1731-1793. Académie royale de Chirurgie
Suite des articles du blog sur la Médecine, la Pharmacie, la Chirurgie au 18ème siècle
Partie 1. 1731-1793. Académie royale de Chirurgie. Source : extraits de l’article de Wikipédia.
« L’académie royale de Chirurgie est une ancienne institution fondée à Paris, où, sous l’Ancien Régime, ont été formés des chirurgiens. Fondée en 1731 pour remplacer la confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien. Supprimée en 1793. Ne pas la confondue avec l’académie nationale de chirurgie, fondée en 1843.
Instituée le 18 décembre 1731, l’académie prend d’abord place dans l’ancien l’amphithéâtre d’anatomie érigé entre 1691 et 1694 par l’architecte Joubert et le sculpteur François Jacquin, pour la confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien dans la rue des Cordeliers et qui subsiste encore (au no 5 de l’actuelle rue de l’École-de-Médecine). Cet édifice était le premier bâtiment scolaire médical en France à avoir été conçu avec selon un modèle architectural propre à sa fonction, inaugurant le genre des écoles de médecine qui se développera aux XVIIIe et XIXe siècles.
De nouveaux bâtiments sont construits sur ordre de Louis XV entre 1769 et 1774 sur le site de l’ancien collège de Bourgogne, un peu plus bas dans la même rue (actuel no 12). L’architecte Jacques Gondoin, influencé par l’Antiquité grecque, construit le corps central avec la façade principale néo-classique, rue de l’École-de-Médecine, la cour d’honneur intérieure, le grand amphithéâtre et la salle du Conseil. Une devise latine, consilio manuque (par le moyen de l’intelligence et de la main) surmontait le blason de l’établissement. Elle est transférée en 1776 dans ces nouveaux bâtiments.
Elle fut ainsi le lieu de bon nombre de progrès opératoires :
- évacuation de l’hématome extra-dural. Incision de l’abcès cérébral par Jean-Louis Petit ;
- trachéotomie dans la diphtérie ;
- incision du rein dans la lithiase infectée ;
- traitement de la cataracte par extraction du cristallin.
L’Académie Royale de Chirurgie, libre de tout lien avec la faculté de médecine et ses dogmes, va permettre à la chirurgie du XVIIIème de franchir des étapes conceptuelles majeures.
Elle va installer les prémices de la méthode anatomo-clinique et d’une pensée médicale fondée sur l’expérimentation. Les chirurgiens de l’Académie notent leurs succès et leurs échecs, dissèquent les patients décédés, observent les lésions des organes, les rapportent aux symptômes observés. Ils en font rapport à l’assemblée, débattent et votent sur les indications opératoires de telle ou telle technique.
L’enseignement dispensé encourage les étudiants à comptabiliser les symptômes et signes cliniques observés afin de poser un diagnostic selon leur nombre. Le diagnostic n’est plus une rhétorique mais s’essaie à devenir une preuve.
Elle sera supprimée tout comme la faculté de médecine de Paris par la Convention le 8 août 1793.
La fondation ultérieure d’une école de médecine en 1794 puis la renaissance en 1806 de la faculté de médecine au sein de l’Université incluront les chirurgiens de l’Académie Royale de Chirurgie et leurs précieux apports, transformant totalement l’abord du concept de clinique et donnant à l’aube du XIXème l’apparence d’une nouvelle pensée médicale ».
Evelyne Lever, Chronique de la cour et de la ville 1757-1789. Source : Tome 2, Tallandier, 2020, Essai
pp. 387-389. « Louis XV, sensible aux arguments de ses chirurgiens La Peyronnie et La Martinière et pour rendre leur Art indépendant de celui de la médecine, crée une École pratique d’anatomie et d’opérations où les élèves pratiqueront, sous la direction de leurs maîtres, ce qui leur a été enseigné. Trois années d’études seront nécessaires pour obtenir la maitrise en chirurgie.
A cette fin, a été construite l’Académie royale de chirurgie à l’emplacement du collège de Bourgogne qu’on a démoli rue des Cordeliers. C’est l’œuvre du jeune architecte Gondoin, fils d‘un des jardiniers du roi et imposé par S.M. après examen de ses plans. Mais c’est Louis XVI qui a inauguré ce monument royal, dédié à la science et à la chirurgie pour le plus grand besoin de la Nation.
Une audacieuse harmonie caractérise cet édifice dont la modernité fait l‘admiration générale. Un péristyle d’ordre ionique à quatre rangs de colonnes, coiffé d’un étage, se déploie sur la longue façade de la rue des Cordeliers. Au-dessus de la porte qui s’ouvre sur une large cour, un bas-relief représente Louis XV, accompagné de Minerve et la Générosité accordant des grâces et des privilèges à la chirurgie, aux côtés de laquelle se trouvent la Prudence et la Vigilance. La porte franchie, on découvre trois corps de bâtiment de même hauteur ».

« Dans l‘aile nord, face à l’entrée, l’amphithéâtre qui peut contenir deux cents personnes, décoré de fresques allégoriques, s’achève par une demi-coupole, ornée de caissons et de rosaces. Dans l‘aile droite, au rez-de-chaussée, se trouvent les salles de visite des malades, un hôpital de six lits pour les maladies chirurgicales extraordinaires, une pharmacie, des foyers à l’usage des professeurs en exercice, et un amphithéâtre pour les sages-femmes.
A l’étage, un cabinet contenant des instruments de chirurgie depuis les débuts de cet Art précède les logements réservés aux personnels de l’école.
Dans l‘aile gauche, une bibliothèque et une salle des actes ont été aménagées. A l’étage, se succèdent une antichambre, une vaste salle d’Académie, où l’on voit un écorché, œuvre du sculpteur Houdon, et deux tableaux, l’un représentant une saignée, l’autre un accouchement. Un cabinet est réservé aux archives, un autre pour les préparation anatomiques.
Partie 2. L’amphithéâtre d’anatomie de la communauté des chirurgiens de Paris sis rue des Cordeliers. Source : Pierre-Louis Laget, Bulletin Monumental, Année 1998, 156-4, pp. 369-384.
Partie 3. Présidents, chirurgiens du Roi
Georges Mareschal (1658-1736)
« Premier chirurgien du roi Louis XIV le 14 juin 1703 ; nommé Maître d’hôtel du roi, en avril 1706, et anobli par lettres patentes, en décembre 1707
En septembre 1709, il opère le maréchal de Villars, blessé au genou à la bataille de Malplaquet et lui évite l’amputation en extrayant la balle et en cautérisant la plaie. En novembre 1710, il soigne le duc d’Orléans des suites d’une chute de cheval, puis en novembre 1711 opère le comte de Toulouse d’une pierre grosse et pointue, recevant en récompense dix mille écus, qu’il tente de refuser avant de devoir les accepter.
En août 1715, il veille le roi Louis XIV, atteint de la gangrène, tente une opération pour le sauver, constate sa mort le 1er septembre puis pratique son autopsie et son embaumement
En 1731, il a fondé, avec François Gigot de Lapeyronie, l’Académie royale de chirurgie. On lui doit aussi d’avoir fait progresser la chirurgie lithotomique« .
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