1735. Faïencerie de Niderviller

Faïencerie de Niderviller. Sources de la chronologie mobilisée dans cette chronique : Terres d’Est, Wikipédia, Infofaïence, Musée du Pays de Sarrebourg. A venir : faïences de Niderviller en photos.

1735. « Anne Marie André, veuve Defontaine, donne l’autorisation au maître potier Mathias Lesprit de Badonviller de créer une faïencerie dans son domaine, afin d’en rentabiliser les forêts et les carrières.

Le site, au cœur du massif des Vosges, bénéficiait d’une carrière d’argile rouge de type Muschelkalk, témoignage d’une ancienne mer.

Les premières pièces étaient produites avec la technique du grand feu et s’inspiraient des décors de la Faïence de Rouen.

Faïencerie de Niderviller. Bouquet de Delphine, Biscuit de porcelaine, 1787-1794, Musée de Sarrebourg

1740. Malheureusement, le succès escompté n’est pas rencontré. La faïencerie est revendue au directeur de la monnaie de Strasbourg, Jean-Louis Beyerlé (1709-1786), pour la somme de 90.000 livres.

Profitant de taxes plus basses liées à sa position dans les terres des Trois-évêchés (par rapport à l’Alsace et la Lorraine ducale voisines) et désirant rivaliser avec les plus prestigieuses manufactures, comme celle de la faïence de Strasbourg de C.F. Hannong dont il imite les motifs floraux, Beyerlé embauche des ouvriers et faïenciers de l’Alsace toute proche, dont François-Antoine Anstett formé à Meissen.

Paul Hannong, Musée des Arts décoratifs de Strasbourg, faïences en trompe-l’œil à décor de petit feu

1750-1755. La manufacture de Niderviller est chargée par le roi de Pologne Stanislas de réaliser un ensemble de plus de trois cent pots à pharmacie pour l’apothicairerie de l’hôpital. Parmi eux se distinguent deux très grands vases décoratifs, fabriqués en trois éléments posés l’un sur l’autre : le couvercle, le corps et le pied. L’un des deux vases porte la mention Niderviller à droite sous l’imposant cartouche rocaille.

Grands vases de pharmacie, Faïence à émail stannifère, décor polychrome de petit feu
H. 110 ; D. 55 cm, dépôt des Hospices civils de Nancy.

1751. Incendie qui ravage les bâtiments.

1759. François-Antoine Anstett devient directeur de la fabrique et y introduit la technique de cuisson du petit feu, cuisson à “basses températures” qui permet l’apparition de nuances tels le rose, le vert pâle et l’or.

Les bouquets de fleurs naturalistes qui sont peints à cette époque s’inspirent également de Jean-Baptiste Monnoyer. Niderviller est aussi un spécialiste du style Rocaille.

3 Commentaires

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, BA. Photos, E. Ingénierie, Architecture, E. Sciences

3 réponses à “1735. Faïencerie de Niderviller

  1. Qu’est-ce que le « cailloutage à l’anglaise » ? J’ai hérité d’une lourde soupière. Mon père me disait qu’elle était « en cailloux ». Les moulins des cailloux dans le pays arédiens étaient des moulins à kaolin. A Pénestin, pas besoin de moulin, c’est une crème.

  2. Pingback: Faïence et porcelaine, histoire | saint yrieix la perche

  3. La faïencerie au 18ème en France est plus documentée que je ne le croyais. En cherchant « cailloutage à l’anglaise, j’ai découvert un article sur les avancées industrielles de la faïencerie anglaise. Il me paraît excellent ! A suivre