Archives mensuelles : avril 2023

Disgrâce de Bernis (décembre 1758)

Disgrâce du Cardinal de Bernis (décembre 1758).

Partie 1. Le contexte : la guerre de Sept ans. Source. Pages 340-346 du livre d’Edmond Dziembowski, La guerre de  Sept ans (1756-1763), Pour l’Histoire, Perrin, Ministère de la Défense, janvier 2015, 670 pages.

Partie 2. François Joachim de Pierre, cardinal de Bernis. Source : article du Larousse.

« Homme d’État, prélat et écrivain français  (1715-Rome 1794). Protégé par Mme de Pompadour, ambassadeur à Venise (1752), il négocia, à l’instigation de Louis XV, l’alliance franco-autrichienne consacrée par le premier traité de Versailles (1756), qui préluda à la guerre de Sept Ans.

Nommé lors de ce conflit secrétaire d’État aux Affaires étrangères (1757), il s’opposa à la poursuite des hostilités après la défaite de Rossbach (1757), ce qui provoqua sa disgrâce (1758). Nommé cardinal (1758) puis archevêque d’Albi (1764), il fut envoyé en ambassade à Rome (1768-1791), où il négocia avec Clément XIV la suppression de la Compagnie de Jésus. Outre des poésies, il a laissé des Mémoires ».

Partie 3. La disgrâce de Bernis. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis, né le 22 mai 1715 à Saint-Marcel-d’Ardèche et mort le 3 novembre 1794 à Rome, est un diplomate, homme de lettres et prélat français qui fut ambassadeur à Venise (1752-1755), ministre d’État (1757), secrétaire d’État des Affaires étrangères (1757-1758) et enfin chargé d’affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791).

En juin 1757, Bernis remplace Antoine Louis Rouillé comme secrétaire d’État des Affaires étrangères. Son ministère est d’abord placé sous les meilleures auspices, compte tenu des premières victoires françaises de la guerre de Sept ans. Mais il se rend vite compte que la France n’est pas en état de sortir victorieuse du conflit, et a la naïveté de faire part de ses doutes à Choiseul, alors ambassadeur de France à Vienne. La défaite de Rossbach le 5 novembre 1757 signe un tournant de la guerre. Dès lors, Bernis ne va cesser de prôner une issue rapide et pacifique du conflit pour limiter les pertes françaises. La marquise de Pompadour et Choiseul se retournent alors contre lui pour défendre la poursuite de la guerre et gagner en influence auprès du roi.

Vers la disgrâce

En octobre 1758, Bernis redouble de naïveté en offrant au roi sa démission et son remplacement par Choiseul : il espère en retour se voir confier la direction d’un comité central des ministres qui travaillerait à une restauration des finances de la monarchie. Le 30 novembre, Bernis reçoit la barrette de cardinal, négociée avec Rome depuis plusieurs mois. Mais le 13 décembre 1758, Louis XV fait parvenir au nouveau cardinal une lettre de cachet qui lui enjoint de s’exiler dans l’une de ses abbayes de province. Choiseul prend alors la tête des Affaires étrangères, la France s’enfonce dans la guerre et signe en 1763 le traité de Paris qui la prive de l’essentiel de ses possessions coloniales au profit de l’Angleterre.

L’exil et l’archevêché d’Albi.

Comme lieu de son exil, Bernis choisit le château de Vic-sur-Aisne, qui dépendait de son abbaye de Saint-Médard de Soissons reçue en 1756. C’est donc à Soissons qu’il se fait ordonner prêtre en septembre 1760. Depuis son lieu d’exil, Bernis cultive sa correspondance avec Voltaire, et entame la rédaction de ses Mémoires, dictés à sa nièce la marquise du Puy-Montbrun, dans lesquelles il cherche à justifier son action politique. Il reçoit à partir de 1762 l’autorisation de rendre visite à sa famille en Ardèche et en Languedoc, puis celle de séjourner à la Cour.

En 1764, Léopold-Charles de Choiseul-Stainville, frère cadet du ministre, quitte l’évêché d’Albi pour celui de Cambrai. Le duc de Choiseul œuvre alors à ce que Bernis prenne sa place. Devenu maître du puissant archevêché d’Albi, le cardinal s’y révèle un excellent administrateur, faisant planter des vignes, tracer des routes, et s’occupant des charités publiques. Grâce à de copieux bénéfices ecclésiastiques, il peut mener grand train au palais de la Berbie, où il confie à l’abbé Gabriel Cavaziez la gestion de son importante bibliothèque. Parallèlement, il passe une partie de ses étés en Lozère au château de Salgas, auprès de sa sœur Françoise-Hélène de Pierre de Bernis ».

Partie 4. Bernis. Renforcer le Gouvernement. Source : Books Openedition.

« De retour à Versailles à l’été 1755 après son ambassade de Venise où il s’était appliqué à acquérir « la réputation d’un ambassadeur le mérite », Bernis se dit effrayé de la situation de l’État. Sans doute, accentue-t-il les traits dans ses Mémoires pour augmenter, par un effet de contraste, l’ampleur du redressement qu’il tentera de réaliser au ministère. « Les finances du royaume […] n’avaient que l’apparence de la bonne administration ; car, depuis le traité Aix-la-Chapelle, l’État avait dépensé tous les ans bien au-delà de ses revenus […] tout l’argent du royaume se trouvait entre les mains des financiers. Le commerce était florissant, mais sans protection de la part de la marine guerrière […] Notre milice, quoique assez nombreuse, n’était ni bien composée ni bien disciplinée, et nos places frontières mal pourvues et mal réparées […] Point d’union dans le Conseil, guerre ouverte entre M. d’Argenson et M. de Machault […] le débordement du luxe le plus scandaleux, la misère du peuple, nulle vraie lumière dans le Conseil, aucun courage de citoyen à la Cour, nuls généraux de terre ni de mer à la veille de la guerre ».

Issu de l’entourage de Madame de Pompadour, Bernis est choisi par le roi pour la négociation délicate et secrète du renversement des alliances sur l’échiquier européen qui devait se conclure par « ce chef d’œuvre de sagesse et de politique » que fut, selon Bernis, la signature du traité de Versailles le 1er mai 1756. Artisan de ce rapprochement entre la France et l’Autriche qui allait entraîner la guerre de sept ans contre la Prusse de Frédéric II, Bernis connaît alors une ascension politique rapide ».

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Metz, peintures du 18me siècle

Metz, musée de la Cour d’Or, peintures du 18ème siècle.

« Le nom du Musée fait référence à une légende selon laquelle les bâtiments l’abritant seraient implantés en lieu et place de l’ancien palais de la cour d’or des rois mérovingiens d’Austrasie. »Le nom du Musée fait référence à une légende selon laquelle les bâtiments l’abritant seraient implantés en lieu et place de l’ancien palais de la cour d’or des rois mérovingiens d’Austrasie.

À l’instar de nombreux musées, le musée de La Cour d’Or est né au XIXe  siècle et s’est constitué selon un mode encyclopédique : une collection de peintures et de sculptures, un fonds d’archéologie et une collection d’histoire naturelle ».

Diaporama de 39 photos (9 peintres, 10 œuvres, cartels, détails).

Un point fort : les cartels, pour la plupart des œuvres, font l’objet d’une note détaillée.

Philippe-Jacques Loutherbourg. Paysage avec un berger se reposant au  bord d’un ruisseau, 1769.

Pour aller plus loin. Chronique du 20 février 2023, Loutherbourg (1740-1812), Alsacien ? Philippe-Jacques de Loutherbourg, né le 31 octobre 1740 à Strasbourg et mort le 11 mars 1812 à Chiswick, est un artiste anglais d’origine franco-suisse.

Jean-Baptiste Greuze. Charles-Claude Flahaut de La Billarderie (1730-1809), comte d’Angiviller, vers 1763.

Pour aller plus loin. Chronique 31 décembre 2022, 19 peintures de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Trois diaporamas ; Montpellier, Musée Fabre, 4 œuvres et 13 photos (dont cartels et détails) dans la chronique Jean-B. Greuze, 30 ans en 1755. Besançon, Nancy, Nantes, Paris (Petit-Palais et Cognacq-Jay), 5 œuvres et 19 photos. Paris, Musée du Louvre, 10 œuvres et 35 photos, et un 20ème tableau au MBA de Strasbourg : Portrait de Pierre-Alexandre Wille, enfant.

Jean-Marc Nattier. Allégorie de la peinture

Pour aller plus loin. Chronique du 15 octobre 2021. 18ème. Nattier (1685-1766). Les lignées familiales de peintres ne sont pas rares au 18ème siècle. Jean-Marc Nattier est le fils du portraitiste Marc Nattier et de la miniaturiste Marie Courtois, et frère du peintre Jean-Baptiste Nattier. Nattier : diaporama de 13 photos.

D’après Louis-Michel Van Loo (1707-1771), Portrait de Charles –Nicolas Cochin (1715-1790).

Pour aller plus loin. Chronique du 29 juin 2021. Peintres du 18ème : les Van Loo. Les Van Loo sont une dynastie de peintres des 17ème et 18ème siècles, d’origine néerlandaise et installés en France. Diaporama de 21 photos. Deux membres de la famille van Loo sont présents au musée des Beaux-arts de Dijon : le plus célèbre d’entre eux, Charles André (1705-1765) et un de ses neveux, Charles Amédée Philippe (1719-1795).

Claude-Joseph Vernet (1714-1789). Le port de Marseille, vers 1754.

Pour aller plus loin. Chronique du 28 juillet 2021. 1753-1765. Vernet, ports de France. En 1753, Abel-François Poisson de Vandières, frère de la marquise de Pompadour, propose à Louis XV de faire réaliser par Joseph Vernet une série de tableaux illustrant les différents ports de France et glorifiant leurs richesses. Vernet reçoit ainsi commande de 24 tableaux, payés chacun 6 000 livres. Pour chaque tableau, il reçoit un cahier des charges précis ; on lui demande ainsi de représenter au premier plan les activités spécifiques à la région.

Hubert Robert (1733-1808). Femme à la source.

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1787. La Convention de Philadelphie

Partie 1. Le Capitaine de vaisseau Latouche-Tréville (1745-1804). Source : extraits d’un article de Wikipédia

« Commandant de l’Hermione, puis de l’Aigle et de la Gloire, il se distingue particulièrement pendant la guerre d’indépendance des États-Unis (1776-1783)…

Louis-René-Madeleine Levassor de La Touche, comte de Tréville dit Latouche-Tréville, né le 1745 à Rochefort et mort le août 1804 à bord du Bucentaure en rade de Toulon, est un officier de marine français du XVIIIe siècle, issu d’une famille de marins…

… Après une campagne en 1776 jusqu’aux États-Unis sur la flûte Le Courrier, il est finalement réintégré dans le Grand Corps comme lieutenant de vaisseau en 1777 et est nommé aide-major du port de Rochefort. Il commande la corvette Le Rossignol, armée de vingt canons, essentiellement pour des escortes de convois dans le golfe de Gascogne, puis la frégate L’Hermione, vingt-six canons, à partir de 1779…

… En plus de ces deux navires corsaires, il s’empare de trois bâtiments de commerce, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1779. C’est à bord de L’Hermione qu’il conduit La Fayette jusqu’à Boston en Amérique, au cours d’un voyage qui dure du 10 mars au avril 1780. À son arrivée en Nouvelle-Angleterre, le général des Touches le charge de diriger la construction de plusieurs batteries pour la défense de Rhode Island. Ayant été autorisé à croiser quelques semaines sur Long Island et à l’entrée de New York, pour y intercepter les bâtiments à la destination de cette ville, il fait deux nouvelles prises. Le juin 1780, il découvrit quatre navires ennemis se dirigeant vers lui. C’étaient la frégate anglaise HMS Iris, de trente-deux canons, et trois autres bâtiments de guerre de moindre taille. Après un rude combat, au cours duquel il a le bras transpercé par une balle, La Touche parvient à mettre en fuite quatre bâtiments britanniques.

Le mars 1781, il se trouve avec l’escadre du capitaine des Touches à la bataille du cap Henry, contre l’escadre anglaise aux ordres de l’amiral Arbuthnot, et est chargé d’aller annoncer au Congrès américain, siégeant à Philadelphie, l’heureuse issue de cet engagement aux insurgés.

De retour en France, à la suite de cette belle campagne, Latouche-Tréville apprend qu’il avait été nommé capitaine de vaisseau par brevet le juin 1781.

En 1782, il commande une division de deux frégates, L’Aigle et La Gloire, parties de Rochefort et chargées d’apporter trois millions de livres en Amérique pour les insurgés et du matériel pour l’escadre du marquis de Vaudreuil.

Dans la nuit du 4 au septembre 1782, au large des Bermudes, il rencontre le vaisseau HMS Hector, ancien vaisseau français de 74 canons pris par les Anglais. En raison de l’importance de sa mission, il cherche dans un premier temps à éviter le combat. Mais, voyant que De Vallonge, le capitaine de La Gloire sous ses ordres, n’avait pas suivi ses intentions, il prend le parti de mener le combat et coule le navire anglais.

Le 12 septembre 1782, alors qu’elles s’approchent des côtes américaines, les deux frégates croisent la route d’une escadre anglaise, commandée par le commodore Elphinstone, composée de deux vaisseaux de ligne, d’une frégate, de deux corvettes et d’un brick. La Touche s’empare du brick, louvoie ensuite pour s’approcher du fleuve Delaware, pénètre dans la baie et jusqu’au milieu des bancs espérant que les bâtiments ennemis n’oseraient pas s’y aventurer. Mais il est poursuivi, La Touche parvient néanmoins à faire évacuer les passagers et les trésors qu’il portait. Il les envoie à terre dans les canots des deux frégates ainsi que les dépêches dont il était chargé.

Dans un ultime mouvement, il tente de remonter le Delaware au risque de s’échouer sur un banc de sable, ce qui finit par arriver à L’Aigle. La Gloire, dont le tirant un pied d’eau était plus faible, parvient à franchir le haut fond et gagne le grand canal. Condamné par la marée descendante à ne pas pouvoir se défendre, il ordonne la sabordage de sa frégate (les mâts sont abattus et des voies d’eau ouvertes) afin qu’elle ne soit pas récupérée par l’ennemi. Après un ultime combat, il finit par amener son pavillon.

Cette défense héroïque sera comptée à La Touche comme une victoire. Fait prisonnier de guerre et sa frégate étant perdue, il avait néanmoins rempli sa mission : le trésor et ses passagers étaient parvenus et l’honneur était sauf.

Défaite ou victoire ?

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Année 1757. Neuf chroniques du blog

613ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques.

Sources. Année 1757 sur Wikipédia (France, Amérique, Asie, Europe), sur Kronobase (107 dates).

Années déjà publiées sur le blog.

1757, deuxième année de la guerre de 7 ans (1756-1763).

Présentation de l’ouvrage

Michel Adanson, 30 ans en 1757

Michel Adanson (1727-1806), naturaliste, explorateur du Sénégal. Il a exploré des régions peu connues des Européens, comme le Sénégal ou les Açores. Principalement botaniste, systématicien original, auteur d’un mémoire célèbre sur le baobab, il a aussi apporté des contributions à la zoologie, à la géographie, à l’ethnographie et aux recherches sur l’électricité. Adanson suivit les cours de Ferchault de Réaumur et de Bernard de Jussieu au Jardin du roi, ancêtre du Muséum national d’histoire naturelle.

1757-1759. Le Poêle du Miroir

Ancien hôtel de la tribu des Marchands ou poêle du Miroir, 29 rue des serruriers à Strasbourg. Diaporama de 30 photos  La riche corporation des marchands et des négociants installe son poêle dans la maison Zu dem Spiegel, citée dans les archives dès 1367. L’immeuble est reconstruit de 1757 à 1759 dans le style Louis XV. Il forme un quadrilatère irrégulier de trois façades donnant sur les rues du Miroir, des Serruriers et Gutenberg . Le maître d’œuvre de la tribu est le maître maçon Jean Louis Müller. Les fonds nécessaires sont avancés par le Quinze Dietrich.

1757 et 1783. Haguenau, Hôpitaux

1757. Reconstruction de l’Hôpital civil de Haguenau : nouveau bâtiment, imaginé par Georges-Joseph Barth. 1783-1788. Construction de l’Hôpital militaire. Le bâtiment est construit à l’initiative de l’Intendant d’Alsace, Antoine de Chaumont de la Galaizière, sur les plans de Charpentier, directeur des Ponts et Chaussées. Il est destiné aux militaires de la province ainsi qu’aux bourgeois de Haguenau. Le plan de l’hôpital est conçu pour être un bâtiment fonctionnel et régulier. Le bâtiment de style de Louis XVI est émaillé de motifs néo-classiques.

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1757-1780. Soufflot, le Panthéon

Prévu à l’origine, au XVIIIe siècle, pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, le Panthéon a depuis la Révolution française vocation à honorer de grands personnages ayant marqué l’Histoire de France. Les premiers à y être transférés en grande pompe furent Mirabeau, suivi de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau. Diaporama de 15 photos : le Panthéon, l’Église Sainte-Geneviève. La façade principale est décorée d’un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire réalisé par David d’Angers.

Turgot (1727-1781), 30 ans en 1757

Anne Robert Jacques Turgot, baron de l’Aulne (1727-1781), 30 ans en 1757. 30 années au cours desquelles Turgot suit une trajectoire fidèle à ses origines familiales. En tant que cadet, il est destiné à entrer dans les Ordres, mais y renonce à l’âge de 22 ans. Il commence alors une carrière juridico-administrative : maître des requêtes à l’âge de 26 ans, intendant de la Généralité de Limoges à l’âge de 34 ans. En parallèle, il publie de nombreux ouvrages en économie et en science politique.

1757-1774. Strasbourg : Collège royal, Séminaire, puis Lycée public

En 1919, le Lycée public prend le nom de Fustel de Coulanges. Album de 15 photos. Divers plans sont proposés entre 1755 et 1757 par les architectes Le Mire, Joseph Massol et Saint Martin. Finalement choisis, les plans de Le Mire sont exécutés de 1757 à 1759, sous la direction de Massol, architecte de l’évêché. L’expulsion des jésuites de France, en 1762, transforme l’établissement en collège royal. Entièrement en pierre de taille de grès rouge, la façade sur la place est animée par des saillies matérialisées par des chaînages à refends, surmontée de frontons curvilignes.

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Vouet, Martyre de Sainte Catherine

Simon Vouet, Martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie (1622).

Œuvre photographiée pour la base de données Collections des musées de Strasbourg.

Diaporama de 23 photos

5 chroniques antérieures du blog sur le Martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie. 

« La tradition situe la naissance de Catherine à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa.

Elle était très instruite compte tenu de son sexe et de son âge : à 18 ans elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l’empereur de la faire renoncer à sa foi.

Elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyr.

Un préfet conseille alors un supplice féroce pour la vierge, afin que l’exemple de cette mort effraye les autres chrétiens : quatre roues entourées de scies de fer et de clous doivent lui déchirer et broyer le corps. Alors la vierge pria le Seigneur de détruire cette machine. Et voilà qu’un ange du Seigneur frappa et brisa cette meule avec tant de force qu’il tua quatre mille païens.

La reine, son amant Porphyre, et un nombre important de soldats, ayant avoué leur conversion, sont exécutés. L’empereur propose une dernière fois à Catherine de devenir son épouse, cette fois-ci impératrice. Elle refuse et l’empereur la condamne à être décapitée. Décapitée, du lait jaillit de son cou en guise de sang ».

Ses attributs sont :

  • des habits royaux et souvent une couronne,
  • la roue dentée de son supplice, parfois brisée,
  • l’anneau de ses noces mystiques,
  • la palme des martyres,
  • le livre, illustration de son érudition,
  • l’épée avec laquelle elle a finalement été décapitée,
  • à ses pieds, des cadavres de philosophes païens défaits dans ses disputes.

Commentaire : l’accrochage du tableau est imparfait (présence de reflets)

Le peintre, Simon Vouet. né le 9 janvier 1590 à Paris où il est mort le 30 juin 1649, est un artiste-peintre français, l’un des plus importants du XVIIe siècle. Source : article de Wikipédia.

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1759, Québec. Mort de Montcalm

Le marquis de Montcalm meurt au combat lors du siège de Québec le 14 septembre 1759, à l’âge de 47 ans.

Portrait de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759) par Théophile Hamel d’après une peinture anonyme, vers 1865

Chronique en 4 parties. 1. Biographie de Montcalm  (1712-1759). 2. Campagne au Canada. 3. Ouvrage de Thomas Chapais, 1911 (en ligne ). 4. Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes au Canada.

Partie 1. Biographie de Montcalm. Source : extraits de l’article éponyme de Wikipédia.

« Louis-Joseph de Saint-Véran, marquis de Montcalm, né le 28 février 1712 à Candiac, dans le Gard et mort le 14 septembre 1759 à Québec est un gentilhomme et un militaire français. Il épouse Angélique de Boulay avec laquelle il aura 10 enfants. Issu de la lignée des Montcalm-Gozon, Montcalm est membre de la noblesse d’épée.

Lieutenant-général et commandant en chef des forces armées françaises en Nouvelle-France, il est surtout connu pour ses campagnes dédiées à la défense du Canada entre 1756 et 1759. Sa mort, conjuguée à celle de son adversaire anglais, James Wolfe, lors de la bataille des Plaines d’Abraham en a fait un symbole de la Conquête au Canada et des grandes défaites de la France.

Soucieux de faire honneur à son nom, il s’avère être militaire dans l’âme. Il est promu capitaine à 17 ans et combat lors de la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738), où il prend part à plusieurs sièges dont ceux de Kelh et de Philippsbourg.

Montcalm prend part par la suite à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) comme aide de camp du marquis Philippe-Charles de la Fare, lieutenant-général. Cet habile tacticien est employé aux points les plus difficiles des campagnes du maréchal de Belle-Isle et sera essentiel à la prise de Prague en 1741, à sa défense et son évacuation en 1742. Il commande l’arrière-garde qui couvre le retrait de l’armée française, mission parmi les plus délicates à exécuter pour toute armée. Montcalm est blessé lors de ces opérations, mais continue à combattre au milieu de ses hommes. Remis, il achète le grade de colonel du régiment d’Auxerrois en 1743, et en prend le commandement sur le front d’Italie. Après quelques engagements mineurs où son régiment fait belle figure, il participe à la désastreuse bataille de Plaisance (1746). Les forces franco-espagnoles y sont écrasées par l’armée autrichienne du général Browne. Dans la défaite, Montcalm se crée une réputation en ralliant par deux fois son régiment en retraite et en subissant 5 blessures au corps à corps.

A la tête des armées de Nouvelle-France (1756-1759). La guerre change de nature en Amérique. Britanniques et Français envoient désormais des milliers de soldats réguliers, équipés comme pour une guerre européenne, pour renforcer leurs forces coloniales. Là où les batailles se jouaient entre quelques dizaines, voire parfois quelques centaines de combattants, ce sont des régiments entiers qui débarquent à Québec, Louisbourg, Halifax ou Boston.

La capture du Baron de Dieskau, commandant en chef en Nouvelle-France, lors de la défaite du lac Georges, coïncide avec une augmentation marquée du nombre de soldats réguliers envoyés dans la colonie. Il faut donc remplacer Dieskau par un militaire professionnel et fiable, capable de s’adapter à la petite guerre dans les colonies et de défendre les nombreux forts qui composent la Nouvelle-France. Montcalm, promu maréchal de camp, est choisi malgré ses quelques réticences.

Le choix de Montcalm s’avère bon. Il est expérimenté dans la guerre de siège et les aspects logistiques des campagnes militaires. Durant tout le conflit, Montcalm se montre un habile organisateur et un fin tacticien, économe du sang de ses hommes et audacieux dans la conduite des opérations. Il quitte Brest sur la frégate la Licorne en 1756, à la tête des renforts envoyés par Louis XV au Canada. Il est entouré d’officiers professionnels et d’ingénieurs, notamment le François Gaston de Lévis, le colonel François Charles de Boulamaque et un aide de camp promis à un grand avenir, Louis-Antoine de Bougainville.

1756-1763, Guerre de Sept ans. Campagne de 1756. Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques) sur la rive méridionale du lac Ontario le 14 août 1756, détruisant la place forte et faisant plus de 1 700 prisonniers tout en ne perdant qu’une trentaine d’hommes. Cette victoire pousse les Iroquois à conserver une certaine neutralité tout en coupant aux Britanniques l’accès au lac Ontario et à une des voies d’invasion possible du Canada ».

Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques)

« La campagne de 1757 le voit couper une autre voie d’invasion lorsqu’il surprend la garnison de 2 500 hommes du Fort William Henry et la force à la reddition grâce à l’emploi de son artillerie de siège… Révolté par la violence et la cruauté des combats en Amérique du Nord, il tentera à plusieurs reprises de les modérer ».

Fort William Henry

« Campagne de 1758. Miracle à Carlllon. Le général britannique Abercrombie mène 16 000 hommes vers le fort Carillon puis Montréal tandis que Jeffery Amherst et James Wolfe mènent le siège de Louisbourg. Mal renseigné en l’absence de ses alliés autochtones, Montcalm n’a avec lui que 3 600 soldats. il parsème le champ de bataille d’abattis et de barricades, afin de désorganiser les régiments ennemis et de les exposer le plus longtemps possible au feu de ses hommes retranchés en hauteur. C’est un carnage. Après plusieurs heures de combat, les Britanniques se retirent, certains régiments ayant perdu la moitié de leurs hommes ».

Montcalm après sa victoire à Carillon

« Le siège de Québec (1759). La victoire  de Carillon accroit le crédit de Montcalm à la Cour. Il est promu lieutenant-général. Face à une situation d’infériorité numérique écrasante et une situation logistique préoccupante, sur proposition de Montcalm, Vaudreuil décide d’abandonner les positions françaises et de se replier vers la vallée du Saint-Laurent et de s’y fortifier, le temps que la guerre finisse.

La chute de Louisbourg en 1758 laissant à penser que Québec est la prochaine cible de l’ennemi, il y concentre son armée au début de l’été, tandis que les miliciens affluent. On en comptera bientôt près de 10 000 en armes, ce qui en fait l’une des plus grandes mobilisations d’une population civile en cas de guerre ».

« Incertain de la valeur de son armée, affaiblie par les privations et le manque de renfort, il soutient le siège de Québec durant tout l’été 1759, repoussant plusieurs fois les débarquements des hommes de James Wolfe. La campagne, habilement menée, épuise l’armée britannique, qui a commencé à bombarder la ville sans relâche depuis juillet. Une tentative plus importante que les autres de débarquement par les Britanniques débouche sur une bataille générale, à Montmorency, remportée par les Français. La fin de la campagne de 1759 approchant, Wolfe se résout à jouer le tout pour le tout en débarquant à l’Anse-au-Foulon le 13 septembre ».

« La bataille des plaines d’Abraham. Prévenu de la réussite du débarquement anglais, Montcalm rassemble les forces qu’il a sous la main afin d’intervenir avant que Wolfe ne puisse fortifier sa position sur les hauteurs de Québec. Il craint en effet qu’une fois retranchés, les Britanniques ne bloquent ses lignes de ravitaillement vers Montréal et ne puissent être délogés.

Dans une décision encore controversée aujourd’hui, il décide de passer à l’attaque sans attendre d’avoir concentré ses forces, dont l’élite comme Bougainville n’était pas présente avec lui. L’assaut est repoussé avec de lourdes pertes et provoque le retrait de l’armée française. Tandis que les miliciens canadiens et les Autochtones couvrent la retraite, ce qui permet aux bataillons français d’infliger d’importantes pertes aux Britanniques dont leur général Wolfe, qui est mortellement blessé, le marquis tente de rallier ses hommes, mais est touché par une balle dans le dos, qui ressort par son bas-ventre après avoir perforé les reins ».

Montcalm blessé à la bataille des plaines d’Abraham et ramené à Québec

Montcalm, lieutenant général du roi en Nouvelle-France, s’éteint à Québec le 14 septembre 1759, à 5 heures du matin.

« Sa mort démoralise les troupes, qui quittent Québec le même jour. Malgré la contre-offensive française, le printemps suivant et la victoire de Sainte-Foy, les Britanniques sont bientôt maîtres de tout le Canada, dont la cession est définitivement confirmée par le traité de Paris en 1763″.

Chronique du 28 avril 2022 . Le Maréchal De Lévis (1719-1787). Avril 1760, François Gaston de Lévis (1719-1787) vainc les Anglais à Sainte-Foy, près de Québec en Nouvelle-France.

Controverses. Depuis sa mort, la responsabilité du marquis dans la chute de la Nouvelle-France font l’objet de critiques. Dès la fin de la bataille, Bougainville et Lévis se sentent obligés de défendre leur général dans leur correspondance avec la France.

« Depuis quelques années, le portrait s’est nuancé fortement, notamment grâce à l’essai de Dave Noël. Montcalm, général américain, Boréal, Montréal, 2018, 381 pages. On rapporte plutôt un officier entretenant de bonnes relations avec les Canadiens et les Autochtones, se pliant aux tactiques militaires locales et tentant d’améliorer la vie de ses hommes et soucieux de l’importance des miliciens. Sa responsabilité dans la défaite des plaines d’Abraham est également nuancée par l’étude du siège de l’été 1759, mené de main de maître par le marquis dans une situation très délicate. Surpris par le risque insensé pris par Wolfe dans la nuit du 12-13 septembre, sa décision fut défendue par tous les autres officiers généraux qui ont participé à la bataille ».

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Quiz du week-end : autoportraits

Découvrir deux artistes, une femme et un homme, qui se sont représentés dans des autoportraits.

1. Autoportraits d’une photographe contemporaine, exposée jusqu’au 28 mai 2023 dans une galerie, espace collaboratif à Strasbourg

  • Nom de cette artiste contemporaine ? Indices : photographe autodidacte depuis 2006, vit et travail à Belfort.
  • Nom de l’Espace collaboratif strasbourgeois dédié à la valorisation de collections privées ?

Diaporama de 8 photos

2. Quatre autoportraits d’un peintre du 17ème siècle, à quatre âges de sa vie, espacés de 32 ans.

  • nom de ce peintre ?
  • nom du musée français qui lui a consacré une belle exposition, il y a moins de cinq ans ? Titre de cette expo ?

Diaporama : les 4 autoportraits

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La guerre de Sept Ans en Europe

Partie 1. Les prémisses de la guerre. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Le début de la guerre de Sept Ans est traditionnellement daté du 29 août 1756, jour de l’attaque de la Saxe par Frédéric II, qui fait le choix de devancer une offensive autrichienne visant à reprendre la Silésie. Cependant, l’affrontement avait débuté plus tôt dans les colonies d’Amérique du Nord.

En Europe continentale, une zone de friction importante existe entre la Prusse de Frédéric II et l’Autriche de Marie-Thérèse : la Silésie, province riche, peuplée et développée, conquise en 1742 par la Prusse, au début de la guerre de Succession d’Autriche. Au terme de cette guerre, Marie-Thérèse s’est trouvée confirmée à la tête des États patrimoniaux de la maison de Habsbourg (Hongrie, Bohême, duchés autrichiens, etc.) et son époux François de Lorraine a été élu empereur en 1745, mais Frédéric II conserve la Silésie. En 1754, Marie-Thérèse n’accepte toujours pas la perte de cette province.

Sous la houlette de Frédéric Ier, puis de Frédéric II à partir de 1740, la Prusse s’est imposée comme un acteur majeur en Europe centrale. Constituée de territoires morcelés, elle dispose de moyens humains et économiques limités, mais son armée est très disciplinée et bien entraînée. Frédéric II est de plus un excellent stratège et tacticien.

Sur le plan diplomatique, Frédéric II redoute d’être encerclé par une coalition de la Russie, de l’Autriche et de la Saxe, l’électeur de Saxe, Auguste III, étant aussi en tant que roi de Pologne élu à la tête de la République des Deux Nations (Pologne et Lituanie) ».

« Frédéric, voulant éviter un rapprochement entre la Grande-Bretagne et la Russie, propose ses services pour protéger le Hanovre de Georges II, également roi d’Angleterre. La Prusse et l’Angleterre concluent un accord sans contenu précis, la convention de Westminster, le 1er janvier 1756. Cet accord provoque le mécontentement de la France, jusque-là alliée de la Prusse, et entraîne son rapprochement avec l’Autriche. Cependant, même avec les subsides britanniques, l’armée prussienne est en infériorité numérique et en position stratégique délicate face à ses adversaires ».

Partie 2. La Saxe attaquée, vaincue par la Prusse (septembre 1756) et soumise.

« La Prusse, informée par ses espions que l’Autriche et la Russie mobilisent leurs armées, décide de prendre les devants et attaque la Saxe (septembre 1756).

Elle est en position d’infériorité face à l’alliance de l’Autriche, de la Russie et de la Saxe, mais peut compter sur une armée tout à fait opérationnelle. Son idée maîtresse est de profiter de sa position centrale pour vaincre séparément les trois alliés sur un terrain de son choix.

Sa première cible est l’électorat de Saxe, un pays riche mais dont les forces armées sont limitées. Une fois la décision prise, l’armée prussienne envahit la Saxe, occupant rapidement Dresde, la capitale (9 septembre), tandis que l’armée saxonne (18 000 hommes) se replie dans la forteresse de Pirna. Il bat ensuite à Lobositz une armée autrichienne venant au secours des Saxons (1er octobre), subissant de lourdes pertes, puis met le siège devant Pirna qui capitule le 14 octobre.

  • La bataille de Lobositz marque le début de la guerre de Sept Ans : elle voit s’affronter, le 1er octobre 1756, l’armée de Prusse forte de 29 000 hommes menée par Frédéric II et une armée autrichienne de 34 000 hommes menée par von Browne. La bataille se solde par une victoire de la Prusse, qui est parvenue à empêcher la jonction de l’armée autrichienne avec l’armée assiégée de ses alliés saxons… Malgré des pertes équivalentes et une retraite en bon ordre de l’armée autrichienne, c’est un succès stratégique pour les Prussiens qui empêchent les Saxons assiégés à Pirna de recevoir des renforts, ce qui conduit à la reddition de l’armée saxonne le 14 octobre, le duché de Saxe reconnaissant sa défaite dès le lendemain.

Cette campagne victorieuse a pris plus de temps que prévu : l’armée prussienne renonce à la poursuivre et prend ses quartiers d’hiver. Elle occupe une bonne partie de la Saxe. Auguste III et Heinrich von Brühl, son premier ministre, trouvent refuge à Varsovie ; en revanche, l’épouse d’Auguste, Marie-Josèphe d’Autriche, reste dans Dresde occupée, où elle mourra le 17 novembre 1757. Pendant le conflit, la Saxe fournira environ un tiers des revenus de la monarchie prussienne. Les soldats saxons faits prisonniers à Pirna sont incorporés dans l’armée« .

Partie 3. La Résistance de la Bohême et de Prague, sa capitale

« Lorsque la campagne de 1757 commence, Frédéric se tourne vers la Bohême (qui relève de la monarchie autrichienne) et lance l’offensive en direction de Prague, défendue par une armée commandée par Charles de Lorraine, frère de l’empereur, et par le maréchal Maximilien Ulysse Browne (d’origine irlandaise). Les Prussiens s’imposent, puis mettent le siège devant Prague (6 mai), où s’est réfugié le corps d’armée autrichien.

Une nouvelle armée est mise sur pied par le maréchal Leopold Joseph von Daun pour porter secours à Prague. Frédéric va à sa rencontre mais, profitant d’une position avantageuse, les Autrichiens sont vainqueurs à Kolin le 18 juin, ce qui oblige Frédéric à lever le siège et à battre en retraite en Silésie.

  • La bataille de Kolin (environ 50 kilomètres à l’est de Prague). Les Autrichiens, commandés par Leopold Joseph von Daun, y infligèrent une grave défaite à Frédéric II de Prusse. Les Prussiens ont vaincu les Autrichiens lors de la bataille de Prague et assiègent désormais cette ville. Le maréchal Daun est arrivé trop tard pour participer à cette bataille mais il a, en plus de son armée, rassemblé 16 000 hommes rescapés de la défaite autrichienne. Il avance prudemment pour délivrer Prague du siège et Frédéric II prend 32 000 hommes avec lui pour l’intercepter. Sachant que les Prussiens n’ont pas assez d’hommes pour assiéger Prague et tenir son armée éloignée de la ville, Daun prend des positions défensives sur des collines près de Kolin… Cette première défaite prussienne de la guerre force Frédéric II à lever le siège de Prague et à se retirer sur Litoměřice. Les Autrichiens, désormais renforcés par les 48 000 hommes qui se trouvaient dans Prague, le poursuivent et surprennent les forces d’Auguste-Guillaume de Prusse (1722-1758) , frère de Frédéric II, qui s’étaient repliées sur Zittau, leur infligeant un sévère échec. Frédéric II est alors forcé d’abandonner la Bohême. »

Partie 4. 1757 et 1758. La France et la Russie entrent en guerre aux cotés de l’Autriche.

« Frédéric II est alors engagé dans sa campagne contre les Français : la bataille de Hastenbeck, le 26 juillet 1757. Les forces alliées du Hanovre, de Hesse-Cassel et Brunswick doivent concéder la victoire à une armée française, victoire qui débouche sur la convention de Klosterzeven et l’occupation de Hanovre.

La France, alliée avec l’Autriche, la Russie, la Suède et la Saxe, a traversé le Rhin en avril 1757 avec deux armées totalisant 100 000 soldats, pour attirer la Prusse, alliée de la Grande-Bretagne et du Hanovre hors du théâtre de Bohême où la Prusse et l’Autriche s’étaient affrontés lors de plusieurs batailles (Lobositz, Prague, Kolin).

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Frédéric II de Prusse, va-t-en-guerre

Situer la Prusse dans l’Europe du milieu du 18ème siècle

Partie 1. Brève Histoire de la Prusse au 18ème siècle. Source : extraits de l’article de Wikipédia, L’électorat de Brandebourg.  

Frédéric II (1712-1786) succède à son père en 1740 et devient roi de Prusse.

La Prusse est divisée en deux entités géographiquement distinctes : l’électorat de Brandebourg (capitale Berlin) et le duché de Prusse

Le Brandebourg est un ancien État du Saint-Empire romain. Il tire son nom de l’ancienne résidence des margraves à Brandebourg-sur-la-Havel. Fondé le 11 juin 1157, il joue un rôle majeur dans l’histoire de l’Allemagne. La Bulle d’or de 1356 confirme le margrave au statut de prince-électeur, lui permettant ainsi d’élire le roi des Romains.

La dynastie des Hohenzollern obtient la souveraineté en 1415 et déplace la résidence au château de Berlin. Sous leur règne, le margraviat croît en puissance et s’étend territorialement. À partir de 1618, ils règnent également sur le duché de Prusse en union personnelle.

Partie 2. Calendrier des guerres et des traités. Source : article de Wikipédia, l’évolution territoriale de la Prusse.

1701 :  l’État de Brandebourg-Prusse est érigé en royaume de Prusse.

1702 : Frédéric Ier hérite du comté de Lingen.

1707 : extinction de la lignée d’Orléans-Longueville : la principauté de Neuchâtel choisit comme nouveau souverain Frédéric Ier.

1707 : achat du comté de Tecklembourg à Frédéric-Maurice de Bentheim-Tecklembourg.

1712. Naissance du futur Frédéric II (1712-1786).

1713 : traités d’Utrecht : acquisition d’une partie de la Gueldre espagnole, avec la ville de Gueldre.

1720 : traité de Stockholm : acquisition de la partie sud de la Poméranie suédoise.

1740 : Frédéric II succède à son père ; il a 28 ans. 1740, c’est aussi la 1ère année de la Guerre de Succession d’Autriche. Une occasion immédiate de devenir un va-t-en-guerre, visant la continuité géographique de la Prusse par le moyen d’importantes extensions territoriales. Il y parviendra en 1772. Il sera appelé Frédéric le Grand.

1742 : traité de Breslau : acquisition par la Prusse de la majeure partie de la Silésie et du comté de Glatz (cf. Partie 3).

1744 : extinction de la lignée des Cirksena : Frédéric II hérite de la principauté de Frise orientale (cf. Partie 4).

1748 : fin de la guerre de succession d’Autriche. Traité d’Aix-la-Chapelle.

1756 : Le renversement des alliances. Frédéric II abandonne l’alliance avec la France pour la remplacer par l’Angleterre de Georges II, par ailleurs duc de Hanovre situé en terre germanique.

1756-1763. Engagée dès le début dans la Guerre de sept ans (attaque de la Saxe), la Prusse n’en retirera finalement aucun territoire nouveau. Chronique à venir : La Prusse en 1756-1757.

1772 : premier partage de la Pologne : acquisition de la Prusse royale et de la partie nord de la Grande-Pologne, organisées en province de Prusse-Occidentale. Chronique du blog

1778 : la Guerre des Pommes de terre. Guerre de succession de Bavière et Traité de Teschen (mai 1779). Les prétentions de la Prusse aux principautés franconiennes d’Ansbach et de Bayreuth y ont été reconnues.

1791 : le décembre, Charles-Alexandre de Brandebourg qui avait également acquis Bayreuth, vendit la souveraineté de ses principautés au roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, Ansbach fut officiellement annexée le janvier 1792.

Dès le 15ème siècle, Ansbach fut détenue par des branches cadettes de la Maison de Hohenzollern, ses princes furent appelés margraves de Brandebourg-Ansbach.

Dans le contexte de la Contre-Réforme, de nombreux huguenots (estimés à 4 000) trouvent refuge dans la principauté. Le margrave Jean Frédéric y accueille les François réformés et leur accorde des privilèges.

1793 : deuxième partage de la Pologne : acquisition du reste de la Grande-Pologne et d’une partie de la Mazovie, organisées en province de Prusse-Méridionale, ainsi que des villes de Dantzig et Thorn.

1794 : perte de la Gueldre prussienne au profit de la France.

1795 : troisième partage de la Pologne entre la Prusse, l’Autriche, la Russie.

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Besançon dans la boucle du Doubs

Suite de la chronique du 28 février 2022. Louis XIV annexe Besançon. Les traités de Nimègue (1678 et 1679) concluent la Guerre de Hollande (1672-1678). La Franche-Comté espagnole et Besançon, longtemps ville libre d’Empire, sont rattachées définitivement au Royaume de France.

Diaporama de 28 photos

La boucle du Doubs, le Palais Granvelle (1534-1547), La Citadelle de Vauban (1668-1683), Le Plan-relief (1722), La reconstruction du clocher de la Cathédrale Saint-Jean (1729-1737), Du couvent des Clarisses (1854-2009) à l’hôtel Le Sauvage.

Samson Bruley, Besançon à vol d’oiseau en 1615, musée du Temps

Partie 1. La Boucle du Doubs. Source : extraits de l’article de Wikipédia.  

« Elle est le nom donné au centre historique de la ville de Besançon, qui le doit au fait de s’être développé dans un méandre du Doubs dont la forme même est celle d’une boucle. Ce quartier constituait seul la ville de Besançon avec Battant jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant l’expansion urbaine dans les secteurs environnants.

Le nom du quartier vient de l’exceptionnel site où il est situé : la rivière du Doubs contournant la colline Saint-Étienne forme une boucle presque parfaite, faisant ainsi du site de la Boucle une sorte de presqu’île. Dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, Jules César décrit ainsi le site de la ville : sa position naturelle la défendait de manière à en faire un point très avantageux pour soutenir la guerre. La rivière du Doubs décrit un cercle à l’entour et l’environne presque entièrement ; la partie que l’eau ne baigne pas, et qui n’a pas plus de six cents pieds, est protégée par une haute montagne dont la base touche de chaque côté aux rives du Doubs.

Le quartier est entouré de trois imposantes collines : la colline de Chaudanne (422 m) au sud-ouest, la colline Saint-Étienne (371 m) au sud et la colline de Bregille (460 m) au sud-est. Le reste du quartier est une zone quasiment plate, idéale aux premières sédentarisations ».

Partie 2. Le Palais Granvelle (1534-1547). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Entre 1534 et 1547, Nicolas Perrenot de Granvelle fait bâtir son palais dans la Grande rue, symbole de son pouvoir de garde des sceaux de l’Empereur Charles Quint et de son ascension sociale ».

« La famille Granvelle a accumulé dans ces murs au fil du temps de magnifiques collections de tableaux, d’antiquités et de livres qui furent dispersés dès la fin du XVIe siècle et dont une partie forme le fonds primitif de la bibliothèque municipale et du musée des Beaux-Arts.

Après la seconde conquête française de la Franche-Comté par Louis XIV, le palais devint résidence du gouverneur de province. C’est un de ceux-ci, le duc de Tallard, qui installa un théâtre dans les bâtiments en 1740, puis l’académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon en 1752

Le palais Granvelle est constitué de quatre corps de bâtiment sur un sous-sol voûté en berceau qui délimitent une cour entourée d’un portique surmonté d’une galerie. Deux passages mènent à cette élégante cour intérieure angulaire, bordée d’arcades en anse de panier et une fontaine en marque le centre. L’escalier d’honneur s’inscrit dans une tour carrée au dernier étage occupé par un oratoire. C’est un véritable joyau de la Renaissance (XVIe siècle), avec son imposante façade d’influence italienne et flamande, comportant trois niveaux et cinq travées surmontée d’un toit et percé de trois lucarnes gothiques.

Le palais Granvelle accueille le musée du Temps, qui a rouvert ses portes en 2022 après travaux ».

Partie 3. La Citadelle de Vauban (1668-1683). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« La première pierre de la citadelle est posée au mont Saint-Étienne le 29 septembre 1668 alors que la ville est une possession de la Couronne d’Espagne. Le traité de Nimègue, signé le 10 août 1678, rattache définitivement Besançon et sa région au royaume de France. Louis XIV décide alors de faire de Besançon un des maillons essentiels du système de défense de l’Est de la France et confie à Vauban le soin de poursuivre la construction. Elle surplombe de plus de 100 m la vieille ville. »La première pierre de la citadelle est posée au mont Saint-Étienne le 29 septembre 1668 alors que la ville est une possession de la Couronne d’Espagne. Le traité de Nimègue, signé le 10 août 1678, rattache définitivement Besançon et sa région au royaume de France. Louis XIV décide alors de faire de Besançon un des maillons essentiels du système de défense de l’Est de la France et confie à Vauban le soin de poursuivre la construction. Elle surplombe de plus de 100 m la vieille ville.

Le mont Saint-Étienne voit s’établir au cours du XVIIe siècle un ouvrage militaire dessiné par l’ingénieur militaire Vauban en mars 1668. Ce sont néanmoins les Espagnols, de la famille royale des Habsbourg d’Espagne, qui possèdent la Franche-Comté et Besançon depuis le mariage de la Duchesse Marie de Bourgogne avec l’Empereur d’Autriche, qui entreprennent, pendant six années, la construction de l’ouvrage sous la direction de Prosper-Ambroise de Precipiano assisté de l’ingénieur flamand Cornelius Verboom. Deux fronts sont construits : le Front Royal et le Front de secours (c’est Vauban qui débute l’édification de ce dernier en 1668).

La province de Franche-Comté entre 1674 dans le giron de Louis XIV qui décide de poursuivre et d’améliorer significativement les défenses de la ville. En 1683, l’ensemble des principaux travaux fixés par Vauban à la citadelle s’achève avec un second front face à la ville.

En construisant la Citadelle, pièce maîtresse des fortifications bisontines, sur la partie la plus étroite et la plus élevée, Vauban signe une réalisation majeure. Les fortifications de l’ensemble de la ville sont achevées en 1695, après vingt ans de travaux. Elles ont coûté si cher au trésor royal que Louis XIV a demandé, selon la légende, si les murs de la Citadelle ont été construits en pierre ou en or…

La Citadelle est bâtie au sommet d’un vaste anticlinal, sur un terrain barré dans toute sa largeur par trois fronts bastionnés (les enceintes ou fronts). L’ensemble est ceinturé de remparts parcourus par des chemins de ronde et ponctués de guérites. Les murailles peuvent atteindre jusqu’à 15 à 20 mètres de hauteur pour une épaisseur entre 5 et 6 mètres.

Vauban explique dans son Traité de la défense des places comment doit être conçue une place fortifiée :

Les faces sont les seules exposées et toujours les premières attaquées, comme les plus accessibles des corps de place. On n’a rien trouvé de mieux jusqu’à présent pour la défense des places que les bastions dont les meilleurs sont ceux qui ont des flancs à orillons faits à la moderne, et des flancs bas intérieurs, lesquels, outre leur usage ordinaire, peuvent encore servir de souterrains quand ils ne sont pas attaqués…

C’est pourquoi ce n’est pas assez que les chemins couverts soient bien traversés [c’est-à-dire munis de traverses protégeant des tirs de côté], les demi-lunes doublées et bien retranchées, il est encore nécessaire de les bien défendre, et que, pour couronner l’œuvre, les bastions soient aussi bien défendus, et par conséquent bien retranchés non par des ouvrages faits à la hâte, qui ne peuvent être bons ni solides quand on attend que les attaques soient déclarées ».

Partie 4. Le Plan-Relief de Besançon (1722). Source : extraits de l’article de Mémoire vive, ville de Besançon 

« Le plan-relief nous montre la ville quelques années après la conquête française. L’hôpital Saint-Jacques et le quai Vauban viennent juste d’être construits, de même que la citadelle et les fortifications bastionnées.

Les plans-reliefs naissent au XVIe siècle en Europe. Les ingénieurs militaires réalisent des maquettes pour représenter leurs projets de fortifications, les forteresses d’un territoire, ou encore les travaux de siège dirigés contre une ville.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les plans-reliefs sont réalisés au sein même des localités représentées. 

Le plan-relief exposé au musée du Temps est une réplique de l’original conservé au Musée des plans-reliefs à Paris. Les relevés préparatoires ayant été perdus, cette réplique a été réalisée en 1990 à partir de 5000 photographies de l’original, au terme de 15 000 heures de travail ».

Partie 5. La reconstruction du clocher de la Cathédrale Saint-Jean. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

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