Archives mensuelles : mars 2023

1778. Guerre des Pommes de terre

La guerre des Pommes de terre est le nom donné à la guerre de Succession de Bavière (juillet 1778 – mai 1779).

Partie 1. Faire la guerre pour la succession de la Bavière ? Source : François Fejtö, La guerre de la Succession de Bavière fait long feu in Joseph II, Perrin, 2016, 516 pages. Extraits des pages 241-253.

Portrait de Joseph II

« Il n’est plus question maintenant de la Bavière, mais de la réputation de toute la monarchie. Après la déclaration de guerre, l’empereur Joseph II (1741-1790) avertit énergiquement sa mère Marie-Thérèse d’Autriche qu’elle devait cesser ses lamentations. Il n’y avait plus qu’un seul mot d’ordre : la victoire, la victoire à tout prix. Toute l’administration civile, toutes les forces matérielles de l’État devaient être mises au service de la victoire. Le ton de l’empereur était catégorique.

Il ne sollicitait plus ; il donnait des ordres. Les recettes devaient être accrues par tous les moyens possibles et les dépenses non militaires devaient être réduites. Tout citoyen – depuis le souverain jusqu’au simple paysan – devait être prêt aux plus grands sacrifices pour le bien de l’État. Il ne restait plus qu’un seul salut : la victoire, il ne restait plus qu’un seul État : l’armée, un seul souverain : le commandant en chef, Joseph.

Le commandant en chef… Était-il à la hauteur de sa tâche ? Marie-Thérèse manifestait quelque scepticisme à l’égard des talents stratégiques de son fils. Mais Joseph était entouré de quatre maréchaux : son beau-frère, le prince Albert et trois excellents soldats, le commandant d’armée Lacy – l’un des généraux les plus renommés de la jeune génération, ayant fait ses armes dans la guerre de Sept Ans –, le massif Laudon, et le hussard Hadik.

Or, les cinq hommes, qui se trouvaient à la tête de l’armée autrichienne, furent unanimes à estimer que l’armée autrichienne, forte de 180 000 hommes, était inférieure de 40 000 hommes à l’ensemble des armées de la Prusse et de la Saxe ; et que, par conséquent, loin d’être capable de prendre l’offensive, elle était à peine suffisante pour tenir la défensive (lettre de Marie-Thérèse à Mercy, du 31 juillet 1778) »…

Partie 2. La guerre de Succession de Bavière (juillet 1778 – mai 1779). Source : extraits d’un article de Wikipédia

« La guerre de Succession de Bavière (juillet 1778 – mai 1779) est un conflit qui opposa la monarchie des Habsbourg à une alliance prusso-saxonne, visant à empêcher les Habsbourg de faire l’acquisition du duché de Bavière. La guerre ne voit pas se dérouler de bataille allant au-delà de quelques escarmouches mineures, mais causa des pertes significatives, avec notamment des milliers de soldats morts de maladie et de famine. Reflétant la frustration du soldat en quête de nourriture, le conflit fut appelé, en Prusse et en Saxe, la guerre des Pommes de terre (Kartoffelkrieg).

1777. Le 30 décembre, Maximilien III Joseph de Bavière, le dernier représentant de la branche cadette des Wittelsbach, meurt de la variole, sans descendant. Charles-Théodore de Bavière, un descendant de la branche aînée des Wittelsbach, revendique le lien de parenté, mais lui non plus n’a pas d’enfant pour lui succéder. Son cousin, Charles II Auguste de Palatinat-Deux-Ponts peut donc se réclamer légitimement comme le prince héritier.

Au-delà de la frontière sud bavaroise, Joseph II du Saint-Empire, qui convoite le territoire bavarois, s’était marié à la sœur de Maximilien Joseph en 1765 pour renforcer toute réclamation qu’il pourrait effectuer. Cependant, son entente avec l’héritier, Charles-Théodore, de partager le territoire bavarois n’avait pas pris en compte les nouvelles demandes de l’héritier présomptif, Charles Auguste.

L’acquisition de territoire dans les États de langue allemande constituait une partie importante de la politique de Joseph d’Autriche d’étendre l’influence de sa famille en Europe centrale. Pour Frédéric II de Prusse, la revendication de Joseph menaçait l’ascendance des Hohenzollern dans leur politique allemande, mais il hésitait sur sa politique destinée à maintenir le statu quo par le biais de la guerre ou de la diplomatie.

L’Impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, qui corégna avec Joseph, considérait qu’un conflit avec l’Électorat de Bavière n’en valait pas la peine. En effet, ni Marie-Thérèse, ni Frédéric ne voyaient d’intérêt à poursuivre les hostilités. Mais Joseph ne voulait pas renoncer à sa demande, malgré les insistances de sa mère.

Frédéric-Auguste Ier de Saxe, de son côté, voulait préserver l’intégrité territoriale du duché pour Charles Auguste, et n’avait pas d’intérêt à voir les Habsbourg faire l’acquisition de territoire supplémentaire sur leur frontière sud et ouest.

Finalement, Catherine II de Russie menaça d’intervenir aux côtés de la Prusse avec 50 000 hommes, forçant ainsi Joseph à reconsidérer sa position. Avec la médiation de Catherine, lui et Frédéric négocièrent une solution vis-à-vis du problème que posait la succession de Bavière avec le traité de Teschen, signé en mai 1779.

Pour certains historiens, la guerre de Succession de Bavière était la dernière guerre de Cabinet, où les troupes manœuvraient tandis que les diplomates voyageaient d’une capitale à l’autre pour régler les problèmes de leurs monarques. Par la suite, les guerres de la Révolution française et les guerres napoléoniennes différeront dans leurs portées, leurs stratégies, leurs organisations ainsi que leurs tactiques ».

Partie 3. Le traité de Teschen (13 mai 1779). Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Le traité de Teschen est un traité de paix signé le 13 mai 1779 à Teschen dans la Silésie autrichienne entre le royaume de Prusse et la monarchie d’Autriche pour mettre fin à la guerre de Succession de Bavière, qui les opposait depuis la mort sans postérité de Maximilien III Joseph, électeur de Bavière, en 1777.

Avec le décès de l’électeur Maximilien III Joseph, le 30 décembre 1777, la lignée bavaroise de la maison de Wittelsbach s’éteint. Un certain nombre de dynasties européennes revendiquent le patrimoine, notamment les Habsbourg réclamant les domaines de l’ancien duché de Basse-Bavière et du HautPalatinat. L’héritier, Charles-Théodore, électeur palatin, était prêt à reconnaître ces exigences en échange de possessions en Autriche antérieure. Par conséquent, les troupes autrichiennes avancent en Bavière à partir du 3 janvier 1778″.

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Besançon, le musée du Temps

L’exceptionnel musée du Temps de Besançon est niché dans l’écrin du palais Granvelle édifié au 16ème siècle. Rouvert en juin 2022 après travaux, c’est une merveille qui mérite un grand détour !

Les collections du musée rassemblent 1 500 montres, ébauches et boîtes, plus d’une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules, un ensemble de 2 000 gravures liées à l’horlogerie allant du XVIe au XIXe siècle, mais aussi de nombreux outils, machines, matériels scientifiques passés et présents collectés auprès de laboratoires européens de haute technologie… La mesure du temps a toujours été la plus précise de toutes les mesures.

Cette chronique du blog est dédiée à l‘histoire de l’horlogerie en Suisse et en France (partie 1), particulièrement à Besançon (partie 2). Elle s’inscrit par ailleurs dans l’Histoire du XVIIIe siècle.

Le diaporama de 38 photos est consacré à des œuvres du 18ème siècle.

Partie 1. Brève histoire de l’Horlogerie en Suisse et en France. Sources : extraits d’un article de Wikipédia.

« Depuis le Moyen-Âge, des mécanismes horlogers de grandes dimensions sont installés dans les clochers des villes du Saint-Empire romain germanique. Exemples : cathédrale de Strasbourg en 1354 ; Stralsund en 1394 ; Berne en 1405 ou Prague en 1410.

Au XVIe siècle, la fabrication des premiers mécanismes horlogers mus par des ressorts s’établit.

Plusieurs régions qui font partie de la Suisse romande ont vu débuter l’industrie horlogère : Genève, le Pays de Vaud… Ces régions ont connu un afflux de réfugiés huguenots français, après l’édit de Fontainebleau.

Les montres sont incrustées dans des boîtes, véritables bijoux à l’intérieur, que l’on cache dans ses vêtements. Jean Petitot (1607-1691) et Jean-Étienne Liotard (1702-1789) deviendront ainsi plus tard de remarquables ambassadeurs du savoir-faire genevois quant aux miniatures sur émail.

L’accès au métier est restreint (un seul apprenti par maître), mais ouvert aux étrangers qui ont fondé une Maîtrise. Les monteurs de boîtes en 1698 et les graveurs en 1716 constituent à leur tour leur propre maîtrise, échappant à la juridiction des horlogers et orfèvres.

A partir du XVIIIe siècle, l’histoire s’est progressivement accélérée avec l’apparition d’une proto-industrie massive dans les montagnes suisses. Elle a précédé la révolution industrielle et lui a résisté pendant longtemps.

Les horlogers genevois de souche abandonnent alors le travail des mouvements bruts ou ébauches, pour se réserver le finissage. Par une série de règlements protectionnistes, ils empêchent l’implantation proche de concurrents capables de fabriquer la montre complète. Objectif, cantonner cette industrie naissante dans un travail de sous-traitance pour la Fabrique de Genève, mais les Jurassiens organisent leurs propres comptoirs.

Après la mort de Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans prit goût pour les arts mécaniques, et particulièrement l’horlogerie. Il voulut créer une pépinière d’artistes d’élite, venus de Londres, dont Henry de Sully qui fonda en 1718 une manufacture d’horlogerie à Versailles et construisit une horloge marine pour laquelle il inventa un échappement à repos flottants. Sully eut pour émules et pour amis Lebon et Gaudron, tandis que Julien Le Roy imagina une pendule à équation, saluée par l’Académie des sciences. S’inspirant d’Isaac Newton, il utilisa de l’huile aux pivots des roues et du balancier des montres, pour diminuer l’usure et les frottements.

En 1740, un apprenti nommé Samuel-Olivier Meylan (1721-1755), fils de Jean-Baptiste, a introduit l’horlogerie complexe dans la Vallée de Joux, après que Mathieu Biaudet, maître-horloger, l’eut initié à son art. Il crée la première montre de poche, équipée d’un mécanisme de boîte à musique.

En 1777, l’horloger suisse Abraham Louis Perrelet crée la « montre à secousses » dite perpétuelle, souvent considérée comme la première montre automatique, tandis que l’année suivante, l’horloger liégeois Hubert Sarton dépose un document décrivant une montre automatique à rotor, auprès de l’Académie des sciences de Paris.

Vers 1785, environ 20 000 personnes travaillaient dans l’horlogerie à Genève produisant 85 000 montres par an (50 000 montres dans le Jura neuchâtelois).

La mécanique horlogère était au XVIIIe siècle la technique de pointe qui passionnait toutes les élites. Les grands horlogers furent aussi souvent des constructeurs d’automates visant à imiter la vie. Ceux de Jacques de Vaucanson en 1738, comme le joueur de flûte, et le canard, qui ingérait des aliments, inspirent ceux d’Henry et Pierre Jaquet-Droz.

La production en France liée aux commandes du roi. Jean-André Lepaute (1720-1787) fonda en 1740 son entreprise à Paris et conçut la construction de la plupart des grandes horloges publiques : Luxembourg, Jardin des Plantes…

Au XVIIIe siècle, l’horlogerie française connaît un âge d’or. À Paris et à Versailles, les horlogers Ferdinand Berthoud, Jean-Antoine Lépine et Abraham Breguet mettent au point de nouvelles techniques et commercialisent des modèles toujours plus prestigieux ».

Partie 2. Histoire de l’Horlogerie à Besançon. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« L’horlogerie existe en région Franche-Comté depuis la fin du XVIIe siècle, notamment grâce à l’horloge comtoise. Cette horloge à pendule fabriquée particulièrement à Morez et à Morbier dans le Haut Jura est considérée comme l’une des industries typiques de la région, avant que la fabrication industrielle ne s’arrête au début du XXe siècle. Pendant plus de trois siècles, cette horloge, simple et robuste, rencontre un grand succès : à son apogée, la production atteint les 150 000 pièces par an dans les années 1850.

Les activités horlogères qui existaient à Besançon avant l’arrivée de Suisses et la Révolution française, étaient exclusivement le fait de petits ateliers, tel que Paliard, Lareche, Joffroy, Perrot ou encore Perron qui furent considérés comme des maîtres horlogers de leurs temps. Le plus illustre d’entre eux est Perron, qui est notamment l’auteur de pièces réputées comme ces pendules Louis XIV, Louis XV et Louis XVI reconnues pour leur grande qualité. Ces ouvriers exécutaient eux-mêmes toutes les pièces d’horlogerie, avant que la production industrielle soit importée par les Suisses dans la ville…

Plus  significativement à la fin du XVIIIe siècle, des horlogers suisses installèrent dans la capitale comtoise les premiers ateliers. C’est en 1793 que le Genevois Laurent Mégevand (1754-1814) s’installe à Besançon avec 80 confrères, fondant ainsi le pôle industriel horloger de la ville. Puis petit à petit, des Bisontins prennent part à cette fièvre horlogère, et firent définitivement de Besançon la Capitale française de l’horlogerie lors de l’Exposition internationale de 1860.

Par la suite, ils feront venir dans la cité 22 familles d’horlogers, soit entre 400 et 700 personnes originaires principalement du Locle et de la principauté de Neuchâtel, mais aussi de Genève, de Porrentruy, de Montbéliard, de la Savoie et même du Palatinat.

 Ces immigrés étaient largement encouragés par les pouvoirs publics français, notamment par un décret qui, en 1793, fonde la Manufacture Française d’Horlogerie à Besançon et leur offre des locaux spacieux ainsi que des subventions.

En 1795, on compte mille horlogers dans la ville, et à la fin de l’Empire environ 1 500 Suisses habitent la capitale comtoise dont 500 travaillant exclusivement dans l’horlogerie et produisant environ 20 000 unités par an, avant que cette communauté ne soit peu à peu remplacée par de la main d’œuvre locale.

En 1801, un premier atelier d’apprentissage d’horlogerie est installé dans l’hôpital Saint-Jacques, mais le véritable engouement pour de l’enseignement horloger à Besançon datera des années 1850. La production horlogère progresse de 14 700 pièces en l’an III (1794-1795) à 21 400 en l’an XI (1802-1803).

Après la fin des faveurs accordées aux immigrés suisses, la plupart d’entre eux regagnèrent leur région natale ou verront leurs entreprises tomber en faillite, comme c’est le cas de Mégevand qui mourut dans la misère en 1814. Cependant, même si les initiateurs du mouvement horloger de la ville font grise mine, le pôle industriel est bien ancré : l’horlogerie franc-comtoise était née ».

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Marie-T. d’Autriche, 30 ans en 1747

Marie-Thérèse d’Autriche, 30 ans en 1747.

1717. Naissance de Marie-Thérèse Walburge Amélie Christine de Habsbourg (Maria Theresia Walburga Amalia Christina von Habsburg), née le 13 mai 1717 à Vienne et morte dans la même ville le 29 novembre 1780.

Sources : extraits de Marie-Thérèse d’Autriche, Jean-Paul Bled, Fayard, 2001, 520 pages (chapitres 1 à 3, pp. 9-96). Extraits de l’article de Wikipédia.

1730 (13 ans). Portrait

1735-1738 (Marie-Thérèse a entre 18 et 21 ans). François-Étienne de Lorraine, aux traités de Vienne (3 octobre 1735 et 18 novembre 1738) mettant fin à la guerre de Succession de Pologne, reçoit le grand-duché de Toscane en échange de ses duchés héréditaires de Bar et de Lorraine qu’il abandonne à titre viager à Stanislas Leszczynski, roi déchu de Pologne, mais beau-père de Louis XV lesquels duchés, à la mort de l’ex-roi de Pologne, seront annexés par la France.

1736 (19 ans). Le 22 février, Marie-Thérèse épouse François-Étienne de Lorraine.

1737 (20 ans). Dans l’attente d’entrer en possession du grand duché de Toscane, celui-ci est fait gouverneur général des Pays-Bas. Il reçoit également le grade de lieutenant général. L’occasion lui est bientôt donnée d’exercer le commandement en chef. Avec la nouvelle guerre turque qui éclate en juin 1737, il pourrait se couvrir de gloire sur les traces du prince Eugène (1663-1736). Mais même secondé par des lieutenants aguerris au métier des armes, il se révèle un piètre capitaine (pages 30-31).

1740 (23 ans). Marie-Thérèse a déjà donné le jour à trois filles dont deux sont mortes en bas âge, la petite princesse Marie-Caroline ayant été emportée par la variole.

1740 (23 ans). Archiduchesse d’Autriche, fille aînée de l’empereur Charles VI mort sans descendance masculine, Marie-Thérèse succède en 1740 à son père à la tête des possessions héréditaires de la maison des Habsbourg d’Autriche, notamment le royaume de Hongrie, le royaume de Bohême et le royaume de Croatie, dont elle recevra les couronnes.

Source Universalis. « La mort de Charles VI ouvre une crise de succession qui met en question l’existence même de la monarchie, en dépit des promesses faites par les puissances et des traités arrachés au prix de substantielles concessions (Pragmatique sanction de 1713). Fille unique, Marie-Thérèse a des cousins qui élèvent des prétentions à tout ou partie de la succession. Ceux de Saxe, de Bavière et de Prusse se montrent particulièrement acharnés, avec l’appui de la France et de l’Espagne qui rêvent d’abattre la maison d’Autriche ».

1740 (23 ans). Frédéric II, à la mort de son père, devient roi de Prusse.

1740-1748 (23-31 ans). Guerre de succession d’Autriche. Bien que Charles VI ait pris soin d’assurer sa succession, grâce à la Pragmatique Sanction de 1713 et à des traités avec les autres États d’Allemagne (Prusse, Bavière) et d’Europe, l’accession au pouvoir d’une princesse de 23 ans est l’occasion d’un long conflit, lancé par Frédéric II dès la fin de 1740, la guerre de Succession d’Autriche, à laquelle prennent aussi part, parmi les ennemis de Marie-Thérèse, la Bavière, la France et l’Espagne. Au terme de cette guerre, conclue par le traité d’Aix-la-Chapelle, Marie-Thérèse a perdu la Silésie, province qu’elle chérissait, cédée à la Prusse, mais son époux a été élu empereur et son pouvoir est solidement établi.

1741 (24 ans). En mars 1741 naît l’héritier mâle tant attendu. Sur les conseils de sa mère, elle le prénomme, en geste d’action de grâce, Joseph, comme le père nourricier du Christ. Joseph II d’Autriche (1741-1790), empereur (Joseph II, 1765-1790), épousera en 1760 Marie-Isabelle de Bourbon-Parme (1741-1763), puis en 1765 Josépha de Bavière (1739-1767).

1741 (24 ans). Couronnement de Marie-Thérèse d’Autriche, reine de Bohême et de Hongrie à Presbourg (aujourd’hui Bratislava) le 24 juin.

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Bari, le château normand, souabe

Bari (Pouilles), château normand, souabe. Chronique en deux parties : histoire du château à partir de 1131, salon de la gypsothèque.

Diaporama de 32 photos.

Partie 1. Histoire du château. Source : citations de l’article de Wikipédia.

« Il s’agit d’une forteresse construite en 1131 par Roger II de Sicile. Presque entièrement détruite en 1156 par Guillaume Ier de Sicile, elle est rapidement reconstruite par Guido le Vast, sur ordre de Frédéric II du Saint-Empire« .

Il Portale Federiciano (13ème siècle)

« Après les interventions de Frédéric II, au 16ème siècle, plusieurs autres modifications ont été réalisées pour s’adapter aux besoins défensifs. L’ensemble comprend d’imposantes murailles rythmées par des tours carrées au-dessus d’un fossé large et profond ».

Partie 2. Castello Normanno Svevo. Château édifié par le roi normand Roger II, abritant le salon de la Gipsoteca, collection de reproductions en plâtre des plus beaux exemples de la sculpture romane des Pouilles. Source : citation de l’article du Petit Futé.

Œuvres photographiées :

épisodes la Passion du Christ (12ème siècle), la Cène (13ème siècle),

Christ bénissant et Vierge allaitant (13ème siècle),

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Au Jardin avec le Pasteur Oberlin

Ban-de-la-Roche : au jardin avec le Pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826).

Diaporama de 46 photos.

Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.

Pour aller plus loin : visiter également le musée Oberlin de Waldersbach (Bas-Rhin).

Présentation de l’expo sur le site des Archives.

Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…

« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.

L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.

Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.

En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.

Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».

Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.

« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.

A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.

D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».

A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.

Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».

Partie 3. Biographie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Source : extraits de l’article de Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oberlin

Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.

Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.

1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.

1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.

1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.

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Trani. Cathédrale et Campanile

Cathédrale de Trani, aussi connue comme Duomo di Trani, Cathédrale Santa Maria Assunta de Trani, ou encore cathédrale San Nicola Pellegrino.

Diaporama de 38 photos (mars 2023)

Partie 1. La cathédrale, exemple de l’architecture romane des Pouilles. Source : article de Wikipédia.

Sur le site web de la cathédrale. Film : superbes vues aériennes de la cathédrale avec lever du soleil sur la mer Adriatique

« L’église est le siège de l’archevêque de Trani-Barletta-Bisceglie.

Sa construction (1099-1143) est liée à des événements de Saint Nicolas Pèlerin au cours de la période de domination normande.

Elle a été construite en utilisant le matériau de tuf calcaire typique de la région : c’est la pierre de Trani, extraite des carrières de la ville, caractérisée par une très légère couleur rose, presque blanc.

L’église se distingue par son important transept, par l’utilisation de l’arc ogival formant un passage sous le campanile-clocher, un phénomène pas très courant dans l’architecture romane ».  

Partie 2.  Histoire de la Cathédrale. Source : extraits du site Web.

« La posizione della cattedrale di Trani ne ha fatto una delle più famose al mondo; realizzata in chiara pietra calcarea, fornita dalle generose cave del luogo, è la sentinella di una delle più importanti città marinare della Puglia, ed è un esempio eccellente di architettura romanica pugliese.

L’attuale cattedrale sorge sul sito già occupato dalla precedente cattedrale paleocristiana, documentata dal IX secolo e dedicata alla Vergine. Di quel venerabile luogo, completamente demolito per dar luogo alla nuova costruzione, restano il sacello ipogeico dedicato al protovescovo di Brindisi san Leucio ed alcuni brani di pavimento musivo.   

Il sacello (chapelle) è un ambiente quadrato di età longobarda, con un vano centrale atto ad accogliere le reliquie, ispezionabili mediante finestrelle, ed un deambulatorio anulare che permetteva lo scorrere a senso unico della fila dei devoti, con differenti varchi per l’ingresso e l’esito.

La grande chiesa cominciò a sorgere nel 1099, per volontà del vescovo Bisanzio, a seguito della morte e canonizzazione del giovane pellegrino Nicola, sbarcato a Trani, dalla Grecia. La Cattedrale; costruita con pubblico denaro, è frutto di un ardito progetto unitario, inteso ad isolare la costruzione dalle acque marine di risalita; è interamente sub divo, compreso l’ambiente più importante per una chiesa romanica, la cripta, destinata a custodire le reliquie del santo patrono di Trani, San Nicola il Pellegrino.

 La cripta della cattedrale di Trani, infatti, non corrisponde all’etimologia, non è affatto ‘nascosta’, è luminosa ed alta, con crociere sorrette da una selva di elegantissime colonne di marmo greco; varchi oggi murati ne consentirono l’accesso dall’esterno ed il funzionamento in autonomia finché non venne ultimato il corpo longitudinale; tuttavia, la posizione della cripta permane quella canonica, sottostante il presbiterio, in quanto le fu genialmente allineata una chiesa a sala, impostata su due file di basse colonne, che conserva solo nel nome la memoria dell’antica chiesa di S. Maria e costituisce il supporto della chiesa superiore, dedicata alla Vergine Assunta.

Questa ha pianta basilicale con transetto e tre navate, copertura a capriate sulla centrale, a crociere sulle minori, matronei, colonne binate come insolito e aggraziato sostegno; la sua costruzione si protrasse fino agli ultimi decenni del XII secolo; nel presbiterio, si leggono consistenti tracce dell’originario pavimento a mosaico, simile per qualità, temi e fattura al pavimento della cattedrale di Otranto (1165) ».

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Bari, la cathédrale San-Sabino

Églises romanes des Pouilles. Chroniques déjà publiées : Cathédrale Saint Valentin de Bitonto. 46 photos, Basilique Saint-Nicolas de Bari, 56 photos.

Partie 1. Bari, la cathédrale de San-Sabino. Source : article de Wikipédia

Diaporama de 39 photos (extérieur et intérieur de la cathédrale).

« Bien que moins connue que la basilique San-Nicola, la cathédrale est le siège de l’archevêché de Bari-Bitonto. Elle est dédiée à Sabin de Canosa (461-566), un évêque du VIe siècle, dont les reliques ont été apportées au IXe siècle.

La présence documentée d’un évêque à Bari remonte à Gervais, qui a assisté au concile de Sardica en 347, et à son successeur Concordius, qui était présent au Concile de Rome (382).

VIe siècle. L’évêque a été élevé au rang d’archevêque, et la présence d’une cathédrale de Bari est établie pendant la même période.

Sous la nef actuelle se trouvent des traces d’une ancienne église à abside d’avant le premier millénaire. Elle avait trois nefs et des pilastres carrés.

Mosaïque de Timothée : pavement de l’église paléochrétienne. Diaporama de 10 photos.

Première moitié du XIe siècle. L’archevêque Bisanzio ordonne la construction d’une nouvelle église épiscopale, qui est achevée sous ses successeurs Nicola I (1035-1061) et Andrea II (1061-1068). Celui-ci quitte Bari pour Constantinople où il se convertit au  Judaïsme. Il y meurt.

1064. Dans la cathédrale désormais terminée, se tient un synode d’évêques.

1071. Les Normands conquièrent Bari. Le siège épiscopal demeure vacant.

1080. Ursone, évêque de Rapolla, est transféré à l’archevêché de Bari-Canosa par Roberto Guiscardo, duc d’Apulie. Il demande aux chanoines anciens des informations sur les édifices précédents et sur les reliques qui y étaient conservées.

1081. Ursone, en partance pour un pèlerinage en Terre sainte, rentre précipitamment suite à la nouvelle de l’arrivée des reliques de saint Nicolas. Il les confie à Elie, abbé bénédictin. En même temps, il construit une église en l’honneur de saint Nicolas sur l’aire laissée vide par l’administration byzantine, et concédée par le duc Roger Borsa,

1089. Mort d’Ursone. Le Pape Urbain II dépose solennellement les reliques dans la crypte de la nouvelle basilique dédiée à Saint Nicolas (encore en construction) et consacre Elie archevêque de Bari et Canosa..

1090-1178 : Quatre cartels

1156. La cathédrale est détruite par Guillaume Ier de Sicile avec le reste de la ville (alors que la Basilique Saint-Nicolas a été épargnée).

Construction de la nouvelle cathédrale. À la fin du XIIe siècle, l’archevêque Rainaldo engage la reconstruction de la cathédrale, la réutilisation des matériaux de l’église précédente et d’autres bâtiments détruits.

1292. Consacrée le 4 octobre, la nouvelle cathédrale a été édifiée dans le style de la basilique Saint-Nicolas.

Au XVIIIe siècle, la façade, la nef et bas-côtés, le Trulla (l’ancien baptistère) et la crypte sont rénovés dans le style baroque, sous l’archevêque Muzio Gaeta selon le projet de Domenico Antonio Vaccaro. Les trois portails construits au XIe siècle ont été remodelés au XVIIIe siècle.

L’aspect d’origine romane de l’intérieur est restauré dans les années 1950. Les deux dernières restaurations ont été celles de la fin du XXe siècle qui a restauré la clarté des structures romanes, et celle du  XXIe siècle, qui a rénové l’intérieur.

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G. van Swieten, 1er médecin

Gerard van Swieten (1700-1772) est né à Leyde, et est mort au palais de Schönbrunn à Vienne. Source : article de Wikipédia, très largement cité dans cette chronique.  

En 1747, il devient 1er médecin de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780).

« Catholique minoritaire en Hollande, ce praticien et professeur de talent choisit, en 1747, de répondre à l’appel de la maison Habsbourg-Lorraine d’Autriche. Ce conseiller scientifique devient le premier médecin, très écouté, de l’impératrice Marie-Thérèse.

Éminent élève d’Herman Boerhaave (1668-1738), ce praticien catholique, reçu docteur en 1725, devient aussi son ami après avoir reçu une chaire de médecine à l’université de Leyde. Mais le jeune professeur ambitieux doit affronter la fronde d’envieux qui l’obligent à quitter son poste en raison de sa religion catholique. Les places d’honneur universitaires valent cher et la concurrence féroce le rend à son métier d’omnipraticien de la médecine. Il poursuit sa recherche anatomique et met au point une liqueur, la liqueur de Van Swieten

L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780) le choisit comme médecin personnel mais il fallut près de deux ans et de nombreuses lettres pour le convaincre. Le médecin et chercheur confirmé est appelé à Vienne en 1745. Il y professe la médecine et l’anatomie avec grand succès, protégé par le statut de médecin personnel de l’impératrice, fort bienveillante à son égard.

Il eut un rôle important dans l’organisation des services de santé de l’université de Vienne. Bibliothécaire de la bibliothèque de la Cour et directeur général des études dans les pays héréditaires, Gerard van Swieten introduit notamment la première formation en médecine clinique du pays en y laissant une place à l’expérimentation et à l’observation. Véritable importateur de la culture scientifique néerlandaise, il crée :

Il invite à s’installer en Autriche Nikolaus Joseph von Jacquin (1727-1817) qui deviendra le chef de file de la botanique du pays et le directeur du jardin botanique de l’université de Vienne. Jacquin dédie plus tard à G. van Swieten le genre Swietenia de la famille des méliacées, dont l’espèce Swietenia mahagoni représente la principale variété de bois d’acajou.

Il s’occupa d’anatomie, de pathologie et améliora le traitement des maladies vénériennes, en composant sa liqueur à base de mercure qui traitait la syphilis. Utilisée notamment dans l’armée autrichienne, cette liqueur se révèle un remontant à la mode dans toute l’Europe. Elle fut encore mentionnée au début du XXe siècle dans le Codex de 1908″.

« En neurologie, on lui doit la première description en 1745 de l’algie vasculaire de la face (qu’il traita avec succès avec l’écorce du Pérou) et l’idée que des embolies venues du cœur ou des gros vaisseaux pouvaient être responsables d’attaques cérébrales.

Il réorganise les facultés de médecine des universités de Prague et de Fribourg-en-Brisgau. Par ailleurs, il améliore la situation des personnes internées dans des asiles d’aliénés et celle des orphelins.

On retiendra particulièrement le rôle qu’il a joué, à l’époque des Lumières, dans la lutte contre les superstitions, en particulier dans le cas des vampires : une vague d’affaires de ce genre avait couru dans les villages d’Europe de l’Est dans la première moitié du siècle. En 1755, il fut envoyé par l’impératrice Marie-Thérèse en Moravie pour mener une enquête. Il ne vit dans tout cela qu’un effet de l’ignorance qu’il convenait de faire disparaître. Sur la base de son rapport, Marie-Thérèse décréta l’interdiction de tous les moyens de lutte contre les vampires que le peuple avait l’habitude d’appliquer comme le supplice du pal, la décapitation ou le bûcher.

Son rapport, Abhandlung des Daseyns der Gespenster (ou Discours sur l’existence des fantômes), offrait une explication parfaitement naturelle. Il expliquait les états inhabituels dans lesquels on avait trouvé certains cadavres dans leurs tombes en donnant des explications possibles, comme les processus de fermentation et le manque d’air qui avaient empêché la décomposition. On aura une bonne idée de son opinion en lisant dans la préface de son essai de 1768 : que tout ce tapage ne vient pas d’autre chose que d’une peur vaine, d’une crédulité superstitieuse, d’une imagination sombre et agitée, de la simplicité et de l’ignorance parmi le peuple.:C’est sur son autorité que s’est appuyé le pape Benoît XIV pour condamner la croyance aux vampires ».

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Filles sur le chemin de l’inégalité

Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur – Édition 2023. Le titre aurait pu être : Filles sur le chemin de l’inégalité.

« À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur réunit une série de données statistiques sur la réussite comparée des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active. Cette publication met en évidence des différences selon les genres en matière de parcours et de réussite des jeunes, de choix d’orientation et de poursuite d’études, qui auront des incidences ultérieures sur l’insertion dans l’emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes.

À la sortie de la formation initiale, les femmes sont davantage diplômées que les hommes, ce phénomène se retrouve dans les autres pays européens. Cependant, à diplôme égal, elles occupent moins souvent un emploi, en particulier un emploi stable ».

Diaporama : 10 slides montrant les inégalités F/ H dans la réussite dans l’enseignement et dans l’emploi.

Aller plus loin dans l’interrogation statistique. Un exemple de questions. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à obtenir le Baccalauréat général avec la mention Bien ou Très bien (slide 4). A égalité de mentions B ou TB en DUT, Licence Pro, et master, qu’en est-il des taux d’emploi stable (slide 10) et des taux de cadres ou professions intermédiaires (slide 11) ? La supériorité masculine est-elle observée dans cette condition ?

Extraits de la préface de Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

« L’édition 2023 fait état d’une situation qui évolue trop lentement. Les filles sortent toujours plus diplômées du système éducatif mais, à diplôme équivalent, elles ont toujours un taux d’emploi inférieur aux garçons. Que ce soit en voie générale, technologique ou professionnelle, elles sont également moins nombreuses dans les formations scientifiques et techniques, sauf celles liées au secteur de la santé. Elles ont aussi moins confiance en elles-mêmes. On ne peut séparer ces constats d’inégalités d’autres constats concernant le sexisme et les violences sexuelles et sexistes dont on connaît la prégnance dans notre société.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont bien ancrées dans notre société, y compris dans nos écoles. Il nous faut donc faire plus et mieux pour que les filles puissent choisir librement leur vie et la mener sereinement.

Cet ouvrage nous le rappelle à toutes et tous, et c’est là son intérêt ».

Faire plus et mieux : c’est-à-dire ? Ce pourrait être de faire une étude qualitative auprès des minorités : qui sont les hommes et  les femmes, titulaires  d’un master mais qui n’ont pas d’emploi stable et/ou qui ne sont pas cadres ou professions intermédiaires ?

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Saint-Nicolas de Bari, 56 photos

Histoire de la Basilique Saint-Nicolas de Bari (Pouilles). Construction de 1087 à 1197. Chronique du 6 décembre 2022, fêter Saint Nicolas.

Mai 2014 et février 2023. 56 photos dont 8 représentations de Saint Nicolas

Diaporama 1. 30 photos de l’extérieur de la basilique, de la nef et du chœur.

Diaporama 2. 26 photos de la crypte et de l’extérieur de la basilique.

Franco Schettini. La basilica di San Nicola di Bari, compte-rendu de l’article de Labande-Mailfert Yvonne, Cahiers de Civilisation Médiévale, Année 1969, 12-45, pp. 79-84.

Quatre extraits de ce compte-rendu sont reproduits ci-dessous.

Les enseignements d’une campagne de restauration

Dates essentielles : 876, 975, 1071, 1087, 1089, 1105, 1132, 1197

La bourse ou les boules de saint Nicolas. De quelques représentations des biens féminins en Italie (fin du Moyen Age) par Christiane Klapisch-Zuber.

« Saint Nicolas, l’un des saints les plus honorés de l’Europe médiévale, est aussi l’incarnation la plus répandue du doteur charitable. L’un des épisodes de sa Vie, qui trouve depuis le XIIe siècle un immense écho dans l’Occident chrétien et spécialement en Italie, concerne la dotation faite en secret des trois filles d’un noble tombé dans la misère. Pour les sauver de la faim le père méditait de prostituer ses filles (selon la Légende dorée, il était passé à l’acte). En jetant subrepticement par la fenêtre dans la maison menacée « des pièces d’or serrées dans un linge » ? Nicolas permet au père indigne de marier honorablement, de « condurre a onore » successivement chacune de ses filles. La dotation de charité par le saint apparaît comme le prototype de ces œuvres pieuses qui, un peu plus tard, multiplieront en Italie les institutions offrant la rédemption aux filles déchues, un asile à la féminité menacée ou une dot aux filles démunies.

Comment les artistes italiens des XIVe-XVe siècles ont-ils traité cette légende ? Il faut d’abord noter qu’ils ne représentent pas toujours des bourses en bonne et due forme, quoique ces objets apparaissent fréquemment. Le saint jette aussi, ou tient dans la main, des sortes de boules, qui ressemblent à des pommes dorées, ou parfois s’aplatissent pour prendre l’apparence d’une très large monnaie d’or ».

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