Sélestat. Les maîtres et les élèves

Bibliothèque Humaniste de Sélestat, École latine (1450-1520), Exposition jusqu’au 30 juin 2022. Les Humanistes font la classe. Suite de la chronique : Sélestat. A l’école des Humanistes.

Les maîtres de l’école latine, comme Beatus Rhenanus, enseignent devant des élèves répartis par classe, selon leur âge et selon leur degré de maîtrise du latin. Ils utilisent les ouvrages de la bibliothèque, en font copier des pages sur des cahiers et les commentent. Parmi les maîtres de l’Antiquité figurant dans l’exposition et présentés dans cette chronique : Terence, Suétone, Tertullien, Justinien 1er, Bède le Vénérable.

Diaporama de 25 photos : livres manuscrits ou imprimés, cartels, détails.

Cahier d’écolier de Beatus Rhenanus (1498-1499).

Étude de textes de Virgile, de Martial, d’Ovide

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Les Humanistes de Sélestat. « Le mot Humanitas, en latin, désigne la culture, et c’est pourquoi l’on nommera ceux qui y adhèrent les Humanistes. Cela désigne ainsi une école de la pensée gréco-latine, basée sur le retour aux textes anciens et aux philosophes de l’Antiquité, pour former une éthique fondée sur la dignité de l’homme, pour qu’il se sente maître de son destin, une conception générale de la vie, commune à tout l’Occident, axée sur la croyance, peut-être un peu utopique, au salut de l’homme par lui-même, aidé par le savoir et la culture ».

A. Gregor Reisch, Typus Grammatice, Margarita Philosophica Nova, imprimé à Strasbourg entre 1503 et 1525, Gravure sur bois, New York, Bibliothèque de l’université de Columbia. Source : Utpictura, Aix-Marseille Université.

« Nicostrata, l’inventaire des lettres de l’alphabet qu’elle tient d’une main, ouvre la clef de la tour du banquet philosophique (triclinium philosophiae) pour un enfant qu’elle invite à entrer.

« L’entrée est un accès à la congruitas, c’est–à-dire à l’accord, à la conciliation des catégories grammaticales latines (nombre, personne, genre, cas).

Les deux premiers étages de la tour sont consacrés à l’apprentissage des grammairiens latins, Donatus – 315-380, pour l’ars minor -, et Priscien  – actif de 500 à 530, auteur des Institutiones grammaticae -.

Viennent ensuite trois étages consacrés aux disciplines et aux auteurs du trivium et du quadrivium. D’abord Aristote (383-322 avant J.C) pour la logique, Tullius (c’est-à-dire Cicéron) pour la rhétorique et la poétique (rhetorica poesis) et Boèce pour l’arithmétique.

Puis Pythagore pour la musique, Euclide pour la géométrie et Ptolémée pour l’astronomie.   

Puis le Philosophe (c’est-à-dire Aristote) pour la physique et Sénèque pour la philosophie morale.

Enfin, tout en haut, Pierre Lombard (vers 1100 – 1160) pour la théologie et la métaphysique« .

B. Térence (environ 190-159 avant J.C), auteur de Comédies. Source : Eduscol.

« Térence est considéré comme le plus grand auteur comique latin avec Plaute (environ 254-184 avant J.C), qui était de quelque soixante ans son aîné. L’essentiel de sa vie nous est connu par le témoignage de l’historien Suétone qui a écrit une Vita Terentii (Vie de Térence), ainsi que par les différentes didascalies accompagnant ses œuvres.

Distingué par Caecilius Statius, un vieil auteur comique en renom, Térence fait représenter sa première comédie, L’Andrienne, en 166 avant J.C, la jeune fille de l’île d’Andros  dans les Cyclades. Un jeune homme aime une jeune fille pauvre, mais son père veut qu’il épouse la fille d’un ami, laquelle aime un autre jeune homme. Au dénouement, on découvre que les deux jeunes filles sont sœurs et les deux couples pourront s’unir selon leur cœur.

Terence est désormais accueilli dans la société des grandes familles aristocratiques, adeptes ferventes de l’hellénisme, et devient le poète attitré des cercles érudits. Mais, par jalousie sans doute, on prétend que ses amis Scipion Émilien et Laelius l’aideraient dans ses créations, voire qu’il ne serait que leur prête-nom…

La carrière de Térence, aussi brillante que discutée, demeure fort brève. Après avoir produit six comédies, il quitte Rome, où il ne reviendra plus. Il meurt, à peine âgé d’une trentaine d’années, en 159 avant J.C, au cours d’un voyage en Grèce. Deux versions circulent alors sur les circonstances de sa mort : parti chercher de nouveaux sujets de pièces encore inédites à Rome, il se préparait à ramener les manuscrits de nombreuses comédies de Ménandre qu’il avait traduites (108, dit-on), lorsque le vaisseau transportant ses bagages aurait fait naufrage ; désespéré par cette perte, il serait mort dans le Péloponnèse ».

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  1. Rappel de cours du Centre François Viète, Histoire des sciences !