1792. Rouget de Lisle chante la Marseillaise par Fabienne Manière, Hérodote.net, 24 avril 2021.
- Pour lire l’ensemble de l’article, devenez Amis d’Hérodote.net (20 euros par an).
« Le soir du 24 avril 1792, à Strasbourg, dans le salon du Baron de Dietrich, maire de la ville et ami de Lafayette, l’effervescence est à son comble. Cinq jours plus tôt, la France a déclaré la guerre à l’Autriche…
Le maître de maison s’adresse au jeune Joseph Rouget de Lisle (1760-1836), officier de son état et violoncelliste à ses heures, originaire de Lons-le-Saunier (32 ans). Monsieur de Lisle, vous qui parlez le langage des Dieux, vous qui maniez la harpe d’Orphée, faites-nous quelque beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l’appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la nation, lui aurait demandé son hôte.
Le lendemain 25 avril, Rouget de Lisle donne à entendre son œuvre au lieutenant Masclet puis à de Dietrich. L’un et l’autre sont conquis… ce que l’on a aujourd’hui du mal à comprendre, les paroles et l’air de ce chant martial n’ayant rien de sublime ! Le soir même, de Dietrich organise un dîner au cours duquel lui-même reprend le chant, accompagné par une dame au clavecin et par Rouget de Lisle au violon ».
« Un succès fulgurant. D’abord baptisé Chant de guerre pour l’Armée du Rhin, le nouveau chant patriotique apparaît moins cru que les chants traditionnels des sans-culottes comme la Carmagnole ou le Ca ira. Cela lui vaut un succès fulgurant. De Strasbourg, des voyageurs colportent les paroles et l’air dans toute la France »…
Lire aussi. Claude Joseph Rouget dit de Lisle, article de Wikipédia.
« Face à l’invasion des armées coalisées, l’Assemblée déclare la Patrie en danger, et les fédérés des provinces gagnent Paris pour participer à la défense de la Patrie. Des fédérés marseillais entonnent et répandent sur leur chemin le chant de Rouget de Lisle, qui était déjà parvenu chez eux. C’est ainsi que Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin devient la Marche des Marseillois, puis La Marseillaise.
Rouget de Lisle quitte Strasbourg le 13 juin 1792 pour diriger la forteresse de Huningue. Le 10 août 1792, il est destitué de ses fonctions de capitaine par Lazare Carnot pour avoir protesté contre l’internement de Louis XVI à la suite de la prise des Tuileries.
Rapidement réhabilité, il rejoint l’armée du Nord comme capitaine au corps de génie et devient aide de camp du général Valence à l’armée des Ardennes où il se lie d’amitié avec le général Le Veneur et l’adjudant général Hoche. Il s’illustre en tant qu’ingénieur lors du siège de Namur, dont la citadelle est prise aux Autrichiens le 2 décembre 1792. Il ajoute alors deux couplets à la Marseillaise, intitulés couplets aux Belges, qui sont imprimés à Namur.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.