Cépage Grolleau, Loire, dès le 18ème

Une graphie groslot a été utilisée à la fin du 19 siècle, au moment de ce que l’on appelle la reconstitution du vignoble, pendant la crise phylloxérique, car on planta beaucoup de ce cépage réputé rapporter gros. Ces rendements excessifs ont d’ailleurs nui à la réputation du cépage.

Le Grolleau est sans doute une variété vernaculaire, obtenue dans le Val de Loire. Il est partagé par l’Anjou, surtout blanc aux sols calcaires, et la Touraine occidentale. Il est en effet absent des sources dans le Vendômois, le Blésois et la Sologne. Il a été fort présent à Amboise.

Dans l’histoire des variétés utilisées dans la Loire, il apparaît tardivement, à la fin du 18e  siècle, mais sa présence massive en Indre-et-Loire dans les enquêtes de terrain de 1808 attestent déjà une assise solide vers 1800. Ce cépage est très probablement plus ancien que la fin du 18e siècle, mais il n’est pas possible d’être plus précis. On est ici confrontés à une carence documentaire dont on ignore jusqu’à l’importance. Génétiquement, l’un de ses deux parents est le Gouais, gros géniteur, l’autre n’est pas identifié. Le flou règne, là aussi…

Le nom Grolleau de Cinq-Mars, en référence à la commune de l’ouest tourangeau, atteste sinon son origine dans les environs, au moins un centre de diffusion ou de rediffusion d’une intra-variété appréciée. Il existe aussi quelques références à un Grolleau de Vallères, commune située sur l’autre rive de la Loire, presque en vis-à-vis de celle de Cinq Mars. Aujourd’hui le Grolleau tient une place importante de l’encépagement de Vallères alors que la vigne a pratiquement disparu à Cinq Mars. De telles micro-variantes dans les noms sont à prendre en considération car elles sont susceptibles de correspondre à des obtentions locales qui reflètent la diversité génétique d’un cépage. La mutation grise est attestée en collection, très peu dans la vigne, quoique certains vignerons revendiquent encore la présence de ceps de Grolleau gris dans leur encépagement.

Aujourd’hui de nombreux vignerons en Anjou et en Touraine s’attachent à produire, non plus seulement des vins rosés, mais des vins rouges qui révèlent mieux les particularités du cépage ».

Source 4. Guide Hachette des Vins.

« Les particularités d’un cépage très productif. Le grolleau noir, qui possède pas moins de cinq clones agréés, est un descendant du gouais. Il arrive à maturité vingt jours environ après le chasselas. Facilement reconnaissable grâce à sa peau bleutée assez fine et le jus abondant de ses baies, il reste toutefois sensible au vent et à certaines maladies. Il peut être très productif, à condition qu’il soit taillé court.

Ses feuilles adultes possèdent rarement cinq lobes : elles en ont trois, ou aucun. Très bronzées, elles se parent partiellement de rouge quand vient l’automne ».

Pour aller plus loin. Cépages de Loir et Cher en 1804. Source : HAL open science

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