Musée. Imprimerie et Carte à jouer

Grevenmacher (Luxembourg). Musée de l’imprimerie et de la Carte à jouer.

4 parties dans cette chronique :

  • Partie 1. Grevenmacher. Musée luxembourgeois de l’Imprimerie et de la carte à jouer. Diaporama de 33 photos.
  • Partie 2. Cartes à jouer et cartiers à Angers.
  • Partie 3. Histoire des cartes à jouer en Europe et en France.
  • Partie 4. Grevenmacher. Nouvelle exposition permanente sur l’histoire de l’imprimerie. Diaporama de 19 photos.

Partie 1. Grevenmacher. Musée luxembourgeois de l’Imprimerie et de la carte à jouer. Source : exposition sur le cartier Jean Dieudonné.

« Le musée du jeu de cartes est dédié à Jean Dieudonné, né vers 1720 aux environs de Thionville, fondateur d’une dynastie de cartiers qui s’est installée à Grevenmacher en 1754. Le musée reconstitue son atelier du début du XIXe siècle, avec la presse telle qu’elle fonctionnait alors, ainsi que les pochoirs, clichés et autres outils utilisés pour la fabrication des cartes ».

Cliquer sur les images pour les agrandir

« Les produits de la manufacture Dieudonné étaient surtout destinés au marché étranger, les avantages fiscaux au Luxembourg créant un contexte favorable pour cet artisanat florissant. Les successeurs de Jean Dieudonné continuèrent la manufacture jusqu’en 1880, date à laquelle Jean-Paul Dieudonné décida l’abandon de la production de cartes.

L’histoire de la manufacture est intimement liée aux mutations politiques qui ont jalonnée son existence. Ainsi, à la suite de la Révolution française et de l’annexion du Luxembourg en 1795, il fut interdit de représenter des têtes couronnées sur des cartes de jeux, et lorsqu’en 1797, le gouvernement français introduisit la taxe sur les jeux de cartes, il fallut toute l’intelligence commerciale des Dieudonné pour assurer la survie de l’entreprise.

Le gouvernement néerlandais qui succéda aux Français abolit la taxe, et ce n’est que bien plus tard, en 1905, que le gouvernement luxembourgeois décida de la rétablir ; à cette époque, les manufactures Dieudonné avaient déjà cessé d’exister ».

Partie 2. Cartes à jouer et cartiers à Angers. Source : extraits des Archives d’Angers.

« Angers fut pendant quatre siècles le siège d’une importante industrie cartière, maintenue jusqu’en 1952 par la fabrique Dieudonné qui dût fermer à la suite de la loi de 1946 accordant liberté totale de fabrication des cartes à jouer à tous les imprimeurs ».

« Les cartes de Jacques Rousseau, maître cartier documenté entre 1689 et 1695, constituent la plus ancienne trace des productions angevines. La première feuille, caractéristique des cartes au portrait de Paris très répandu en France du nord, de l’est et de l’ouest, présente la série complète des dames (Judic dame de cœur, Palas dame de pique, Argine dame de trèfle, Rachel dame de carreau), un fragment du valet de trèfle et le valet de pique Hogier, traditionnellement accompagné d’un petit chien dressé contre sa jambe gauche. Les personnages portent les noms actuels, fixés vers la fin du XVIIe siècle. Ceux de la seconde feuille, gravés en revanche selon le portrait de Guyenne, ne portent aucun nom. Toutes deux ne présentent aucune enseigne (pique, trèfle…) : celles-ci étaient peintes après l’impression.

Les registres paroissiaux livrent en 1674 le nom d’Étienne Madigné, tige d’une dynastie de « marchands cartiers » qui se poursuit jusqu’à la Révolution. Le 4 juin 1675, Simon Helboult, marchand cartier, épouse Marie Joret appartenant à une autre dynastie de cartier. Les Archives d’Angers conservent un spécimen d’enveloppe de jeu de Simon Elbout (orthographe la plus commune) marquée : A bon jeu, bon argent. Cartes très fines à batons faite par Simon Elbout rus du Beuf Couronné à la Bonne Renommée à Angers. Gros marchand, Simon Elbout, mort en 1708, paie vingt livres de capitation en 1694. Le cartier Quitteboeuf a un commerce encore plus considérable puisqu’il est taxé à cinquante livres.

Au XVIIIe siècle, les maîtres cartiers d’Angers sont huit à dix en moyenne. Dès les années 1680-1690, leur production très soignée fait rude concurrence aux cartiers nantais. Le métier, regroupé avec les cartonniers, est libre. N’étant pas constitué en corporation, il n’a pas de statut. Seuls de grands centres comme Nantes, Toulouse, Rouen, Paris ou Lyon purent obtenir le groupement en corporation.

Les cartiers angevins ne sont plus que six en 1789 (quatre à Toulouse, huit à Lyon), mais produisent environ 105 300 jeux de piquet par an. Le plus actif d’entre eux, Pierre Sigogne, taxé à soixante-quatorze livres de capitation, fait partie des Angevins les plus imposés. Il rédige le cahier de doléances des cartiers-cartonniers en 1789″.

Partie 3. Brève histoire des cartes à jouer. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Les cartes à jouer sont apparues en Europe au XIVe siècle (leur présence est attestée en Catalogne en 1371, en Allemagne et à Florence dès 1377, en Espagne entre 1377 et 1381 et en France en 1381) ; elles y sont peut-être arrivées par l’intermédiaire des Arabes ou par les échanges marchands avec les Mongols le long de la Route de la soie, deux hypothèses retenues par Joseph Needham ou par Thomas T. Allsen.

Le jeu de tarots apparaît dans les années 1440 en Italie du Nord. Très tôt sa structure se fixe : quatre couleurs composées de dix cartes numérales de l’as au dix, quatre figures (valet ou fante, cavalier, reine et roi) ; à ces quatre séries est ajoutée une cinquième série de cartes (les triomphes qui seront plus tard désignés comme atouts) de vingt-deux cartes ».

« En France, l’énorme demande pour ce nouveau jeu de hasard va pouvoir être satisfaite grâce à la gravure sur bois, un procédé innovant qui permet la multiplication mécanique des images. Lyon, ville de l’impression sur étoffes utilise déjà ce mode de fabrication de motifs en gravant des figures sur une plaque de bois qui va servir de tampon. Après encrage, les plaques impriment leurs motifs par pression sur le papier. Puis le contre-collage de quatre feuilles de papier rigidifie le tout pour lui donner une texture cartonnée, d’où le nom de cartes. Elles sont alors peintes à la main, puis découpées avant d’être recouvertes de savon, et enfin passées au lissoir afin de faciliter une bonne manipulation du jeu.

Les cartiers de Lyon présentent leurs cartes avec des caractéristiques propres : les rois portent un sceptre à la fleur de lys, le roi de cœur tient un perroquet, le roi de trèfle un globe surmonté d’une croix, la dame de carreau une fleur de tournesol, le valet de carreau une hallebarde.

Sous l’Ancien régime, les cartes sont soumises à des droits qui provoquèrent parfois la colère des cartiers.

C’est en 1704 que le père jésuite François Ménestrier (1631-1705), enseignant au collège de la Trinité à Lyon, considère que le jeu de cartes représente un état politique composé de quatre corps: les ecclésiastiques, gens de cœur; la noblesse militaire et ses armes, les piques ; les bourgeois aux maisons pavées comme des carreaux et les trèfles revenant tout naturellement aux paysans. Louis XIV en profite, aussitôt, pour lever un impôt sur chaque jeu.

Commentaires fermés sur Musée. Imprimerie et Carte à jouer

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, AF. Histoire 16-17èmes siècles, AH. Histoire 19-20èmes siècles, BA. Photos, C. Pays de Loire, D. Allemagne, E. Arts Lettres Langues, Non classé

Les commentaires sont fermés.