Disgrâce du Cardinal de Bernis (décembre 1758).
Partie 1. Le contexte : la guerre de Sept ans. Source. Pages 340-346 du livre d’Edmond Dziembowski, La guerre de Sept ans (1756-1763), Pour l’Histoire, Perrin, Ministère de la Défense, janvier 2015, 670 pages.
Partie 2. François Joachim de Pierre, cardinal de Bernis. Source : article du Larousse.
« Homme d’État, prélat et écrivain français (1715-Rome 1794). Protégé par Mme de Pompadour, ambassadeur à Venise (1752), il négocia, à l’instigation de Louis XV, l’alliance franco-autrichienne consacrée par le premier traité de Versailles (1756), qui préluda à la guerre de Sept Ans.
Nommé lors de ce conflit secrétaire d’État aux Affaires étrangères (1757), il s’opposa à la poursuite des hostilités après la défaite de Rossbach (1757), ce qui provoqua sa disgrâce (1758). Nommé cardinal (1758) puis archevêque d’Albi (1764), il fut envoyé en ambassade à Rome (1768-1791), où il négocia avec Clément XIV la suppression de la Compagnie de Jésus. Outre des poésies, il a laissé des Mémoires ».
Partie 3. La disgrâce de Bernis. Source : extraits de l’article de Wikipédia.
« François-Joachim de Pierre, cardinal de Bernis, né le 22 mai 1715 à Saint-Marcel-d’Ardèche et mort le 3 novembre 1794 à Rome, est un diplomate, homme de lettres et prélat français qui fut ambassadeur à Venise (1752-1755), ministre d’État (1757), secrétaire d’État des Affaires étrangères (1757-1758) et enfin chargé d’affaires auprès du Saint-Siège (1769-1791).
En juin 1757, Bernis remplace Antoine Louis Rouillé comme secrétaire d’État des Affaires étrangères. Son ministère est d’abord placé sous les meilleures auspices, compte tenu des premières victoires françaises de la guerre de Sept ans. Mais il se rend vite compte que la France n’est pas en état de sortir victorieuse du conflit, et a la naïveté de faire part de ses doutes à Choiseul, alors ambassadeur de France à Vienne. La défaite de Rossbach le 5 novembre 1757 signe un tournant de la guerre. Dès lors, Bernis ne va cesser de prôner une issue rapide et pacifique du conflit pour limiter les pertes françaises. La marquise de Pompadour et Choiseul se retournent alors contre lui pour défendre la poursuite de la guerre et gagner en influence auprès du roi.
Vers la disgrâce
En octobre 1758, Bernis redouble de naïveté en offrant au roi sa démission et son remplacement par Choiseul : il espère en retour se voir confier la direction d’un comité central des ministres qui travaillerait à une restauration des finances de la monarchie. Le 30 novembre, Bernis reçoit la barrette de cardinal, négociée avec Rome depuis plusieurs mois. Mais le 13 décembre 1758, Louis XV fait parvenir au nouveau cardinal une lettre de cachet qui lui enjoint de s’exiler dans l’une de ses abbayes de province. Choiseul prend alors la tête des Affaires étrangères, la France s’enfonce dans la guerre et signe en 1763 le traité de Paris qui la prive de l’essentiel de ses possessions coloniales au profit de l’Angleterre.
L’exil et l’archevêché d’Albi.
Comme lieu de son exil, Bernis choisit le château de Vic-sur-Aisne, qui dépendait de son abbaye de Saint-Médard de Soissons reçue en 1756. C’est donc à Soissons qu’il se fait ordonner prêtre en septembre 1760. Depuis son lieu d’exil, Bernis cultive sa correspondance avec Voltaire, et entame la rédaction de ses Mémoires, dictés à sa nièce la marquise du Puy-Montbrun, dans lesquelles il cherche à justifier son action politique. Il reçoit à partir de 1762 l’autorisation de rendre visite à sa famille en Ardèche et en Languedoc, puis celle de séjourner à la Cour.
En 1764, Léopold-Charles de Choiseul-Stainville, frère cadet du ministre, quitte l’évêché d’Albi pour celui de Cambrai. Le duc de Choiseul œuvre alors à ce que Bernis prenne sa place. Devenu maître du puissant archevêché d’Albi, le cardinal s’y révèle un excellent administrateur, faisant planter des vignes, tracer des routes, et s’occupant des charités publiques. Grâce à de copieux bénéfices ecclésiastiques, il peut mener grand train au palais de la Berbie, où il confie à l’abbé Gabriel Cavaziez la gestion de son importante bibliothèque. Parallèlement, il passe une partie de ses étés en Lozère au château de Salgas, auprès de sa sœur Françoise-Hélène de Pierre de Bernis ».
Partie 4. Bernis. Renforcer le Gouvernement. Source : Books Openedition.
« De retour à Versailles à l’été 1755 après son ambassade de Venise où il s’était appliqué à acquérir « la réputation d’un ambassadeur le mérite », Bernis se dit effrayé de la situation de l’État. Sans doute, accentue-t-il les traits dans ses Mémoires pour augmenter, par un effet de contraste, l’ampleur du redressement qu’il tentera de réaliser au ministère. « Les finances du royaume […] n’avaient que l’apparence de la bonne administration ; car, depuis le traité Aix-la-Chapelle, l’État avait dépensé tous les ans bien au-delà de ses revenus […] tout l’argent du royaume se trouvait entre les mains des financiers. Le commerce était florissant, mais sans protection de la part de la marine guerrière […] Notre milice, quoique assez nombreuse, n’était ni bien composée ni bien disciplinée, et nos places frontières mal pourvues et mal réparées […] Point d’union dans le Conseil, guerre ouverte entre M. d’Argenson et M. de Machault […] le débordement du luxe le plus scandaleux, la misère du peuple, nulle vraie lumière dans le Conseil, aucun courage de citoyen à la Cour, nuls généraux de terre ni de mer à la veille de la guerre ».
Issu de l’entourage de Madame de Pompadour, Bernis est choisi par le roi pour la négociation délicate et secrète du renversement des alliances sur l’échiquier européen qui devait se conclure par « ce chef d’œuvre de sagesse et de politique » que fut, selon Bernis, la signature du traité de Versailles le 1er mai 1756. Artisan de ce rapprochement entre la France et l’Autriche qui allait entraîner la guerre de sept ans contre la Prusse de Frédéric II, Bernis connaît alors une ascension politique rapide ».
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