Archives mensuelles : mai 2021

1770. Goethe et Marie-Antoinette

Mai 1770 sur une île du Rhin, entre Kehl et Strasbourg. Remise de Marie-Antoinette à la France. Goethe estime que la tapisserie exposée à cette occasion constitue une grave faute de goût. Suite de la chronique : 1770-1771. Goethe à Strasbourg.

Diaporama de 30 photos de Pierre Dubois (mai 2021).

A. Marie-Antoinette d’Autriche, un mariage politique. Source : Marie-Antoinette d’Autriche (1755-1793), article de Wikipédia.

« Marie-Thérèse d’Autriche, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vise à réconcilier, après des siècles de guerres, les Maisons d’Autriche et de France, dans le contexte du renversement des alliances et de la fin de la guerre de Sept Ans, et ainsi faire face aux ambitions conjointes de la Prusse et de la Grande-Bretagne.

Marie-Antoinette d’Autriche par Vigée Le Brin, 1783.

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Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette, âgée de 14 ans et 3 mois est réglée, donc prête à être donnée en mariage et à donner un dauphin à la couronne de France. Les négociations en vue du mariage sont menées à un rythme plus soutenu. Dès le 17 avril, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche. Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l’église des Augustins.

Deux jours plus tard, le 21 avril, au petit matin, la benjamine de la famille impériale, âgée de 14 ans et 5 mois, quitte définitivement Vienne et l’Autriche. Sa mère lui fait alors un grand nombre de recommandations. De douloureux pressentiments entourent alors son départ de Vienne.

Une anecdote raconte que l’abbé Joseph Gassner, ecclésiastique venu chercher l’asile à Vienne, se croyant inspiré par Dieu, à une question de Marie-Thérèse lui demandant comment allait sa fille, ne répondit pas, pâlit, et finit par articuler : Madame, il est des croix pour toutes les épaules.

Après environ trois semaines de voyage, le 7 mai 1770, la jeune Marie-Antoinette arrive à Kehl où elle doit participer au rite de remise de l’épouse, tradition de l’Ancien Régime ».

B. Une faute de goût, dénoncée par le jeune Goethe. Sources : article des DNA et exposition du palais Rohan.

« Le 7 mai 1770, Strasbourg accueille la dauphine Marie-Antoinette, déjà mariée par procuration au futur Louis XVI, petit-fils de Louis XV. Goethe assiste à un événement dont le faste est pour lui entaché par une extraordinaire faute de goût, typique de la désinvolture française…

C’est une tapisserie sortie des ateliers de la Manufacture des Gobelins, aujourd’hui conservée au musée national du château de Compiègne, qui en est la cause. Réalisée en 1755 d’après un carton de Jean-François de Troy, elle représente deux personnages de la mythologie grecque, Jason et Médée, dont on sait combien l’histoire finira mal – dans la folie et dans le sang…

Avec ses 4,30 m de haut et 4,43 m de large, la tapisserie en imposait par sa dimension dans le vaste décorum mis en place pour accueillir Marie-Antoinette. Mais elle choqua le jeune Goethe, qui avait acquitté le prix d’entrée pour découvrir les splendeurs du goût français. Il relate la bévue dans ses mémoires : Quoi ! m’écriai-je sans m’inquiéter des assistants, est-il permis de mettre si inconsidérément sous les yeux d’une jeune reine, dès le premier pas qu’elle fait dans son royaume, l’exemple des plus horribles noces qui furent peut-être jamais célébrées ? N’y a-t-il donc parmi les architectes, les décorateurs, les tapissiers français, personne qui comprenne que les images représentent quelque chose, que les images agissent sur l’esprit et le cœur, qu’elles produisent des impressions, qu’elles éveillent des pressentiments ?

A contrario, il célèbre une autre tapisserie déployée pour accueillir la jeune dauphine. La pièce reprenait la célèbre fresque de Raphaël, L’École d’Athènes. C’est à travers elle que Goethe découvre avec ravissement l’art italien de la Renaissance. Il y voyait l’expression du juste et du parfait, résume Florian Siffer, commissaire de l’exposition Goethe à Strasbourg.

  • Visite virtuelle de l‘exposition de Strasbourg : vidéo de 11 minutes. Présentation par le commissariat de l’exposition, Florian Siffer, responsable du Cabinet des Estampes et des Dessins, et Aude Therstappen, conservatrice en charge des collections germaniques et scandinaves de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg ».

C. Acte officiel de la remise de la dauphine Marie-Antoinette au royaume de France. Source. Archives de Strasbourg. Actes constitutifs et politiques de la commune, correspondance politique, archives du Prêteur royal (XIIe – XVIIIe siècle) dans les archives de la Ville antérieures à 1790.

Un rite qui obéissait à un protocole très strict…

« L’acte de remise de Madame la Dauphine en une halle construite dans une Isle du Rhin près de Strasbourg » date du 7 mai 1770.

Ce document manuscrit de plusieurs pages relate avec minutie les détails de la cérémonie du passage à Strasbourg de Marie-Antoinette, archiduchesse d’Autriche, dauphine de France (1755-1793) avant son mariage officiel avec le dauphin à Versailles, à savoir :

  • l’annonce faite par le duc de Choiseul de la prochaine arrivée de la princesse,
  • la relation détaillée des fêtes et cérémonies qui ont eu lieu à cette occasion,
  • les minutes des harangues adressées à la princesse,
  • la correspondance du magistrat et de M. d’Autigny, Prêteur royal, avec le duc de Choiseul,
  • des listes nominatives des dames de la noblesse d’Alsace présentées à Marie-Antoinette et des personnes de sa suite,
  • des états de répartition de 2500 ducats aux bas-officiers de la princesse et des 50 louis qu’elle a fait donner à l’écuyer de la ville,
  • un compte des dépenses occasionnées par la construction et l’ameublement de la maison destinée à la cérémonie de la remise de Marie-Antoinette et par les fêtes données en son honneur,
  • des pièces relatives à l’établissement d’une route à travers les banlieues de Hoerdt et de Niederweyer, pour faciliter le voyage de Marie-Antoinette,
  • une indication de l’itinéraire suivi par la princesse depuis Vienne jusqu’à Strasbourg ».

… et qui constituait un passage obligé dans la vie d’une future souveraine de France.

« Le symbole le plus visible de ce rite de remise de l’épouse était le bâtiment construit en bois sur l’île aux Épis, une zone neutre au milieu du Rhin, entre les villes de Kehl et de Strasbourg, où la jeune Marie-Antoinette venant de Vienne après près de trois semaines de voyage, était arrivée dépouillée de ses vêtements et de ses biens d’origine avant de repartir avec ses nouveaux habits de princesse française.

Les deux entrées du bâtiment ont été disposées de telle sorte qu’elle y entre du côté autrichien et en ressorte du côté français : pour Marie-Antoinette, c’était ainsi un rite de passage de sa vie de jeune fille à sa vie de femme.

Une fois entrée dans la ville de Strasbourg, elle a été reçue au palais épiscopal par le cardinal de Rohan et le soir même du 7 mai 1770, elle s’est rendue au spectacle à la Comédie.

Elle a quitté Strasbourg le lendemain pour cinq jours de voyage au bout duquel elle rencontrera enfin le dauphin à qui elle est promise.

C’est le 16 mai 1770 que Marie-Antoinette l’épousera à Versailles et c’est le 18 mai 1774, à la mort du roi Louis XV, qu’elle deviendra reine de France, à l’âge de 18 ans ».

D. La colère provoquée par le passage à Strasbourg de Marie-Antoinette en 1770. Source : Blog Antonia Forum actif

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1770-1771. Goethe à Strasbourg

Entre avril 1770 et août 1771, Goethe, âgé de 21 ans, séjourne à Strasbourg pour y poursuivre des études de droit.

Portrait de Goethe par Georg Melchior Kraus, 1775-1776

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Johann Wolfgang von Goethe, né en août 1749 à Francfort et mort en mars 1832 (à 82 ans) à Weimar, est un romancier, dramaturge, poète, scientifique, théoricien de l’art et homme d’État allemand.

Sources. Citations de Goethe à Strasbourg. L’éveil d’un génie, exposition Palais Rohan, Galerie Heitz, du 16 décembre 2020 au 31 mai 2021.

Un regret : prévue pour 5 mois et demi, l’expo n’a été visible que 15 jours en présentiel. Pourquoi n‘est-elle pas prolongée ?

Diaporama sur le séjour strasbourgeois de Goethe : le logement et les études (22 photos de Pierre Dubois, mai 2021). Prochain diaporama : Marie-Antoinette passait par là.

Lord Abington. Vue prise du Balcon de l’Hôtel de l’Esprit (sans date).

Visite virtuelle : vidéo de 11 minutes. Présentation par le commissariat de l’exposition, Florian Siffer, responsable du Cabinet des Estampes et des Dessins, et Aude Therstappen, conservatrice en charge des collections germaniques et scandinaves de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

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Mausolée de Maurice de Saxe

Strasbourg, Église Saint-Thomas, Mausolée de Maurice de Saxe (1696-1750), par le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle.

Diaporama de 18 photos de Pierre Dubois (mai 2021).

Mausolée de Maurice de Saxe par Jean-Baptiste Pigalle

Sources. Citations des articles de Wikipedia (Maurice de Saxe) et du blog Eve-lyne (mausolée baroque de Maurice de Saxe)  

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A. Brève biographie de Maurice de Saxe

« Maurice de Saxe, comte de Saxe, est né le 28 octobre 1696 à Goslar (ville libre d’Empire).

Les victoires décisives dans la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748). En août 1741, il traverse le Rhin à la tête d’une division de cavalerie. C’est le début de la campagne de Bohême durant laquelle il contribue de façon déterminante à la prise de la ville de Prague.

En 1744-1745, il dirige l’armée française qui envahit les Pays-Bas autrichiens. Il réclame sur le front la présence de Sa Majesté qui, selon lui, équivaut à un renfort de 50 000 hommes. Cette campagne est marquée par une succession ininterrompue de victoires : Tournai, Fontenoy, Rocourt, Bruxelles, Maastricht,

Tous les Pays-Bas autrichiens, la Zélande et la principauté de Liège sont occupés par les troupes du Roi Très Chrétien. Celui-ci nomme alors le comte de Saxe Maréchal général des camps et armées, plus haute distinction militaire française qui avait été confiée seulement à Turenne et à Villars avant lui.

Enfin, Louis XV fait annoncer lors des préliminaires de paix, Faire la paix en roi et non en marchand, et, au Traité d’Aix-la-Chapelle en 1748, il renonce à l’annexion des Pays-Bas autrichiens, au grand dam du maréchal de Saxe. Les troupes françaises évacuent le pays tandis que l’allié prussien réussit à conserver la Silésie.

Les Français s’étaient battus en vain. L’opinion publique a résumé le traité par deux litotes : Bête comme la paix, Se battre pour le roi de Prusse.

 Maurice de Saxe meurt deux ans plus tard, fin novembre 1750, au château de Chambord. Il avait 54 ans.

Une cérémonie funèbre fut célébrée à Paris, mais le grand militaire, protestant, ne pouvait être inhumé dans la capitale catholique du Royaume de France. Son corps fut donc envoyé à Strasbourg (la principale ville protestante du royaume) pour y être inhumé.

La dépouille y arriva le 7 février 1751 et fut d’abord placée dans l’église du Temple-Neuf où le pasteur et théologien Jean Léonard III Froereisen prononça sa Harangue.

B. Le Mausolée du Maréchal de Saxe

Louis XV commanda alors à Jean-Baptiste Pigalle un mausolée. La conception, les études, les dessins, les réalisations sous la forme de modèles réduits en terre, en plâtre puis en marbre demandèrent du temps, beaucoup de temps.

L’élévation du Mausolée sur place, dans le chœur de l’église, aurait commencé en 1771 et aurait été terminée après cinq années. Les restes du corps, qui, à la demande du maréchal, avaient été mis dans de la chaux vive, furent transférés dans un caveau sous le mausolée.

Citations de l’article du blog. « Le thème choisi pour le mausolée est classique : la Mort appelle le maréchal au tombeau, tandis que la France sous les traits d’une figure féminine en pleurs le retient du bras. Des drapeaux brisés, un aigle, un lion, et un léopard rappellent les pays vaincus par ce grand soldat lors de la bataille de Fontenoy (l’Autriche, les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne). Sa statue altière, cuirassée, arbore un visage étonnement réaliste mais serein ».

« Devant une pyramide, symbole de l’immortalité, le maréchal descend vers son tombeau.

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D’Ixnard, architecte néo-classique

Pierre Michel dit d’Ixnard (1723-1795) est architecte dès 1754 et est célèbre pour son style néo-classique précoce. Il a travaillé surtout en Allemagne Méridionale. De 1780 à 1795, il est installé à Strasbourg.

Sources principales pour sa biographie : Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, citations de l’exposition Archi-Classique : dessins d’architecture 1770-1780 et du billet d’Archi-Wiki sur Pierre Michel d’Ixnard.

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1723. Naissance à Nîmes de Pierre Michel.

1743 (20 ans). Maître-menuisier (comme son père).

1751 (28 ans). Mariage avec Thérèse Isnard.

1751-1755 (28-32 ans). Établi à Cadenet (près d’Avignon). En 1754, il se fait appeler maître-architecte-menuisier.

1755-1763 (32-40 ans). Installé à Paris. A sans doute travaillé pour le prince de Rohan-Montauban, frère du cardinal Louis-Constantin de Rohan, puis pour l’évêque de Metz et le prince-évêque de Trèves.

Avis critique de Blondel, architecte du roi, sur Pierre Michel (vers 1755) : j’ai vu ses desseins et me suis transporté chez lui pour examiner quelques modèles qu’il avait faits. En général il sait très peu de théorie ; il entend davantage la pratique, mais il ne peut être employé qu’en second, sous la direction d’un habile homme. D’ailleurs il me paraît laborieux, avec de bonnes mœurs et s’offre pour très peu, s’avouant sobre et sans ambition. Chroniques du blog Histoires d’Universités sur Blondel.

1763 (40 ans). La piste de Michel est claire. Il accompagne comme dessinateur Jean Servandoni, architecte et décorateur de théâtre à Stuttgart, puis reste sur place comme décorateur indépendant. A cette date, il est encore Michel architecte.

1764 (41 ans). Mais en février, il ajoute le nom Dixnard (s’inspirant du patronyme de son épouse) à son patronyme Michel, dont il fait un second prénom. Et à partir de 1767, il détache le d initial par une apostrophe, pour signer désormais d’Ixnard.

Sa carrière commence alors vraiment : il est directeur des bâtiments du prince Joseph Guillaume de Hohenzollern-Hechingen.

1764 (41 ans). Il est très mobile, comme le montrent ses résidences successives ou simultanées : 1764-1766 à Hechingen, 1767 à Buchau en Haute Souabe, 1769-1774 à St-Blasien en Forêt-Noire, 1774 à Ellingen en Franconie, 1775 à Constance.

À partir de 1768 (45 ans), chantier de l’abbaye Sankt-Blasien (Saint-Blaise) en Forêt-Noire. Le complexe abbatial est reconstruit au 18ème siècle dans le style baroque. Après l’incendie de 1768, la nouvelle église est refaite en style classique : l’imposante abbatiale, œuvre de Pierre-Michel d’Ixnard, est surmontée d’un dôme de 46 mètres de large et de 63 mètres de haut. L’abbaye, dirigée par le prince-abbé Martin Gerbert, était en plein épanouissement. Les moines dirigeaient de nombreuses écoles populaires et trois collèges à Constance, Blinggau et bien sûr à Saint-Blaise. Ils avaient charge de 20 000 âmes.

« Ce n’est que vers la fin du 18ème siècle que les travaux de la cathédrale Notre-Dame de Constance reprennent, sur le modèle du classicisme français. L’architecte d’églises et de châteaux réputé Pierre Michel d’Ixnard, qui avait reçu peu auparavant la charge de l’aménagement d’une église par l’abbaye de Salem, dessine pour la cathédrale de Constance un maître-autel (1774) et une réorganisation autour de l’autel, de la croisée et des bras du transept dans un style antique ».

1777-1779 (54-56 ans). Pierre-Michel d’Ixnard travaille à Coblence.

1780 (57 ans). Il s’installe définitivement à Strasbourg.

Certains projets, qui correspondent à une commande, ne sont pas réalisés car la ville manque de moyens financiers pour assurer la mise en œuvre de grands travaux, sans compter les difficultés liées aux opérations d’expropriation et de démolition dans une ville engoncée dans les fortifications de Vauban. Pierre-Michel d’Ixnard signe presque systématiquement ses plans.

Projet de salle de spectacle pour Strasbourg

1782-1785 (59-62 ans). Construction de la façade du poêle de la corporation du Miroir (sur la rue Gutenberg) à Strasbourg. A partir de 1785, il a son logement au-dessous de la salle Mozart. Chronique et photos d’Histoires d’universités : Le Poêle du Miroir.

1785-1787 (62-64 ans). Salle des actes et bibliothèque du collège royal de Colmar (actuel lycée Bartholdi).

1790 (67 ans). Église Saint-Georges d’Epfig. La première église datant du 8ème siècle a probablement été détruite en 1198 et remplacé par un édifice de style roman. L’église actuelle est reconstruite à la fin du 18ème par l’architecte d’Ixnard.

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1772. Luthériens au bord de l’Ill

Église et Fondation Saint-Thomas, Consistoire et Séminaire protestants au bord de l’Ill, 1 quai Saint-Thomas, Strasbourg. Source. Temples de Strasbourg.

Diaporama de 22 photos de Pierre Dubois (mai 2021).

Église Saint-Thomas. Cliquer que les images pour les agrandir

« Les chanoines de Saint-Thomas adoptèrent la Réforme au 16e siècle et le chapitre fut sécularisé. Les revenus de ses biens servirent dès lors et servent encore à des fins éducatives (Gymnase Jean Sturm, Séminaire protestant) et charitables.

L’édifice du 1 quai Saint-Thomas regroupe aujourd’hui les directions et services des deux Églises protestantes concordataires d’Alsace et de Moselle, et héberge le Séminaire protestant, qu’on a l’habitude d’appeler Le Stift (foyer d’hébergement et restaurant universitaire), et le secrétariat de la Fédération des Œuvres évangéliques (FOE).

On y trouve également la célèbre bibliothèque du Collegium Wilhelmitanum, qui comprend environ 70 000 volumes, dont plus de 2 000 du 16ème siècle et une bonne centaine d’incunables ».

1772. Samuel Werner est l’architecte de l’imposant bâtiment néo-classique du quai saint-Thomas, à côté de l’église protestante éponyme, sur les bords de l’Ill.

Il comporte un corps principal à trois niveaux flanqué de deux pavillons à quatre étages.

Il accueille aujourd’hui le Directoire et Consistoire de l’Église de la Confession d’Augsbourg et le Séminaire protestant.

  • Lire aussi la chronique : Samuel Werner (1720-1775), architecte
  • 1763. Werner opte pour un parti plus classicisant.
  • 1770. Il est choisi comme Architecte de la Ville de Strasbourg et du Chapitre Saint-Thomas.
  • 1771. Son orientation néo-classique se confirme à la Maison des Orphelins, mise en chantier en 1771, aujourd’hui Lycée professionnel Oberlin, au n° 4 rue de l’Académie,

1803. Le Séminaire protestant de Strasbourg est créé par le décret consulaire du 30 floréal an X (20 mai 1803) afin de former les ministres de la Confession d’Augsbourg. Né sous le nom d’Académie des protestants de la confession d’Augsbourg, il change de dénomination en 1808. Source : article de Wikipédia, Séminaire protestant de Strasbourg.

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S. Werner (1720-1775), architecte

Suite des chroniques d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle.

Samuel Werner (1720-1775). Architecte de la Ville de Strasbourg et du Chapitre Saint-Thomas de 1770 à 1775. Source : citations d’Archi-wiki.

Samuel Werner (source : BNUS). Légende corrigée : merci pour le signalement

Samuel Werner est architecte de la ville depuis 1770 quand il fait construire la Maison des orphelins (1772-1775). Celle-ci deviendra le siège de l’Académie (appellation de l’université) à partir de 1824. Aujourd’hui ce bel édifice néo-classique du 18ème accueille le Lycée professionnel Jean-Frédéric Oberlin.

Diaporama de 13 photos de Pierre Dubois (mai 2021).

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1720. Né à Strasbourg le 7 février, fils de Jean-Jacques Werner, maréchal-ferrant et de Catherine Marguerite Frantz.

1743 (23 ans). Mariage à l’église Saint-Pierre-le-Jeune avec Marie Marguerite Fischer, 11ème enfant de Laurent Fischer, aubergiste au Paysan Bleu et de sa deuxième épouse Anne Marie Schweighaeuser. Lors de son mariage, il est décrit comme tailleur de pierre et maçon ainsi que bourgeois.

1745 (25 ans). Échevin de la tribu des Maçons.

1757 (37 ans). Maître d’œuvre du « Mauerhof », il succède à François Pierre Pflug, inspecteur des Bâtiments de la Ville.

Il acheva d’abord l’ancien Hôtel de la tribu des Marchands, dit Poêle du Miroir (aujourd’hui maison Mozart) au 29, rue des Serruriers, commencé par son prédécesseur dans le style fleuri du rococo strasbourgeois. Cf. chronique du blog  1757-1759. Le Poêle du Miroir.

1760 (40 ans). Il construit sur ses propres plans la Maison de la Taille (2, rue du Vieux-Marché-aux-Grains), dans un style plus apaisé, si l’on fait abstraction de l’étonnant ondoiement des entablements de fenêtres du premier étage.

1763 (43 ans). Werner opte pour un parti plus classicisant : l’Hôtel Waldner de Freundstein (17, rue des Charpentiers) surprend par son austérité après les grâces et les opulences du rococo strasbourgeois.

1765 (45 ans). En dehors de Strasbourg, il reconstruit, avec des réemplois gothiques, l’église protestante de Schiltigheim.

1770 (50 ans). On lui confère le titre d’architecte de la Ville.

Il est également l’auteur des décorations éphémères (arcs de triomphe et portiques) élevées pour la réception de Marie Antoinette.

1772-1775 (52-55 ans). Maison des Orphelins (ou des enfants trouvés), aujourd’hui Lycée professionnel Oberlin, au n° 4 rue de l’Académie.

  • Plan classique en fer à cheval, retour à un décor d’une grande sévérité qui annonce le néo-classicisme.
  • A partir de 1824, l’Université de Strasbourg y est installée sous le nom d’Académie.
  • Louis Pasteur y donne des cours de 1848 à 1854.

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Strasbourg 1751, Architecture

Le service d’architecture de la ville de Strasbourg au 18ème siècle

Source : Archives de Strasbourg, Archi classique ! Dessins d’architecture 1770-1810. Citations d’un texte de l’Exposition du 20 mars au 24 juin 2011.

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1757. Organisation du service jusqu’en 1757.

– commission détachée de la Chambre des XIII, composée de trois membres appelés directeurs des Bâtiments (Oberbauherren), compétente pour toutes les questions architecturales publiques et privées ;

l’inspecteur des travaux de la Ville (Stadt-Lohnherr ou Stadtlohner), fonctionnaire au rôle à la fois administratif et technique et qui n’était pas obligatoirement un architecte.

le maître maçon de la ville (Werkmeister auf dem Städtischen Mauerhof)

le maître charpentier de la ville  (Werkmeister auf dem Städtischen Zimmerhof).

1757. Suppression du poste d’inspecteur des travaux de la Ville : les fonctions sont désormais assumées par le Werkmeister qui prend aussi le titre d’ingénieur de la ville.

1771. Création d’un poste de contrôleur des Bâtiments chargé de la paie des ouvriers, des marchés avec les fournisseurs, de la surveillance des ateliers.

Le service d’architecture de la Ville de Strasbourg était situé au Luxhof (n°1 de l’actuelle rue de la Comédie). Il était chargé d’entretenir les bâtiments publics et de proposer aux édiles des plans et projets pour de nouvelles constructions.

Sous l’autorité du Werkmeister, travaillaient douze ouvriers plus des dessinateurs répartis entre les différents dépôts et ateliers de la ville :

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1771. La Monnaie, Antoine, Huvé

1771-1775. Hôtel des Monnaies à Paris. Architectes, Antoine et Huvé

Jean-Jacques Huvé (1742-1708) travaille auprès de Jacques-Denis Antoine entre 1767 et 1773. Là encore, il est le principal collaborateur de l’architecte. Le projet est de premier ordre puisqu’il s’agit de construire le nouvel hôtel des Monnaies.

« La première pierre fut posée par l’abbé Terray le 1771. La façade sur le quai, longue de 117 m, fut achevée en 1773 et le gros œuvre, ainsi que l’essentiel du décor, en 1775. Cet édifice, très admiré, valut à Antoine d’entrer en 1776 à l’Académie royale d’architecture.

Hôtel des Monnaies, quai de Conti, Anonyme, 19ème siècle

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Huvé participe à la réalisation des plans de l’édifice, puis à la construction du bâtiment en tant qu’inspecteur des travaux..

A. Source principale de la chronique : larges extraits du résumé de la thèse de Sébastien Chaufour, Jean-Jacques Huvé, architecte. Retour à Palladio

Jean-Jacques Huvé par Suvée, 1775 (source Wikipédia)

Première partie. Les années de jeunesse et d’apprentissage (1742-1773). La jeunesse et la formation théorique

« L’entrée de Jean-Jacques Huvé dans la carrière d’architecte est étroitement liée à la protection de la famille Savalette, des fermiers généraux qui emploient le père d’Huvé comme régisseur de leur domaine de Magnanville, près de Mantes. Les Savalette permettent à Huvé de développer son talent pour le dessin et l’envoient à Paris suivre l’enseignement de l’École des Arts de Jacques-François Blondel (1705-1774).

Là, Huvé bénéficie de la meilleure formation de l’époque en architecture. Étienne-Louis Boullée (1728-1799), Richard Mique (1728-1794), Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) ont été les élèves de Blondel. Celui-ci a été le premier à mettre en place une institution qui rassemble toutes les disciplines permettant de former un architecte honnête homme. L’enseignement se partage entre des cours théoriques, des visites de monuments, des leçons de danse et d’escrime.

Chez Blondel, Huvé est formé au grand goût du style Louis XIV. Le maître est un partisan du classicisme de François Mansart (1598-1666) et de Claude Perrault (1613-1688). En 1763, lorsqu’il devient professeur à l’Académie royale d’architecture, Huvé le suit. L’intérêt de l’école de l’Académie ne réside pas tant dans son enseignement que dans la reconnaissance que peut apporter le succès aux concours.

Les sujets proposés s’inscrivent parfaitement dans l’actualité politique ou artistique comme la réorganisation militaire du pays ou le développement des loisirs urbains. Huvé remporte ainsi deux prix sur des projets d’établissements de bains, puis le Grand Prix, en 1770, sur un projet d’arsenal.

Rétrospectivement, l’architecte minore l’influence que Blondel a pu avoir sur lui. Il dénonce le conservatisme du vieux professeur et valorise au contraire l’enseignement de son adjoint Julien-David Leroy (1724-1803). L’auteur des Ruines des plus beaux monuments de la Grèce (1758) a régénéré l’architecture en introduisant parmi les élèves de l’Académie le goût de l’antique ».

L’apprentissage pratique

« La formation des architectes est longue et laborieuse. L’école de l’Académie réunit un vivier d’élèves particulièrement brillants. Tous concurrents, ils ne remportent le Grand Prix que tardivement.

Le travail sur les chantiers leur permet de patienter tout en leur apportant une formation pratique. Huvé débute cette formation en 1762, avant même son entrée à l’école de l’Académie. Il travaille pour le cercle d’architectes qui s’est constitué autour de Jacques-François Blondel. Les projets sur lesquels il est employé sont liés aux préoccupations architecturales de l’époque : la reconstruction de bâtiments monastiques en rapport avec la réforme des ordres, l’aménagement des places royales et des centres urbains en rapport avec l’embellissement des villes.

D’abord employé par Samson‑Nicolas Lenoir (1726-1810) au château de Pouilly-lès-Dijon, Huvé travaille de nouveau auprès de lui sur le projet de reconstruction de l’abbaye de Cîteaux, entre 1762 et 1764, puis sur celui de l’abbaye de Saint-Antoine à Paris en 1765. Dans le même temps, il est employé par l’architecte François II Franque (1709-1794) pour aménager la place du Peyrou, à Montpellier ».

Enfin, entre 1765 et 1766, Huvé est le principal collaborateur de Blondel sur les projets d’urbanisme de Metz (chroniques  du blog Histoires d’universités) et de Strasbourg (chroniques  du blog Histoires d’universités).

Jean-Jacques Huvé travaille auprès de Jacques-Denis Antoine entre 1767 et 1773.

« Là encore, il est le principal collaborateur de l’architecte. Le projet est de premier ordre puisqu’il s’agit de construire le nouvel hôtel des Monnaies. Huvé participe à la réalisation des plans de l’édifice, puis à la construction du bâtiment en tant qu’inspecteur des travaux.

Dans ses souvenirs, l’architecte insiste particulièrement sur l’importance de sa formation auprès d’Antoine. Elle lui a permis de suivre les différentes étapes de la construction d’une œuvre, d’apprendre à traiter avec les commanditaires et les entrepreneurs, de faire face aux imprévus d’un chantier.

L’influence d’Antoine se remarque très clairement chez Huvé. Le maître est issu d’une famille de maçons rompus aux règles de l’appareillage, il a donné à son élève le goût de la solidité et de la performance technique. Ses leçons se traduisent chez Huvé par une recherche d’austérité qui puisse rivaliser avec l’architecture des Anciens. Afin de suivre le chantier de la Monnaie, Huvé a repoussé son départ pour l’Académie de France. Ses fonctions ayant pris fin en 1773, il peut partir pour Rome »…

Deuxième partie. Le voyage en France et en Italie (1773-1776).

« Les maîtres de la Renaissance, au premier rang desquels Huvé place Palladio (1508-1580), doivent permettre de retourner aux principes qui guident l’architecture antique. Huvé considère Palladio comme le meilleur connaisseur de l’architecture des Anciens, et comme celui qui a su adapter leur architecture aux besoins de la vie moderne. Huvé trouve dans les œuvres de Palladio, et notamment dans ses villas, la dignité et la simplicité de l’antique qu’il recherche tant. Il les trouve également dans les temples grecs de la Sicile. Chez lui, la volonté de remonter toujours plus loin aux sources de son art est une obsession ».

Vicence, Palladio, Villa Rotonda, 1566-1571. Photos de Pierre Dubois, avril 2012

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1694-1793. Enseigner l’architecture

A. Création de l’École de l’Académie royale d’architecture (suite de la chronique : Académie Royale d’Architecture, fondée en 1671).

1694. L’Académie royale d’architecture décide d’organiser un enseignement sous la forme de leçons, programmes et de concours accordés tous les mois.

1701. Des prix et des médailles sont décernés à partir de 1701.

1720. Un grand prix de l’Académie est accordé chaque année ; c’est l’ancêtre de ce qui va devenir le prix de Rome. Le lauréat se voit octroyer une bourse pour un séjour à l’Académie de France à Rome.

Des professeurs sont institués en plus des académiciens.

Années 1740. L’école de l’Académie se voit concurrencée par les cours particuliers qu’organisent certains architectes chez eux. C’est le cas de Jean-Laurent Legeay ou encore de Jacques-François Blondel qui, en créant une école indépendante, l’École des arts, parvient à monopoliser avec ses élèves la plupart des grands prix de l’Académie.

À la Révolution, la Convention nationale décide de confier l’enseignement de l’architecture à l’École polytechnique, avec comme professeur Jean-Nicolas-Louis Durand. L’enseignement est ensuite progressivement reconstitué au sein de la nouvelle école des beaux-arts.

B. 1743. Création de l’école des Arts par Jacques-François Blondel. Source : extraits de Wikipédia. Une première fois refusé par l’Académie royale d’architecture, il compense en ouvrant une école privée d’architecture, qui fermera deux fois, puis rouvrira (1747 et 1754) avant d’être mise en faillite en 1754. Elle rouvrira en 1755 et son enseignement est élogieusement cité comme étant dans la continuation des anciens… L’école ne fermera définitivement qu’à partir du moment où Blondel est, enfin, professeur de l’Académie (soit fin 1761).

  • Suivant le récit de Pierre Patte : Avant 1740, il n’y avoit pas d’École à Paris où un jeune Architecte pût se former, & apprendre tout ce qu’il lui importoit de savoir, le Dessin de l’Architecture, de l’Ornement & de la Figure, la Perspective, les Mathématiques, la Coupe des Pierres, le Toisé, & enfin tous les détails qui concernent la construction des bâtimens. Il falloit qu’il se transportât successivement chez différents Maîtres pour s’instruire de chacun de ces objets, ce qui allongeoit beaucoup ses études, & faisoit, qu’après l’exercice du dessin, il négligeoit le plus souvent tout le reste. Ce furent ces réflexions qui engagerent M. Blondel à former une École des Arts…  Avertissement à la publication du tome V du Cours d’Architecture de J-F. Blondel, Paris, 1777.

Cours d’architecture, ou Traité de la décoration, distribution et construction des bâtiments : contenant les leçons données en 1750 et les années suivantes. Tome 1

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1755. Enfin reçu à l’Académie royale d’architecture , Jacques-François Blondel deviendra le professeur de l’École de l’Académie en 1762, succédant à l’architecte Louis-Adam Loriot. Cette reconnaissance institutionnelle lui ouvre les portes de la commande publique : aménagements à Metz des abords de la cathédrale (chroniques du blog), plans d’aménagement de la ville de Strasbourg (chroniques du blog).

Le rédacteur de l’article de Wikipédia n’est pas particulièrement tendre pour l’enseignement de Jacques-François Blondel.

  • « Il souhaitait moderniser l’enseignement de l’architecture, le moins qu’on puisse dire est que ses références sont pour le moins archaïques. Son architecte de référence est François Mansart, mais rien n’est dit, par exemple, à propos des architectes contemporains, comme Jacques-Germain Soufflot dont les projets et travaux pour l’église Sainte-Geneviève (futur Panthéon) sont contemporains de son professorat. De même, rien n’est dit sur Laugier. Il est un autre moyen d’arriver à l’excellent ; il consiste à remonter à la source, en imitant François Mansart, en étonnant comme Perrault, en créant comme Jules Hardouin-Mansart, en plaisant comme Bullet, & non en affectant le faste des ornements arabes ou égyptiens, & une similitude de membres d’Architecture, souvent si peu faits pour aller ensemble. S’ils parviennent à goûter ces vérités, ils se persuaderont bientôt, qu’on peut faire encore, sinon du neuf, du moins des productions très-estimables. On ajoutera à cette collection certes tout à fait respectable, mais, encore une fois, un peu datée, François Blondel, Germain Boffrand et Libéral Bruant. Autrement résumé, Blondel arrête son corpus de référence, tant théorique qu’édificiel, en 1730. C’est d’ailleurs une des choses que lui reprochera son élève le plus connu, Claude Nicolas Ledoux, dans les pages centrales de L’Architecture considérée…

C. Laure Chabanne, L’École des arts de Jacques-François Blondel ou l’invention d’une pédagogie, vidéo Youtube, 1 heure 41′ 24 mai 2018.

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1703. Fonder Saint-Pétersbourg

16 mai 1703. Pierre le Grand fonde Saint-Pétersbourg. Source : extraits de Ysaline Homant, Herodote.net, 15 mai 2021. Quatre photos de Pierre Dubois (juillet 2005)

« Le 16 mai 1703, sur ordre du tsar Pierre Ier le Grand (30 ans), des soldats russes posent la première pierre de la forteresse Pierre-et-Paul.

L’idée de donner une nouvelle capitale à la Russie est venue au tsar Pierre Ier suite à ses voyages en Europe. Fils du tsar Alexis Ier, Pierre monte sur le trône en 1682, à l’âge de 10 ans, en association avec son demi-frère Ivan V.

Il se frotte aux idées occidentales et s’empare de la totalité du pouvoir à dix-sept ans, en 1689.

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En 1697-1698, Pierre effectue incognito un voyage de découverte en Angleterre, en Allemagne et en Hollande.

Sa volonté d’occidentaliser le pays culmine avec la fondation de Saint-Pétersbourg sur un territoire qu’il vient d’arracher à la Suède… En 1712, Saint-Pétersbourg devient officiellement la capitale de l’empire.

Cathédrale Saint-Pierre Saint-Paul

En 1714, à son apogée, Pierre Ier se met en tête de rivaliser avec Louis XIV et son palais de Versailles. Il engage la construction d’une somptueuse résidence d’été sur les rives du golfe de Finlande ; elle portera son nom, Peterhof (le château de Pierre en allemand).

En 1716, il appelle à la rescousse l’architecte Jean-Baptiste Alexandre Le Blond (1679-1719), qui arrive avec une équipe nombreuse d’artisans français.

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