Le marquis de Montcalm meurt au combat lors du siège de Québec le 14 septembre 1759, à l’âge de 47 ans.
Portrait de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759) par Théophile Hamel d’après une peinture anonyme, vers 1865
Chronique en 4 parties. 1. Biographie de Montcalm (1712-1759). 2. Campagne au Canada. 3. Ouvrage de Thomas Chapais, 1911 (en ligne ). 4. Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes au Canada.
Partie 1. Biographie de Montcalm. Source : extraits de l’article éponyme de Wikipédia.
« Louis-Joseph de Saint-Véran, marquis de Montcalm, né le 28 février 1712 à Candiac, dans le Gard et mort le 14 septembre 1759 à Québec est un gentilhomme et un militaire français. Il épouse Angélique de Boulay avec laquelle il aura 10 enfants. Issu de la lignée des Montcalm-Gozon, Montcalm est membre de la noblesse d’épée.
Lieutenant-général et commandant en chef des forces armées françaises en Nouvelle-France, il est surtout connu pour ses campagnes dédiées à la défense du Canada entre 1756 et 1759. Sa mort, conjuguée à celle de son adversaire anglais, James Wolfe, lors de la bataille des Plaines d’Abraham en a fait un symbole de la Conquête au Canada et des grandes défaites de la France.
Soucieux de faire honneur à son nom, il s’avère être militaire dans l’âme. Il est promu capitaine à 17 ans et combat lors de la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738), où il prend part à plusieurs sièges dont ceux de Kelh et de Philippsbourg.
Montcalm prend part par la suite à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) comme aide de camp du marquis Philippe-Charles de la Fare, lieutenant-général. Cet habile tacticien est employé aux points les plus difficiles des campagnes du maréchal de Belle-Isle et sera essentiel à la prise de Prague en 1741, à sa défense et son évacuation en 1742. Il commande l’arrière-garde qui couvre le retrait de l’armée française, mission parmi les plus délicates à exécuter pour toute armée. Montcalm est blessé lors de ces opérations, mais continue à combattre au milieu de ses hommes. Remis, il achète le grade de colonel du régiment d’Auxerrois en 1743, et en prend le commandement sur le front d’Italie. Après quelques engagements mineurs où son régiment fait belle figure, il participe à la désastreuse bataille de Plaisance (1746). Les forces franco-espagnoles y sont écrasées par l’armée autrichienne du général Browne. Dans la défaite, Montcalm se crée une réputation en ralliant par deux fois son régiment en retraite et en subissant 5 blessures au corps à corps.
A la tête des armées de Nouvelle-France (1756-1759). La guerre change de nature en Amérique. Britanniques et Français envoient désormais des milliers de soldats réguliers, équipés comme pour une guerre européenne, pour renforcer leurs forces coloniales. Là où les batailles se jouaient entre quelques dizaines, voire parfois quelques centaines de combattants, ce sont des régiments entiers qui débarquent à Québec, Louisbourg, Halifax ou Boston.
La capture du Baron de Dieskau, commandant en chef en Nouvelle-France, lors de la défaite du lac Georges, coïncide avec une augmentation marquée du nombre de soldats réguliers envoyés dans la colonie. Il faut donc remplacer Dieskau par un militaire professionnel et fiable, capable de s’adapter à la petite guerre dans les colonies et de défendre les nombreux forts qui composent la Nouvelle-France. Montcalm, promu maréchal de camp, est choisi malgré ses quelques réticences.
Le choix de Montcalm s’avère bon. Il est expérimenté dans la guerre de siège et les aspects logistiques des campagnes militaires. Durant tout le conflit, Montcalm se montre un habile organisateur et un fin tacticien, économe du sang de ses hommes et audacieux dans la conduite des opérations. Il quitte Brest sur la frégate la Licorne en 1756, à la tête des renforts envoyés par Louis XV au Canada. Il est entouré d’officiers professionnels et d’ingénieurs, notamment le François Gaston de Lévis, le colonel François Charles de Boulamaque et un aide de camp promis à un grand avenir, Louis-Antoine de Bougainville.
1756-1763, Guerre de Sept ans. Campagne de 1756. Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques) sur la rive méridionale du lac Ontario le 14 août 1756, détruisant la place forte et faisant plus de 1 700 prisonniers tout en ne perdant qu’une trentaine d’hommes. Cette victoire pousse les Iroquois à conserver une certaine neutralité tout en coupant aux Britanniques l’accès au lac Ontario et à une des voies d’invasion possible du Canada ».
Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques)
« La campagne de 1757 le voit couper une autre voie d’invasion lorsqu’il surprend la garnison de 2 500 hommes du Fort William Henry et la force à la reddition grâce à l’emploi de son artillerie de siège… Révolté par la violence et la cruauté des combats en Amérique du Nord, il tentera à plusieurs reprises de les modérer ».
Fort William Henry
« Campagne de 1758. Miracle à Carlllon. Le général britannique Abercrombie mène 16 000 hommes vers le fort Carillon puis Montréal tandis que Jeffery Amherst et James Wolfe mènent le siège de Louisbourg. Mal renseigné en l’absence de ses alliés autochtones, Montcalm n’a avec lui que 3 600 soldats. il parsème le champ de bataille d’abattis et de barricades, afin de désorganiser les régiments ennemis et de les exposer le plus longtemps possible au feu de ses hommes retranchés en hauteur. C’est un carnage. Après plusieurs heures de combat, les Britanniques se retirent, certains régiments ayant perdu la moitié de leurs hommes ».
Montcalm après sa victoire à Carillon
« Le siège de Québec (1759). La victoire de Carillon accroit le crédit de Montcalm à la Cour. Il est promu lieutenant-général. Face à une situation d’infériorité numérique écrasante et une situation logistique préoccupante, sur proposition de Montcalm, Vaudreuil décide d’abandonner les positions françaises et de se replier vers la vallée du Saint-Laurent et de s’y fortifier, le temps que la guerre finisse.
La chute de Louisbourg en 1758 laissant à penser que Québec est la prochaine cible de l’ennemi, il y concentre son armée au début de l’été, tandis que les miliciens affluent. On en comptera bientôt près de 10 000 en armes, ce qui en fait l’une des plus grandes mobilisations d’une population civile en cas de guerre ».
« Incertain de la valeur de son armée, affaiblie par les privations et le manque de renfort, il soutient le siège de Québec durant tout l’été 1759, repoussant plusieurs fois les débarquements des hommes de James Wolfe. La campagne, habilement menée, épuise l’armée britannique, qui a commencé à bombarder la ville sans relâche depuis juillet. Une tentative plus importante que les autres de débarquement par les Britanniques débouche sur une bataille générale, à Montmorency, remportée par les Français. La fin de la campagne de 1759 approchant, Wolfe se résout à jouer le tout pour le tout en débarquant à l’Anse-au-Foulon le 13 septembre ».
« La bataille des plaines d’Abraham. Prévenu de la réussite du débarquement anglais, Montcalm rassemble les forces qu’il a sous la main afin d’intervenir avant que Wolfe ne puisse fortifier sa position sur les hauteurs de Québec. Il craint en effet qu’une fois retranchés, les Britanniques ne bloquent ses lignes de ravitaillement vers Montréal et ne puissent être délogés.
Dans une décision encore controversée aujourd’hui, il décide de passer à l’attaque sans attendre d’avoir concentré ses forces, dont l’élite comme Bougainville n’était pas présente avec lui. L’assaut est repoussé avec de lourdes pertes et provoque le retrait de l’armée française. Tandis que les miliciens canadiens et les Autochtones couvrent la retraite, ce qui permet aux bataillons français d’infliger d’importantes pertes aux Britanniques dont leur général Wolfe, qui est mortellement blessé, le marquis tente de rallier ses hommes, mais est touché par une balle dans le dos, qui ressort par son bas-ventre après avoir perforé les reins ».
Montcalm blessé à la bataille des plaines d’Abraham et ramené à Québec
Montcalm, lieutenant général du roi en Nouvelle-France, s’éteint à Québec le 14 septembre 1759, à 5 heures du matin.
« Sa mort démoralise les troupes, qui quittent Québec le même jour. Malgré la contre-offensive française, le printemps suivant et la victoire de Sainte-Foy, les Britanniques sont bientôt maîtres de tout le Canada, dont la cession est définitivement confirmée par le traité de Paris en 1763″.
Chronique du 28 avril 2022 . Le Maréchal De Lévis (1719-1787). Avril 1760, François Gaston de Lévis (1719-1787) vainc les Anglais à Sainte-Foy, près de Québec en Nouvelle-France.
Controverses. Depuis sa mort, la responsabilité du marquis dans la chute de la Nouvelle-France font l’objet de critiques. Dès la fin de la bataille, Bougainville et Lévis se sentent obligés de défendre leur général dans leur correspondance avec la France.
« Depuis quelques années, le portrait s’est nuancé fortement, notamment grâce à l’essai de Dave Noël. Montcalm, général américain, Boréal, Montréal, 2018, 381 pages. On rapporte plutôt un officier entretenant de bonnes relations avec les Canadiens et les Autochtones, se pliant aux tactiques militaires locales et tentant d’améliorer la vie de ses hommes et soucieux de l’importance des miliciens. Sa responsabilité dans la défaite des plaines d’Abraham est également nuancée par l’étude du siège de l’été 1759, mené de main de maître par le marquis dans une situation très délicate. Surpris par le risque insensé pris par Wolfe dans la nuit du 12-13 septembre, sa décision fut défendue par tous les autres officiers généraux qui ont participé à la bataille ».
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