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Besançon, le musée du Temps

L’exceptionnel musée du Temps de Besançon est niché dans l’écrin du palais Granvelle édifié au 16ème siècle. Rouvert en juin 2022 après travaux, c’est une merveille qui mérite un grand détour !

Les collections du musée rassemblent 1 500 montres, ébauches et boîtes, plus d’une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules, un ensemble de 2 000 gravures liées à l’horlogerie allant du XVIe au XIXe siècle, mais aussi de nombreux outils, machines, matériels scientifiques passés et présents collectés auprès de laboratoires européens de haute technologie… La mesure du temps a toujours été la plus précise de toutes les mesures.

Cette chronique du blog est dédiée à l‘histoire de l’horlogerie en Suisse et en France (partie 1), particulièrement à Besançon (partie 2). Elle s’inscrit par ailleurs dans l’Histoire du XVIIIe siècle.

Le diaporama de 38 photos est consacré à des œuvres du 18ème siècle.

Partie 1. Brève histoire de l’Horlogerie en Suisse et en France. Sources : extraits d’un article de Wikipédia.

« Depuis le Moyen-Âge, des mécanismes horlogers de grandes dimensions sont installés dans les clochers des villes du Saint-Empire romain germanique. Exemples : cathédrale de Strasbourg en 1354 ; Stralsund en 1394 ; Berne en 1405 ou Prague en 1410.

Au XVIe siècle, la fabrication des premiers mécanismes horlogers mus par des ressorts s’établit.

Plusieurs régions qui font partie de la Suisse romande ont vu débuter l’industrie horlogère : Genève, le Pays de Vaud… Ces régions ont connu un afflux de réfugiés huguenots français, après l’édit de Fontainebleau.

Les montres sont incrustées dans des boîtes, véritables bijoux à l’intérieur, que l’on cache dans ses vêtements. Jean Petitot (1607-1691) et Jean-Étienne Liotard (1702-1789) deviendront ainsi plus tard de remarquables ambassadeurs du savoir-faire genevois quant aux miniatures sur émail.

L’accès au métier est restreint (un seul apprenti par maître), mais ouvert aux étrangers qui ont fondé une Maîtrise. Les monteurs de boîtes en 1698 et les graveurs en 1716 constituent à leur tour leur propre maîtrise, échappant à la juridiction des horlogers et orfèvres.

A partir du XVIIIe siècle, l’histoire s’est progressivement accélérée avec l’apparition d’une proto-industrie massive dans les montagnes suisses. Elle a précédé la révolution industrielle et lui a résisté pendant longtemps.

Les horlogers genevois de souche abandonnent alors le travail des mouvements bruts ou ébauches, pour se réserver le finissage. Par une série de règlements protectionnistes, ils empêchent l’implantation proche de concurrents capables de fabriquer la montre complète. Objectif, cantonner cette industrie naissante dans un travail de sous-traitance pour la Fabrique de Genève, mais les Jurassiens organisent leurs propres comptoirs.

Après la mort de Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans prit goût pour les arts mécaniques, et particulièrement l’horlogerie. Il voulut créer une pépinière d’artistes d’élite, venus de Londres, dont Henry de Sully qui fonda en 1718 une manufacture d’horlogerie à Versailles et construisit une horloge marine pour laquelle il inventa un échappement à repos flottants. Sully eut pour émules et pour amis Lebon et Gaudron, tandis que Julien Le Roy imagina une pendule à équation, saluée par l’Académie des sciences. S’inspirant d’Isaac Newton, il utilisa de l’huile aux pivots des roues et du balancier des montres, pour diminuer l’usure et les frottements.

En 1740, un apprenti nommé Samuel-Olivier Meylan (1721-1755), fils de Jean-Baptiste, a introduit l’horlogerie complexe dans la Vallée de Joux, après que Mathieu Biaudet, maître-horloger, l’eut initié à son art. Il crée la première montre de poche, équipée d’un mécanisme de boîte à musique.

En 1777, l’horloger suisse Abraham Louis Perrelet crée la « montre à secousses » dite perpétuelle, souvent considérée comme la première montre automatique, tandis que l’année suivante, l’horloger liégeois Hubert Sarton dépose un document décrivant une montre automatique à rotor, auprès de l’Académie des sciences de Paris.

Vers 1785, environ 20 000 personnes travaillaient dans l’horlogerie à Genève produisant 85 000 montres par an (50 000 montres dans le Jura neuchâtelois).

La mécanique horlogère était au XVIIIe siècle la technique de pointe qui passionnait toutes les élites. Les grands horlogers furent aussi souvent des constructeurs d’automates visant à imiter la vie. Ceux de Jacques de Vaucanson en 1738, comme le joueur de flûte, et le canard, qui ingérait des aliments, inspirent ceux d’Henry et Pierre Jaquet-Droz.

La production en France liée aux commandes du roi. Jean-André Lepaute (1720-1787) fonda en 1740 son entreprise à Paris et conçut la construction de la plupart des grandes horloges publiques : Luxembourg, Jardin des Plantes…

Au XVIIIe siècle, l’horlogerie française connaît un âge d’or. À Paris et à Versailles, les horlogers Ferdinand Berthoud, Jean-Antoine Lépine et Abraham Breguet mettent au point de nouvelles techniques et commercialisent des modèles toujours plus prestigieux ».

Partie 2. Histoire de l’Horlogerie à Besançon. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« L’horlogerie existe en région Franche-Comté depuis la fin du XVIIe siècle, notamment grâce à l’horloge comtoise. Cette horloge à pendule fabriquée particulièrement à Morez et à Morbier dans le Haut Jura est considérée comme l’une des industries typiques de la région, avant que la fabrication industrielle ne s’arrête au début du XXe siècle. Pendant plus de trois siècles, cette horloge, simple et robuste, rencontre un grand succès : à son apogée, la production atteint les 150 000 pièces par an dans les années 1850.

Les activités horlogères qui existaient à Besançon avant l’arrivée de Suisses et la Révolution française, étaient exclusivement le fait de petits ateliers, tel que Paliard, Lareche, Joffroy, Perrot ou encore Perron qui furent considérés comme des maîtres horlogers de leurs temps. Le plus illustre d’entre eux est Perron, qui est notamment l’auteur de pièces réputées comme ces pendules Louis XIV, Louis XV et Louis XVI reconnues pour leur grande qualité. Ces ouvriers exécutaient eux-mêmes toutes les pièces d’horlogerie, avant que la production industrielle soit importée par les Suisses dans la ville…

Plus  significativement à la fin du XVIIIe siècle, des horlogers suisses installèrent dans la capitale comtoise les premiers ateliers. C’est en 1793 que le Genevois Laurent Mégevand (1754-1814) s’installe à Besançon avec 80 confrères, fondant ainsi le pôle industriel horloger de la ville. Puis petit à petit, des Bisontins prennent part à cette fièvre horlogère, et firent définitivement de Besançon la Capitale française de l’horlogerie lors de l’Exposition internationale de 1860.

Par la suite, ils feront venir dans la cité 22 familles d’horlogers, soit entre 400 et 700 personnes originaires principalement du Locle et de la principauté de Neuchâtel, mais aussi de Genève, de Porrentruy, de Montbéliard, de la Savoie et même du Palatinat.

 Ces immigrés étaient largement encouragés par les pouvoirs publics français, notamment par un décret qui, en 1793, fonde la Manufacture Française d’Horlogerie à Besançon et leur offre des locaux spacieux ainsi que des subventions.

En 1795, on compte mille horlogers dans la ville, et à la fin de l’Empire environ 1 500 Suisses habitent la capitale comtoise dont 500 travaillant exclusivement dans l’horlogerie et produisant environ 20 000 unités par an, avant que cette communauté ne soit peu à peu remplacée par de la main d’œuvre locale.

En 1801, un premier atelier d’apprentissage d’horlogerie est installé dans l’hôpital Saint-Jacques, mais le véritable engouement pour de l’enseignement horloger à Besançon datera des années 1850. La production horlogère progresse de 14 700 pièces en l’an III (1794-1795) à 21 400 en l’an XI (1802-1803).

Après la fin des faveurs accordées aux immigrés suisses, la plupart d’entre eux regagnèrent leur région natale ou verront leurs entreprises tomber en faillite, comme c’est le cas de Mégevand qui mourut dans la misère en 1814. Cependant, même si les initiateurs du mouvement horloger de la ville font grise mine, le pôle industriel est bien ancré : l’horlogerie franc-comtoise était née ».

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Mondrian. Moulins, arbres, masures

Mondrian. Moulins, arbres, masures. Source. Article de Caroline Appert, Des œuvres rares de Piet Mondrian exposées à la Fondation Beyeler, Admagazine, 21 juin 2022.

« Pour le 150e anniversaire de la naissance du peintre néerlandais en 1872, la Fondation Beyeler consacre une exposition événement à Piet Mondrian, retraçant toutes les facettes d’une carrière prolifique d’avant-garde ».

Diaporama de 42 photos (Pierre Dubois, septembre 2022).

« En référence à la progression de la pensée créatrice de Piet Mondrian (1872-1944), l’exposition Mondrian Evolution revient sur ses débuts de carrière souvent méconnus en tant que peintre figuratif de paysages hollandais du XIXe siècle jusqu’à son ascension vers l’abstraction. Exploité également par l’artiste, le terme Évolution renvoyait pour lui à l’accumulation d’expériences qui, agencées entre elles, permettent de nouvelles réalisations ».

Autoportrait de Mondrian (1908)

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« Un parcours chronologique de 89 œuvres se déploie en 9 salles d’exposition et propose un dialogue entre la période précoce et la période tardive de Mondrian. Issus de la collection de la Fondation Beyeler et de prêts internationaux, ces chefs-d’œuvre ainsi rassemblés créent un rendez-vous exclusif et inédit depuis plus de 50 ans en Suisse.

Fils d’enseignant de dessin et neveu d’un peintre amateur à succès inspiré par les paysages de l’École de la Haye, Piet Mondrian baigne dans une éducation artistique dès son plus jeune âge. Lui-même professeur de dessin, il se consacre ensuite à la commande de portraits et de dessins scientifiques pour l’Université de Leyde, après avoir étudié entre 1892 et 1895 à la Rijsakademie van Beeldende Kunsten d’Amsterdam.

Ses premières peintures de paysages démontrent la récurrence de motifs privilégiés tels que le moulin à vent, le bâtiment de ferme, la mer, les dunes et le thème du crépuscule. Parfaite expression de la première évolution de carrière de Mondrian entre 1907 et 1911, Moulin au soleil (1908) incarne déjà une pratique picturale orientée vers plus de radicalité, au trait vif et à la colorimétrie vitaminée ».

« Alors qu’il effectue un premier séjour à Paris à la fin de l’année 1911, Piet Mondrian découvre le Cubisme avec lequel il partage le détachement de la figuration et des teintes de plus en plus neutres. Ses paysages arboricoles évoluent vers des formes à angle droit et des traits rectilignes.

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1774-1778. Voltaire se meurt

François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778) est un écrivain, philosophe et encyclopédiste qui a marqué le XVIIIe siècle.

Musée Antoine Lecuyer, Saint-Quentin. Cliquer sur les images pour les agrandir

Sources : Extraits d’articles de Wikipédia : Voltaire (1694-1778), D’Alembert (1717-1783), Condorcet  (1743-1794). 

Voltaire par Quentin de la Tour, vers 1735

Partie 1. Correspondance secrète entre Voltaire, D’Alembert, Condorcet : 150 lettres entre 1770 et 1778, publiées par Linda Gil en 2021, chez Payot-Rivages.

Bonnes feuilles pour les lettres de l’année 1774 : diaporama de 16 photos.

1773. Depuis le début de février, Voltaire, exilé à Ferney, souffre d’un cancer de la prostate (diagnostic rétrospectif établi de nos jours grâce au rapport de l’autopsie pratiquée le lendemain de son décès). La dysurie est majeure, les accès de fièvre fréquents ainsi que les pertes de connaissance.

Le 8 mai, il informe d’Alembert : Je vois la mort au bout de mon nez. Les mictions sont difficiles. L’été 1773, des forces reviennent.

1774. Mais la crise de rétention aiguë d’urines de février 1773 le reprend en mars.

1774 (10 mai). Louis XV meurt de la petite vérole. Louis XVI lui succède.

Lettre 69 (15 juin 1774), Voltaire à D’Alembert. « Le feu roi ne voulait et ne pouvait vouloir que le bien, mais il s’y prenait mal. Son successeur semble inspiré par Marc Aurèle. Il veut le bien et il le fait ».

Lettre 71 (22 juillet 1774), Condorcet à Voltaire. « Vous savez sans doute le nomination de M. Turgot. Il ne pouvait rien arriver de plus heureux à la France et à la raison humaine. Jamais il n’est entré dans aucun conseil de monarque d’homme qui réunit à ce point la vertu, le courage, le désintéressement, l’amour du bien public, les Lumières et le zèle pour les répandre ».

Lettre 75 (28 septembre 1774), Voltaire à D’Alembert et Condorcet. « Le chevalier de La Barre (1745-1766) subit en personne son horrible supplice, et le fils du président d’Etallonde fut exécuté en effigie sous les yeux de son père qui demanda aussitôt pour lui la confiscation du bien que le jeune homme tenait de sa mère ; il garda ce bien, et n’a jamais assisté son fils. Il y a de belles âmes ».

« Ce martyr alla se faire soldat à Wesel… Le roi de Prusse lui a donné une sous-lieutenance et me l’a envoyé au mois d’avril dernier. Vous saurez que ce jeune homme est le plus sage, le plus doux, le plus circonspect que j’aie jamais vu… Je voulais lui faire obtenir sa grâce par la protection du feu roi ; celui-ci mourut au mois de mai… Je m’adressai à M. le chancelier de Maupeou (1714-1792) qui me promit la grâce, qui arrangea tout pour favoriser pleinement d’Etallonde ».

Mais aussitôt il est envoyé en exil pour Roncheroles. « Sur les conseils de Maurepas, Louis XVI renvoie Maupeou en lui retirant les sceaux le 24 août 1774, rappelle les anciens magistrats de leur exil et rétablit, deux mois plus tard, les Parlements dans leur état antérieur, anéantissant la réforme du chancelier » (chronique d’Histoires d’Universités, 15 décembre 2020, 1771. Maupéou réforme la Justice).

Dans l’affaire d’Etallonde, Voltaire perd aussi le soutien de Turgot.

1776 (13 mai). « Avec tous ces ennemis, la chute de Turgot (1727-1781) est certaine, mais il tente de rester à son poste assez longtemps pour finir son projet de la réforme de la Maison du roi, avant de démissionner. Cela ne lui est même pas accordé : le 12 mai, on lui ordonne d’envoyer sa démission. Il se retire, dès le 13 mai 1776, partant pour La Roche-Guyon au château de la duchesse d’Enville, puis retourne à Paris, où il consacre le reste de sa vie aux études scientifiques et littéraires ».

Les autres lettres de 1774 portent également sur les affaires De La Barre et Etallonde.

Pour aller plus loin : Christiane Mervaud, Voltaire et Frédéric II : une dramaturgie des Lumières, 1736-1778, compte-rendu par Desné Roland, Dix-Huitième Siècle, Année 1986, 18, pp. 532-533.

Diaporama de 4 photos.

Partie 2. 1778, La dernière année : la reconnaissance inespérée, le retour à Paris, une confession et un  enterrement rocambolesques. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Musée de la Folie Marco, Barr (67)

1778 (février). « Les nouvelles autorités font comprendre à ses amis qu’on fermerait les yeux si Voltaire  se rendait aux répétitions parisiennes de sa dernière tragédie. Après beaucoup d’hésitations, il décide de rallier la capitale en février à l’occasion de la création d’Irène à la Comédie-Française. Il arrive le 10 février et s’installe dans un bel appartement de l’hôtel du marquis de Villette.

Voltaire a la surprise de voir des dizaines de visiteurs envahir la demeure du marquis de Villette qui va devenir pendant tout son séjour le lieu de rendez-vous du Tout-Paris Philosophe ».

1778 (30 mars). « C’est le jour de son triomphe à l’Académie, à la Comédie-Française et dans les rues de Paris. Sur son parcours, une foule énorme l’entoure et l’applaudit. L’Académie en corps vient l’accueillir. Il assiste à la séance, assis à la place du directeur. À la Comédie-Française, l’enthousiasme redouble. Le public est venu pour l’auteur, non pour la pièce. La représentation d’Irène est constamment interrompue par des cris. À la fin, on lui apporte une couronne de laurier dans sa loge et son buste est placé sur un piédestal au milieu de la scène. La foule s’exclame : Vive le défenseur des Calas !

Buste de Voltaire, atelier de Jean-Baptiste Lemoyne, non daté. Musée Antoine Lecuyer

Voltaire peut mesurer ce soir-là l’indéniable portée de son action, même si la cour, le clergé et l’opinion antiphilosophique lui restent hostiles et se déchaînent contre lui et ses amis du parti philosophique, ennemis de la religion catholique ».

1778 (mars). Voltaire a 83 ans. Atteint d’un mal qui progresse insidieusement pour entrer dans sa phase finale, Voltaire se comporte comme s’il était indestructible. Son état de santé et son humeur changent pourtant d’un jour à l’autre. Il envisage son retour à Ferney pour Pâques, mais il se sent si bien à Paris qu’il pense sérieusement à s’y fixer. Madame Denis, ravie, part à la recherche d’une maison. Il veut se prémunir contre un refus de sépulture. Dès le 2 mars, il fait venir un obscur prêtre de la paroisse de Saint-Sulpice, l’abbé Gaultier, à qui il remet une confession de foi minimale (qui sera rendue publique dès le 11 mars) en échange de son absolution.

1778 (28 mars). Il écrit à son secrétaire Wagnière les deux lignes célèbres : Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, et en détestant la superstition.

1778 (à partir du 10 mai). « Malgré l’assistance du docteur Théodore Tronchin, ses souffrances deviennent intolérables. Pour calmer ses douleurs, il prend de fortes doses d’opium qui le font sombrer dans une somnolence entrecoupée de phases de délire.

La conversion de Voltaire, au sommet de sa gloire, aurait constitué une grande victoire de l’Église sur la Secte philosophique. Le curé de Saint-Sulpice et l’archevêque de Paris, désavouant l’abbé Gaultier, font savoir que le mourant doit signer une rétractation franche s’il veut obtenir une inhumation en terre chrétienne. Mais Voltaire refuse de se renier. Des tractations commencent entre la famille et les autorités soucieuses d’éviter un scandale. Un arrangement est trouvé. Dès la mort de Voltaire on le transportera comme malade à Ferney. S’il décède pendant le voyage, son corps sera conduit à destination.

1778 (30 mai). Voltaire meurt dans l’hôtel de son ami le marquis de Villette.  

1778 (31 mai). « M. Try, chirurgien, assisté d’un M. Burard, procède à l’autopsie ».

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Cartes de l’Europe au 18ème siècle

Les cartes de l’Europe en 1700, 1715, 1748, 1772, 1795, 1799 montrent une très importante évolution des frontières en Europe orientale (disparition de la Pologne et de la Lituanie, recul de l’Empire Ottoman, forte progression de l’Empire de Russie), et en Europe centrale (progression du Royaume de Prusse, stabilisation de l’Empire d’Autriche, affaiblissement du Royaume de Suède – repli dans ses frontières contemporaines).

1795-1799. Carte de la France en Europe

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1772, 1793, 1795. Pologne et Lituanie partagées entre la Russie, la Prusse et l’Autriche.

1772. La République des deux nations (Pologne et Lituanie)

1772. Le Premier partage

1795. Le troisième partage fait disparaître la Pologne et la Lituanie.

1748. Carte de l’Europe (chronique du blog)

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Vigée Le Brun, 30 ans en 1785

Élisabeth Vigée Le Brun, 30 ans en 1785. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Née en 1755 à Paris et morte dans la même ville en 1842, Élisabeth Vigée Le Brun est considérée comme une grande portraitiste de son temps. Fervente royaliste, elle sera successivement peintre de la cour de France, de Marie-Antoinette et de Louis XVI, du Royaume de Naples, de la Cour de l’empereur de Vienne, de l’empereur de Russie et de la Restauration. La Révolution la fera émigrer dès octobre 1789.

Elle a été comparée à Quentin de La Tour ou Jean-Baptiste Greuze. Le démarrage de sa carrière a été fulgurant. La majorité de son œuvre, 660 sur 900 tableaux, est composée de portraits.

1767 (elle a 12 ans). Son père, Louis Vigée, pastelliste et membre de l’Académie de Saint-Luc, fut son premier professeur. Après le décès de ce dernier en 1767, c’est un autre peintre, Gabriel-François Doyen qui l’encourage à persévérer dans le pastel et dans l’huile ; conseil qu’elle suivra.

1769 (14 ans). Elle se rend chez le peintre Gabriel Briard, membre de l’Académie royale de peinture. Au Louvre, elle fait la connaissance de Joseph Vernet, artiste célèbre dans toute l’Europe. Elle peint de nombreuses copies d’après les maîtres. Elle va admirer les chefs-d’œuvre du palais du Luxembourg. De plus, la renommée de ces peintres lui ouvre toutes les portes des collections d’art privées princières et aristocratiques. Elle écrit : on pouvait exactement me comparer à l’abeille, tant j’y récoltais de connaissances

1770 (15 ans). Elle peint son premier tableau reconnu, un portrait de sa mère, Madame Le Sèvre, née Jeanne Maissin« . Les yeux de la mère disent son étonnement, sa fierté, et peut-être sa peur. Que deviendras-tu, ma fille, quand tu auras 20 ans ?

Source des tableaux : Wikipédia. Cliquer sur les images pour les agrandir

1773 (18 ans). « Élisabeth dit avoir peint vingt sept tableaux, l’année de ces 18 ans. Une peinture toutes les deux semaines !

1774 (19 ans). Ayant à son âge peu d’espoir d’intégrer l’Académie royale de peinture et de sculpture, institution prestigieuse mais conservatrice, elle présente plusieurs de ses tableaux à l’Académie de Saint-Luc. Elle en devient officiellement membre le 25 octobre 1774.

1776 (21 ans). Elle épouse dans l’intimité Jean-Baptiste-Pierre Lebrun qui exerce les professions de marchand et restaurateur de tableaux, d’antiquaire et de peintre. Libertin et joueur, il a mauvaise réputation, et le mariage est formellement déconseillé à la jeune artiste.

Elle reçoit sa première commande de la Cour du comte de Provence, le frère du roi puis, le 30 novembre, elle est admise à travailler pour la Cour de Louis XVI.

1778 (23 ans). Elle devient peintre officielle de la reine et est donc appelée pour réaliser le premier portrait de Marie-Antoinette d’après nature. Portraits de la reine.

1780 (25 ans). Elle donne naissance à sa fille Jeanne-Julie-Louise, qui sera le sujet de nombreux portraits.

1781 (26 ans). Elle voyage à Bruxelles avec son mari pour assister et acheter à la vente de la collection du défunt gouverneur Charles-Alexandre de Lorraine.

1782 (27 ans). Inspirée par Rubens qu’elle admire, elle peint son Autoportrait au chapeau de paille« .

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La Cène selon les évangiles

Chroniques sur la semaine sainte dans l’Art :

Chronique 4, première partie : La dernière Cène selon les évangiles (source des citations Wikipédia). La seconde partie de la chronique présentera d’autres cènes dans l’Art (dont celle de Giotto et celle de Léonard de Vinci).

Église d’Antigny (Vienne), La cène, fresques de la chapelle Sainte-Catherine, 15ème siècle

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Selon Matthieu (26, 26-28) : Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit ; puis, le donnant aux disciples, il dit : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Puis il prit une coupe et, après avoir rendu grâce, il la leur donna en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés.

La dernière cène, Bâle, Cathédrale Notre-Dame, élément de retable, vers 1525

Selon Jean : Avant le repas proprement dit, Jésus lave les pieds de ses disciples. Cette action n’est pas mentionnée dans les autres évangiles. Jésus ne prononce pas les paroles qui instituent l’Eucharistie, Prenez, mangez, ceci est mon corps.

Il donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres, Jean (13, 34). Dans ce que l’on appelle le Discours de la Cène (Jean, chapitres 14 à 17) : Jésus transmet une sorte de testament sur les commandements à garder par les disciples qu’il considère, non plus comme ses serviteurs, mais comme ses amis. C’est cette partie de la Cène qui est la seule relatée par Jean dans son évangile.

Selon les quatre évangiles (Matthieu 26, 20-25, Marc 14, 17-21, Luc 22, 21-23, Jean 13, 21-30), Jésus annonce ensuite que l’un des disciples va le trahir : Judas. Celui-ci quitte la pièce.

Selon les quatre évangiles également (Matthieu 26-34, Marc 14-30, Luc 22-34, Jean 13-8), Jésus dit à Pierre qu’il le reniera par trois fois avant que le coq ne chante.

Le reniement de Pierre par Ribera (Expo 2015, Galerie Heitz, Strasbourg, Beaux-Arts, Ribera à Rome)

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Colmar Unterlinden. 6 Rois mages

Biographie résumée de Martin Schongauer. Chronique du blog du 26 juin 2017, Martin Schongauer, 30 ans vers 1480.

Martin Schongauer, sculpté par Auguste Bartholdi, cloître du Musée Unterlinden, Grès des Vosges, entre 1858 et 1863

Colmar, Musée d’Unterlinden. Six adorations des mages, dont deux de Martin Schongauer ; trois peintures et trois bas-reliefs sur bois poly-chromé.

1.Martin Schongauer, Adoration des mages, 1470-1475, gravure au burin sur cuivre.

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Source : encyclopédie BSE éditions. « Schongauer pratique la gravure sur bois et sur cuivre et en fait une branche majeure de l’art : il devient le plus grand graveur de la seconde moitié du 15ème au nord des Alpes et exerce une énorme influence dans tout l’Empire, particulièrement sur Dürer. On possède aujourd’hui 116 de ses gravures, signées MS et une centaine de dessins : vie de la Vierge, passion du Christ, parabole des vierges folles.

Adoration des mages. L’artiste s’inspire ici du retable de Sainte Columba de Rogier van der Weyden (Munich, Alte Pinakothek) mais y introduit sa propre manière. Les modèles pour l’écurie ruinée et la figure centrale du roi sont en particulier facilement identifiables. La scène est très concentrée, comme celle de van der Weyden, mais plus naturaliste et moderne dans son développement spatial. Différentes couleurs et textures, comme la robe longue du velours du roi le plus âgé, sont très bien suggérées dans la gravure ».

2. Martin Schongauer, Adoration des rois, vers 1480. Panneau de l’autel de l’église des Dominicains de Colmar, aujourd’hui au Musée Unterlinden.

Source : Blog Itinéraire iconographique. « Retable fermé : 1er panneau : Chasse mystique, Visitation, Nativité ; 2e panneau : Adoration des Mages, Présentation au Temple, Jésus parmi les docteurs, Couronnement de la Vierge.

Les rois mages… des descendants des fils de Noé… ?

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1749. 1ère variolisation à Genève

Se faire ou non vacciner contre le Covid 19 ? Les débats et les polémiques ne datent pas d’aujourd’hui. A Genève au 18ème siècle, – Suisse oblige -, les banquiers ont inventé un système de rentes viagères, limitant les risques financiers de la variolisation des enfants et intitulé Les Immortelles.

Bonnes feuilles de l’article d’Alexandre Wenger, “De petites considérations doivent-elles arrêter lorsqu’il s’agit d’un grand intérêt général ? L’inoculation à Genève au XVIIIe siècle », Canadian Bulletin of Medical History. Bulletin canadien d’histoire de la médecine, vol. 21/1, 2004, p. 103-120.

Introduction de l’article d’Alexandre Wenger

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1765. Encyclopédie, Manustupration

Gilles Barroux. La médecine de l’encyclopédie, CNRS Éditions, 2016, 279 pages, table des matières. Compte-rendu du livre par Adrien Paschoud.

1765. Parution du Livre X de l’Encyclopédie. Dans son livre, Gilles Barroux consacre un développement à : Le physique et le moral : passion, folie et sexualité. Il illustre sexualité par l’article Manustupration (pages 51-54 du livre X). Son auteur est non pas un théologien, mais, semble-t-il, un médecin. Il critique violemment la masturbation car elle provoque une multitude de maladies qui peuvent conduire à la mort. De larges extraits sont cités page 3 de cette chronique.

Pourquoi l’article Manustupration figure-t-il dans l’Encyclopédie ? Passe encore s’il avait été publié dans un livre de morale ou dans un catéchisme, mais pas dans un Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ! Rien de scientifique dans le texte. Une gifle pour les progrès de la médecine dans la seconde moitié du 18ème.

Depuis 1750 (publication des premiers livres) et encore au début des années 1760, les encyclopédistes – on les appelle les philosophes – ont obtenu des privilèges royaux pour leur œuvre colossale. Et pourtant ils sont anti-religieux, voire même athées. Ils se félicitent ainsi de l’expulsion des Jésuites et de la suppression de leur Ordre.

  • 1762. Expulsion des Jésuites. « Défiant le roi, le parlement de Paris, le 6 août 1762, déclare que la Compagnie de Jésus « nuit à l’ordre civil, viole la loi naturelle, détruit la religion et la moralité, corrompt la jeunesse » et la bannit de France. Certains parlements régionaux (comme celui de Flandre) refusent d’emboiter le pas ; la plupart temporisent. Le roi, de nouveau, obtient un délai, mais doit finalement s’incliner tout en mitigeant les mesures prises. En novembre 1764, Louis XV édicte ce qui devient la mesure pour toute la France : son édit royal entérine l’expulsion des Jésuites. La Compagnie de Jésus est proscrite en France, et ses biens sont confisqués. .. Une alliance de circonstance entre jansénistes, gallicans et philosophes des Lumières a raison des jésuites. En 1761, dans une lettre à Voltaire, D’Alembert écrit : « Que la canaille janséniste nous débarrasse des polissons jésuites. Ne fais rien pour empêcher que ces araignées se dévorent les unes les autres ». En 1763 il triomphe : « Les jésuites étaient les troupes régulières et disciplinées luttant sous l’étendard de la Superstition ».

La situation se retourne très rapidement contre les philosophes. Ils passent d’une position de force à une position de faiblesse. En quoi et pourquoi ?

  • 1762-1765. Les volumes 8 à 17 de l’encyclopédie paraissent, sans privilège et sous une adresse étrangère.
  • 1764. Diderot découvre la censure exercée par Le Breton lui-même sur les textes de l’Encyclopédie.
  • 1765. Diderot achève le travail de rédaction et de supervision, avec une certaine amertume, même si, en mars, Catherine II de Russie lui achète sa bibliothèque.

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1753. Rousseau par de La Tour

Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) par Maurice Quentin De La Tour, réalisé en 1753, reproduit quatre fois par le pastelliste lui-même, la quatrième en 1763.

Les multiples péripéties de ce portrait sont résumées ci-dessous dans la biographie partielle de Jean-Jacques Rousseau. Elle porte sur les années 1749 à 1763. Pour aller plus loin, lire le texte du Musée de Montmorency et celui de Patrick Aulnas (blog Rivage de Bohême)  

Biographie 1749 à 1763 : célébrité et tourments (citations d’extraits de la rubrique de Wikipédia)

1748. Le contexte historique. Le traité d’Aix-la-Chapelle, négocié d’avril à octobre, met fin à la guerre de Succession d’Autriche. La France l’a emporté, mais Louis XV veut être un prince de paix et décide de ne pas annexer de territoire (en particulier les Pays-Bas autrichiens, la Belgique d’aujourd’hui). Il n’est pas compris par tous : Bête comme la paix, Faire la guerre pour le Roi de Prusse. Néanmoins, la France est encore le royaume le plus puissant d’Europe.

Musée Antoine Lécuyer, dit aussi Musée Quentin de La Tour

1749 (Rousseau a 37 ans). « L’Académie de Dijon met au concours la question : Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ? Encouragé par Diderot, Rousseau participe au concours. Son Discours sur les sciences et les arts soutient que le progrès est synonyme de corruption.

Il obtient le premier prix. L’ouvrage est publié en 1750 et son auteur acquiert immédiatement une célébrité internationale. Ce discours suscite de nombreuses réactions ; pas moins de 49 observations ou réfutations paraissent en deux ans, ce qui permet à Rousseau d’affiner son argumentation dans ses réponses.

Il abandonne alors ses emplois de secrétaire et précepteur pour se rendre indépendant, et vit grâce à ses travaux de transcription de partitions musicales. Mais ce sont ces idées développées dans le Discours qui vont progressivement éloigner Rousseau de Diderot et des philosophes de l’Encyclopédie.

1752 (40 ans). Son intermède en un acte, Le Devin du village, est représenté devant le roi Louis XV et la Pompadour. C’est un succès, mais Rousseau se dérobe le lendemain à la présentation au roi, refusant de ce fait la pension qui aurait pu lui être accordée.

1752 voit le début de la querelle des Bouffons. Rousseau y prend part auprès des encyclopédistes en rédigeant sa Lettre sur la musique française, dans laquelle il affirme la primauté de la musique italienne sur la musique française, celle de la mélodie sur l’harmonie, écorchant au passage Jean-Philippe Rameau« .

1753 (41 ans). Premier portrait au pastel de Jean-Jacques Rousseau par de La Tour, exposé au salon de 1753. Le peintre et le philosophe se rencontrent probablement vers 1750, au Salon de M. de la Poplinière, grand amateur de musique. Leurs liens vont se renforcer lors de la représentation du Devin du Village. En effet, mademoiselle Fel, maîtresse du peintre, tenait le rôle principal de l’opéra composé par le philosophe.

1754 (42 ans). « L’Académie de Dijon lance un autre concours auquel il répond par son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Rousseau y défend la thèse selon laquelle l’homme est naturellement bon et dénonce l’injustice de la société. L’œuvre suscite une vive polémique de la part notamment de Voltaire. Sans attendre le résultat du concours, Rousseau décide de se ressourcer à Genève. Célèbre et admiré, il est bien accueilli. Dans le domaine des idées, Rousseau s’éloigne des encyclopédistes athées qui croient au progrès, alors que lui prône la vertu et l’amour de la nature. Il reste fondamentalement croyant, mais abjure le catholicisme et réintègre le protestantisme, redevenant par là citoyen de Genève.

Rousseau ne s’adresse plus seulement à la société bourgeoise comme les artistes de cour ou les érudits des siècles précédents. Il n’a de cesse de s’adresser à un autre public, différent de celui de la haute société qui hante les salons littéraires. Progressivement, sa célébrité devient funeste selon ses propres termes, cette célébrité qu’il a cherchée comme une arme sociale se retourne contre lui, et il entre dans une paranoïa.

1756 (44 ans). Mme d’Épinay met à sa disposition l’Ermitage, une maisonnette située à l’orée de la forêt de Montmorency. Il s’y installe avec Thérèse Levasseur puis commence à rédiger son roman Julie ou la Nouvelle Héloïse et son Dictionnaire de la musique.

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