Philippe-Jacques de Loutherbourg, connu aussi sous les prénoms de Philip James et Philipp Jakob dit le jeune, né le 31 octobre 1740 à Strasbourg et mort le 11 mars 1812 à Chiswick, est un artiste anglais d’origine franco-suisse.
Diaporama de 26 photos (5 œuvres exposées au musée des Beaux-arts de Strasbourg, cartels et détails).
De Loutherbourg peint par Gainsborough (1777-1778)
Partie 1. Biographie. Source : extraits d’un article de Wikipédia.
Septième enfant du peintre de miniatures, Philippe-Jacques de Loutherbourg l’aîné (1698-1768), miniaturiste et graveur originaire de Bâle, Philippe-Jacques de Loutherbourg reçoit sa première formation artistique de son père.
1755 (15 ans). Son père le conduisit à Paris et le fit entrer dans l’atelier du portraitiste Carle Van Loo, alors dans tout l’éclat de sa carrière, mais le genre de ce maitre ne lui plut pas, et il passa chez le peintre de marine et de guerre Francesco Casanova, dont on retrouve le caractère dans certaines de ses œuvres.
À l’Académie royale de peinture et de sculpture, Jean-Georges Wille lui enseigna la gravure.
1767 (27 ans). Il fut reçu à l’Académie et nommé peintre de Louis XV le 22 août.
1767. Paysage avec animaux
1771 (31 ans). À la suite de l’invitation de David Garrick, directeur de comédiens, il quitta Paris pour Londres et devint responsable de la scène du Théâtre Royal de Drury Lane londonien, avec un confortable salaire de 500 £ par an. Son travail fut très remarqué, non seulement du grand public, mais même d’artistes comme Joshua Reynolds.
1772 (32 ans). Il organise sa première exposition à la Royal Academy.
1778 (38 ans). Paysage avec figures et troupeau au soleil couchant.
1781 (41 ans). Il est titularisé dans cette Académie.
Le 26 février, sur Lisle Street, Leicester Square, il présente au public l’Eidophusikon ou théâtre mécanique, promettant des Moving Pictures representing Phenomena of Nature (images animées représentant des phénomènes naturels), en précurseur des panoramas du XIXe siècle, ce qui fascina Gainsborough et provoqua un vif intérêt de la part de Joshua Reynolds.
1785 (45 ans) .Son dernier grand projet au théâtre fut la mise en scène de la spectaculaire pantomime Omai, un voyage autour du Monde, d’après les écrits de James Cook. Omai, Tahitien fut un compagnon de voyage de James Cook, et vécut en Angleterre de 1774 à 1776. Il fut le premier indigène des îles du Pacifique à visiter l’Angleterre, et sa présence, combinée aux récits de Cook, enflamma l’imagination des Anglais.
1789 (49 ans). À la fin de sa vie, sa réputation fut un peu altérée par ses implications dans le mysticisme. En 1789, il abandonna temporairement la peinture pour se consacrer à l’alchimie et au surnaturel. Il voyage avec Cagliostro, qui l’instruit dans les sciences occultes, avant de l’abandonner lorsqu’il est condamné. Il pratique également, avec sa femme, la guérison par la foi.
1791 (51 ans). Une âme d’artiste portée au ciel.

1803 (63 ans). Philandre et Clorinde (scène du Conte de Noël de Garrick).
Non daté. Vue de Snowdon depuis le lac de Llamberis.
Partie 2. Portrait par la Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie d’Alsace
« Fils du graveur et miniaturiste bâlois Philipp Jacob Loutherbourg, établi vers 1700 à Strasbourg où il avait épousé Catherine Barbe Heitz.
1755, La famille s’installa à Paris où le jeune Loutherbourg fut confié à Carle Van Loo. Il étudia également la gravure auprès de Jean-Georges Wille et entra dans l’atelier de François-Joseph Casanova dont il devint le collaborateur.
1763. Son premier envoi au Salon lui valut les louanges de Diderot qui appréciait son retour à la nature, rappelant Berchem et l’estimant digne de rivaliser avec Vernet. Cette distinction marqua le début d’une brillante carrière, jalonnée par des paysages, des marines, des scènes de genre ou de bataille.
Entre 1763 et 1771. Il présenta 80 tableaux lors des Salons.
1767. Nommé peintre du roi, il fut reçu à l’Académie royale de peinture. Vers cette époque, son nom s’enrichit d’une particule dont on ignore l’éventuelle justification.
1768. Il effectua un voyage en Provence qu’il prolongea peut-être en Italie, en Suisse et en Allemagne.
Peintre prolifique, accumulant les succès, qualifié de génie rare, Loutherbourg était aussi d’un caractère très déréglé, menant une vie de désordre, aventureuse et fastueuse, non dépourvue de scandales, provoqués notamment par sa vie conjugale et extra-conjugale.
1771. Il décida de commencer une nouvelle existence. Il abandonna ses quatre enfants et sa femme qui venait d’obtenir la séparation des biens, puis, poussé par l’attrait de gains importants, se rendit à Londres.
Jusqu’en 1785. Engagé par David Garrick au théâtre de Drury Lane, il se consacra aux décors, faisant preuve d’un réel talent dans l’art scénique. C’est à ce talent qu’on doit l’invention par Loutherbourg de l’Eidophusikon (1781-1785), spectacle panoramique et mécanique, aux éclairages variables, qui illustrait différents aspects de la nature et qui fit sensation.
1773-1811. Parallèlement, il avait exposé à la Royal Academy dont il devint membre en 1781. En 1786 il rencontra Cagliostro qu’il accompagna en Suisse l’année suivante. Après une brouille en 1788, il revint en Angleterre où il s’établit comme guérisseur.
1789. Il se remit à la peinture. Son importante production anglaise se diversifia. Il se fit caricaturiste et illustrateur, notamment d’une bible, d’un Shakespeare et d’une Histoire d’Angleterre, devint aussi peintre de scènes historiques, mythologiques ou religieuses.
1793. Il suivit le duc d’York dans les Flandres pour y peindre les victoires anglaises.
Sur sa tombe, une inscription le compare à Salvator Rosa, à Poussin et au Lorrain.
Dans quelle mesure, Loutherbourg, né à Strasbourg, peut-il être considéré comme un artiste alsacien ? En 1776, devant le naturaliste Jean Hermann, il renia même ses origines, prétendant être suisse. Ce qui est sûr, c’est qu’il fut un peintre talentueux et fécond, parisien d’abord, anglais ensuite. Son importance, affirmée par Diderot et aujourd’hui méconnue, fut assez bien jugée par son confrère Sir Thomas Lawrence qui disait : Loutherbourg est à compter parmi les plus grands génies, mais il n’est pas allé plus loin« .
Partie 3. Vie et œuvre. Source : résumé de la thèse d’Olivier Lefeuvre, dirigée par Barthélémy Jobert et soutenue le 6 décembre 2008 au Centre André Chastel.
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