la portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun lui reconnaît, l’entretien du parc et des intérieurs du château, mais aussi où elle reconstitue un véritable petit salon littéraire et artistique où séjournent Chateaubriand, le poète normand Chênedollé, le musicien Henri-Philippe Gérard, et bien d’autres. Son vœu de reposer pour l’éternité à l’église Saint-Aubin, près du château de Fervaques, sera respecté ».

Le bouquet de Delphine, Manufacture de Niderviller, 1787. Matière et technique : porcelaine, modelage, assemblage, pastillage, biscuit. Musée du Pays de Sarrebourg (57).

Le biscuit est une porcelaine, tendre ou dure, cuite sans glaçure à haute température (de 1 200 à 1 400 °C)

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