Archives mensuelles : février 2023

1702-1761. Saint-Nicolas, Prague

1702-1761. Saint-Nicolas de Mala Strana, Prague. Partie 1 de la chronique : l’architecte allemand Christophe Dientzenhofer commence la construction. Son fils Kilian Ignace la poursuit à sa mort. Partie 2. La fresque qui décore le plafond (environ 1500 m²) est une œuvre collective dirigée par le maître viennois Jan Lukas Kraker.

Diaporama de 40 photos (avril 2015)

Partie 1. La construction et ses architectes. Sources : extraits d’un article de Wikipédia et d’une chronique du blog Vanupied.

L’édification de l’église commence en 1702. Le bâtiment est terminé en 1761.

L’architecte allemand Christophe Dientzenhofer commence la construction. Son fils Kilian Ignace Dientzenhofer la reprend à la mort de son père. On lui doit notamment la nef, la coupole et la façade.

Tous deux furent influencés par Camillo-Guarino Guarini, architecte dont les œuvres sont principalement visibles à Turin comme l’incroyable église San Lorenzo. Le beffroi (tour et clocher) est l’œuvre de l’architecte italien Anselmo Lurago.

Prague doit à Kilian Ignace Dientzenhofer de nombreux édifices : la façade principale de l’église de Notre-Dame-de-Lorette, l’église Saint-Nicolas-de-la-Vieille-Ville, la Villa Amerika accueillant le musée de Dvorak, la basilique de Saints Cyrile-et-Méthode…

Saint-Nicolas de Malá Strana (1737–51), Kilian Ignace termine ce chantier entrepris par son père et se charge en particulier du presbytère et de la coupole. Cette commande passée par les Jésuites est l’une des plus importantes constructions religieuses de la Contre-Réforme à Prague.

Saint Nicolas de Mala strana est un exemple de baroque radical de Bohême. L’opulence, l’irrégularité, les courbes caractérisent l’architecture baroque. La façade est traitée comme une estrade de théâtre antique avec des colonnes et des niches peuplées de statues en représentation.

L’intérieur est monumental. Malgré cela, l’irrégularité des piliers, la lumière et les ombres, la décoration intérieure laissent une place à la relation intime du croyant avec Dieu. Les sculptures expressives, l’ondulation des murs / piliers et la fresque en trompe l’œil sur la voute (la plus grande d’Europe avec 1500 m2) participent au côté dramatique de l’édifice.

Le clair obscur de l’église est exceptionnel. La coupole, les vitraux laissent rentrer la lumière, les dorures la propagent. Les voutes, les sculptures et les courbes maintiennent des zones d’ombre.

Kilian Ignace Dientzenhofer, né le 1er septembre 1689 à Prague, où il est mort le 12 décembre 1751, est un architecte autrichien du royaume de Bohême, représentant du baroque tardif. Il est le cinquième fils de l’architecte Christophe Dientzenhofer.

Il étudie au collège jésuite de la vieille ville de Prague, à la suite de quoi il étudie à la faculté de philosophie et de mathématique de l’Université Charles. Il commence son apprentissage avec son père et part le poursuivre à Vienne aux environs de 1707 où il rencontre l’architecte Johann Lukas von Hildebrandt.

Il est influencé dans sa création par Francesco Borromini et coopère sur le tard avec son gendre Anselmo Martino Lurago.

Il travaille essentiellement pour l’Église et la noblesse du Royaume de Bohême.

Partie 2. La Fresque de la voute, œuvre de l’atelier du Viennois Jan Lukas Kraker. Sources ::extraits d’un article de Wikipédia et du site Citizeum.

La fresque qui décore le plafond se développe sur environ 1500 m2. C’est une œuvre collective dirigée par le maître viennois Jan Lukas Kraker. Elle fut terminée en 1760.

« Jan Lukáš Kracker (3 mars 1719 Vienne – 1er décembre 1779, Eger), peintre de fresques , de tentures et de retables .

En 1733-1742, il étudie à l’Académie de Vienne sous Paul Roger et Michelangelo Unterberger. Cependant, il reflétait également la peinture napolitaine et plus tard la peinture baroque tardive de l’Allemagne du Sud.

Il travaille d’abord dans l’atelier du peintre de Brno Josef Tadeáš Rotter. Plus tard, il est devenu indépendant et s’est installé à Znojmo et a peint un certain nombre de tableaux pour la ville et ses environs.

Dans les années soixante du XVIIIe siècle, il reçut de grandes commandes à Prague et dans l’église jésuite de St. Nicholas. Il a créé son œuvre principale – une fresque dans la voûte de la nef – et deux retables.

Dans les années 1766 – 1767, il travailla au monastère de Nové Říš (fresques, peintures d’autel dans l’église, portraits des fondateurs) et fournit plus tard des peintures pour d’autres églises de l’abbaye. L’œuvre tardive appartient à Uhrám, où il entra au service de l’évêque de Jáger, Karel Esterházy, et où il s’installa définitivement ».

Commentaires fermés sur 1702-1761. Saint-Nicolas, Prague

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, AI. Art médiéval et moderne, BA. Photos, E. Ingénierie, Architecture, E. Mobilité internationale

Loutherbourg (1740-1812), Alsacien ?

Philippe-Jacques de Loutherbourg, connu aussi sous les prénoms de Philip James et Philipp Jakob dit le jeune, né le 31 octobre 1740 à Strasbourg et mort le 11 mars 1812 à Chiswick, est un artiste anglais d’origine franco-suisse.

Diaporama de 26 photos (5 œuvres exposées au musée des Beaux-arts de Strasbourg, cartels et détails).

De Loutherbourg peint par Gainsborough (1777-1778)

Partie 1. Biographie. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

Septième enfant du peintre de miniatures, Philippe-Jacques de Loutherbourg l’aîné (1698-1768), miniaturiste et graveur originaire de Bâle, Philippe-Jacques de Loutherbourg reçoit sa première formation artistique de son père.

1755 (15 ans). Son père le conduisit à Paris et le fit entrer dans l’atelier du portraitiste Carle Van Loo, alors dans tout l’éclat de sa carrière, mais le genre de ce maitre ne lui plut pas, et il passa chez le peintre de marine et de guerre Francesco Casanova, dont on retrouve le caractère dans certaines de ses œuvres.

À l’Académie royale de peinture et de sculpture, Jean-Georges Wille lui enseigna la gravure.

1767 (27 ans). Il fut reçu à l’Académie et nommé peintre de Louis XV le 22 août.

1767. Paysage avec animaux

1771 (31 ans). À la suite de l’invitation de David Garrick, directeur de comédiens, il quitta Paris pour Londres et devint responsable de la scène du Théâtre Royal de Drury Lane londonien, avec un confortable salaire de 500 £ par an. Son travail fut très remarqué, non seulement du grand public, mais même d’artistes comme Joshua Reynolds.

1772 (32 ans). Il organise sa première exposition à la Royal Academy.

1778 (38 ans). Paysage avec figures et troupeau au soleil couchant.

1781 (41 ans). Il est titularisé dans cette Académie.

Le 26 février, sur Lisle Street, Leicester Square, il présente au public l’Eidophusikon  ou théâtre mécanique, promettant des Moving Pictures representing Phenomena of Nature (images animées représentant des phénomènes naturels), en précurseur des panoramas du XIXe siècle, ce qui fascina Gainsborough et provoqua un vif intérêt de la part de Joshua Reynolds.

1785 (45 ans) .Son dernier grand projet au théâtre fut la mise en scène de la spectaculaire pantomime Omai, un voyage autour du Monde, d’après les écrits de James Cook. Omai, Tahitien fut un compagnon de voyage de James Cook, et vécut en Angleterre de 1774 à 1776. Il fut le premier indigène des îles du Pacifique à visiter l’Angleterre, et sa présence, combinée aux récits de Cook, enflamma l’imagination des Anglais.

1789 (49 ans). À la fin de sa vie, sa réputation fut un peu altérée par ses implications dans le mysticisme. En 1789, il abandonna temporairement la peinture pour se consacrer à l’alchimie et au surnaturel. Il voyage avec Cagliostro, qui l’instruit dans les sciences occultes, avant de l’abandonner lorsqu’il est condamné. Il pratique également, avec sa femme, la guérison par la foi.

1791 (51 ans). Une âme d’artiste portée au ciel.

1803 (63 ans). Philandre et Clorinde (scène du Conte de Noël de Garrick).

Non daté. Vue de Snowdon depuis le lac de Llamberis.

Partie 2. Portrait par la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace

« Fils du graveur et miniaturiste bâlois Philipp Jacob Loutherbourg, établi vers 1700 à Strasbourg où il avait épousé Catherine Barbe Heitz.

1755, La famille s’installa à Paris où le jeune Loutherbourg fut confié à Carle Van Loo. Il étudia également la gravure auprès de Jean-Georges Wille et entra dans l’atelier de François-Joseph Casanova dont il devint le collaborateur.

1763. Son premier envoi au Salon lui valut les louanges de Diderot qui appréciait son retour à la nature, rappelant Berchem et l’estimant digne de rivaliser avec Vernet. Cette distinction marqua le début d’une brillante carrière, jalonnée par des paysages, des marines, des scènes de genre ou de bataille.

Entre 1763 et 1771. Il présenta 80 tableaux lors des Salons.

1767. Nommé peintre du roi, il fut reçu à l’Académie royale de peinture. Vers cette époque, son nom s’enrichit d’une particule dont on ignore l’éventuelle justification.

1768. Il effectua un voyage en Provence qu’il prolongea peut-être en Italie, en Suisse et en Allemagne.

Peintre prolifique, accumulant les succès, qualifié de génie rare, Loutherbourg était aussi d’un caractère très déréglé, menant une vie de désordre, aventureuse et fastueuse, non dépourvue de scandales, provoqués notamment par sa vie conjugale et extra-conjugale.

1771. Il décida de commencer une nouvelle existence. Il abandonna ses quatre enfants et sa femme qui venait d’obtenir la séparation des biens, puis, poussé par l’attrait de gains importants, se rendit à Londres.

Jusqu’en 1785. Engagé par David Garrick au théâtre de Drury Lane, il se consacra aux décors, faisant preuve d’un réel talent dans l’art scénique. C’est à ce talent qu’on doit l’invention par Loutherbourg de l’Eidophusikon (1781-1785), spectacle panoramique et mécanique, aux éclairages variables, qui illustrait différents aspects de la nature et qui fit sensation.

1773-1811. Parallèlement, il avait exposé à la Royal Academy dont il devint membre en 1781. En 1786 il rencontra Cagliostro qu’il accompagna en Suisse l’année suivante. Après une brouille en 1788, il revint en Angleterre où il s’établit comme guérisseur.

1789. Il se remit à la peinture. Son importante production anglaise se diversifia. Il se fit caricaturiste et illustrateur, notamment d’une bible, d’un Shakespeare et d’une Histoire d’Angleterre, devint aussi peintre de scènes historiques, mythologiques ou religieuses.

1793. Il suivit le duc d’York dans les Flandres pour y peindre les victoires anglaises.

Sur sa tombe, une inscription le compare à Salvator Rosa, à Poussin et au Lorrain.

Dans quelle mesure, Loutherbourg, né à Strasbourg, peut-il être considéré comme un artiste alsacien ? En 1776, devant le naturaliste Jean Hermann, il renia même ses origines, prétendant être suisse. Ce qui est sûr, c’est qu’il fut un peintre talentueux et fécond, parisien d’abord, anglais ensuite. Son importance, affirmée par Diderot et aujourd’hui méconnue, fut assez bien jugée par son confrère Sir Thomas Lawrence qui disait : Loutherbourg est à compter parmi les plus grands génies, mais il n’est pas allé plus loin« .

Partie 3. Vie et œuvre. Source : résumé de la thèse d’Olivier Lefeuvre, dirigée par Barthélémy Jobert et soutenue le 6 décembre 2008 au Centre André Chastel.

Commentaires fermés sur Loutherbourg (1740-1812), Alsacien ?

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, BA. Photos, C. Grand-Est (Alsace Lorraine Champagne-Ardenne), C. Ile-de-France, E. Arts Lettres Langues, E. Mobilité internationale

Bonhert. Art Brut, Memento Vivere

Hervé Bonhert, exposition rétrospective : Memento Vivere, galerie d’Art brut J-P Ritsch-Fisch, 6 rue des Charpentiers, Strasbourg, à partir du 17 février 2023.

Memento Vivere. Souviens-toi de Vivre. N’oublie pas de vivre, le temps passe vite.

Diaporama de 18 photos.

Chroniques précédentes du blog Histoires d’universités sur Hervé Bohnert.

14 septembre 2022, Strasbourg. H. Bohnert, Immortels. La mort, avenir du genre humain ? Diaporama de 26 photos. La Trézorerie. Espace collaboratif à Strasbourg dédié à la valorisation des collections privées et des fonds du patrimoine collectif. Lire la suite…

17 septembre 2022. Faire-part de décès. Collectionner la mort, 1850-1950. La Trézorerie, 35 rue du Fossé des Treize, Strasbourg. Diaporama de 22 photos. Professions : un clerc, une femme d’avocat, un professeur de philosophie émérite, un médecin du Corps de S.A.C. de la Souveraine Justice de Liège, une femme sans profession … Lire la suite …

18 janvier 2023. L’Art Brut et la Collection Wurth. Le musée Würth d’Erstein a ouvert ses portes en 2008 à côté du nouvel établissement de la firme allemande. Jean-Pierre Ritsch-Fisch est un passeur passionné, qui a représenté depuis 1996 dans sa galerie à Strasbourg les plus grands artistes d’art brut dans le monde entier. Il expose chez Würth deux œuvres d’Hervé Bohnert. Lire la suite…

Partie 1. Un Portrait d’Hervé Bonhert.

Source. Texte écrit par le photographe Patrick Bailly Maitre Grand.

« Né en 1967, Hervé Bohnert n’est pas vraiment photographe, pas complètement plasticien, pas du tout dans le système et donc totalement libre. Il est de ces artistes intuitifs et spontanés qui œuvrent comme d’autres respirent.

Une simple visite à domicile, saturé d’objets précieux et étranges toujours en rapport avec la mort, suffit pour comprendre que son univers hors norme impose une nécessité de créer, source inépuisable, pure. Ici sont sélectionnées ses vanités qui ne sont que des vieux portraits photographiques, grappillés dans les vides greniers, sur lesquels il y grave le spectre de la mort avec son habit d’ossements. Un jeu? Une pichenette? Un défi? Sans doute tout cela.

Ce tatouage désinvolte sur l’intimité de ce qui fut une personne est une paradoxale renaissance, une seconde vie accordée en compagnie de celle-là même qui y mit fin et qui semble s’amuser à tendre ses deux doigts en V au-dessus des têtes, pour ces nouveaux portraits.

Cette accumulation de jeux de massacre prend ici son sens universel, autrement plus signifiant que les angoisses de notre petit nombril ».

Partie 2. Portrait de Richard Solti. De groom à galeriste, le parcours étonnant de ce passionné d’art brut. Source : article de Joffray Vasseur, France 3 Grand-Est, 24 novembre 2022.

« Ancien militaire et travailleur social, Richard Solti a repris, en septembre 2022, la prestigieuse galerie d’art brut J-P Ritsch-Fisch à Strasbourg. Il sera présent à la foire européenne d’art contemporain et de design de Strasbourg dès ce 25 novembre.

Une ascension sociale et culturelle incroyable. Richard Solti est devenu, en septembre 2022, le directeur de la célèbre galerie strasbourgeoise J-P Ritsch-Fisch. Née il y a plus de 25 ans, elle a été la première à proposer de l’art brut en Europe et fait désormais partie des cinq lieux les plus importants au monde dans ce domaine. Le nouveau propriétaire des lieux proposera à la vente près de 45 pièces lors de la 26e édition de ST-ART, la foire européenne d’art contemporain et de design de Strasbourg.

La galerie a été acquise par Richard après plusieurs rencontres avec l’expert en marché de l’art, Jean-Pierre Ritsch-Fisch. « Je suis devenu un collectionneur et je venais régulièrement dans la boutique« , explique le nouveau directeur, « C’est comme ça que j’ai découvert que Jean-Pierre allait partir à la retraite et laisser la galerie« .

L’ancien propriétaire avait toutefois du mal à trouver un repreneur. « Il ne voulait pas que ce lieu soit abandonné. Nous avons donc décidé de construire un projet ensemble afin que je puisse reprendre les rênes de la boutique« , indique Richard, « Il avait acquis une expertise et un réseau de collectionneurs en France et dans le monde. Ce n’était pas possible de laisser tout cela au passé« .

Le passionné d’art prend donc possession de la galerie dès septembre 2022 et laisse son ami Jean-Pierre Ritsch-Fisch prendre sa retraite bien méritée. Une consécration après un parcours qui ne le prédestinait pas à être directeur d’une galerie d’art en plein Strasbourg. Né d’un père réfugié politique hongrois et d’une mère handicapée ne pouvant pas travailler, Richard Solti a grandi dans une cité HLM du quartier de Belleville à Paris. Avec la visite, à plusieurs reprises, d’huissier de justice chez lui, il n’est pas de ces passionnés d’art né avec une « cuillère en argent dans la bouche« .

Commentaires fermés sur Bonhert. Art Brut, Memento Vivere

Classé dans BA. Photos, C. Grand-Est (Alsace Lorraine Champagne-Ardenne), E. Arts Lettres Langues

Supérieur : étudier plus longtemps

Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE

Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?

Cliquer sur les images pour les agrandir

Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.

En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.

En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).

La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.

Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.

Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).

 Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.

La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.

La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.

34%  des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.

56 % des étudiants sont des femmes

Commentaires fermés sur Supérieur : étudier plus longtemps

Classé dans AA. Universités : billets d'humeur, E. Arts Lettres Langues, E. Droit et Sciences politiques, E. Economie Gestion, E. Ingénierie, Architecture, E. Médecine Pharmacie, E. Mobilité internationale, E. Sciences, E. Sciences humaines et sociales

Alsace Guebwiller. Peinture murale

Actes du colloque de Guebwiller, tenu en octobre 2019.

HANS-COLLAS Ilona, VUILLEMARD-JENN Anne, JAKOBS Dörthe, LEDUC-GUEYE Christine (dir.) 

La peinture murale en Alsace au cœur du Rhin supérieur du Moyen Âge à nos jours

Actes du colloque de Guebwiller (2-5 octobre 2019), Caen, Groupe de Recherches sur la Peinture Murale, 2023, 269 pages

mis en ligne en février 2023 : cliquer ici pour accéder au pdf

Première partie de la table des matières

Focus sur Guebwiller : la peinture murale à travers les siècles

Richard DUPLAT, Architecte en chef des Monuments historiques.
Présentation d’opérations de restauration en matière de décors peints : contextes, difficultés, enjeux…

Jean-Luc EICHENLAUB, Ancien directeur des Archives départementales du Haut-Rhin.
Des travaux réalisés sur les peintures murales en Alsace, spécialement aux Dominicains de Guebwiller, pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Cécile MODANESE, Animatrice de l’architecture et du patrimoine, Communauté de Communes de la Région de Guebwiller.
Quels outils pour sensibiliser aux peintures murales dans un Pays d’art et d’histoire ?

Pour aller plus loin. Chroniques du blog Histoires d’universités sur Guebwiller

31 janvier 2016. L’église Saint-Léger de Guebwiller et ses trois tours.

Album de 34 photos

Commentaires fermés sur Alsace Guebwiller. Peinture murale

Classé dans AE. Histoire médiévale, AI. Art médiéval et moderne, BA. Photos, C. Grand-Est (Alsace Lorraine Champagne-Ardenne), E. Arts Lettres Langues

1740. Abbaye baroque de Dürnstein

L’abbaye augustinienne de Dürnstein, sur le Danube entre Melk et Vienne, est fondée en 1410. Trois siècles plus tard, elle est reconstruite dans le style baroque ; les travaux durent 30 ans.

Les parties 2 et 3 de la chronique sont dédiées aux biographies de Hieronymus Übelbacher et de Jean Népomucène. La partie 1 résume l’histoire de l’abbaye du 14ème siècle à nos jours. Sources : extraits de 3 articles.  

Diaporama de 34 photos (Pierre Dubois, avril 2016)

1 A. Article Wachau dans Wikipédia  

La Wachau est une vallée de Basse-Autriche traversée par le Danube et située à environ 80 km à l’ouest de Vienne entre les villes de Krems et Melk. La vallée, longue d’environ 30 km, est un haut lieu touristique.

Un lieu bien connu de la vallée est la ville de Dürnstein où le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion fut maintenu prisonnier par Léopold V, duc d’Autriche et de Styrie.

L’abbaye a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000 pour son patrimoine architectural et agricole.

La zone est relativement peu peuplée. Elle est composée de petits villages constitués en communes de rarement plus de 2 000 habitants. Les exceptions sont Melk (5.300) et Krems (24.342) mais seule une partie de ces communes se trouve dans la zone UNESCO.

Dürnstein. 870 habitants répartis sur 5 villages : Dürnstein, Dürnsteiner Waldhütten, Oberloiben, Unterloiben, Rothenhof.

1 B. Abbaye de Dürnstein sur le site web Passau-Vienne.

Remontant à 1371, la chapelle édifiée sur les rives du Danube fut à l’origine de l’abbaye augustinienne de chanoines réguliers de Dürnstein fondée en 1410. Celle-ci étant placée sous l’autorité de l’archevêque de Prague, des chanoines de l’abbaye de Wittingau.

1710. Hieronymus Übelbacher est élu prévôt. Le bâtiment était en mauvais état, il a décidé de le faire  reconstruire et d’adopter le style baroque. La tour bleue de l’église collégiale est un point de repère frappant de la Wachau.

Dès 1788, l’abbaye a été dissoute par l’empereur du Saint-Empire Joseph II. Ses domaines sont passés à la famille Starhemberg et ses bâtiments sont revenus aux chanoines réguliers de l’abbaye augustinienne de Herzogenburg.

D’importants travaux de restauration conduits de 1985 à 2019 ont permis d’établir que le clocher affichait uniquement les couleurs bleues et blanches, notamment grâce à l’utilisation d’un bleu de cobalt. Il en a été tenu compte lors de sa restauration.

1 C. Extrait du site de l’abbaye

The Augustinian Canons of Herzogenburg Abbey, as the owners of Dürnstein Abbey, have worked with the State of Lower Austria and the Friends’ Association to create a new museum landscape, opening up a new approach to this landmark of the Wachau Valley.

Dürnstein Abbey is a baroque jewel. Here Provost Hieronymus Übelbacher (1710–1740) succeeded brilliantly in translating the spirit and faith of his time into the language of architecture.

Partie 2. Biographie de Hieronymus Übelbacher (1674-1740 ), prévôt de l’abbaye et son reconstructeur. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

1693. A l’âge de dix-huit ans, il entre à l’abbaye de Dürnstein pour un an de probation et prononce ses vœux en 1694.

1697. Ubelbacher termine ses études de philosophie à Olmütz avec un doctorat.

1700. Ses études ultérieures le conduisirent à Vienne, où il tint sa discussion publique sur la théologie dans son ensemble avec un grand succès.

1710. Après la mort du prévôt Godefrid von Haslingen, Hieronymus Übelbacher est élu à l’unanimité 30ème prévôt de l’abbaye de Dürnstein le 15 juin.

1710. Après la mort du prévôt Godefrid von Haslingen, Hieronymus Übelbacher est élu à l’unanimité 30e prévôt de l’abbaye de Dürnstein le 15 juin. 1710. Le prévôt Übelbacher obtint à Vienne un doctorat en théologie. Il était extrêmement instruit, l’Université de Vienne lui a décerné la pourpre de docteur en écritures saintes

La rénovation de Dürnstein se caractérise avant tout par l’utilisation extrêmement économique du tissu bâti existant. Les couloirs et couloirs ont été superposés aux bâtiments existants afin d’obtenir une apparence uniforme. La collégiale a également été construite en utilisant des parties de l’ancien édifice gothique.

1721. Pendant des années, Übelbacher a tenu un calendrier d’écriture dans lequel il a inscrit des rendez-vous, des journaux d’expériences et des notes de type journal, ainsi que des blagues et des recettes en allemand  et en latin. 14 calendriers densément écrits sont conservés dans les archives de l’abbaye de Herzogenburg. Les textes ont été publiés pour la première fois sous forme de livre en 2013.

1740. Le prévôt Hieronymus Übelbacher mourut le 13 janvier. Il fut enterré dans la crypte de l’abbaye de Dürnstein.

Partie 3. Biographie de Jean Népomucène (1340-1393). Extraits d’un article de Wikipédia.  

Photos de Pierre Dubois (avril 2015)

« Jean Népomucène (né vers 1340, en Bohême, et mort le 1393 à Prague) est un prêtre catholique et un martyr. Il est l’un des saints les plus vénérés. Il est le patron des bateliers, des ponts, des prêtres, de tous les hommes qui avaient quelque chose de commun avec l’eau.

En 1373, un certain Jean Népomucène, fils de berger, fut ordonné prêtre et entra dans la chancellerie archiépiscopale. Il gravit peu à peu les échelons et en 130, fut promu archidiacre de Sasz et chanoine de la cathédrale Saint-Guy de Prague.

En 1393, l’archevêque Jan z Jenštejna en fit son vicaire général.

Il entra rapidement en conflit avec le roi Venceslas IV de Bohême – empereur sous le nom de Venceslas Ier. Celui-ci interdit à l’abbaye de Kladruby d’élire un nouvel abbé. Son plan était de faire de l’église abbatiale une cathédrale, et d’en donner le siège à l’un de ses favoris. Jean Népomucène s’y opposa vivement. Quand l’abbé en titre mourut, les moines tinrent une élection. Furieux, Venceslas fit jeter le vicaire général et le nouvel abbé en prison. Après avoir été torturé par le feu, Jean Népomucène fut jeté dans la Vltava. Sa mort entraîne l’union seigneuriale, une rébellion des nobles tchèques, qui dure de 1394 à 1402.

Au XVIIe siècle, les Jésuites, fer de lance de la Contre-Réforme, promurent son culte en Europe centrale pour concurrencer celui porté par un autre Pragois, Jan Hus, prêcheur très populaire, brûlé vif pour ses idées réformatrices en 1415.

Après trois siècles, pendant l’exhumation, les médecins ont trouvé l’incorruptible langue, bien que ce soit l’une des plus périssables parties du corps.

1721. Jean Népomucène fut béatifié, puis canonisé par le pape Benoît XIII  en 1729, comme martyr du secret de la confession. Il est un des Saints Patrons de la Bohême avec le duc Venceslas Ier de Bohême. Son culte se répandit dans les possessions de la Maison de Habsbourg.

Le tombeau en argent de saint Jean Népomucène repose sur un projet de Johann Bernhard Fischer von Erlach.

Il fut achevé en 1736 et est installé aujourd’hui dans la cathédrale Saint-Guy de Prague ».

Commentaires fermés sur 1740. Abbaye baroque de Dürnstein

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, AF. Histoire 16-17èmes siècles, BA. Photos, D. Allemagne, E. Ingénierie, Architecture, E. Sciences humaines et sociales

De la navigation sur le Danube

Partie 1. Histoire récente : le barrage de Gabčíkovo en aval immédiat de Bratislava. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Diaporama de 29 photos

Cliquer sur les images pour les agrandir

« Il s’agit d’un projet d’aménagement hydroélectrique à la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. »Il s’agit d’un projet d’aménagement hydroélectrique à la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie.

La Hongrie et la Tchécoslovaquie ont signé le 13 septembre 1977 un traité bilatéral prévoyant la construction sur le Danube d’un système d’écluses et de centrales hydroélectriques. Les conséquences environnementales de cet immense chantier avaient été sous-estimées et des protestations de militants écologistes s’élevèrent de part et d’autre du fleuve frontalier pour stopper les travaux.

Après la chute du chute du mur de Berlin et  l’effondrement des régimes communistes, la Hongrie a suspendu les travaux en 1989 en invoquant des motifs écologiques, puis a dénoncé le traité en 1992. Bien que conscient des dégâts sur l’environnement, le gouvernement slovaque, qui avait achevé 90 % des travaux, poursuivit le chantier en novembre 1991 avec une variante C qui impliquait le détournement du fleuve.

Cette variante permettait de rendre le projet opérationnel. Pour cela le barrage de Čunovo remplaça celui de Dunakiliti, situé quelques kilomètres en amont sur le territoire slovaque. Il créa un réservoir de 40 km2 plus petit que celui de 60 km2 prévu initialement mais situé exclusivement en Slovaquie, au lieu où devait être construit initialement le barrage de dérivation ».

« Le canal de 25 km, la centrale hydroélectrique de Gabčíkovo de 720 MW (8 turbines Kaplan) et ses écluses furent terminés.

Sans le barrage de Nagymaros permettant d’avoir un étage supplémentaire sur le Danube, la navigation est plus difficile et, avec la contrainte de garder la Danube navigable, la centrale hydroélectrique de Gabčíkovo ne peut fonctionner à pleine capacité.

La solution retenue par la Slovaquie n’exclut pas de terminer le projet initial en réalisant les barrages de Nagymaros et de Dunakiliti ».

Partie 2. Danube, Le tronçon autrichien entre le 16ème et le 19ème siècle. Source. R. Schörner, L’histoire de la navigation sur le Danube

« L’Empire ottoman et l’Empire autrichien se sont affrontés pour le partage du fleuve du XVIe au XVIIIe. Les Ottomans seront difficilement repoussés par des coalitions d’armées catholiques et alliées, à deux reprises aux portes de Vienne qu’ils assiègent en 1529 et 1683. Tout comme les Romains, les Ottomans avaient bien compris les intérêts stratégiques et économiques de maîtriser la navigation sur le Danube.

La navigation commerciale sur le Bas-Danube au profit de Constantinople dure jusqu’au dernier tiers du XIXe siècle malgré le long déclin de l’Empire ottoman.

Au mépris de tous les obstacles, le commerce atteignit son plein développement. A partir de 1350 environ, les bateaux remontant le fleuve ne furent plus halés par des hommes mais par des chevaux, procédé qui fut appliqué pendant cinq cents ans. Pour haler un bateau il fallait quarante chevaux et même plus, et le voyage de Vienne à Linz – soit une distance d’environ 200 km – demandait au moins deux semaines !

Au XIV » siècle, la position économique des Vénitiens étant dominante, le commerce avec le Proche-Orient régressa et céda la place au commerce intérieur. Vienne devint alors le centre du commerce et de la navigation entre le Danube supérieur et le Danube inférieur, position que la ville put maintenir avec succès pendant de nombreux siècles.

Outre le sel, on note, parmi les principales marchandises transportées aux XIV » et XV » siècles, des céréales, du vin, des minerais et des métaux, des peaux, des tissus, des poissons, de la cire et finalement du matériel de guerre. Au cours des siècles, le sable et les pierres comptèrent également assez souvent parmi les principaux articles transportés sur le Danube.

La navigation connut une vive animation au cours de l’époque de 1500 à 1800. Les sièges que les Turcs firent imposèrent un agrandissement continuel de la flotte (même la guerre de Trente Ans fit subir son influence).

Vers la fin du XVII » siècle, la flotte impériale d’Autriche compta plus de 5000 bateaux.

Le commerce avec le Proche-Orient fut complètement arrêté par les guerres contre les Turcs et la navigation de commerce dut être limitée au cours supérieur du Danube. Par contre, les transports de troupes avancèrent loin en pays hongrois. Au cours de ces campagnes, de nombreuses personnalités royales choisirent le Danube comme route pour effectuer leurs déplacements.

Au XVIII » siècle débute enfin l’époque où l’on chercha à améliorer le rendement technique de la navigation qui, depuis près de deux mille ans n’avait connu aucune amélioration, se faisait encore par galères ou radeaux et, de ce fait, ne pouvait plus satisfaire des exigences toujours plus grandes.

D’autre part, on fit enfin de sérieux efforts pour régulariser le cours du Danube. Par ailleurs, à quel point hommes et bêtes devaient-ils être torturés par les moustiques, dans cette étendue de prairies et de marécages ?

Au XVII » et au XVIII » siècle, la navigation est très animée, surtout sur le cours supérieur du Danube, d’une longueur de 800 km environ, qui s’étend de Ulm, où le Danube devient navigable, jusqu’en Hongrie. A cette époque, la ville de Vienne occupe une position clef. On transporte sur le fleuve, outre les troupes déjà mentionnées, les nombreux voyageurs appartenant à toutes les couches de la population.

Le XVIII’ siècle est particulièrement important en ce sens que, sous le règne de Marie-Thérèse, les pays danubiens de l’Est devinrent accessibles et, partant, mis en valeur.

XIX » siècle. On peut considérer le 17 septembre 1830 comme étant la date de naissance de la navigation à vapeur sur le Danube. C’est, en effet, ce jour-là qu’eut lieu le voyage d’essai du premier bateau de ce genre, le Franz-I, qui parcourut en 14 heures les 300 km séparant Vienne de Budapest, et en mit 48 pour effectuer le voyage en sens inverse ».

Partie 3. L’histoire de la navigation à vapeur sur le Danube. Source : extrait du site Danube Culture.  

« Elle débute à la fin du règne de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Elle ne se concrétise en Autriche et en Hongrie que vers 1817-1818. Après une première proposition de brevet pour la navigation à vapeur restée sans réponse, le gouvernement autrichien renouvelle sa demande en 1817.

Un ingénieur germano-hongrois originaire de Pecs en Hongrie méridionale, Anton Bernhard (1779…) relève le défi et fait construire selon ses plans le Carolina en l’honneur de la quatrième épouse de l’empereur François Ier d’Autriche, Caroline-Augusta de Bavière (1792-1873), un petit remorqueur à vapeur d’un faible tirant d’eau (1,02 m) avec une coque en chêne de Slavonie), et un moteur à vapeur d’une puissance de 24 chevaux, muni de deux roues à aube et d’un treuil qui, dès le 21 mars 1817, peut remorquer sur le Danube une barge de 488 tonnes à la vitesse de 3,4 km/h vers l’amont et à la vitesse de 17 km/h vers l’aval. Le 2 mai a lieu une démonstration du Carolina pour le public viennois, puis le 10 octobre devant le fondateur et directeur de l’Institut polytechnique royal et impérial, Johann Joseph von Prechtl (1778-1854).

La Première Compagnie Impériale et Royale avec privilège de Navigation à vapeur sur le Danube fut au XIXe siècle la plus importante entreprise de transport fluvial de passagers et de marchandises au monde. Cette compagnie fluviale prestigieuse, outil de domination autrichienne sur le fleuve et ses rives mais aussi de commerce, de relations et d’échanges entre les populations de l’Empire austro-hongrois, a servi les intérêts politiques et économiques d’une capitale dépendante des ressources de ses provinces en particulier orientales. Elle fut dissoute en 1991, 162 ans après sa création. 

Les fleuves d’Allemagne sont en quelque façon des grandes routes, qui roulent leurs eaux vers la mer dans des lits réglés. Le Danube est plutôt à comparer à un géant qui, fort de sa puissance, se moque de toutes entraves, tantôt en se divisant en bras innombrables, quitte à son gré un lit et en prend un autre, tantôt en envoyant ses grands flots dans des plaines étendues, en les réunissant un peu plus loin de nouveau dans un lit étroit dont des rochers élevés, forment l’encadrement, comme si ces flots étaient engloutis par des puissances souterraines, pour revenir au jour quelques lieues plus loin et pour accorder un passage sûr et tranquille aux plus grands navires.

Tandis que les rives d’autres fleuves ne sont en général que du territoire d’un seul souverain, ou des parties de plusieurs pays ligués dont les gouvernements ont le même but, le Danube est un fleuve qui baigne les rives de divers pays, dont les langues et les mœurs ne se ressemblent nullement, chez lesquels la variété de mesures, de poids et de douanes met des entraves au commerce et au progrès industriel, sans parler de la diversité des institutions politiques et des lois..

La compagnie a plus de 150 bateaux à vapeur de différentes grandeurs, qui sont employés au transport des passagers et des marchandises et au remorquage de près de 500 chaloupes à la toue.

Elle possède en outre quatre chantiers de réparation de construction de navires neufs. Ils sont situés à Ratisbonne, Korneubourg, Budapest et à Turnu-Severin ».

Commentaires fermés sur De la navigation sur le Danube

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, AF. Histoire 16-17èmes siècles, AH. Histoire 19-20èmes siècles, BA. Photos, D. Allemagne, E. Droit et Sciences politiques, E. Economie Gestion, E. Ingénierie, Architecture, E. Mobilité internationale

Melk. Abbaye baroquissime (1740)

Partie 1. Histoire de l’abbaye bénédictine de Melk. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

L’abbaye est fondée au XIe siècle. De 1700 à 1740, elle est reconstruite dans le style baroque à l’initiative de son abbé, Berthold Dietmayr, celui-ci confiant le chantier à l’architecte Jakob Prandtauer.

« L’abbaye de Melk est une abbaye bénédictine de Basse-Autriche, faisant partie de la congrégation bénédictine d’Autriche. Située dans la région touristique de la Wachau, elle surplombe la ville de Melk, et le Danube.

Les bâtiments actuels datent de l’époque baroque. Ils sont l’œuvre de l’architecte Jakob Prandtauer. Après sa mort, en 1726, les travaux sont achevés d’après ses plans par son élève Franz Munggenast. L’École de l’abbaye de Melk, la plus ancienne école privée d’Autriche, est située dans l’abbaye.

Du XVIe siècle au XVIIe siècle. Comme la Réforme protestante se propageait et que surtout le danger turc grandissait, la vie intellectuelle du monastère allait en s’affaiblissant. Melk dut aux interventions des souverains de ne pas disparaitre définitivement. L’impulsion qui devait conduire au redressement fut le fait d’un groupe d’Allemands du sud qui entrèrent à Melk après avoir reçu une formation dans les écoles jésuites de leur pays d’origine. En dépit de la Guerre de Trente Ans et de la menace constante que faisaient peser les Turcs, la situation économique se rétablit complètement. Peu à peu, les abbés créèrent les bases financières qui rendirent possibles les grandioses transformations à l’époque du baroque.

Le 18 novembre 1700, fut élu un jeune abbé de 30 ans, Berthold Dietmayr, qui sut trouver les moyens pour imposer ses idées, malgré les résistances de sa propre communauté. Avec détermination, il se mit à la transformation du monastère, après avoir trouvé en Jakob Prandtauer, architecte de St. Polten, un partenaire d’un génie égal au sien.

En 40 ans à peine, l’abbaye prit sa forme actuelle. Les artistes baroques les plus importants d’Autriche y ont mis tout leur talent. À peine achevé, le monastère fut gravement endommagé par un incendie. L’abbé Berthold mourut peu après. Les travaux furent achevés pendant le ministère de l’abbé Adrian Pliemel. À la mort de Prandtauer, c’est Josef Munggenast qui prit la direction des chantiers. Parallèlement, le monastère connut un renouveau de sa vie intellectuelle et artistique ».

Liste des abbés de Melk au 18ème siècle

Berthold Dietmayr (1700-1739), Adrian Pliemel (1739-1745), Thomas Pauer (1746-1762), Urban Hauer (1785), Christian Fengler (1785-1788), Isidor Payrhuber (1788)

Liste des architectes et des peintres mobilisés sur les chantiers de construction

Architectes : Jakob Prandtauer (1660-1726) et Franz Munggenast (1680-1741). Peintres : Paul Troger (1698-1762), Michael Rottmayer (1654-1730), Johann Josef Bergl (1719-1789).

« Comme tous les courants intellectuels, la philosophie des Lumières ne gagna l’Autriche qu’assez lentement et sous forme édulcorée, mais son influence n’en fut que plus longue. Sous Joseph II (1780-1790) cependant, les idées nouvelles s’imposèrent rapidement. Un décret impérial imposa aux religieux de passer par le séminaire général de Vienne, où ils recevaient une éducation conforme à l’esprit du siècle. Le monastère échappa à la fermeture, mais eut à supporter de nouvelles servitudes.

Si de nombreux décrets de Joseph II furent rapportés après sa mort, l’esprit joséphiste n’en persista pas moins jusqu’à l’époque actuelle. Les guerres napoléoniennes et les rétrocessions forcées de terres après la révolution de 1848 entraînèrent d’importantes charges financières et restructurations économiques. Malgré cela, sous l’abbé Wilhelm Eder (1838-1866), la rénovation devenue urgente de l’ensemble baroque, ainsi que la création d’un nouveau lycée, furent menées à bien ».

Partie 2. Visite guidée. Source : suite des citations de l’article de Wikipédia.

Diaporama de 44 photos (avril 2016). Cliquer sur les images pour les agrandir.

Aile sud. Avec sa magnifique salle de marbre, elle fait plus de 240 mètres de long. La longueur de l’axe principal est de 320 mètres au total. Melk, l’abbaye bénédictine aux 1365 fenêtres, aux 497 pièces et à la surface de toiture de 2,2 hectares.

Porte d’entrée de la sublime Wachau, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis l’année 2000.

La façade Est. Elle est dominée par une réplique de la Croix de Melk. L’inscription au fronton rappelle, sur le plan théologique, la valeur relative de toute grandeur et de toute gloire : Absit gloriari nisi in cruce (Que par la Croix seule soit la gloire). Au-dessus du portail en plein-cintre, se trouve un petit balcon depuis lequel l’abbé saluait ses hôtes, au-dessous figurent les armoiries de l’abbaye, deux clés d’or croisées sur fond d’azur. On reconnait, sur deux petits socles, les deux Princes des Apôtres, Pierre et Paul, les saints patrons de l’église.

La cour des prélats. Le visiteur passe sous le porche Saint Benoit et se retrouve dans cette cour à la fois élégante et majestueuse. Le regard se pose d’emblée sur la coupole de l’église et sur les deux tours qui la flanquent. La fontaine date du XVIIIe siècle.

L’église domine nettement l’ensemble des bâtiments abbatiaux, avec ses tours et avec sa vaste coupole octogonale reconstruites par Josef Munggenast après l’incendie de 1738.

La bibliothèque. Considérée comme l’une des plus belles du monde, elle est décorée par Paul Troger qui peint en 1732 une immense fresque sur le plafond, représentant en son centre une femme, allégorie de la foi, entourée par quatre groupes d’anges symbolisant les vertus cardinales : prudence, justice, courage et tempérance. Les lieux abritent encore 750 incunables, 1700 œuvres du XVIe siècle, 4 500 volumes du XVIIe et 18 000 livres du XVIIIe siècle. La collection se monte en totalité à plus de 100000 livres.

Les Fresques des voûtes de la nef et des bas-côtés. Elles sont l’œuvre du maître salzbourgeois Johann Michael Rottmayr. La travée centrale est consacrée à Saint Benoît, entouré d’allégories représentant la lutte contre le mal. Sur l’arc avant le dernier panneau, on distingue une colombe, l’âme de Sainte Scolastique qui précède dans le ciel celle de son frère Saint Benoît.

Les autels latéraux. Ils sont l’œuvre du décorateur de théâtre Antonio Beduzzi, L’ornementation de chacune des chapelles s’inspire de la vie du saint auquel l’autel est consacré. Les deux autels du fond sont consacrés à Saint Sébastien et à Saint Nicolas (peintures de Paul Troger, 1746). Les deux suivants ont pour saints patrons, Saint Jean Baptiste (Rottmayr, 1727) et Saint Michel (Rottmayr, 1723). Le troisième autel latéral est appelé autel de Saint Léopold : Léopold ler fait venir à Melk une communauté de chanoines, Léopold II des Bénédictins, Léopold III étend sur Melk une main protectrice. L’autel opposé représente une Adoration des Mages (Rottmayr, 1723).

Le maître-autel. Au-dessus du tabernacle se trouve une tiare. Elle renvoie au Christ, la tête de l’Église, et en même temps aux deux personnages qui se tiennent directement au-dessus du tabernacle : Saint Pierre et Saint Paul. Les statues placées à leur droite et à leur gauche représentent des prophètes de l’Ancien Testament.

La fresque de la coupole. Autour de la Sainte Trinité évoluent les saints rattachés à Melk et à l’ordre bénédictin.

Partie 3. L’abbé Berthold Dietmayr (1770-1739). Source : citation d’un autre article de Wikipédia.

Commentaires fermés sur Melk. Abbaye baroquissime (1740)

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, BA. Photos, D. Allemagne, E. Arts Lettres Langues, E. Ingénierie, Architecture, E. Sciences humaines et sociales

Porcelaine de Vienne (Autriche)

Porcelaine de Vienne (Autriche). Source : article de Wikipédia.

La porcelaine de Vienne provient de la manufacture du palais Augarten (Porzellanmanufaktur Augarten), à Leopoldstadt, dans les environs de Vienne en Autriche. Fondée en 1718 par un privilège accordé à Claude-Innocent Du Paquier, elle est la plus ancienne manufacture de porcelaine d’Europe après celle de Meissen.

1709. La première manufacture de porcelaine en Europe, celle de Meissen, est fondée en 1709. Elle a le monopole du secret de la fabrication de la porcelaine dure.

1718. Pourtant, Du Paquier parvient à embaucher deux artisans de Meissen, ce qui lui permet de fonder son entreprise en 1718 et de commencer à commercialiser des objets sans doute dès l’année suivante. Charles VI (1685-1740) lui accorde, pour une durée de 25 ans, le privilège d’être le seul fabricant de porcelaine à Vienne.

1720. Dès le début de la période, la porcelaine de Vienne se dégage de l’influence saxonne, par exemple dans le choix et le traitement des couleurs, plus diversifiées à Augarten qu’à Meissen au début des années 1720.

Le style de peinture de la porcelaine de Du Paquier s’inspire de celui de Jean Berain, qui servait Louis XIV, et des décorations traditionnelles chinoises et japonaises. Il se spécialise en peinture d’assiettes, de trembleuses et d’autres décorations de la table.

Avant 1730. De même, les nouveaux motifs floraux, dans un registre naturaliste, apparaissent  à Augarten, et seulement sept ou huit ans plus tard à Meissen.

Une trembleuse est une tasse qui s’emboîte dans sa soucoupe. Cet objet, le plus souvent en porcelaine, permet d’éviter de renverser le liquide contenu dans le récipient. Selon la tradition, il était réservé aux personnes souffrant de tremblements, mais était vraisemblablement destiné aux consommateurs de chocolat chaud pour leur permettre de brasser le contenu de la tasse sans risquer.

Photo ci-dessous : trembleuse (vers 1725)

Commentaires fermés sur Porcelaine de Vienne (Autriche)

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, D. Allemagne, E. Arts Lettres Langues, E. Sciences

1763. La France renonce à Québec

10 février 1763. La France renonce à Québec, Herodote.net, Camille Vignolle, 12 mai 2022

Pour lire la totalité de l’article : adhérer aux Amis d’Herodote.net (20 euros par an).

Le 10 février 1763, par le traité de Paris, la France met fin à la guerre de Sept Ans avec l’Angleterre, l’Espagne et le Portugal.

La France évincée de l’outre-mer

Le traité est négocié au nom du roi Louis XV par le Premier ministre, le duc Étienne de Choiseul. Il se solde par la quasi-disparition du premier empire colonial français.

Perte de la Nouvelle-France

La présence française en Amérique du Nord avait commencé de se racornir avec le traité d’Utrecht de 1713 et la cession de l’Acadie à l’Angleterre ; cette colonie nord-américaine allait plus tard donner naissance aux provinces de Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Lors du traité d’Utrecht, la France avait perdu aussi ses bases de pêche de Terre-Neuve et les territoires de la baie d’Hudson, très riches en fourrures, malgré les exploits réalisés par le Canadien Pierre Le Moyne d’Iberville et ses frères pour conserver ces territoires à la France.

Avec le traité de Paris de 1763, la France cède cette fois à son ennemie la Nouvelle-France, principale implantation française en Amérique du Nord. Le roi George III la débaptise par la Proclamation royale du 7 octobre 1763 et elle devient officiellement The Province of Quebec. La France ne conserve dans le golfe du Saint-Laurent que le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, dédié à la pêche à la morue.

Le sacrifice de Montcalm devant la ville de Québec est passé par pertes et profits.

Perte de la Louisiane

Un an avant le traité de Paris, la France avait secrètement cédé à l’Espagne la Louisiane occidentale, c’est-à-dire la rive droite du Mississippi (jusqu’aux Montagnes Rocheuses) ainsi que La Nouvelle-Orléans. Il s’agissait pour Paris d’offrir une compensation à son alliée malencontreusement entraînée dans la guerre de Sept Ans.

Par le traité de Paris, la France cède à l’Angleterre ce qui lui reste de la Louisiane, autrement dit la rive gauche du Mississippi. Elle ne conserve plus dès lors en Amérique du nord que le petit archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Notons que l’Espagne restituera la Louisiane occidentale à la France en 1800. Trois ans plus tard, ce vaste territoire fera l’objet du Louisiana Purchase entre Napoléon Bonaparte et Thomas Jefferson. Il est maintenant recouvert par treize États des États-Unis.

Commentaires fermés sur 1763. La France renonce à Québec

Classé dans AA. Histoire 18ème siècle, C. Outre-Mer, E. Mobilité internationale