Joseph de Habsbourg-Lorraine, puis Joseph II, né le 13 mars 1741 à Vienne et décédé le 20 février 1790 dans la même ville, était un Empereur du Saint-Empire Romain Germanique de 1765 à 1790. Source : extraits de l’article de Wikipédia. Lire aussi : François Fejtö, Joseph II, Un Habsbourg révolutionnaire, Librairie Académique Perrin, 1982, 384 pages.
« Il est élu empereur des Romains à la mort de son père en 1765 et devient corégent des possessions héréditaires des Habsbourg d’Autriche dont il hérite en 1780, à la mort de sa mère ».
« Joseph II se montra un souverain moderne et réformiste. Mais ses réformes, trop rapides, n’ont été ni comprises ni acceptées par ses sujets. Il s’allia à la Prusse et à l’Empire russe pour dépecer la Pologne (1772) et faillit déclencher une guerre européenne en 1778 en voulant s’emparer de la Bavière. Il tenta d’influencer la politique étrangère de la France grâce à sa sœur Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI. Il essaya également de démembrer l’Empire ottoman en s’alliant à l’Empire russe ».
« Baptisé par un historien d’empereur révolutionnaire, l’œuvre réformatrice de Joseph II est énorme : il publia plus de 6 000 décrets et 11 000 lois en 10 ans. Elle touche tous les domaines. Sitôt maître absolu, il voulut imposer ses réformes en commençant par mettre fin à cette république de femmes qu’était la cour et il renvoya ses deux sœurs Marie-Anne et Marie-Élisabeth dans leurs couvents. D’abord religieuses, inspirées de l’Aufklärung, les réformes politiques consistaient à soumettre l’Église à l’État : réduction du nombre de séminaires, suppression de congrégations et d’ordres contemplatifs jugés inutiles, tolérance à l’égard des chrétiens non catholiques… Ces réformes inquiétèrent si fortement le Saint-Siège que le pape Pie VI fit en personne le voyage depuis Rome pour inciter l’empereur à revenir sur ses intentions.
Il achève de démanteler l’arsenal juridique dédié à la magie noire et la sorcellerie en 1787, achevant l’œuvre entamée par sa mère Marie-Thérèse dès 1740 avec le décret spécifiant que toutes les affaires de sorcellerie relèvent uniquement de la juridiction impériale. En 1766, ce décret avait été renforcé par une Ordonnance générale sur l’attitude à adopter.
Parmi les autres réformes entreprises par ce roi inspiré par l’esprit des Lumières, il faut citer sa réforme territoriale de l’administration, la création d’un statut de la fonction publique réservée aux titulaires de titres universitaires et non plus à la noblesse du royaume, une réforme totale de l’enseignement imitée de Frédéric II, l’instauration d’un mariage civil, la suppression des jurandes, l’abolition du servage et des monopoles de vente seigneuriaux, la possibilité du rachat des corvées, l’accession à la propriété des paysans en tenure.
La réforme la plus audacieuse pour l’époque fut l’institution d’un impôt de quotité (par tête) payable par tous les propriétaires, sans exception, et basé sur un cadastre général. Joseph II entreprend par là de supprimer les privilèges de la noblesse et du clergé. Cette réforme passe généralement comme inspirée par les idées fiscales de la physiocratie et Joseph est parfois même qualifié par les historiens d’empereur physiocrate. En réalité, il mène des réformes principalement mercantilistes et connaît assez mal les théories des physiocrates.
Par ses réformes, il sème le trouble dans la monarchie habsbourgeoise. Ses successeurs reviendront sur la plupart d’entre elles, profitant de son décès le 19 février 1790, d’autant que la Révolution française inquiète de plus en plus l’élite autrichienne et que s’amorce une réaction contre les événements parisiens.
Menant une vie austère et sans fastes, voyageant incognito sans protocole, Joseph II, souverain absolutiste et réformateur, est un exemple parfait de despote éclairé. D’ailleurs, il était admiré par les physiocrates, partisans du despotisme légal.
Il mourut en 1790, à quarante-huit ans, dans la tristesse, sans postérité, incompris, ayant fait l’unanimité contre lui ».
Faute de descendance, il a été suivi sur le trône par son frère Léopold II, jusque-là grand-duc de Toscane. Il ne sera empereur qu’un an et 6 mois. Son fils aîné lui succédera : FRANÇOIS II (1768-1835)empereur germanique (1792-1806), puis FRANÇOIS Ier empereur d’Autriche (1804-1835).
Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.
Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…
« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.
L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.
Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.
En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.
Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».
Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.
« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.
A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.
D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».
A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.
Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».
Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.
Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.
1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.
1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.
1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.
Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE
Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?
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Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.
En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.
En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.
En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).
La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.
Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.
Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).
Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.
La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.
La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.
34% des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.
« Il s’agit d’un projet d’aménagement hydroélectrique à la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. »Il s’agit d’un projet d’aménagement hydroélectrique à la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie.
La Hongrie et la Tchécoslovaquie ont signé le 13 septembre 1977 un traité bilatéral prévoyant la construction sur le Danube d’un système d’écluses et de centrales hydroélectriques. Les conséquences environnementales de cet immense chantier avaient été sous-estimées et des protestations de militants écologistes s’élevèrent de part et d’autre du fleuve frontalier pour stopper les travaux.
Après la chute du chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes communistes, la Hongrie a suspendu les travaux en 1989 en invoquant des motifs écologiques, puis a dénoncé le traité en 1992. Bien que conscient des dégâts sur l’environnement, le gouvernement slovaque, qui avait achevé 90 % des travaux, poursuivit le chantier en novembre 1991 avec une variante C qui impliquait le détournement du fleuve.
Cette variante permettait de rendre le projet opérationnel. Pour cela le barrage de Čunovo remplaça celui de Dunakiliti, situé quelques kilomètres en amont sur le territoire slovaque. Il créa un réservoir de 40 km2 plus petit que celui de 60 km2 prévu initialement mais situé exclusivement en Slovaquie, au lieu où devait être construit initialement le barrage de dérivation ».
Sans le barrage de Nagymaros permettant d’avoir un étage supplémentaire sur le Danube, la navigation est plus difficile et, avec la contrainte de garder la Danube navigable, la centrale hydroélectrique de Gabčíkovo ne peut fonctionner à pleine capacité.
La solution retenue par la Slovaquie n’exclut pas de terminer le projet initial en réalisant les barrages de Nagymaros et de Dunakiliti ».
« L’Empire ottoman et l’Empire autrichien se sont affrontés pour le partage du fleuve du XVIe au XVIIIe. Les Ottomans seront difficilement repoussés par des coalitions d’armées catholiques et alliées, à deux reprises aux portes de Vienne qu’ils assiègent en 1529 et 1683. Tout comme les Romains, les Ottomans avaient bien compris les intérêts stratégiques et économiques de maîtriser la navigation sur le Danube.
La navigation commerciale sur le Bas-Danube au profit de Constantinople dure jusqu’au dernier tiers du XIXe siècle malgré le long déclin de l’Empire ottoman.
Au mépris de tous les obstacles, le commerce atteignit son plein développement. A partir de 1350 environ, les bateaux remontant le fleuve ne furent plus halés par des hommes mais par des chevaux, procédé qui fut appliqué pendant cinq cents ans. Pour haler un bateau il fallait quarante chevaux et même plus, et le voyage de Vienne à Linz – soit une distance d’environ 200 km – demandait au moins deux semaines !
Au XIV » siècle, la position économique des Vénitiens étant dominante, le commerce avec le Proche-Orient régressa et céda la place au commerce intérieur. Vienne devint alors le centre du commerce et de la navigation entre le Danube supérieur et le Danube inférieur, position que la ville put maintenir avec succès pendant de nombreux siècles.
Outre le sel, on note, parmi les principales marchandises transportées aux XIV » et XV » siècles, des céréales, du vin, des minerais et des métaux, des peaux, des tissus, des poissons, de la cire et finalement du matériel de guerre. Au cours des siècles, le sable et les pierres comptèrent également assez souvent parmi les principaux articles transportés sur le Danube.
La navigation connut une vive animation au cours de l’époque de 1500 à 1800. Les sièges que les Turcs firent imposèrent un agrandissement continuel de la flotte (même la guerre de Trente Ans fit subir son influence).
Vers la fin du XVII » siècle, la flotte impériale d’Autriche compta plus de 5000 bateaux.
Le commerce avec le Proche-Orient fut complètement arrêté par les guerres contre les Turcs et la navigation de commerce dut être limitée au cours supérieur du Danube. Par contre, les transports de troupes avancèrent loin en pays hongrois. Au cours de ces campagnes, de nombreuses personnalités royales choisirent le Danube comme route pour effectuer leurs déplacements.
Au XVIII » siècle débute enfin l’époque où l’on chercha à améliorer le rendement technique de la navigation qui, depuis près de deux mille ans n’avait connu aucune amélioration, se faisait encore par galères ou radeaux et, de ce fait, ne pouvait plus satisfaire des exigences toujours plus grandes.
D’autre part, on fit enfin de sérieux efforts pour régulariser le cours du Danube. Par ailleurs, à quel point hommes et bêtes devaient-ils être torturés par les moustiques, dans cette étendue de prairies et de marécages ?
Au XVII » et au XVIII » siècle, la navigation est très animée, surtout sur le cours supérieur du Danube, d’une longueur de 800 km environ, qui s’étend de Ulm, où le Danube devient navigable, jusqu’en Hongrie. A cette époque, la ville de Vienne occupe une position clef. On transporte sur le fleuve, outre les troupes déjà mentionnées, les nombreux voyageurs appartenant à toutes les couches de la population.
Le XVIII’ siècle est particulièrement important en ce sens que, sous le règne de Marie-Thérèse, les pays danubiens de l’Est devinrent accessibles et, partant, mis en valeur.
XIX » siècle. On peut considérer le 17 septembre 1830 comme étant la date de naissance de la navigation à vapeur sur le Danube. C’est, en effet, ce jour-là qu’eut lieu le voyage d’essai du premier bateau de ce genre, le Franz-I, qui parcourut en 14 heures les 300 km séparant Vienne de Budapest, et en mit 48 pour effectuer le voyage en sens inverse ».
Partie 3. L’histoire de la navigation à vapeur sur le Danube. Source : extrait du site Danube Culture.
« Elle débute à la fin du règne de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Elle ne se concrétise en Autriche et en Hongrie que vers 1817-1818. Après une première proposition de brevet pour la navigation à vapeur restée sans réponse, le gouvernement autrichien renouvelle sa demande en 1817.
Un ingénieur germano-hongrois originaire de Pecs en Hongrie méridionale, Anton Bernhard (1779…) relève le défi et fait construire selon ses plans le Carolina en l’honneur de la quatrième épouse de l’empereur François Ier d’Autriche, Caroline-Augusta de Bavière (1792-1873), un petit remorqueur à vapeur d’un faible tirant d’eau (1,02 m) avec une coque en chêne de Slavonie), et un moteur à vapeur d’une puissance de 24 chevaux, muni de deux roues à aube et d’un treuil qui, dès le 21 mars 1817, peut remorquer sur le Danube une barge de 488 tonnes à la vitesse de 3,4 km/h vers l’amont et à la vitesse de 17 km/h vers l’aval. Le 2 mai a lieu une démonstration du Carolina pour le public viennois, puis le 10 octobre devant le fondateur et directeur de l’Institut polytechnique royal et impérial, Johann Joseph von Prechtl (1778-1854).
La Première Compagnie Impériale et Royale avec privilège de Navigation à vapeur sur le Danube fut au XIXe siècle la plus importante entreprise de transport fluvial de passagers et de marchandises au monde. Cette compagnie fluviale prestigieuse, outil de domination autrichienne sur le fleuve et ses rives mais aussi de commerce, de relations et d’échanges entre les populations de l’Empire austro-hongrois, a servi les intérêts politiques et économiques d’une capitale dépendante des ressources de ses provinces en particulier orientales. Elle fut dissoute en 1991, 162 ans après sa création.
Les fleuves d’Allemagne sont en quelque façon des grandes routes, qui roulent leurs eaux vers la mer dans des lits réglés. Le Danube est plutôt à comparer à un géant qui, fort de sa puissance, se moque de toutes entraves, tantôt en se divisant en bras innombrables, quitte à son gré un lit et en prend un autre, tantôt en envoyant ses grands flots dans des plaines étendues, en les réunissant un peu plus loin de nouveau dans un lit étroit dont des rochers élevés, forment l’encadrement, comme si ces flots étaient engloutis par des puissances souterraines, pour revenir au jour quelques lieues plus loin et pour accorder un passage sûr et tranquille aux plus grands navires.
Tandis que les rives d’autres fleuves ne sont en général que du territoire d’un seul souverain, ou des parties de plusieurs pays ligués dont les gouvernements ont le même but, le Danube est un fleuve qui baigne les rives de divers pays, dont les langues et les mœurs ne se ressemblent nullement, chez lesquels la variété de mesures, de poids et de douanes met des entraves au commerce et au progrès industriel, sans parler de la diversité des institutions politiques et des lois..
La compagnie a plus de 150 bateaux à vapeur de différentes grandeurs, qui sont employés au transport des passagers et des marchandises et au remorquage de près de 500 chaloupes à la toue.
Elle possède en outre quatre chantiers de réparation de construction de navires neufs. Ils sont situés à Ratisbonne, Korneubourg, Budapest et à Turnu-Severin ».
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Partie 1. Le sujet du livre (4ème de couverture). « On connaît mieux les batailles navales et les amiraux que les ports, les vaisseaux et leurs équipages. Les deux auteurs proposent d’inverser l’approche traditionnelle de l’histoire de la marine de guerre au moyen d’une nouvelle démarche combinant le quantitatif et le qualitatif. Il s’agit de montrer le cheminement technologique, mais aussi économique et culturel, qui conduisit à l’émergence au cours des années 1650-1680, puis à l‘essor des flottes de combat dans l’Europe des Lumières.
Ces flottes sont devenues les instruments très élaborés d’une politique de prestige et de puissance au service des souverains, les vecteurs d’une véritable force de frappe déjà capable, vers 1760, d’intervenir partout dans le monde, de la mer de Chine aux Caraïbes, et du Spitzberg aux Malouines… Mais cette modernité se conjuguait avec le respect très conservateur des savoir-faire traditionnels qui remontaient aux premières navigations hauturières et aux chantiers ancestraux des maîtres d’hache.
Les problèmes de mise en œuvre des flottes et de mobilisation navale sont abordés aussi concrètement que possible : comment un vaisseau de ligne est construit et armé ; qu’est-ce que la gestion d’un port-arsenal, la logistique, le recrutement des équipages ; qu’est-ce qu’un matelot trouve dans sa gamelle, comment il travaille et se divertit. Ce livre est conçu dans une perspective largement européenne et comparative, qui propose des synthèses et des séries statistiques souvent inédites.
L’étude du développement des marines de guerre montre des convergences certaines, au plan des techniques de la marine en bois et de l’organisation de la vie à bord des grands voiliers. Elle révèle aussi des divergences et des écarts : le long duel franco-anglais, cette seconde « guerre de Cent ans », ne peut se comprendre si l’on ne possède pas les courbes et les statistiques montrant en parallèle l’évolution de la Royale et la Navy, que le lecteur trouvera réunies dans ce livre. C’est pourquoi le mot Marine s’écrit ici au pluriel : les marines« .
Partie 2. Les marines de guerre dans le dernier tiers du 17ème siècle. Source : citations du Chapitre V. Les Hommes de l’art et de la prévision (pages 121 à 132)
Entre le charpentier expérimenté du 17ème siècle et l’ingénieur mathématicien du 18ème siècle se retrace la longue intégration au service de la marine militaire d’un monde initialement indépendant et libre de toute emprise étatique (page 122).
1671 (mars). Un Conseil de construction est instauré dans chaque arsenal ; il est destiné à examiner les devis des charpentiers.
1689. Ordonnance instaurant un début de hiérarchie professionnelle dans les arsenaux. Chaque arsenal doit comprendre dans son personnel permanent un maître charpentier.
La formation pratique des charpentiers du 17ème siècle est fondée sur le lien familial et la caution professionnelle d’un aîné dans le métier… Il en résulte l’existence parfois séculaire de charpentiers qui se maintiennent dans un port ou essaiment dans l’ensemble des arsenaux.
Tels les Mallet à Rochefort. Telle la famille des Coulomb à Toulon. L’association père-fils est fréquente sur les chantiers de construction.
La domination des dynasties de charpentiers s’accompagne de la présence imposée de maîtres charpentiers étrangers, chargés d’imprégner de leurs connaissances les pratiques locales (page 125).
1690-1714. Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Maurepas (1687) et de Pontchartrain (1699), secrétaire d’État à la marine de 1690 à 1699, chancelier de France de 1699 à 1714. Il repère deux constructeurs curieux et avides de connaissances, Blaise Geslain et Joseph Blaise Ollivier. Il les destine à des missions d’observation. Il fait ainsi entrer la Marine royale dans l’ère des bouleversements.
Partie 3. Les marines de guerre sous Louis XV et Louis XVI. Source : citations du Chapitre V. Les Hommes de l’art et de la prévision (pages 121 à 132).
1727, 1737, 1739. Blaise Geslain et Joseph Blaise Ollivier (1701-1746) partent espionner les marines hollandaises et anglaises. Leurs séjours sont rendus fructueux par leurs capacités à interpréter les plans, à capter visuellement des différences de carènes. Ils les amènent à proposer de nouvelles maximes de construction dont l’essentielle est la normalisation ; pour y parvenir, il faut uniformiser la formation des charpentiers constructeurs.
Buste de Blaise-Joseph Ollivier par Yves Collet
La première forme d’uniformisation de la formation consiste à obliger les jeunes gens qui se destinent à la construction navale de se rendre de leur arsenal d’origine à celui de Brest afin de se former aux nouvelles techniques, sous la direction de Joseph Blaise Ollivier (pages 125-126).
La seconde forme sera la création d’une école.
1741. La petite École de Construction de Paris, devenue la Grande École en 1748.
L’origine de l’École remonte à 1741, date à laquelle Henry-Louis Duhamel du Monceau, inspecteur général de la Marine, créa une école à Paris destinée aux maîtres-charpentiers de marine.
Partie 1. Brève Histoire de la Bière, du 15ème au 19ème siècle. Sources : blog Brewnation et Wikipédia.
Du développement de l’activité brassicole. L’année 1446 est décisive pour la bière. Jusque là la bière était avant tout considérée comme un substitut au vin produit en quantité en Alsace. Si le vin venait à manquer, le public se tournait logiquement vers la bière.
La bière continue donc son développement et, au 16ème siècle, on compte six brasseries dans la ville de Strasbourg. Elles produisent 1 300 hectolitres de bière.
Au 18ème siècle, on recense jusqu’à 300 brasseries artisanales en Alsace.
1775. De la culture du Houblon (source). Les premiers plants de houblon domestique sont apparus en Alsace, dans le secteur d’Oberhofen-sur-Moder vers 1775, sous l’impulsion d’un ecclésiastique féru de botanique : le pasteur Charles Ehrenpfort. Il crée du même coup un véritable marché local. Mais c’est François Derendinger, un brasseur allemand du Pays de Bade voisin installé à Haguenau, qui va lancer les houblonnières modernes en Alsace. Après plusieurs tentatives avec des houblons bavarois, c’est finalement un houblon de la région de Saaz qui sera retenu. Derendinger rapporte 800 plants de Bohême, qui vont constituer la souche initiale du houblon alsacien. Les premières parcelles apparaissent à Haguenau en 1808.
De la distribution de la bière (source). Chacune des brasseries disposait d’un débit pour la vente directe de bière. Elle était vendue sur place ou dans les débits de boisson à proximité de la brasserie.
De la corporation des brasseurs (source). Vers le milieu du 17ème siècle, la rumeur publique prétendit que la levure de bière que les brasseurs vendaient aux boulangers était mauvaise et empoisonnait le pain. Mais les brasseurs sortirent vainqueurs et ils continuèrent à avoir le monopole de la vente de la levure… On pouvait interdire de brasser les années de disette pour garder les céréales pour l’alimentation: en 1693 par exemple. En temps ordinaire, on ne pouvait faire par jour, dans chaque brasserie, qu’un seul brassin de quinze setiers de farine maximum. Le brasseur devait, à chaque brassin, avertir le commis de la perception de l’heure où il mettait le feu sous la chaudière, sous peine d’amende et de confiscation… A la fin du 18ème siècle, la corporation était dirigée par trois jurés ou gardes. L’apprentissage durait 5 ans, faire trois ans de compagnonnage et réaliser un chef-d’œuvre avant de devenir maître… À partir de 1783, les brasseurs sont autorisés à brasser toute l’année.
De la révolution : elle établit la liberté de brasser. Cela tente apparemment pas mal de Strasbourgeois puisque entre 1789 et 1795, 24 nouvelles brasseries se créent.
La brasserie devient le fruit de l’activité de grandes familles protestantes (une cinquantaine alors). Dès lors, la recherche de bénéfices allait promouvoir le secteur.
19ème siècle. Deux évènements majeurs vont révolutionner la distribution de la bière: l’invention de la fermentation basse grâce au travail sur les levures de Louis Pasteur et le développement des moyens de transport.
Partie 2. Trois Brasseries fondées au 18ème siècle
Schutzenberger : fondée en 1740 dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, elle devient brasserie royale sous Louis XV et Louis XVI.
La Révolution la renomme Grande brasserie de la Patrie.
« Le second fils de Jérôme V et Catherine Goll, Jean Hatt (1720-1753), est le fondateur en 1746 de la Brasserie de l’Espérance (Zur Hoffnung). Quand Jean a, conformément à la tradition – et devançant d’un an son frère aîné – réalisé et présenté son chef-d’œuvre en tonnellerie, il postule à la maîtrise en 1745. Sa requête est une première fois rejetée en août de la même année au prétexte qu’il ne possédait pas de brasserie, puis finalement satisfaite le 20 janvier 1746.
C’est qu’il a entre-temps, le 20 décembre 1745, acquis d’Anne Catherine, née von Herff, veuve d’Antoine Vogler, intendant général de la Commanderie des chevaliers teutoniques à Andlau, un immeuble situé à l’angle de la rue des Veaux et de la rue de la Pierre-Large pour un montant de 2 250 livres de Strasbourg. Constitué d’une maison sur rue, d’une autre sur l’arrière, de deux cours et d’une ferme, Jean y a obtenu du Conseil des XV un permis d’installation d’une brasserie contre versement de deux contributions pour un total de 120 livres. Quelques jours auparavant, le 4 décembre 1745, Jean Hatt vendait à Marie Ève. Cousteau, épouse du lieutenant d’artillerie Antoine Cousteau, la maison de l’Oie d’or, place Saint-Étienne, et une maison mitoyenne avec cour sur la rue des Pucelles, l’ensemble pour 1 228 livres de Strasbourg. La maison mitoyenne était d’ailleurs une acquisition récente dont l’achat remontait seulement au 29 juillet de la même année. Tout porte à croire que cette vente est directement motivée par l’acquisition de l’immeuble de la rue des Veaux, sans doute mieux adapté à son projet de brasserie.
Le 12 novembre, Jean emprunte auprès du brasseur strasbourgeois Jean-Georges Klein 1 750 livres de Strasbourg à 4 % d’intérêt. Le débiteur donne en gage la Brasserie de l’Espérance avec tout son matériel et les droits attachés. Son beau-frère, le forgeron strasbourgeois Jean Conrad Heyl, se porte caution solidaire sur ses biens propres.
576ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Chroniques du blog illustrant l’année. Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques (rangés selon le mois et le jour).
1776, deuxième année de la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783).
3ème année du règne de Louis XVI. Composition duConseil du Roi après le limogeage de Turgot le 12 mai 1776.
Principal Ministre : Comte de Maurepas (mai 1774 – novembre 1781).
Garde des Sceaux : Hue de Miromesnil (août 1774 – avril 1787).
Contrôleur général des Finances : Clugny de Nuit (mai 1776 – octobre 1776). Taboureau des Réaux (octobre 1776 – juin 1777) ; le 22 octobre, celui-ci appelle le financier et ministre genevois et protestant Necker pour le servir en tant que conseiller.
Secrétaire d’état aux Affaires étrangères : comte de Vergennes (juillet 1774 – février 1787).
Secrétaire d’état à la Guerre : comte de Saint-Germain (octobre 1775 – novembre 1777).
Secrétaire d’état à la marine : de Sartines (août 1774 – octobre 1780).
Secrétaire d’état à la Maison du Roi : Amelot de Chaillou (mai 1776 – novembre 1783).
Secrétaire d’état : Bertin (mai 1774 – juin 1780).
Partie 1. 1776 dans 8 chroniques du blog
1775-1783. La Guerre d’indépendance. Chronique du 18 février 2021. Contraintes de commercer exclusivement avec l’Angleterre, les colonies américaines pratiquent en fait une importante contrebande avec les Antilles françaises et l’Amérique espagnole. L’essor démographique est très important, lié à l’émigration européenne et au système esclavagiste (deux millions d’habitants vers 1770 dont un quart d’esclaves noirs). La rupture avec la Couronne britannique s’explique par la demande croissante de terres de la part des colons et l’alourdissement des prélèvements fiscaux depuis la guerre de Sept Ans (1756-1763), très coûteuse pour l’Angleterre.
Édit du Roi portant suppression des Jurandes, Communautés de Commerce, Arts et Métiers. Le Parlement de Paris refusa de l’enregistrer et il fallut un lit de justice, le 12 mars 1776, pour l’y contraindre. Ces difficultés provoquèrent la disgrâce de Turgot qui fut révoqué par le roi le 12 mai suivant.Un nouvel édit d’août 1776 rétablissait l’organisation corporative des secteurs concernés, mais il en réduisait le nombre et imposait des règles nouvelles qu’il étendait à de nombreuses autres communautés professionnelles (métiers réglés, métiers banaux)…
Ordonnance du roi, concernant la régie et administration générale & particulière des Ports & Arsenaux de Marine. Reliées à la suite : ordonnance du roi, pour régler les fonctions dont les Officiers de la Marine seront chargés sur les escadres & à bord des Vaisseaux, relativement aux Consommations & Remplacements des Munitions & des Effets, & aux revues des Équipages dans le cours des Campagnes…
Le canal naît au niveau de la Garonne à l’amont des Moulins du Bazacle par l’écluse Saint-Pierre. Il court sur 1 560 mètres (6 mètres de dénivelé), et rejoint le port de l’Embouchure, point de rencontre avec le canal du Midi et le canal latéral à la Garonne.
Claude François de Jouffroy d’Abbansavec l’aide du chaudronnier baumois Pourchot, il construit sa première embarcation, le Palmipède, dont une machine à vapeur actionne des rames en forme de palme. Il parvient à naviguer avec succès pour la première fois de l’histoire de la navigation sur le bassin de Gondé, là ou le Cusancin se jette dans le Doubs, à Baume-les-Dames, aux mois de juin et juillet de la même année. Les deux paires de rames de chaque côté du bateau empêchent le passage aux écluses, et ce relatif échec du procédé de propulsion incite son inventeur à abandonner ce projet.
Aspects économiques de la présence des Jésuites dans la Région de Molsheim du XVIème au XVIIIème siècle ; elles sont tirées d’innombrables possessions et redevances dispersées entre Vosges et Rhin dans une cinquantaine de localités (5 bailliages), la majorité se trouvant dans un rayon de 5 à 10 kilomètres autour de Molsheim. En fin de période, surface totale atteinte : 1200 hectares (terres labourables, forêts, prairies, vignes), répartis entre plus de 300 fermiers.
Bertin souhaitait vivement créer une école des mines ; mais il lui fallait assurer le financement nécessaire. Dans ce but, un arrêt a été rendu le 13 janvier 1776, commettant le caissier de la Petite Poste de Paris pour recouvrer les contributions des exploitants de mines destinées à l’entretien d’une école des mines. Ce caissier est vraiment tout indiqué ; il doit également percevoir les contributions versées par les entrepreneurs de carrosses des villes de Lyon, Bordeaux et autres. La création de l’École des mines de Paris a ainsi été rendue possible ! Elle est cependant combattue par Monnet, qui avait été nommé, le 17 juin 1776, Inspecteur général des mines du Royaume.
Partie 2. 1776 au jour le jour en Amérique (6 évènements)
17 mars 1776. Les Américains reprirent Boston, à la suite de la fortification de Dorchester Heights. Puis George Washington dirigea son armée sur New York, où il avait prévu que se ferait la retraite britannique après la chute de Boston. Un des objectifs des Britanniques était de repousser les attaques des villes côtières pour que les renforts venus par la mer puissent arriver. Le ministère britannique n’avait pas cru d’abord à une résistance si énergique. Les colonies, mises au ban des nations par la métropole, prirent alors une mesure à laquelle presque personne n’avait songé au commencement de la lutte.
4 juillet. Le document, qui représente l’un des textes fondamentaux du pays, fut approuvé par le Congrès après remaniement. La proclamation d’indépendance des treize colonies conduisit à une confédération où chaque État conserva sa liberté et sa souveraineté, et qui rompit irrévocablement avec la Grande-Bretagne. Louis XVI, par l’intermédiaire de Beaumarchais, aide financièrement les insurgés américains.
Juin. Les volontaires américains, sans munitions, sans ressources, ne purent d’abord tenir tête aux régiments expérimentés qu’on envoyait contre eux. En juin, le général Howe prit New York et Rhode Island avec 20 000 tuniques rouges. Pendant plusieurs mois, Howe et Washington se battirent pour l’État de New York et finalement, Washington, obligé de battre en retraite par le New Jersey jusqu’au-delà du Delaware, eut la douleur de voir un grand nombre de ses soldats l’abandonner.
25 décembre. De là, Washington fit une tentative imprévue et d’une audace remarquable. À Noël, l’armée continentale avait besoin d’une victoire. Il franchit le fleuve malgré la glace pendant la nuit du 25 décembre, surprit à Trenton un corps de mille Allemands commandés par Johann Rall, tua celui-ci et fit prisonniers ses soldats.
Ce succès, qui dégageait Philadelphie, releva le moral de la population. De nouveaux miliciens accoururent de la Pennsylvanie, et Washington, reprenant l’offensive, força Charles Cornwallis à se replier jusqu’à Brunswick.
3 janvier 1777. L’armée de Washington eut une autre victoire lors de la bataille de Princeton le 3 janvier. Ces succès redonnèrent confiance aux insurgés et entraînèrent l’enrôlement de nouveaux volontaires dans l’armée continentale.
Partie 3. 1776 au jour le jour, en France (32 évènements)
1 janvier. Les appointements de Monge à l’école du génie de Mézières sont portés à 3k livres et il devient officiellement professeur de physique, de mathématiques pratiques, de chimie et d’histoire naturelle.
5 janvier. Turgot propose au conseil du roi un projet de six édits abolissant la corvée royale, supprimant les privilèges commerciaux et les jurandes, imposant la noblesse.
9 janvier : hiver glacial dans le nord de la France. Normal au Centre et dans le Sud du pays. Grand froid à Paris à partir du 9 janvier jusqu’au début février. Température record : -19,1 °C à Paris le 29 janvier. La Seine est gelée du 25 janvier au 6 février.
Janvier : la direction de l’Académie royale de musique est refusée au chevalier de Saint-George ; Mlles Arnould, Guimard, Rosalie et autres actrices ayant adressé un placet à la reine pour représenter à Sa Majesté que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre .
5 février : des lettres patentes abolissent le droit de sol pour livre sur les suifs et chandelles, remplacé par un impôt sur les bestiaux aux entrées de Paris.
9 février. Panchaud crée à Paris la Caisse d’escompte.
Février. Condorcet traite du financement des travaux sur l’Escaut à la demande de Turgot.
la suppression des droit de hallage sur les grains.
la suppression des charges sur les ports.
la diminution des droits sur les suifs.
Ouvrage de référence Anne Conchon, La corvée des grands chemins au 18ème siècle, Presses universitaires de Rennes, 2016. Chapitre VII. Trouver une alternative à la corvée, p. 229-276.
Partie 1. Évolution des Corvées au 18ème siècle. Source : Anne Conchon, Le temps de travail en quête de mesure. La corvée royale au 18ème siècle, Genèses 2011/4, (n° 85), pages 50 à 69.
1738. Généralisation de la corvée royale, travail imposé d’entretien des voies et ouvrages d’art publics : routes, ponts, fossés, palissades.. Elle est amorcée en 1738 par les mesures du contrôleur général des finances Philibert Orry et permet d’agrandir et moderniser le réseau des routes en France.
1776 (5 janvier). Turgot, contrôleur général des finances, présente au roi six projets d’édits.
1776 (janvier). Discussions au sein du Conseil royal. La taxation en argent (au lieu de la corvée) concernait les privilégiés (Noblesse et Clergé). Maurepas et Miromesnil obtiennent finalement l’exemption du Clergé.
1776(11 mars). Le Parlement s’opposant à l’édit, Louis XVI tient un lit de justice le 11 mars pour le lui imposer.
1776 (12 mai). Renvoi de Turgot.
1776 (11 août). Successeur de Turgot : Clugny, ancien intendant de Guyenne : puisqu’il faut faire parler de soi, je puis toujours culbuter d’un côté ce que M. Turgot a culbuté de l’autre. Il rétablit ainsi les corvées, laissant toutefois liberté aux intendants de leur substituer une taxe en argent.
1777 (8 septembre). Quelques mois après sa nomination comme Directeur général des finances, Necker adresse le 8 septembre aux intendants un questionnaire comportant quatorze items. Cette enquête a d’abord vocation à estimer le nombre de travailleurs nécessaires à la construction et à l’entretien des routes afin d’évaluer le coût de la dépense à engager.
1787 (27 juin). La corvée royale est supprimée définitivement par Ordonnance.
1789 (4 août). La corvée seigneuriale est abolie.
Partie 2. Turgot et les Corvées. Source : Benoît Malbranque, La suppression des corvées par Turgot (février 1776), Institut Coppet, mars 2016.
Turgot. Je crois la corvée injuste en ce que c’est une charge qui ne tombe que sur un certain nombre de paroisses que le hasard rend voisines des grands chemins. Je la crois encore plus injuste, en ce que le fardeau en retombe uniquement sur les journaliers et les laboureurs qui sont les moins intéressés à la bonté des chemins, dont les seuls propriétaires de terre profitent par l’augmentation de leurs revenus. Je crois d’ailleurs impossible de mettre une règle certaine dans leur administration.
« Arrivé dans Limousin, Turgot comprenait l’ampleur du mal et anticipait parfaitement sa cause. Il songea à remplacer purement et simplement le système des corvées, cet impôt en nature, par une imposition plus juste : une taxe en argent. Sous ce système, le pauvre paysan contribuerait par son argent à la construction ou la réparation de la route et n’irait pas la construire ou la réparer lui-même. Ce difficile travail serait laissé à des spécialistes, rémunérés par les fonds perçus de l’impôt. La construction des routes est un art qui a ses principes et ses règles, ignorés du vulgaire, à plus forte raison des paysans, fera plus tard remarquer Gustave d’Hugues avec raison.
Après son expérience réussie dans le Limousin, Turgot, devenu ministre, supprimera les corvées pour le pays entier. Condorcet, qui le soutenait ardemment dans cette lutte, écrira que cette abolition devait être pour les paysans un bien inappréciable. On peut calculer ce que cette suppression peut épargner d’argent au peuple, ajoutera-t-il, mais ce qu’elle lui épargnera du sentiment pénible de l’oppression et de l’injustice est au-dessus de nos méthodes de calcul.
Autre grand partisan de la réforme, Voltaire écrira : Je suis enchanté des édits sur les corvées et sur les maîtrises. On a eu bien raison de nommer le lit de justice, le lit de bienfaisance ; il faut encore le nommer le lit de l’éloquence digne d’un bon roi. Lorsque maître Séguier lui dit qu’il était à craindre que le peuple ne se révoltât, parce qu’on lui ôtait le plaisir des corvées, et qu’on le délivrait de l’excessif impôt des maîtrises, le roi se mit à sourire, mais d’un sourire très dédaigneux. Le siècle d’or vient après un siècle de fer. À un autre correspondant, il dira plus simplement : L’abolition des corvées est un bienfait que la France n’oubliera jamais.
Partie 3. Un livre sur Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, éditions Perrin, nouvelle édition novembre 2015, 1116 pages, pages 221-222.
Partie 4. Édit de suppression des corvées (février 1776). Source : texte intégral publié par l’Institut Coppet en 2016.
L’utilité des chemins destinés à faciliter le transport des denrées a été reconnue dans tous les temps. Nos prédécesseurs en ont regardé la construction et l’entretien comme un des objets les plus dignes de leur vigilance.
Jamais ces travaux importants n’ont été suivis avec autant d’ardeur que sous le règne du feu roi, notre très honoré seigneur et aïeul. Plusieurs provinces en ont recueilli des fruits par l’augmentation rapide de la valeur des terres.
La protection que nous devons à l’agriculture, qui est la véritable base de l’abondance et de la prospérité publique, et la faveur que nous voulons accorder au commerce comme au plus sûr encouragement de l’agriculture, nous feront chercher à lier de plus en plus par des communications faciles toutes les parties de notre royaume, soit entre elles, soit avec les pays étrangers.
Désirant procurer ces avantages à nos peuples par les voies les moins onéreuses pour eux, nous nous sommes fait rendre compte des moyens qui ont été mis en usage pour la construction et l’entretien des chemins publics.
1772-1773. Turgot, Trésaguet et la navigation sur la Charente. Depuis août 1761, Turgot est intendant de la généralité de Limoges ; Trésaguet est ingénieur en chef des ponts et chaussées dans la même généralité. Avec le soutien de Louis XV, ils formulent le projet de rendre la Charente navigable en amont d’Angoulême. Rien n’est réalisé.
Louis XVI succède à Louis XV, décédé le 10 mai 1774. En août 1774, Turgot est nommécontrôleur général des finances, avec rang de ministre. Il crée la Commission de la navigation intérieure sous la houlette de Condorcet. Cette commission de savants n’aura pas davantage d’impact sur l’ouverture de nouveaux chantiers fluviaux ; le canal de Bourgogne demeure un serpent de mer. Louis XVI limoge Turgot le 12 mai 1776, non pour les projets de navigation, mais pour ses projets de réformes fiscales (égalité des trois Ordres devant l’impôt). Chronique à venir pour les années où Turgot était contrôleur général.
Quatre parties dans cette chronique. 1. Le fleuve Charente. 2. Le pont suspendu de Tonnay-Charente. 3. 1772. Projet d’aménagement du fleuve Charente : Turgot tente de convaincre le Roi. 4. 1773 (6 janvier), mémoire de Trésaguet sur le projet relatif à la navigation de la Charente entre Civray et Cognac.
Partie 1. Le fleuve Charente. Source : extraits de l’article de Wikipédia.
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« La Charente prend sa source à Chéronnac dans la Haute-Vienne à 295 mètres d’altitude. La longueur totale du fleuve est de 381,4 km, dont 224 km concernent le seul département de la Charente. Elle se jette dans l’océan Atlantique par une large embouchure entre Fouras et Port-des-Barques.
De la source jusqu’à Mansle(altitude 55 m), la pente est forte avec un dénivelé de 185 m sur 127 km, ce qui rend impossible la navigation fluviale.
Depuis Mansle jusqu’au Port-du-Lys, en aval de Cognac (altitude 5 m), soit 130 km, la pente devient particulièrement faible. C’est alors que le fleuve paresse dans de larges méandres mais n’est accessible à la navigation fluviale qu’à partir d’Angoulême.
En Charente-Maritime, la pente du fleuve est quasi nulle et l’effet de la marée, qui se fait sentir jusqu’à Saintes, ralentit l’écoulement jusqu’à Cognac et Jarnac, ce qui contribue à augmenter les inondations lors des crues. Les zones inondables en aval de Cognac jusqu’à l’estuaire s’appellent localement les prées.
L’amplitude des marées qui est de 6,50 m à l’embouchure est de 5,40 m à Rochefort, puis le pont-barrage de Saint-Savinien atténue son effet ».
Partie 2. Le pont suspendu de Tonnay-Charente. Source : extraits de l’article de Wikipédia.
« Le pont suspendu de Tonnay-Charente succède à un vieux pont médiéval en 1242, mais plusieurs fois détruit et reconstruit.
L’idée de construire un pont avait été évoquée dès 1831 pour répondre aux besoins des Charentais, l’obligation d’utiliser le bac pour rejoindre l’autre rive du fleuve étant par trop contraignante. Pierre Debans obtint en 1839 une concession de 77 ans pour construire le pont suspendu de Tonnay-Charente, avec une subvention de 250 000 francs. La première pierre fut posée le 18 février 1841.
Réalisé sur les plans de Lazare Joseph Aimé Dor (1780 Marseille – 1846 La Rochelle), alors ingénieur en chef des travaux du génie civil du département, ce pont suspendu fut réalisé en onze mois et inauguré le 21 avril 1842.
Pour l’époque faisait figure de véritable prouesse technique tant les conditions du milieu naturel sont plutôt défavorables. En effet, celles-ci se signalent par les contraintes d’une vallée dissymétrique avec, sur la rive droite, un escarpement calcaire assez abrupt et, sur la rive gauche, une vaste zone plate entièrement marécageuse et inondable.
D’une longueur totale de 623 mètres dont 90 mètres pour la plus longue travée, son tablier central mesure 204 mètres ».
Partie 3. 1772. Projet d’aménagement du fleuve Charente : Turgot tente de convaincre le Roi. Source : extraits du blog Histoire / Passion.
« En 1772, Turgot (1727-1781) est Intendant de la Généralité de Limoges, dont dépend l’Angoumois. Il est convaincu de l’importance du dossier de l’aménagement du fleuve Charente pour la navigation. Le 7 juillet, il adresse un mémoire sur ce sujet au Roi Louis XV.
Cette demande intéresse trop essentiellement la province dont l’administration m’est confiée, pour ne pas me faire un devoir de l’appuyer auprès de vous. La Charente, dont les ports de Rochefort et de Charente (aujourd’hui Tonnay-Charente) forment l’abord, est le débouché naturel de toutes les denrées de la Saintonge et de l’Angoumois. Plusieurs parties du Périgord, du Poitou et du Limousin n’ont de communication avec la mer et avec l’étranger que par le moyen de cette rivière. C’est par elle que leurs habitants peuvent se procurer les moyens de pourvoir à leurs besoins et tirer un parti utile de leur superflu. Ils ont donc le plus grand intérêt à tout ce qui peut donner au commerce de cette province plus d’étendue et d’activité.
Les vrais principes du commerce auraient dû sans doute assurer à tous les ports, à toutes les provinces, à tous les lieux, à tous les particuliers du Royaume, la libre jouissance des avantages que la nature leur a donnés car la liberté, la concurrence universelle, l’activité qui en résultent, peuvent seules établir entre toutes les parties et tous les membres d’un État la proportion la plus juste et l’équilibre le plus favorable à la plus grande richesse du tout. Un débouché plus facile diminue les frais, augmente le profit des exportations, et modère la dépense des importations ; un débouché qui communique avec l’intérieur par un plus grand nombre de routes et de canaux, multiplie au profit de l’État les objets et les bénéfices du commerce.
A ces titres, les villes de Rochefort et de Charente, situées au débouché d’une grande rivière navigable et qui peut le devenir encore plus, devraient, s’il était nécessaire de limiter le nombre des villes autorisées à faire le commerce des colonies, obtenir la préférence sur beaucoup d’autres…
Il faut, ou prendre ce moyen de suppléer au vide des consommations, ou se résoudre à voir dépérir le commerce et la culture, baisser les revenus des propriétaires, languir le recouvrement des revenus du Roi dans toutes les provinces que vivifiaient ces consommations. Il faut sacrifier les espérances fondées qu’on a, et qu’on doit avoir, d’étendre le commerce et les productions des provinces qu’arrose la Charente fort au delà de l’état actuel.
Cette rivière n’est à présent navigable que jusqu’à Angoulême ; encore, depuis Cognac jusqu’à cette ville, la navigation est-elle difficile, embarrassée, interrompue pendant une partie de l’année. Il est possible et même aisé, non seulement de rendre cette navigation sûre et facile dans tous les temps, mais encore de la prolonger pendant un cours de près de cinquante lieues ̃de rivière, depuis Angoulême jusqu’à Civray, petite ville assez peu éloignée de Poitiers.
Les plans et les devis de ce travail ont été levés et rédigés sous mes yeux par l’ingénieur de la Province, et j’ose dire que la dépense de l’exécution sera fort au-dessous des avantages qu’elle procurera. J’attends que l’ingénieur ait mis la dernière main à son travail pour avoir l’honneur de vous en rendre compte ; plus la navigation de la Charente se rapprochera de sa source, plus les communications qu’elle ouvre se ramifieront dans l’intérieur, plus il deviendra utile d’ouvrir et d’étendre ses débouchés à l’extérieur ; plus son commerce intérieur acquerra d’activité, plus aussi la navigation intérieure développera les richesses naturelles de cette partie du Royaume ; plus l’État trouvera d’intérêt, plus il aura de motifs pour donner aux habitants de Rochefort, et par eux à une partie considérable du Royaume, la faculté d’user de tous leurs avantages en commerçant directement avec les colonies ».
Partie 4. 1773 (6 janvier). Mémoire de Trésaguet sur le projet relatif à la navigation de la Charente entre Civray et Cognac. Source : extraits du blog Histoire / Passion.
Louis XVI et Charles-Alexandre de Calonne, l’Assemblée des Notables (février – mai 1787).
Chronique en 4 parties. Partie 1. L’Assemblée des Notables, décision de Louis XVI pour soutenir les réformes de Calonne. Partie 2. Calonne, Contrôleur général des finances (1783-1787). Partie 3. L’Assemblée des Notables : accès à certaines des sources originelles publiées sur Gallica bNF. Partie 4. Un chapitre de livre et deux articles sur l’Assemblée des Notables.
Partie 1. L’Assemblée des Notables. Source : article éponyme sur Wikipédia.
« L’Assemblée des notables convoquée par Louis XVI eut lieu en deux temps : une première réunion du 22 février au 25 mai 1787 et une seconde du 6 novembre 1788 au 12 décembre suivant.
Louis XVI convoqua la première assemblée le 29 décembre 1786 dans le but de soumettre le programme de redressement financier proposé par son ministre Calonne. Le projet, exposé par ce dernier au roi le 20 août 1786, prévoyait de combler le déficit en établissant un impôt, la subvention territoriale, s’appliquant sur les terres jusqu’alors libres de droits. Le programme comprenait aussi l’impôt du timbre et la suppression des corvées. Le parlement refusa au préalable d’enregistrer ces mesures, prétextant qu’aux États généraux seuls appartenait le droit de les établir. Ce refus entraîna la convocation de l’Assemblée des notables.
L’assemblée des notables, dont les membres sont nommés par le roi, comprenait les 7 princes du sang majeurs (le comte de Provence , le comte d’Artois, frères du roi, le duc d’Orléans, le prince de Condé, son fils, le duc de Bourbon, son petit-fils, le duc d’Enghien, le prince de Conti), 7 archevêques, 7 évêques, 6 ducs et pairs, 6 ducs non pairs, 8 maréchaux de France, des intendants, des parlementaires, des députés des pays d’États, des représentants des corps de ville des plus grandes cités du royaume, soit au total 147 personnes. Composée de propriétaires, elle était très majoritairement hostile aux réformes projetées ».
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« Prévue initialement le 29 janvier 1787, l’assemblée ne va tenir sa première réunion dans l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles que le 22 février 1787 en raison d’une indisposition de Calonne, ce qui laisse le temps à l’opposition aux réformes de s’organiser. L’assemblée constitue sept bureaux pour examiner le plan du ministre. Un seul bureau l’approuve, celui que préside le comte d’Artois ».
« Le premier bureau, présidé par le comte de Provence, le déclare « inconstitutionnel ». Les autres, sans rejeter les réformes, les déclarent inapplicables, et présentent des contre-propositions qui les dénaturent. Tous feignent de découvrir l’ampleur du déficit et s’en insurgent à plaisir. Calonne, irrité, fait imprimer ses rapports, ce qui achève de lui aliéner la Cour. »Le premier bureau, présidé par le comte de Provence, le déclare « inconstitutionnel ». Les autres, sans rejeter les réformes, les déclarent inapplicables, et présentent des contre-propositions qui les dénaturent. Tous feignent de découvrir l’ampleur du déficit et s’en insurgent à plaisir. Calonne, irrité, fait imprimer ses rapports, ce qui achève de lui aliéner la Cour.
De tous les partis, c’est le clergé qui se montre le plus virulent. Les gazetiers et les libellistes, de leur côté, raillent l’assemblée de notables, accusée d’être à la solde du pouvoir, piquant l’amour-propre de certains députés, encouragés dès lors à faire preuve d’indépendance.
Des caricatures circulaient dans lesquelles Colonne Cuisinier (comme singe) à un comptoir Buffet de la Cour déclare devant un troupeau de volailles : mes chers administrés, je vous ai rassemblés pour savoir à quelle sauce vous voulez être mangés – Mais nous ne voulons pas être mangés du tout !!! – Vous sortez de la question …«
« Calonne soutenu seulement par le comte d’Artois et le clan Polignac, haï par Marie-Antoinette, est lâché par Louis XVI le 10 avril. L’assemblée des Notables est également remerciée le 25 mai« .
Partie 2. Charles-Alexandre de Calonne, Contrôleur général des finances, ministre d’État. Source : extraits de l’article Calonne sur Wikipédia.
« Calonne, Contrôleur général des finances depuis novembre 1783, va se trouver acculé à entreprendre des réformes de fond au moment même où il a perdu le soutien de l’opinion. En 1786, la situation des finances apparaît en effet catastrophique : avec la disparition du troisième vingtième, le déficit prévu pour 1787 excède 100 millions, alors que les parlements refusent tout nouvel emprunt.
Le 20 août 1786, Calonne adresse à Louis XVI le Précis d’un plan d’amélioration des financesdans lequel il propose de « revivifier l’État entier par la refonte de tout ce qu’il y a de vicieux dans sa constitution ». Il s’agit notamment de supprimer les douanes intérieures, de supprimer les traites, de réduire la taille, de remplacer les corvées par une prestation en argent, de transformer la Caisse d’escompte en une banque d’État et surtout de créer de nouveaux impôts en taxant les propriétés de la noblesse et du clergé.
Le point central du projet de réforme est en effet la création d’une subvention territoriale, impôt unique qui remplacerait les anciens vingtièmes, et qui devrait surtout frapper tous les revenus fonciers sans distinction de privilèges. À la différence des vingtièmes, en principe provisoires, la subvention territoriale doit être perpétuelle. D’autre part, alors que les vingtièmes ménageaient des possibilités de rachats, d’abonnements et d’exemptions, la subvention territoriale serait payée par tous sans exception. Enfin, alors que les vingtièmes étaient assis sur les déclarations des contribuables, la subvention serait répartie par des assemblées provinciales. Celles-ci seraient au sommet d’une pyramide d’assemblées locales (assemblées paroissiales et municipales, assemblées de districts) élues par les contribuables. Les assemblées seraient élues par les propriétaires, sans distinction de statut social et aideraient l’intendant à répartir l’impôt.
Au départ, Louis XVI a soutenu fermement son ministre. Il a approuvé tous les plans soumis à l’assemblée des notables et n’a cessé d’encourager le contrôleur général. Pourtant, il va brutalement lui retirer son soutien : le 10 avril 1787, sans qu’aucun signe avant-coureur ne l’ait laissé pressentir, Calonne est remercié ; en juin, il se décide à l’exil, dans les Pays-Bas autrichiens, puis à Londres.
Plusieurs explications ont été avancées au brusque revirement de Louis XVI : on a évoqué la perte du soutien de Vergennes, mort le 13 février ; l’hostilité du baron de Breteuil, avec qui Calonne vient de se brouiller ; l’intervention de Marie-Antoinette, qui n’a jamais beaucoup apprécié le contrôleur général ; l’accusation portée par le marquis de La Fayette, d’avoir vendu des domaines de la couronne pour deux millions, sans en avertir Louis XVI. Mais sans doute la principale cause de la disgrâce de Calonne doit-elle être recherchée dans la clameur de l’opinion publique.
De fait, lorsque la nouvelle de son renvoi se répand, la joie est générale à Paris, où l’on accusait Calonne de vouloir augmenter les impôts et où on l’avait surnommé Monsieur Déficit. En réalité son plan audacieux de réformes aurait peut-être pu sauver la monarchie s’il avait été soutenu jusqu’au bout par le Roi. Mais il ne l’aurait fait qu’au prix d’une transformation en profondeur de son esprit, avec la remise en cause de la division en trois Ordres« .
Partie 3. L’Assemblée des Notables : accès à certaines des sources originelles, publiées in extenso sur Gallica BNF.
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