Archives mensuelles : janvier 2022

1735. Corse, 1ère indépendance

Source. Version abrégée de l’article d’André Larané, 30 janvier 1735. Déclaration d’indépendance des Corses, Hérodote.net, janvier 2020.

« Le 30 janvier 1735, une assemblée corse, la Consulta d’Orezza, rejette la domination de Gênes, qui remonte à la bataille de La Meloria (1284). Elle ébauche aussi un projet de Constitution en 22 articles, une première dans l’Histoire moderne ». Page 2 de la chronique : les 9 premiers articles

« L’initiative attire l’attention des élites de Paris mais aussi des Treize Colonies anglaises qui, à leur tour, proclameront unilatéralement leur indépendance sous le nom des États-Unis…

La République de Gênes tente de reconquérir l’île. C’est le début d’une Guerre de quarante ans. Mais sans s’en douter, les insurgés travaillent pour la France qui ambitionne de prendre pied sur l’île et d’en chasser les Génois.

Cliquer sur l’image pour l’agrandir. Source. République de Gênes in Wikipédia

De l’insurrection à l’indépendance unilatérale

Une première révolte a éclaté le 27 décembre 1729 lorsqu’un magistrat prétend soutirer une pièce à un berger du village du Borziu sous prétexte d’impôt. Un an plus tard, la révolte paysanne est relayée par les notables.

Gênes obtient des renforts de l’empereur allemand tandis que les Corses entament la guerre avec un énergique général, Giacinto Paoli (le père du futur dirigeant corse Pasquale Paoli).

C’est alors que se réunissent à Orezza les délégués de toute l’île. Ils rejettent officiellement la souveraineté génoise et adoptent une Constitution du Royaume de Corse d’avant-garde, qui introduit la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. 

L’assemblée se met par ailleurs en quête d’un monarque et offre la couronne de Corse au roi d’Espagne mais celui-ci la refuse. Plus volontaire, un personnage surgi de nulle part, le baron Théodore de Neuhoff, postule pour la couronne et offre sa fortune en contrepartie mais sa tentative fait long feu.

Un rêve avorté

Seuls les Anglais se montrent intéressés à aider les insurgés. C’est qu’ils veulent tirer parti de l’insurrection pour prendre pied en Corse.

Le Premier ministre français, le cardinal Fleury, riposte en apportant son aide aux Gênois en 1737.

Battus, les insurgés reprennent les armes en 1755 sous la conduite de Pasquale Paoli (30 ans), qui prend la relève de son père et soulève le peuple. Il crée un Royaume de Corse indépendant… et sans roi. Lui-même est proclamé général en chef à la consulta.

Lasse de la guerre, Gênes cède provisoirement ses droits sur la Corse à la France par le traité de Versailles du 15 mai 1768″.

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Campus Condorcet : la Cour accuse

L’Établissement Public Campus Condorcet, Cour des comptes, 27 janvier 2022.

« Annoncé en septembre 2009, le projet de création d’un campus consacré aux sciences humaines et sociales (SHS) devait être l’instrument de la relance de cette discipline en France. L’établissement public Campus Condorcet (EPCC), souvent présenté comme le pendant de l’opération Paris-Saclay, est le résultat d’un projet partenarial regroupant onze établissements, écoles, universités et organismes de recherche.

Le Grand équipement documentaire (GED) a, lui, été conçu comme une plateforme documentaire et numérique mutualisée de niveau international, dont la vocation était de fédérer l’ensemble.

Or, la Cour relève que la mise en service de cet établissement public fait aujourd’hui face à des difficultés majeures : son mode de fonctionnement (entre coopération, mutualisation et coordination) n’a pas été défini précisément, et sa capacité à appuyer les chercheurs dans leurs travaux – outre l’accès aux équipements qu’il leur offre – reste à développer.

Le risque est grand que cet établissement, bien en deçà des attentes initiales, soit réduit à un rôle de gestionnaire d’un projet immobilier à ce jour inachevé ».

Je note pour ma part que les 11 établissements :

  • n’ont pas la même localisation : aucun n’a son siège sur le Campus d’Aubervillers. La majorité des présidences se situent dans Paris intra-muros.
  • n’ont pas le même statut. Parmi eux, 5 universités qui ne peuvent sélectionner à l’entrée, qui subissent les faiblesses structurelles d’un premier cycle hypertrophié.
  • n’ont pas la même offre de formation (offre couvrant les trois cycles ou seulement deux) et donc les mêmes besoins documentaires. Le GED ne peut remplacer les BU de proximité, les BU disciplinaires sur chacun des campus de chaque établissement. Par ailleurs, les revues SHS (tout au moins leurs numéros anciens) sont en Open source ; idem pour Google Books.
  • et surtout n’ont pas les mêmes objectifs du point de vue des coopérations avec d’autres. Par exemple l’École Pratique des Hautes Études affiche sur sa page d’accueil son appartenance à l’élite, l’université Paris Sciences Lettres…
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Retour sur les deux chroniques publiées en décembre 2021 par Histoires d’Universités.

4 décembre 2021, Campus Condorcet, un chaos durable

« Le Campus Condorcet Paris-Aubervilliers (Cité des sciences humaines et sociales) a été créé par le décret n° 2017-1831 du 28 décembre 2017 relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’établissement public.

Le projet date en fait de 2008. Le chaos d’aujourd’hui a demandé beaucoup de temps pour se mettre en place. Surprenant !

Deux parties dans cette chronique. Revendications des personnels et préavis de grève. Le Campus : le projet stratégique, les 11 établissements, les instances (conseil d’administration, comité de site), le rapport d’activité 2020″.

16 décembre 2021, Condorcet. GED ouvert 2 jours par semaine

« Poursuite du mouvement social au Campus Condorcet. Le communiqué du SNPTES aborde la question du GED. Vous avez dit GED ? GED = l’acronyme insensé de Grand Équipement Documentaire. Pourquoi pas BNSHS, comme  BNF, BNUS

Le constat est partagé, il manque 40 Emplois Équivalent Temps Plein. Le GED est le joyau des SHS en France, il se doit d’être ouvert 5 jours / 5 jours. Les chefs d’établissements doivent rendre d’ici cette fin de semaine une copie avec un nombre significatif de postes offerts au GED pour garantir cette ouverture. Les profils de postes restent à définir à ce stade… 20 postes GED et 5 en support. Ce sont des conditions sine qua pour réussir à ouvrir plus de 2 jours par semaine !

Par comparaison, la BNUS Strasbourg est ouverte 7 jours sur 7, 80 heures par semaine.

Rapport de la Cour des comptes, L’Établissement Public Condorcet. Le risque d’échec d’une grande ambition pour les sciences humaines et sociales, Rapport public thématique, Janvier 2022, 111 pages.

Sommaire

Liste des 9 recommandations de la Cour des Comptes : lire page 2.

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V. Munier, la panthère des neiges

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Source : citation de la présentation de l’exposition sur le site de la région Grand-Est.

« En écho avec le film de Marie Amiguet, La Panthère des neiges, sorti en salle le 15 décembre 2021, l’exposition met à l’honneur des œuvres issues du livre – Tibet, mineral animal – de Vincent Munier, originaire des Vosges, coréalisateur et photographe ».

« La salle d’exposition accueille pas moins de 20 photographies de l’artiste« 

Vendredi 28 janvier 2022, dernier jour de l’exposition, je suis allé à l’Hôtel de région pour photographier… les photos de Vincent Munier. Regarder mon diaporama de 26 photos.

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Mulhouse. J-J. Henner, dessinateur

Mulhouse. Jean-Jacques Henner (1829-1905), dessinateur

Exposition du Musée des Beaux-arts, 9 octobre 2021 | 30 janvier 2022.

Diaporama de 49 photos : dessins de J-J. Henner réalisés avant 30 ans, dessins réalisés à Rome (copie de maîtres italiens), dessins sur des supports insolites.

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Exposition à Strasbourg : Henner, prix de Rome en 1858 (10 photos), Henner, 30 ans en 1859 (47 photos).

Citations du site du Musée des Beaux-arts de Mulhouse.

« En 2021, trois expositions à Paris, Strasbourg et Mulhouse rendent hommage à Jean-Jacques Henner (1829-1905), artiste alsacien unique en son temps. Grand Prix de Rome, membre de l’Académie connu pour ses représentations de femmes rousses, Henner s’avère également un dessinateur talentueux et prolifique. Le Musée des Beaux-arts de Mulhouse, qui possède la plus importante collection du peintre en région, dévoile ces dessins d’une étonnante modernité issus du fonds d’atelier.

L’étroite collaboration avec le Musée national Jean-Jacques Henner à Paris et la Bibliothèque de Mulhouse permet de redécouvrir ces étonnants croquis et esquisses, parfois réalisés sur des supports insolites. Le parcours thématique, présentant plus de soixante-quinze dessins et carnets ainsi que des peintures, offre un regard intime sur le processus créatif de l’artiste.

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Rennes Université : la désunion

Rennes Université (projet UNIR) : la désunion institutionnalisée. En conclusion de cette chronique : les deux tentatives de regroupement d’établissements, au niveau de la Bretagne (en 2007), puis au niveau de la Bretagne et des Pays de Loire (en 2016) !

David Alis, né le 7 mars 1968, professeur de sciences de gestion, est réélu, en juin 2020, président de l’Université de Rennes 1. pour la mandature 2020-2024. Le président sortant a été réélu au premier tour de scrutin à la majorité absolue des voix (il a recueilli 23 voix, Yvan Lagadeuc 5 voix et 7 administrateurs se sont abstenus).

Entre 2008 et 2016, David Alis a été premier vice-président et vice-président du conseil d’administration de Rennes 1, en charge des ressources humaines depuis 2012. Chronique d’Histoires d’universités relative à la situation financière (1 mars 2017) : Rennes 1 : encore des efforts !

Si le projet UNIR (Université de Rennes) voit le jour en janvier 2023, si David Alis en est élu président et s’il est réélu 4 ans plus tard, il aura alors occupé les plus hautes fonctions administratives dans l’université de Rennes pendant une durée cumulée de 23 ans. En 2031, il aura 63 ans, bénéficiera d’une année sabbatique et pourra partir en retraite.

La loi française permet à un enseignant-chercheur de ne plus l’être durant la seconde partie de sa vie active. Faut-il changer la loi pour ne plus avoir de présidents, élus à l’âge de 40 ans, et qui sont désireux et décidés à l’être à vie ? Ma réponse est : OUI !

Les statuts du projet UNIR n’ont pas encore été votés. Certains Conseils d’administration des établissements, parties prenantes d’UNIR, vont peut-être entrer en résistance. La prétention d’UNIR de réunir sept établissements ne résiste pas aux faits : UNIR institutionnalise la désunion.  

Mercredi 19 janvier 2022, les deux universités et les cinq grandes écoles rennaises ont annoncé la création de l’Université de Rennes, un établissement public expérimental (EPE) qui verra le jour le 1er janvier 2023.

  • l’Université de Rennes 1 se transforme en EPE, ses composantes de formation et de recherche ainsi que ses services deviennent ceux de l’Université de Rennes,
  • l’École nationale supérieure de chimie de Rennes, l’ENS Rennes et Sciences Po Rennes se positionnent comme établissements-composantes au sein de l’EPE et conserveront à ce titre leur personnalité morale et juridique.

A quoi correspond le statut d’établissement-composante ?

  • l’Université Rennes 2, moteur pour l’interdisciplinarité sur le site, souhaite devenir université associée,
  • l’INSA Rennes opte pour le positionnement d’établissement associé,
  • l’EHESP envisage de devenir établissement-composante ou établissement associé de l’EPE et se positionnera d’ici la fin du premier trimestre.

Pour comprendre le constat de la désunion, il faut lire deux dossiers, disponibles sur le site de Rennes 1 : le modèle rennais et le dossier de presse qui l’accompagne.

La désunion, c’est la juxtaposition de cinq types d’établissements. Rennes 1 est seule à demander le statut d’établissement public expérimental (EPE), l’université de Rennes 2 n’étant qu’associée (c’est-à-dire sans aucune obligation réelle). L’échec de la fusion entre les deux universités va donc être gravé dans le marbre de la loi. 14 ans de retard pour UNIR ; les trois universités de Strasbourg n‘ont-elles pas fusionné au début de 2009 ?

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1746. Créer une papeterie royale

Jean-Frédéric Schoepfflin de Colmar, petit frère de Jean-Daniel, professeur d’histoire à l’université de Strasbourg, observe en 1742 qu’il n’y a pas en Alsace de papier qui soit employable pour l’écriture ou l’imprimerie et qu’il faut en importer, de Bâle en particulier. Il crée cette entreprise dans la vallée de Saint-Grégoire près de Munster, dépense beaucoup d’argent pour la construction du bâtiment et pour l’achat des ustensiles nécessaires. Le papier produit est de fort bonne qualité. Il est prêt à investir davantage si le Roi Louis XV en son Conseil d’État accepte ses deux requêtes.

La première est que son entreprise soit reconnue comme Manufacture royale de papier. La seconde est que soit interdite et pénalisée l’exportation de vieux linges, drapeaux et chiffons, drilles et pates, rogneures de peaux et parchemins.

Schoepfflin de Colmar indique qu’il a d’ailleurs le soutien de François-Mathias Müller, conseiller au Conseil souverain d’Alsace, Préteur royal de Colmar et subdélégué de l’Intendant de la dite province.

Gravure photographiée au Cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg

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Le Conseil d’État, par son arrêt du 16 juillet 1746, autorise le recours à la mention Manufacture Royale de Papier, à la charge par ledit Sr. Schoepfflin de se conformer aux Règlements pour les différentes sortes de papier qui se fabriquent dans le Royaume.

Par ailleurs, sous peine de confiscation et d’une amende de trois mille livres, il lui est rappelé que, selon les règlements en vigueur, il est interdit d’amasser et de convoyer au-delà de la frontière du Royaume toutes les matières usagées qui pourraient servir à la fabrication du papier.

Il est intéressant de noter que l’initiative de créer une manufacture royale peut être suscitée par le marché, mais que sa création comme telle est régie par une décision d’État. Il s’ensuit que, pour la protéger de la concurrence du marché intérieur et extérieur, des règles de fabrication, volontiers tatillonnes (cf. infra point B), sont édictées d’en haut et peuvent nuire aux innovations de produits et de techniques. Ce reproche est également fait aux corporations de métiers et sera utilisé comme argument, au début de la Révolution, pour les supprimer.

B. Arrêt du Conseil d’État du roi du 18 septembre 1741, en interprétation de l’arrêt du conseil du 27 janvier 1739, portant règlement pour les différentes sortes de papiers qui se fabriquent dans le royaume. Source : Citation in extenso des registres du Conseil d’État.

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38 Fuites en Égypte

Fuites en Égypte ou Repos pendant la fuite en Égypte, œuvres associées ou non à une autre scène de l’enfance de Jésus.

4ème et dernière carte de Vœux pour 2022. Art sacré, médiéval et moderne, pour la période de Noël et de l’Épiphanie. Les trois autres cartes : Vierges allaitant, Adorations des Mages, Massacres des Innocents.

Repos pendant la fuite en Égypte, Rome, Musée Doria Pamphilj, Le Caravage, vers 1595.

La fuite en Égypte. Source : article de Wikipédia. « L’évangéliste Matthieu raconte qu’à Bethléem, sous le règne du roi Hérode, Marie, femme de Joseph, mit au monde son fils Jésus, conçu de l’Esprit Saint, et que les mages d’Orient reconnurent en lui le roi des Juifs. Ils vinrent alors l’adorer et lui offrir des présents (Matthieu 1, 18-2, 12).

L’évangéliste poursuit : Après leur départ, voici que l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ; restes-y jusqu’à nouvel ordre, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr. Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode (Matthieu, 2, 13-15).

Joseph et sa famille restèrent alors en Égypte, jusqu’à ce que l’ange lui ordonnât, après la mort d’Hérode : Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et mets-toi en route pour la terre d’Israël (…) Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, et il entra dans la terre d’Israël (Matthieu 2, 20-21).

Cependant, comme le fils d’Hérode, Archélaüs, régnait sur la Judée à la suite de son père, par prudence, Joseph s’installa avec sa famille à Nazareth en Galilée ».

Deux parties dans cette chronique. Dans la seconde, les Fuites en Égypte publiées en janvier 2021 ou avant. Dans la première, des œuvres inédites sur ce blog. Classement par ordre alphabétique de communes.

A. Première partie de la chronique

Archignac (Dordogne). Un prieuré du 12ème en Périgord. La vie de Jésus sur le mur gauche de la nef de l’église. Diaporama de 12 photos : nativité, adoration des bergers, adoration des mages, fuite en  Égypte.

« C’est peut-être pour régler une dette d’amitié profane envers le curé que Marcel Deviers, peintre paysan réalise une série de 18 tableaux et, en plus, une « descente de croix » (en mortiers) sur la vie de Jésus. Il en fait don à la commune d’Archignac en 1983″.

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Gand (Belgique). Le repos pendant la fuite en Égypte, vers 1650-1655, Musée des Beaux-arts, par Jacob Jordaens (1593-1678), peintre baroque flamand.

Moissac (Tarn-et-Garonne), Église abbatiale Saint-Pierre (1120-1130), Portail de l’Apocalypse, reproduit à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (Paris), Galerie des moulages. « Ce portail marque l’apogée du décor monumental sculpté languedocien à l’époque romane. Il sert le thème de l’Apocalypse. Le sculpteur a traduit dans la pierre la vision prophétique de l’Apocalypse selon saint Jean (Apocalypse, 4, 1-8). Au tympan, le Christ en majesté est entouré des symboles des évangélistes. Bas-relief sur le mur latéral de droite : l’Enfance du Christ, Adoration des mages et Fuite en Égypte ».

Montpellier (Hérault), Musée Fabre, Retable de l’École de Bruges, 1563. Le repos pendant la fuite en Égypte (Vierge allaitant) et l’Adoration des mages.

Suite de la première partie : page 2

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1745 (11 juillet). Siège de Gand

A. Histoire de Gand à l’époque médiévale et moderne. Ville au confluent de la Lys et de l’Escaut (source : article de Wikipédia).

Diaporama de 30 photos (Pierre Dubois, janvier 2018).

Gand au 18ème siècle. Cliquer sur les images pour les agrandir

1500. Jeanne de Castille donna naissance à Charles Quint, futur empereur romain germanique et roi d’Espagne. Quoique natif de Gand, celui-ci prit des mesures brutales pour réprimer la révolte de 1539, exigeant que les notables de la ville défilent pieds nus avec une corde autour du cou : depuis cette époque, les Gantois sont surnommés Stroppendragers, les garrotés.

1678. La ville est prise par Vauban.

B. Guerre de succession d’Autriche. Prise de Gand par les troupes royales françaises (11 juillet 1745)

Source 1. Les deux premières pages de la Relation exacte de la prise de Gand.

Source 2. Citations de l’article de Wikipédia.

« La prise de Gand a lieu le 11 juillet 1745 lorsqu’une armée française de 5 000 hommes placée sous le commandement du comte de Lowendal surprend et capture la ville de Gand aux Pays-Bas autrichiens. La garnison alliée offre une faible résistance et la citadelle se rend le 15 juillet.

Le siège a lieu deux mois après la victoire française à Fontenoy, et la perte de Gand est un nouveau coup dur pour les Alliés. La ville avait été convertie en importante base pour l’armée habsbourgeoise depuis qu’elle avait été mobilisée en 1742. Gand est alors utilisé comme point de ravitaillement et les stocks qui y étaient entreposés étaient à leur niveau maximum.

Un régiment britannique, dans lequel était James Wolfe, quitte la ville peu de temps avant sa chute et échappe de peu à la détention. Une colonne de 4 000 à 5 000 Britanniques, Hanovriens, Hollandais et Autrichiens envoyés en renfort par le duc de Cumberland est battue par les Français à la bataille de Melle et seuls 1 000 hommes parviendront jusqu’à Gand.

La ville est investie par les armées françaises et tombe le 11 juillet. Lowendal ouvre des tranchés et place des sapes sous les murs de la citadelle. Sans plus aucun espoir de recevoir des recevoir des renforts et face à l’armée de Lowendal portée à 15 000 hommes, le moral de la garnison de la citadelle chute rapidement, jusqu’à ce qu’un coup de main du 15 juillet précipite la chute de la place. Quelque 3 000 Alliés sont faits prisonniers ainsi que d’importantes stocks d’armes et de ravitaillement.

L’année suivante (1746), Gand sert de point de départ pour la percée française qui culmine avec le siège de Bruxelles« .

C. Le 18ème siècle, âge d’or de l’architecture civile à Gand, Jean-Jacques Duthoy, Revue du Nord, Année 1971, 211, pp. 681-690.

1789. La ville de Gand est prise aux troupes de l’empereur d’Autriche par les révolutionnaires des États-Belgiques-Unis.

18ème et 19ème siècles. L’industrie textile se remet à prospérer. En 1800, Liévin Bauwens installe la première machine à tisser mécanique sur le continent, à partir de plans copiés en Angleterre.

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1745. 1er mariage du dauphin Louis

Louis-Ferdinand de France (1729-1765), dauphin du Viennois, est l’aîné des fils du roi Louis XV et de son épouse Marie Leszczynska. Mort avant son père, il n’accéda jamais au trône, mais il est le père de trois rois de France : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.

Le 23 février 1745 dans la chapelle du château de Versailles, Louis-Ferdinand, dauphin de France (1729-1765), épouse Marie-Thérèse, infante d’Espagne (1726-1746). Le cardinal de Rohan, prince-évêque de Strasbourg, grand aumônier de France, est l’officiant.

Source de la gravure. Les lettres majuscules dans le bandeau du bas permettent de localiser et d’identifier les principales personnalités présentes. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Source : citations de l’article de Wikipédia.

1729 (4 septembre). « Louis-Ferdinand est le quatrième enfant, le premier fils du couple royal. A sa naissance, le roi Louis XV n’a que dix-neuf ans. L’enfant est baptisé à Versailles huit ans plus tard, le 27 avril 1737 avec pour parrain le duc d’Orléans, et pour marraine, la princesse de Condé.

L’éducation du dauphin fut confiée à Jean-François Boyer, évêque de Mirepoix, homme vertueux mais au seuil de la vieillesse et de vues étroites. De fait, il eut pour sous-précepteur l’abbé Joseph de Giry de Saint Cyr, membre de l’Académie française. Il fut un élève très brillant. Ainsi, il avait une excellente connaissance du latin, il parlait couramment l’anglais, chose rare pour un prince de son époque et excellait dans nombre d’autres disciplines. En revanche, il détestait l’activité physique et renonça même à la chasse après avoir tué par mégarde un de ses hommes. Le prince devint, comme ses sœurs, un excellent musicien.

Seul fils survivant du couple royal, adulé par sa mère et ses sœurs, ce fut un enfant orgueilleux voire tyrannique, mais très pieux, désirant ressembler à son grand ancêtre, fondateur de sa lignée, Saint Louis.

1736 (le dauphin a 7 ans). Le roi fait paraître ouvertement à la cour sa première favorite, la comtesse de Mailly. Celle-ci est bientôt supplantée par sa sœur, la comtesse de Vintimille, laquelle meurt en couches en 1741. La sœur des deux précédentes, la marquise de La Tournelle (bientôt titrée duchesse de Châteauroux) lui succède.

1738 (9 ans). Les quatre plus jeunes sœurs du dauphin quittent la cour pour l’abbaye de Fontevraud où elles doivent être éduquées à moindre frais. Ne restent à la cour que ses aînées, les jumelles Mesdames Élisabeth et Henriette et sa cadette Madame Adélaïde ».

« Très affecté par la séparation officieuse de ses parents, l’adultère du roi et la résignation doloriste de sa mère, le dauphin s’escrime à ne pas ressembler à son père, optant dès son enfance pour une dévotion profonde et assumée.

1739 (10 ans). Désirant laver l’affront que le duc de Bourbon avait commis envers la cour d’Espagne en rompant arbitrairement les fiançailles du roi, Louis XV s’était engagé à marier sa fille aînée à un infant d’Espagne et son fils à une des infantes. Ainsi Madame Première fut-elle mariée dès qu’elle fut nubile (à douze ans) à l’infant Philippe en 1739, mariage peu brillant pour une princesse de France puisque l’infant, étant le troisième des fils survivants du roi, était un cadet sans réel avenir. Louise-Élisabeth de France (1727-1759), fille de France, puis infante d’Espagne et duchesse de Parme et de Plaisance ». Lire la chronique du blog : Fête pour un mariage royal.

1744 (15 ans). « Louis XV tombe malade à Metz. Avant de lui donner l’extrême-onction, l’aumônier de la cour, François de Fitz-James, évêque de Soissons, exige le renvoi de la favorite, ainsi qu’une confession publique. Entretemps, mené par son précepteur, le jeune Louis, qui est donc apte à accéder au trône, est venu au chevet de son père, ce que le roi, comprenant les manœuvres intrigantes du précepteur, trouve fort mauvais… L’humiliante confession publique que le roi se doit d’effectuer devant les menins du Dauphin et la population messine fait un très mauvais effet sur l’adolescent ». Lire la chronique du blog : le roi se meurt ?

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1745. Cinq chroniques du blog

Sources additionnelles : 1745 en Europe et 1745 en France.

Évènements principaux. Répression du protestantisme calviniste. Premier mariage du dauphin. Sixième année de la guerre de Succession d’Autriche (victoire de Fontenoy). La duchesse de Pompadour, favorite de Louis XV. Machault d’Arnouville, contrôleur général des finances.

8 janvier. Guerre de Succession d’Autriche : quadruple Alliance de Varsovie entre l’Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la Saxe contre l’extension de la Prusse.

1er février. Une ordonnance condamne aux galères à perpétuité ceux qui assistent aux assemblées protestantes. La répression anti-huguenote reprend entre 1745 et 1752, marquée par des envois aux galères pour calvinisme, des exécutions de pasteurs (Grenoble, Montpellier, Toulouse) et des rebaptisations forcées dans la région de Nîmes (1751-1752). La répression s’adoucira après 1756.

23 février. Marie-Thérèse d’Espagne (1726-1746) épouse le Dauphin Louis de France (1729-1765) dans la chapelle du château de Versailles. Elle mourra en couches en 1746.

15 avril. Victoire autrichienne sur la France à la bataille de Pfaffenhofen.

22 avril. Traité de Füssen entre l’Autriche et la Bavière. À la mort de Charles VII (20 janvier), son fils Maximilien III Joseph, le nouvel électeur de Bavière, traite avec Marie-Thérèse dont l’époux, François de Lorraine, est élu empereur en septembre. Maximilien III Joseph renonce, pour lui et sa postérité, à toutes prétentions sur les États de la maison d’Autriche, en échange de la restitution des places conquises en Bavière par les Autrichiens.

7 mai. Traité d’Aranjuez entre la France, l’Espagne, Naples et Gènes.

11 mai. Victoire française à la bataille de Fontenoy (Flandre). L’armée française, placée sous le commandement du maréchal Maurice de Saxe, remporte une victoire difficile sur les armées britanniques, Hanovrienne, Hollandaise et Autrichienne aux ordres du duc de Cumberland, général britannique et troisième fils du roi George. La France peut conquérir les Pays-Bas autrichiens.

18 mai. Alliance de Leipzig entre l’Autriche et la Saxe conclue dans l’intention de reprendre la Silésie à la Prusse.

4 juin. Victoire de Frédéric II de Prusse sur l’Autriche à la bataille de Hohenfriedberg en Silésie. Il envahit immédiatement la Bohême puis la Saxe fin novembre.

7 juillet. Jeanne Antoinette Poisson, dame Le Normant d’Étiolles, est faite marquise de Pompadour. Présentée à la cour en février, elle devient maîtresse officielle du roi. Aidée par un petit cercle de conseillers personnels (les frères Paris, le duc de Richelieu, futur maréchal de France, le cardinal de Tencin et sa sœur, son médecin François Quesnay), elle exerce une grande influence sur le monarque, et gouverne véritablement jusqu’à sa disparition (1764). Elle fait disgracier le contrôleur général Philibert Orry, hostile aux Pâris.

9 juillet. Victoire française à la bataille de Melle.

11 juillet. Prise de Gand par les Français. Le château se rend le 15.

Second soulèvement en Écosse des Jacobites, partisans de Charles Édouard Stuart (Bonnie Prince Charlie), aux trônes d’Angleterre et d’Écosse. Charles Édouard Stuart débarque le 2 août, prend Édimbourg puis pénètre jusqu’au centre de l’Angleterre avec l’appui des tories.

Juillet-août. Les états de l’Enquête sur les facultés des peuples, lancée par le contrôleur général des finances Philibert Orry dans toutes les généralités du pays, sont remis à la Cour.

24 juillet. Un arrêt du conseil du roi accorde pour vingt ans à Charles Adam, prête-nom du marquis Orry de Fulvy, le privilège pour l’établissement de la Manufacture de porcelaine façon de Saxe, au château de Vincennes.

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