La Lorraine, terre faïencière. 1730. Faïence de Lunéville. 1758. Faïence de Saint-Clément (Source : les Amis de la Faïence de Lunéville).
« La Lorraine est une terre faïencière par excellence. C’est d’ailleurs la région où la densité des faïenceries, petites ou grandes, est la plus importante. A cela plusieurs raisons: la matière première nécessaire à la fabrication se trouve sur place, les cours d’eau pour l’énergie, les bancs d’argile pour la pâte et le bois pour les fours ».
« D’ailleurs les premières manufactures s’installent au tout début du XVIII° siècle, grâce là aussi à une conjoncture favorable. Les efforts de guerre engagés par la France ont contraint Louis XIV à prendre une série de mesures connues sous le nom d’édits somptuaires (1689 – 1699 – 1709), destinées à renflouer les finances en faisant fondre la vaisselle et les couverts en métal précieux, essentiellement or et argent. Comme l’écrivit Saint-Simon, « tout ce qu’il y a de grand se mit à la faïence ». Ceci a eu entre autres pour effet de donner une nouvelle impulsion à certains secteurs de production, en particulier les faïenceries, qui de ce fait connaissent un essor important. Lunéville, à cette époque ville de cour, a bénéficié elle aussi de cet essor ».
Source 2. Citations de l’article de Wikipédia. « La Faïencerie de Lunéville – Saint-Clément est l’héritière des prestigieuses faïences de Lorraine depuis le XVIIIe siècle : le Lunéville et le Saint-Clément. La manufacture de Lunéville fut fondée vers 1730, tandis que celle de Saint-Clément le fut vers 1758, ce qui en fait la plus ancienne faïencerie toujours en activité.
L’origine de la manufacture peut être identifiée en 1711, année où (Jean)-Jacques Chambrette père (1683-1751), Maître faïencier venant de Dijon, crée pour le compte du Comte de Fontenoy une première faïencerie en Lorraine à Champigneulles.
En 1722, l’histoire de la faïence débute à Lunéville lorsque son fils, Jacques Chambrette (1705-1758), s’y établit comme marchand de faïence. Dès 1723, il devient fournisseur de la Cour. Ce n’est qu’en 1729 ou peut-être 1730, que Jacques Chambrette fils y ouvre sa première manufacture de faïence. Il n’obtiendra cependant ses lettres patentes officielles que le 10 avril 1731 par le Duc François III lui permettant de tirer terres et bois où bon lui semble, puis le 14 juin 1731 par Élisabeth-Charlotte d’Orléans, des exemptions de charges et d’impôts.
Parallèlement, en 1739, Jacques Chambrette s’associe avec un certain Daix pour reprendre la verrerie de Portieux.
Après avoir mis au point d’une part en 1748 la Terre de Pipe (avec de la craie ou des marnes calcaires, cuisant blanc) – composition secrète qui sera transmise par un de ses petits-fils à la Faïencerie de Niderviller – puis la Terre de Lorraine (avec du phosphate de chaux), terres donnant une faïence fine et blanche qui permettaient l’obtention de détails délicats, – technique venant d’Angleterre pour imiter la porcelaine, raison pour laquelle on l’appelle parfois « porcelaine opaque », ainsi que d’autre part des décors plus fins et polychromes grâce à la cuisson dans un four mouflé dite « Réverbère » – invention allemande de Meissen -.
Jacques Chambrette fait constater le raffinement de ses nouvelles productions à Voltaire, à son amie Émilie du Châtelet et au Roi Stanislas Leszczynski, ce dernier lui accordant alors de nouvelles lettres patentes le 13 décembre 1749, avec droit de tirer sa terre de tous les endroits non enclos de Lorraine, et par la suite l’autorisation à la distinction de Manufacture Royale. Ce développement permit d’accroître les exportations vers l’Allemagne, la Pologne, l’Italie et même les colonies. En 1753, on compte déjà environ 200 ouvriers y travaillant.
Cependant, pour échapper aux lourdes taxes grevant les exportations vers la France (en provenance du Duché de Lorraine), Jacques Chambrette crée une seconde manufacture à Saint-Clément après requête au roi Louis XV en 1756 (autorisation officielle obtenue le 3 janvier 1758), ce village se trouvant sur les terres des Trois-Évêchés.
À la mort de Jacques Chambrette en 1758, son fils Gabriel (1732-1788) et son gendre, Charles Loyal (époux de Françoise Chambrette, 1730-1778), reprennent les deux manufactures de Lunéville & Saint-Clément. Cependant, cette alliance sera de courte durée et dès 1763, Charles Loyal rachète celle de Saint-Clément avec Richard Mique et Paul-Louis Cyfflé, tandis que Gabriel Chambrette conserve celle de Lunéville ».
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