Chroniques sur l’Histoire de la médecine au 18ème siècle.
L’hippiatrique fondée par Claude Bourgelat (source principale de la biographie : extraits de l’article de Wikipédia). Celui-ci est né le 27 mars 1712 à Lyon et est mort le 3 janvier 1779 à Paris à l’âge de 67 ans.
« Il est le précurseur de l’institutionnalisation de l’enseignement vétérinaire, à travers la fondation des deux premières écoles vétérinaires du monde, qu’il a impulsées à Lyon en 1761, puis à Maisons-Alfort en 1765. On peut également le regarder comme le fondateur de l’Hippiatrique en France (définition de l’Encyclopédie). Chronique à suivre : autres sources en ligne sur ces deux écoles)
1719. Le père de Claude Bourgelat est un riche commerçant qui partage ses activités entre Lyon, où son élection à l’échevinage le fait accéder à la noblesse, et Livourne en Italie. Après son décès en 1719, Claude voit l’aisance matérielle s’amenuiser et l’ambiance familiale se dégrader au fil des procès autour de l’héritage. Bourgelat démarre donc sa vie d’adulte avec très peu de moyens.
Entre 1724 et 1729. Il sert dans la troupe des mousquetaires.
1730-1740. On le retrouve à Lyon où il tient un cabinet d’avocat. Il plaide des affaires pour la haute bourgeoisie et la noblesse lyonnaise. Les relations qu’il se crée alors dans cette sphère du pouvoir local lui serviront pour la réalisation de ses ambitions professionnelles.
1740. Le 29 juillet, Bourgelat obtient le brevet d’Écuyer du roi tenant l’Académie d’équitation de Lyon. Il occupe cette fonction de 1740 à 1765.
1744. A l’âge de 32 ans, il publie son premier ouvrage, Le Nouveau Newcastle. Ce traité d’équitation qui présente une nouvelle approche de l’art équestre lui vaut une notoriété considérable dans l’Europe entière.
À l’occasion de la rédaction de ce livre, Bourgelat remarque des anomalies dans les descriptions antérieures de la biomécanique du cheval. Il les attribue à des erreurs dans les connaissances anatomiques de l’époque. Il décide alors de se consacrer à des recherches dans ce domaine et réclame, pour ce faire, la collaboration des chirurgiens humains exerçant à l’Hôtel-Dieu. Claude Pouteau et Jean-Baptiste Charmetton, professeurs au collège de chirurgie de Lyon répondent avec intérêt et enthousiasme à sa demande.
À la faveur de cette collaboration avec les médecins de l’homme, l’Écuyer a trois révélations :
- la différence entre la démarche empirique et le raisonnement scientifique,
- la similitude entre la machine humaine et la machine animale,
- l’opportunité de créer le métier de médecin des animaux.
1750. Ainsi, Bourgelat se transforme en auteur scientifique. En 1750, il publie le tome I des Éléments d’hippiatrique. La conception du plan de cet ouvrage englobe toutes les notions d’anatomie, de physiologie, de pathologie, d’hygiène, de thérapeutique voire de zootechnie y compris la visite d’achat du cheval. L’auteur les aborde avec un esprit qui fait appel à l’expérience, à l’observation, au raisonnement, à l’analyse et à la déduction. Il s’agit d’une méthode novatrice qui repousse résolument l’empirisme et ses recettes.
1752. Bourgelat a 40 ans et est nommé correspondant de l’Académie des sciences de Paris. C’est la reconnaissance de sa valeur scientifique et de sa qualité de savant du siècle des Lumières.
L’arrivée à Lyon en 1754 d’Henri Léonard Bertin est une providence pour Bourgelat. Ce jeune haut fonctionnaire vient y exercer les fonctions d’intendant de la Généralité. Les deux hommes se lient rapidement d’une profonde amitié qui survivra au départ de Bertin pour la capitale lorsqu’il est nommé trois ans plus tard lieutenant général de police. Très vite admis à la Cour, il poursuivra sa brillante carrière en devenant contrôleur général des finances en 1763. Mais il n’attend pas cette haute promotion pour réussir à convaincre le roi Louis XV de l’intérêt, pour l’économie rurale du royaume, de créer une profession qui pourrait lutter contre les épizooties affectant le bétail.
1754-1757. Ami de d’Alembert, Bourgelat est choisi comme Collaborateur de l’Encyclopédie (environ 235 articles signés dans les tomes V, VI et VII). Il écrit plus de la moitié du contenu de l’Encyclopédie en matière d’équitation, de médecine et de chirurgie vétérinaire.
1760. Bourgelat est nommé Inspecteur de la Librairie à Lyon. Il le demeure jusqu’en juillet 1764. Source : Pol Jeanjot-Emery, Bourgelat en dehors des écoles vétérinaires. Les étapes de la célébrité. Extrait de SFHMSV.
« Un poste d’Inspecteur de la Librairie existait à Paris sous l’autorité de De Malesherbes. L’Inspecteur de la Librairie de Lyon sera en quelque sorte le délégué de De Malesherbes dans cette ville. Il est chargé de s’opposer aux fraudes nombreuses qui s’y commettent dans le commerce de l’imprimerie. C’est d’abord lui qui désigne les censeurs. De plus toute introduction de livres en douane doit lui être signalée; tout ballot contenant des imprimés doit être visité, alors même qu’il serait à destination d’une autre ville du Royaume, ou de l’Étranger; à moins qu’il n’ait été expédié plombé et accompagné d’un acquit à caution. Bourgelat était pressenti à ce poste dès la fin de 1759, car, par une lettre datée du 28 Décembre, il demande à De Malesherbes des instructions sur ses fonctions, tout en précisant la façon dont il entend mener ses investigations de police, car c’est bien d’un rôle de police dont il s’estime investi.
Bourgelat montre là ce par quoi il se distinguera toujours : Faire preuve de l’autoritarisme le plus intransigeant envers les uns, et cultiver l’art des sollicitations les plus flatteuses avec d’autres.
1760. C’est le 20 Janvier que Bourgelat prête serment devant le Lieutenant général de police. Dès son entrée en fonction, il insiste pour qu’on examine d’une façon toute spéciale les envois venant de Genève, parce que c’est en Suisse qu’il s’imprime le plus de livres contre les mœurs, le gouvernement et la religion catholique.
Même recommandation pour les imprimés venant de Provence, et notamment d’Avignon parce qu’il s’y fait de nombreuses contrefaçons. Tout envoi suspect, alors même qu’il aurait été déclaré contenant des marchandises autres que des livres, doit être déposé à la chambre syndicale pour y être soumis à la visite. Toute cette période de Bourgelat Inspecteur de la Librairie de Lyon a donné lieu à un abondant échange de correspondance entre lui et ses supérieurs hiérarchiques. Bien étudiée par Moulé, cette correspondance a révélé nombre de péripéties auxquelles il fut confronté.
La première opération délicate fut la chasse à un pamphlet intitulé Histoire de Madame la Marquise de Pompadour, paru en Angleterre, puis traduit et publié par Heidegger en Suisse. Bourgelat a le privilège d’en informer De Malesherbes dans une lettre du 25 Janvier 1760.
Bourgelat adresse à Malesherbes un mémoire sur les contrefaçons d’Avignon et de Rouen (30 janvier 1760), à Sartine un rapport sur l’état du commerce de la librairie lyonnaise (24 décembre 1763) ».
« 1761. Par arrêt du Conseil du Roi en date du 4 août, l’autorisation est donnée à Bourgelat (il a 49 ans) d’ouvrir une école vétérinaire dans les faubourgs de Lyon … où l’on enseignera publiquement les principes et la méthode de guérir les maladies des bestiaux, ce qui procurera insensiblement à l’agriculture du Royaume les moyens de pourvoir à la conservation du bétail dans les lieux où cette épidémie désole les campagnes… Bourgelat obtient du roi Louis XV l’autorisation et les moyens de créer, grâce à l’appui de son ami Henri-Léonard Bertin (1720-1792), alors Contrôleur Général des Finances, une École où l’on enseignerait publiquement les principes et les méthodes de guérir les maladies des bestiaux. Installée dans un ancien relais de poste dit le Logis de l’Abondance, situé dans le quartier de la Guillotière, l’École accueille son premier élève le 13 février 1762.
1762. Claude Bourgelat, écuyer et chef de l’Académie d’équitation de Lyon, s’étant ménagé de puissants appuis politiques et financiers obtient que soit créée à Lyon une École pour le traitement des maladies des bestiaux. Cette école, la première en son genre, ouvre au début de l’année 1762. À la fin de l’année elle compte 38 élèves.
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