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Bac pro. Vers l’emploi ou le Sup ?

Bac pro. Vers l’emploi ou l’enseignement supérieur ?

Partie 1. Parcoursup 2023 : 917 000 candidats ont confirmé au moins un vœu. Source

« L’examen des candidatures par les formations de l’enseignement supérieur est en cours. Pour les formations sous statut étudiant, les candidats pourront consulter, dans leur dossier, les réponses des formations à compter du 1er juin 2023.

Dans la continuité des améliorations apportées cette année pour répondre aux attentes exprimées par les candidats et aux recommandations du Comité éthique et scientifique de Parcoursup, des évolutions vont être mises en place dans le cadre de la phase d’admission principale, notamment pour réduire le sentiment d’attente des candidats et le stress induit :   

  • les délais de réponse aux propositions d’admission au début de la phase d’admission ont été revus à partir des pratiques constatées lors des précédentes campagnes. Ces nouveaux délais permettront de démarrer la phase d’admission plus vite et de générer des propositions à plus de candidats, plus tôt ;
  • entre le 30 juin et le 3 juillet, il sera demandé aux candidats qui ont toujours des vœux en attente de les classer par ordre de préférence. Cet ordre de priorité sera pris en compte par la plateforme notamment pour l’envoi des dernières propositions à la fin de la phase d’admission ;
  • grâce à ces améliorations, la phase d’admission se terminera dès le 7 juillet au lieu du 13 juillet initialement prévu. Cette date qui correspond à la fin de l’année scolaire permettra de laisser davantage de temps aux lycéens et aux familles pour préparer leur rentrée (inscription administrative, recherche d’un éventuel logement) ».

Partie 2. Parcoursup 2023. Les vœux des lycéens à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Source : Pierre Boulet, note Flash du SIES, mai 2023, n°5.

La part de ceux qui ont confirmé au moins un vœu en PP, de 96,1 % en 2023, fléchit de 0,6 point. Cette baisse concerne essentiellement les terminales de la voie professionnelle (-2,4 points). Les élèves de cette série, qui est la seule à voir son effectif de terminales diminuer (-4 100), ont davantage tendance à ne demander que des formations en apprentissage ou à opter pour une insertion professionnelle dans un contexte favorable à l’emploi.

Le nombre de vœux moyen par candidat a progressé, passant de 12,9 en 2022 à 13,5 en 2023. Cette hausse est observée uniquement pour les candidats de terminales générales (15,7 vœux en moyenne, +0,8 vœu), le nombre de vœux moyen étant stable pour les terminales technologiques (11,8) et professionnelles (7,4).

« Pour l’ensemble des terminales, la structure des vœux confirmés évolue peu. La licence est toujours la formation la plus représentée dans ces listes de vœux, avec en moyenne 34,5 % de celles-ci (y compris 3,6 % de vœux en L.AS), suivi par les BTS (28,1 %), les BUT (10,7 %) et les CPGE (6,4 %). La part de cette dernière formation est en légère hausse (+0,4 point) alors que celle de licence baisse légèrement. Cette baisse est le fait des terminales générales, pour lesquelles la part des vœux en licence perd 1,2 point au profit de vœux en BTS (+1 point) et en CPGE (+0,5 point). Les vœux des terminales technologiques sont moins fréquents en BTS (-1,4 point), mais relativement plus nombreux en BUT (+0,6 point) et en licence (+0,3 point).

Dans l’ensemble, la licence est la formation la plus souvent présente dans les listes de vœux. Les terminales qui candidatent à un BTS sont ceux qui font le moins souvent un vœu en licence, et cependant plus de la moitié la demande (51 %, + 2,6 point) ».

Partie 3. La réforme du lycée professionnel est injuste. Source.

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1763. Rêver une Amérique française

1763. Dernière année de la guerre de Sept ans : les vainqueurs sont les anglais, les vaincus sont les français (perte du Canada). La Guyane devient le dernière rêve de l’Amérique française.

Suite de la chronique 24 décembre 1770. Choiseul exilé. La décision de Choiseul, en 1763, de créer en Guyane une colonie idéale aboutira à un échec retentissant (17 000 morts en deux ans). Il aurait été logique de compter ce fiasco comme facteur de disgrâce du puissant ministre de Louis XV. Ce ne fut pas le cas.

Partie 1. La Guyane, le dernière rêve de l’Amérique française. Source : ouvrage de Marion F. Godfroy, éditions Vendemiaire*, 2014, 318 pages.

« Créer en Guyane une colonie idéale. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants parcourant à pied  les routes de France d’est en ouest pour arriver au port de la Rochelle et de là embarquer pour Cayenne : c’est l’extraordinaire aventure que mit en œuvre, en 1763, le duc de Choiseul, dans l’idée de faire pièce à la domination anglaise outre atlantique, et de créer en Guyane une colonie idéale d’où serait banni l’esclavage…

Une histoire de rivalités internationales, entre la France et l’Angleterre, victorieuse de la guerre de Sept ans et triomphante en Amérique du nord. Une histoire de clans concurrents dans l’orbite du pouvoir, de faveur et de disgrâce, Turgot contre Choiseul, et d’un idéal des Lumières dévoyé.

Bilan : 17 000 morts« .

Partie 2. Les Jésuites en Guyane à partir de 1668. Deux sources :

« Présentation générale des résultats des interventions archéologiques conduites à Loyola, une habitation exploitée par les jésuites en Guyane, à partir de 1668 et jusqu’à leur interdiction en 1763. L’habitation Loyola, située à Rémire, à 10 km de Cayenne, couvre une superficie d’un peu plus de 1 000 hectares. Jusqu’à 500 esclaves y travaillèrent à produire des biens dont les revenus finançaient le grand projet des religieux en Amérique : l’évangélisation des Amérindiens par le biais des missions. Cet établissement illustre, de façon éloquente, la relation particulière qu’entretint l’église catholique avec le système esclavagiste.

Historique de cette habitation et de la place qu’occupaient les missionnaires dans cette aventure coloniale. Les recherches ont mis au jour la maison de maître et ses dépendances, la chapelle et le cimetière, une forge, une poterie, une manufacture sucrière complète (moulins, chaufferie, purgerie et étuve) une caféterie, une indigoterie… Un très abondant mobilier céramique, verrier et métallique a été recueilli au cours des opérations archéologiques ; il permet de préciser les conditions de vie et les relations commerciales de cette habitation, exceptionnelle par ses dimensions mais représentative de l’économie coloniale à cette époque.

Une entreprise de mise en valeur du site est actuellement engagée, elle vise à révéler au public un lieu illustrant, de façon éloquente, la mémoire de l’esclavage en Guyane ».

Partie 3. Histoire de la Guyane au 18ème siècle. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« En 1713, le traité d’Utrecht considère le fleuve Maroni comme la frontière ouest de la Guyane française. Par ce traité, le roi Louis XIV abandonne totalement le bassin de l’Amazone aux Portugais, mais la difficulté à fixer les frontières géographiques en Amazonie va être la source de disputes durant deux siècles. Les deux parties ne cessent de rechercher l’extension de leur territoire respectif par l’installation de postes militaires, de missions religieuses et de comptoirs commerciaux. Ces disputes se termineront en 1900 par un arbitrage suisse qui fixe la frontière entre le Brésil et la France.

Vers 1750, de nombreux Amérindiens s’installent sur le territoire.

En 1762, les Jésuites sont expulsés de la Guyane sur ordre de Louis XV : l’expulsion précède l’implantation en Guyane par la volonté du ministre français Choiseul d’une nouvelle colonie de peuplement ; des milliers de personnes sont envoyées de France pour accélérer de manière décisive la colonisation des terres. Cette politique volontariste échoue car rien n’a été préparé pour les accueillir.

En 1763, une campagne de propagande principalement menée en Alsace et en Lorraine conduit environ 15 000 Français dont 12 000 Alsaciens et Lorrains vers le port de Rochefort, à destination des savanes de l’Ouest guyanais. En effet, après la perte du Québec, Choiseul veut faire de la Côte Sauvage une nouvelle colonie de peuplement afin de réaffirmer la position française en Amérique.

Choiseul, qui s’imagine la Guyane comme un paradis luxuriant, a une méconnaissance totale du terrain. Le projet colonial est réalisé dans l’approximation. Les colons, dont un certain nombre est déjà malade sur le bateau surpeuplé, débarquent à Kourou en pleine saison des pluies et dans les marais. 12 000 colons meurent dans l’année de maladies (dysenterie, fièvre jaune, syphilis, paludisme). L’expédition, menée par Choiseul, est un cuisant échec, le paradis guyanais se transforme en enfer. Une soixantaine de familles de survivants au désastre de Kourou se réfugient sur le petit archipel en face de Kourou, baptisé Îles du Salut pour l’occasion, avant de retourner en France.

En 1776, un gouverneur compétent est enfin nommé. Pierre-Victor Malouët, secondé par l’ingénieur Joseph Guisan, d’origine suisse, entreprend un programme de réforme de l’agriculture et d’aménagement de territoires agricoles. Le territoire va connaître une période de relative prospérité jusqu’à la Révolution française.

À partir de 1792, la Révolution fait de Cayenne un lieu de déportation pour les prêtres réfractaires et les ennemis politiques de la Révolution. Le premier bagne, celui de Sinnamary, est créé. Jusqu’en 1805, le territoire est un lieu de déportation pour les opposants politiques aux différents régimes qui se succèdent en France.

En 1794, la République Française abolit l’esclavage mais remplace les esclaves par les religieux français et belges. C’est le conventionnel André Pomme, premier député de Guyane, qui est à l’origine du projet de déportation des religieux français et belges ».

Partie 4. Guyane Française, Données historiques. Source : université Laval.

« Après 1763, la Guyane était demeurée française à la faveur d’une violente tempête qui avait empêché les Britanniques de s’en emparer. Elle restait donc sur la liste des rares colonies françaises à développer. La perte du Canada pouvait être compensée en quelque sorte par la colonisation de la Guyane. Le duc de Choiseul voulait en faire un nouveau Canada sous le nom de France équinoxiale, parce que la durée des jours et des nuits y reste approximativement la même tout au cours de l’année ».

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Année 1758. Huit chroniques du blog

621ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques.

Sources. Année 1758 sur Wikipédia (France, Amérique, Asie, Europe), sur Kronobase (99 dates). Années déjà publiées sur le blog.

1758, troisième année de la guerre de 7 ans (1756-1763).

Disgrâce du Cardinal de Bernis (décembre 1758)

Homme d’État, prélat et écrivain français  (1715-Rome 1794). Protégé par Mme de Pompadour, ambassadeur à Venise (1752), il négocia, à l’instigation de Louis XV, l’alliance franco-autrichienne consacrée par le premier traité de Versailles (1756), qui préluda à la guerre de Sept Ans.

Nommé lors de ce conflit secrétaire d’État aux Affaires étrangères (1757), il s’opposa à la poursuite des hostilités après la défaite de Rossbach (1757), ce qui provoqua sa disgrâce (1758). Nommé cardinal (1758) puis archevêque d’Albi (1764), il fut envoyé en ambassade à Rome (1768-1791), où il négocia avec Clément XIV la suppression de la Compagnie de Jésus.

1754-1758. Saint-Jean, Sarrebruck

La Basilique Saint-Jean est une église catholique située sur le marché Saint-Jean.Diaporama de 43 photos. Au XVIIIe siècle, sous la domination française de Louis XIV, la population catholique s’accrut. Le pouvoir en place finança alors la construction de la basilique, qui était le seul édifice religieux construit depuis cent ans. Celui-ci fut construit à la place de la chapelle du même nom par l’architecte Frédéric-Joachim Stengel entre 1754 et 1758.

Après que l’emplacement et le style du nouvel édifice aient été déterminés, les dons sont recueillis pour financer les coûts de construction. Parmi ceux-ci, Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon  (1695-1760), évêque (1733-1760) de Metz, fait don de 1 000 francs pour le maître-autel alors que le prince Wilhelm Heinrich fait don du bois en provenance de sa  forêt privée. Quelle que soit leur allégeance religieuse, tous les résidents doivent participer aux corvées sur le site.

1740-1758. Benoit XIV, pape

Prospero Lorenzo Lambertini, né le 31 mars 1675 à Bologne, est le troisième enfant d’une famille noble des États pontificaux. Il devient pape en 1740 sous le nom de Benoît XIV. Il meurt le 3 mai 1758 à Rome.

Pape Moderne et Conservateur. Législateur de l’Église moderne, Benoit XIV a marqué le XVIIIe siècle par son long pontificat de dix-huit ans et par son ouverture d’esprit au siècle des Lumières. C’est un pape moderne qui tente de calmer les querelles religieuses, de ramener l’Église grecque et l’Église arménienne dans le giron de Rome, et, tout en confirmant la bulle Unigenitus, il adoucit les rigueurs que l’on exerçait sur les jansénistes.

Féru de sciences (en particulier de physique, de chimie, de mathématiques), il autorise les œuvres sur les nouvelles représentations du monde (héliocentrisme à cette époque). Devant la preuve optique de la trajectoire orbitale de la Terre apportée par James Bradley, il fait accorder par le Saint-Office l’imprimatur à la première édition des œuvres complètes de Galilée.

Christophe Guérin, graveur (1758-1831)

Christophe Guérin, peintre et graveur, né à Strasbourg le 14 février 1758 et mort dans la même ville le 27 septembre 1831 à l’âge de 73 ans.

Christophe Guérin, dans une famille d’artistes en Alsace.

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Mme de Pompadour. Guerre de 7 ans

Madame de Pompadour et la guerre de 7 ans (1756-1763).

Sources. Edmond Dziembowski, La guerre de  Sept ans (1756-1763), Pour l’Histoire, Perrin, Ministère de la Défense, janvier 2015, 670 pages.

Louis XV et Madame de Pompadour. Youtube : 50 minutes

Née à Paris le 29 décembre 1721, Madame de Pompadour a 34 ans au début de la  guerre de 7 ans.

Elle est la maîtresse en titre de Louis XV de 1745 à 1751. Après cette période, elle demeure amie et conseillère du roi.

Le 7 février 1756, le roi annonce sa nomination comme Dame du palais de la Reine et la présentation a lieu le lendemain.

Elle reste auprès de lui jusqu’à sa mort le 15 avril 1764, au château de Versailles.

Les sources mobilisées dans cette chronique dressent un portrait très contrasté et vont même jusqu’à ignorer son existence (partie 1). Les Goncourt en 1888 critiquent impitoyablement ses origines non nobles (partie 3). Pour Jean Beranger, historien contemporain, « Madame de Pompadour joua, dans le renversement des alliances, un rôle discret, mais efficace » (partie 2).

Madame de Pompadour par François Boucher, 1759

Partie 1. Aucune mention d’un rôle joué par Madame de Pompadour

La révolution diplomatique de 1756 : une négociation au sein de l’État royal, Lucien Bély, Books openedition, Expériences de la guerre, pratiques de la paix, Presses universitaires de Rennes, pp. 149-167.

« Nous voyons s’élaborer un discours de substitution qui vient transformer les justifications habituelles de la politique extérieure de la France, sous la pression des événements et de décisions prises dans l’urgence. Cela exige une négociation au cœur même de la sphère gouvernementale, avec l’obligation de concilier des idées contraires, dans une réconciliation inattendue avec un ennemi traditionnel (la dynastie des Habsbourg). Il y a à la fois une évolution lente des conceptions politiques et une réaction face à la situation présente. Le discours royal retrouve quelques références stables : la logique dynastique, la convergence religieuse, la société des princes, l’union des puissances. Mais les risques apparaissent aussi clairement, d’où d’infinies précautions. Si le système ancien est renversé, si un nouveau système d’alliance se dessine, la sagesse diplomatique vient se rappeler à l’audace des princes ».

Partie 2. « Madame de Pompadour joua, dans le renversement des alliances, un rôle discret, mais efficace« 

Analyse d’un historien contemporain, Jean Bérenger, professeur émérite à l’université de Paris IV-Sorbonne. Le traité de Versailles et le renversement des alliances Versailles, 1er mai 1756, Source : France archives, Commémorations Collection 2006.  

« Le traité de Versailles du 1er mai 1756, qui concluait une alliance offensive et défensive entre la France et la monarchie autrichienne, a profondément modifié l’équilibre européen jusqu’à la Révolution française. Connu comme le renversement des alliances, il représente en effet un événement historique pour l’Europe des Lumières. Au système diplomatique en vigueur depuis la fin du règne de Louis XIV, qui plaçait la monarchie autrichienne et la Grande-Bretagne dans un camp, la France, la Prusse et la Bavière dans le camp adverse, se substitue désormais une alliance anglo-prussienne s’opposant à une alliance franco-autrichienne.

Le renversement des alliances permettrait surtout, croyait-on à Versailles, d’empêcher l’expansion coloniale anglaise en laissant à la France toutes ses forces disponibles outre-mer, au moment où les relations franco-anglaises en Amérique du Nord ne cessaient de se détériorer.

L’initiative diplomatique est néanmoins venue de l’impératrice Marie-Thérèse qui, après les affrontements de la guerre de succession d’Autriche, fit de l’alliance française le pilier de son nouveau système diplomatique. À Vienne, Kaunitz, qui avait négocié la paix d’Aix-la-Chapelle, ne cacha pas les avantages d’un rapprochement avec les Bourbons : la France pourrait rester neutre en cas de guerre austro-prussienne, inévitable si Marie-Thérèse voulait récupérer la Silésie.

La mission de Kaunitz, ambassadeur d’Autriche en France de 1750 à 1753, avait été une réussite, car il sut à la fois gagner Mme de Pompadour et déjouer l’hostilité des ministres français, qui demeuraient attachés à l’alliance prussienne. Rappelé à Vienne, Kaunitz fut nommé chancelier d’État et dirigea pendant 40 ans la diplomatie autrichienne. À ce moment l’impératrice Marie-Thérèse, qui voulait à tout prix reconquérir la Silésie, avait compris que la Grande-Bretagne, qui l’avait obligée à céder cette province à la Prusse en 1745, ne l’y aiderait jamais. Or, elle n’osait pas attaquer la Prusse, si elle ne disposait d’aucune aide et si elle n’était pas assurée de la neutralité de ses voisins.

Starhemberg, successeur de Kaunitz à Paris, avait reçu dès 1755 des instructions précises pour négocier un traité d’alliance défensif avec la France. Les ouvertures de Marie-Thérèse furent bien accueillies par le roi et Mme de Pompadour qui joua, dans le renversement des alliances, un rôle discret, mais efficace. Pendant près d’un an, Starhemberg mena avec l’abbé de Bernis de longues et difficiles conversations secrètes, car il ne fallait pas éveiller les soupçons du ministère, foncièrement anti-autrichien.

C’est alors que Frédéric II accomplit le geste qui devait tout déclencher. Par le traité de Westminster du16 janvier1756, il manifesta son rapprochement avec la Grande-Bretagne, en s’engageant à ne pas attaquer le Hanovre, qui appartenait au roi d’Angleterre. Même si Frédéric II n’avait pas l’intention d’abandonner l’alliance française, l’alliance prussienne n’était plus d’aucune utilité pour Louis XV, au cas où le roi de Prusse refuserait d’attaquer le Hanovre.

Le résultat de la volte-face prussienne fut le traité de Versailles du 1er mai 1756. Celui-ci garantissait la neutralité des Pays-Bas autrichiens, les possessions réciproques des parties contractantes et prévoyait une aide militaire au partenaire sous forme d’un corps auxiliaire de 24 000 hommes ou d’une aide financière permettant l’entretien d’un effectif équivalent. Marie-Thérèse ratifia le traité dès le 25 mai, mais l’accord demeurait fragile car il choquait profondément l’opinion française et déplaisait aux ministres de Louis XV, Machault d’Arnouville et d’Argenson. Choiseul lui-même, partant en qualité d’ambassadeur à Vienne, ne s’était pas gêné pour montrer tous les inconvénients de l’alliance.

Un second traité fut signé à Versailles le 1er mai 1757 par le nouveau ministère qui, composé de Belle-Isle à la Guerre, de Silhouette au contrôle général des Finances et de l’abbé de Bernis aux Affaires étrangères, était favorable à l’alliance autrichienne. Louis XV promettait de fournir une armée de 130 000 hommes, de verser à Marie-Thérèse un subside annuel de 12 millions de florins (soit 12 millions d’écus) jusqu’à ce que Frédéric II ait restitué à l’Autriche la Silésie. Louis XV versa en fait à Marie-Thérèse pendant plusieurs années 25 à 30 millions de livres tournois, sans lesquels les Impériaux n’auraient pu fournir un gros effort de guerre en Bohême et en Silésie. C’était pour Kaunitz un triomphe diplomatique, qui ne permit pourtant pas à Marie-Thérèse de récupérer la Silésie à la fin de la guerre de Sept ans.

Tout le projet reposait sur une analyse erronée des capacités de résistance de Frédéric II, qui fit face à une vaste coalition continentale regroupant la Russie de la tsarine Élisabeth Petrovna, la Saxe et la Pologne d’Auguste III, la Suède, la France, la monarchie autrichienne et le Saint-Empire, qui avait déclaré la guerre à Frédéric II à la suite de l’agression prussienne contre la Saxe. Si la guerre de Sept ans se traduisit pour la maison de Brandebourg par un véritable « miracle », dont Frédéric II était parfaitement conscient, elle se révéla pour  Louis XV une opération désastreuse, car la France accumula les défaites sur terre et sur mer. Elle eut en effet à combattre sur deux fronts, sans autre but de guerre que d’aider Marie-Thèrèse, alors qu’elle était engagée dans un conflit maritime et colonial.

L’alliance franco-autrichienne de 1756 permit néanmoins la réconciliation des maisons de Bourbon et de Habsbourg-Lorraine même si, de part et d’autre, de vieilles rivalités demeuraient. Elle a en outre apporté un demi-siècle de paix à la Rhénanie, aux Pays-Bas autrichiens, à l’Italie du Nord et aux provinces françaises du Nord-Est et a facilité l’essor économique et culturel de ces régions au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle ».

Partie 3. Madame de Pompadour, La femme implacable

Source. Edmond & Jules de Goncourt, Madame de Pompadour, France Empire, 2012, chapitre XVIII, pp . 330 à 341. Réédition de l’ouvrage de 1888.

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Année 1757. Neuf chroniques du blog

613ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques.

Sources. Année 1757 sur Wikipédia (France, Amérique, Asie, Europe), sur Kronobase (107 dates).

Années déjà publiées sur le blog.

1757, deuxième année de la guerre de 7 ans (1756-1763).

Présentation de l’ouvrage

Michel Adanson, 30 ans en 1757

Michel Adanson (1727-1806), naturaliste, explorateur du Sénégal. Il a exploré des régions peu connues des Européens, comme le Sénégal ou les Açores. Principalement botaniste, systématicien original, auteur d’un mémoire célèbre sur le baobab, il a aussi apporté des contributions à la zoologie, à la géographie, à l’ethnographie et aux recherches sur l’électricité. Adanson suivit les cours de Ferchault de Réaumur et de Bernard de Jussieu au Jardin du roi, ancêtre du Muséum national d’histoire naturelle.

1757-1759. Le Poêle du Miroir

Ancien hôtel de la tribu des Marchands ou poêle du Miroir, 29 rue des serruriers à Strasbourg. Diaporama de 30 photos  La riche corporation des marchands et des négociants installe son poêle dans la maison Zu dem Spiegel, citée dans les archives dès 1367. L’immeuble est reconstruit de 1757 à 1759 dans le style Louis XV. Il forme un quadrilatère irrégulier de trois façades donnant sur les rues du Miroir, des Serruriers et Gutenberg . Le maître d’œuvre de la tribu est le maître maçon Jean Louis Müller. Les fonds nécessaires sont avancés par le Quinze Dietrich.

1757 et 1783. Haguenau, Hôpitaux

1757. Reconstruction de l’Hôpital civil de Haguenau : nouveau bâtiment, imaginé par Georges-Joseph Barth. 1783-1788. Construction de l’Hôpital militaire. Le bâtiment est construit à l’initiative de l’Intendant d’Alsace, Antoine de Chaumont de la Galaizière, sur les plans de Charpentier, directeur des Ponts et Chaussées. Il est destiné aux militaires de la province ainsi qu’aux bourgeois de Haguenau. Le plan de l’hôpital est conçu pour être un bâtiment fonctionnel et régulier. Le bâtiment de style de Louis XVI est émaillé de motifs néo-classiques.

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1757-1780. Soufflot, le Panthéon

Prévu à l’origine, au XVIIIe siècle, pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, le Panthéon a depuis la Révolution française vocation à honorer de grands personnages ayant marqué l’Histoire de France. Les premiers à y être transférés en grande pompe furent Mirabeau, suivi de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau. Diaporama de 15 photos : le Panthéon, l’Église Sainte-Geneviève. La façade principale est décorée d’un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire réalisé par David d’Angers.

Turgot (1727-1781), 30 ans en 1757

Anne Robert Jacques Turgot, baron de l’Aulne (1727-1781), 30 ans en 1757. 30 années au cours desquelles Turgot suit une trajectoire fidèle à ses origines familiales. En tant que cadet, il est destiné à entrer dans les Ordres, mais y renonce à l’âge de 22 ans. Il commence alors une carrière juridico-administrative : maître des requêtes à l’âge de 26 ans, intendant de la Généralité de Limoges à l’âge de 34 ans. En parallèle, il publie de nombreux ouvrages en économie et en science politique.

1757-1774. Strasbourg : Collège royal, Séminaire, puis Lycée public

En 1919, le Lycée public prend le nom de Fustel de Coulanges. Album de 15 photos. Divers plans sont proposés entre 1755 et 1757 par les architectes Le Mire, Joseph Massol et Saint Martin. Finalement choisis, les plans de Le Mire sont exécutés de 1757 à 1759, sous la direction de Massol, architecte de l’évêché. L’expulsion des jésuites de France, en 1762, transforme l’établissement en collège royal. Entièrement en pierre de taille de grès rouge, la façade sur la place est animée par des saillies matérialisées par des chaînages à refends, surmontée de frontons curvilignes.

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1759, Québec. Mort de Montcalm

Le marquis de Montcalm meurt au combat lors du siège de Québec le 14 septembre 1759, à l’âge de 47 ans.

Portrait de Louis-Joseph de Montcalm (1712-1759) par Théophile Hamel d’après une peinture anonyme, vers 1865

Chronique en 4 parties. 1. Biographie de Montcalm  (1712-1759). 2. Campagne au Canada. 3. Ouvrage de Thomas Chapais, 1911 (en ligne ). 4. Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes au Canada.

Partie 1. Biographie de Montcalm. Source : extraits de l’article éponyme de Wikipédia.

« Louis-Joseph de Saint-Véran, marquis de Montcalm, né le 28 février 1712 à Candiac, dans le Gard et mort le 14 septembre 1759 à Québec est un gentilhomme et un militaire français. Il épouse Angélique de Boulay avec laquelle il aura 10 enfants. Issu de la lignée des Montcalm-Gozon, Montcalm est membre de la noblesse d’épée.

Lieutenant-général et commandant en chef des forces armées françaises en Nouvelle-France, il est surtout connu pour ses campagnes dédiées à la défense du Canada entre 1756 et 1759. Sa mort, conjuguée à celle de son adversaire anglais, James Wolfe, lors de la bataille des Plaines d’Abraham en a fait un symbole de la Conquête au Canada et des grandes défaites de la France.

Soucieux de faire honneur à son nom, il s’avère être militaire dans l’âme. Il est promu capitaine à 17 ans et combat lors de la Guerre de Succession de Pologne (1733-1738), où il prend part à plusieurs sièges dont ceux de Kelh et de Philippsbourg.

Montcalm prend part par la suite à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) comme aide de camp du marquis Philippe-Charles de la Fare, lieutenant-général. Cet habile tacticien est employé aux points les plus difficiles des campagnes du maréchal de Belle-Isle et sera essentiel à la prise de Prague en 1741, à sa défense et son évacuation en 1742. Il commande l’arrière-garde qui couvre le retrait de l’armée française, mission parmi les plus délicates à exécuter pour toute armée. Montcalm est blessé lors de ces opérations, mais continue à combattre au milieu de ses hommes. Remis, il achète le grade de colonel du régiment d’Auxerrois en 1743, et en prend le commandement sur le front d’Italie. Après quelques engagements mineurs où son régiment fait belle figure, il participe à la désastreuse bataille de Plaisance (1746). Les forces franco-espagnoles y sont écrasées par l’armée autrichienne du général Browne. Dans la défaite, Montcalm se crée une réputation en ralliant par deux fois son régiment en retraite et en subissant 5 blessures au corps à corps.

A la tête des armées de Nouvelle-France (1756-1759). La guerre change de nature en Amérique. Britanniques et Français envoient désormais des milliers de soldats réguliers, équipés comme pour une guerre européenne, pour renforcer leurs forces coloniales. Là où les batailles se jouaient entre quelques dizaines, voire parfois quelques centaines de combattants, ce sont des régiments entiers qui débarquent à Québec, Louisbourg, Halifax ou Boston.

La capture du Baron de Dieskau, commandant en chef en Nouvelle-France, lors de la défaite du lac Georges, coïncide avec une augmentation marquée du nombre de soldats réguliers envoyés dans la colonie. Il faut donc remplacer Dieskau par un militaire professionnel et fiable, capable de s’adapter à la petite guerre dans les colonies et de défendre les nombreux forts qui composent la Nouvelle-France. Montcalm, promu maréchal de camp, est choisi malgré ses quelques réticences.

Le choix de Montcalm s’avère bon. Il est expérimenté dans la guerre de siège et les aspects logistiques des campagnes militaires. Durant tout le conflit, Montcalm se montre un habile organisateur et un fin tacticien, économe du sang de ses hommes et audacieux dans la conduite des opérations. Il quitte Brest sur la frégate la Licorne en 1756, à la tête des renforts envoyés par Louis XV au Canada. Il est entouré d’officiers professionnels et d’ingénieurs, notamment le François Gaston de Lévis, le colonel François Charles de Boulamaque et un aide de camp promis à un grand avenir, Louis-Antoine de Bougainville.

1756-1763, Guerre de Sept ans. Campagne de 1756. Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques) sur la rive méridionale du lac Ontario le 14 août 1756, détruisant la place forte et faisant plus de 1 700 prisonniers tout en ne perdant qu’une trentaine d’hommes. Cette victoire pousse les Iroquois à conserver une certaine neutralité tout en coupant aux Britanniques l’accès au lac Ontario et à une des voies d’invasion possible du Canada ».

Montcalm remporte une grande victoire à Fort Chouagen (Fort Oswego pour les Britanniques)

« La campagne de 1757 le voit couper une autre voie d’invasion lorsqu’il surprend la garnison de 2 500 hommes du Fort William Henry et la force à la reddition grâce à l’emploi de son artillerie de siège… Révolté par la violence et la cruauté des combats en Amérique du Nord, il tentera à plusieurs reprises de les modérer ».

Fort William Henry

« Campagne de 1758. Miracle à Carlllon. Le général britannique Abercrombie mène 16 000 hommes vers le fort Carillon puis Montréal tandis que Jeffery Amherst et James Wolfe mènent le siège de Louisbourg. Mal renseigné en l’absence de ses alliés autochtones, Montcalm n’a avec lui que 3 600 soldats. il parsème le champ de bataille d’abattis et de barricades, afin de désorganiser les régiments ennemis et de les exposer le plus longtemps possible au feu de ses hommes retranchés en hauteur. C’est un carnage. Après plusieurs heures de combat, les Britanniques se retirent, certains régiments ayant perdu la moitié de leurs hommes ».

Montcalm après sa victoire à Carillon

« Le siège de Québec (1759). La victoire  de Carillon accroit le crédit de Montcalm à la Cour. Il est promu lieutenant-général. Face à une situation d’infériorité numérique écrasante et une situation logistique préoccupante, sur proposition de Montcalm, Vaudreuil décide d’abandonner les positions françaises et de se replier vers la vallée du Saint-Laurent et de s’y fortifier, le temps que la guerre finisse.

La chute de Louisbourg en 1758 laissant à penser que Québec est la prochaine cible de l’ennemi, il y concentre son armée au début de l’été, tandis que les miliciens affluent. On en comptera bientôt près de 10 000 en armes, ce qui en fait l’une des plus grandes mobilisations d’une population civile en cas de guerre ».

« Incertain de la valeur de son armée, affaiblie par les privations et le manque de renfort, il soutient le siège de Québec durant tout l’été 1759, repoussant plusieurs fois les débarquements des hommes de James Wolfe. La campagne, habilement menée, épuise l’armée britannique, qui a commencé à bombarder la ville sans relâche depuis juillet. Une tentative plus importante que les autres de débarquement par les Britanniques débouche sur une bataille générale, à Montmorency, remportée par les Français. La fin de la campagne de 1759 approchant, Wolfe se résout à jouer le tout pour le tout en débarquant à l’Anse-au-Foulon le 13 septembre ».

« La bataille des plaines d’Abraham. Prévenu de la réussite du débarquement anglais, Montcalm rassemble les forces qu’il a sous la main afin d’intervenir avant que Wolfe ne puisse fortifier sa position sur les hauteurs de Québec. Il craint en effet qu’une fois retranchés, les Britanniques ne bloquent ses lignes de ravitaillement vers Montréal et ne puissent être délogés.

Dans une décision encore controversée aujourd’hui, il décide de passer à l’attaque sans attendre d’avoir concentré ses forces, dont l’élite comme Bougainville n’était pas présente avec lui. L’assaut est repoussé avec de lourdes pertes et provoque le retrait de l’armée française. Tandis que les miliciens canadiens et les Autochtones couvrent la retraite, ce qui permet aux bataillons français d’infliger d’importantes pertes aux Britanniques dont leur général Wolfe, qui est mortellement blessé, le marquis tente de rallier ses hommes, mais est touché par une balle dans le dos, qui ressort par son bas-ventre après avoir perforé les reins ».

Montcalm blessé à la bataille des plaines d’Abraham et ramené à Québec

Montcalm, lieutenant général du roi en Nouvelle-France, s’éteint à Québec le 14 septembre 1759, à 5 heures du matin.

« Sa mort démoralise les troupes, qui quittent Québec le même jour. Malgré la contre-offensive française, le printemps suivant et la victoire de Sainte-Foy, les Britanniques sont bientôt maîtres de tout le Canada, dont la cession est définitivement confirmée par le traité de Paris en 1763″.

Chronique du 28 avril 2022 . Le Maréchal De Lévis (1719-1787). Avril 1760, François Gaston de Lévis (1719-1787) vainc les Anglais à Sainte-Foy, près de Québec en Nouvelle-France.

Controverses. Depuis sa mort, la responsabilité du marquis dans la chute de la Nouvelle-France font l’objet de critiques. Dès la fin de la bataille, Bougainville et Lévis se sentent obligés de défendre leur général dans leur correspondance avec la France.

« Depuis quelques années, le portrait s’est nuancé fortement, notamment grâce à l’essai de Dave Noël. Montcalm, général américain, Boréal, Montréal, 2018, 381 pages. On rapporte plutôt un officier entretenant de bonnes relations avec les Canadiens et les Autochtones, se pliant aux tactiques militaires locales et tentant d’améliorer la vie de ses hommes et soucieux de l’importance des miliciens. Sa responsabilité dans la défaite des plaines d’Abraham est également nuancée par l’étude du siège de l’été 1759, mené de main de maître par le marquis dans une situation très délicate. Surpris par le risque insensé pris par Wolfe dans la nuit du 12-13 septembre, sa décision fut défendue par tous les autres officiers généraux qui ont participé à la bataille ».

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Besançon dans la boucle du Doubs

Suite de la chronique du 28 février 2022. Louis XIV annexe Besançon. Les traités de Nimègue (1678 et 1679) concluent la Guerre de Hollande (1672-1678). La Franche-Comté espagnole et Besançon, longtemps ville libre d’Empire, sont rattachées définitivement au Royaume de France.

Diaporama de 28 photos

La boucle du Doubs, le Palais Granvelle (1534-1547), La Citadelle de Vauban (1668-1683), Le Plan-relief (1722), La reconstruction du clocher de la Cathédrale Saint-Jean (1729-1737), Du couvent des Clarisses (1854-2009) à l’hôtel Le Sauvage.

Samson Bruley, Besançon à vol d’oiseau en 1615, musée du Temps

Partie 1. La Boucle du Doubs. Source : extraits de l’article de Wikipédia.  

« Elle est le nom donné au centre historique de la ville de Besançon, qui le doit au fait de s’être développé dans un méandre du Doubs dont la forme même est celle d’une boucle. Ce quartier constituait seul la ville de Besançon avec Battant jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant l’expansion urbaine dans les secteurs environnants.

Le nom du quartier vient de l’exceptionnel site où il est situé : la rivière du Doubs contournant la colline Saint-Étienne forme une boucle presque parfaite, faisant ainsi du site de la Boucle une sorte de presqu’île. Dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, Jules César décrit ainsi le site de la ville : sa position naturelle la défendait de manière à en faire un point très avantageux pour soutenir la guerre. La rivière du Doubs décrit un cercle à l’entour et l’environne presque entièrement ; la partie que l’eau ne baigne pas, et qui n’a pas plus de six cents pieds, est protégée par une haute montagne dont la base touche de chaque côté aux rives du Doubs.

Le quartier est entouré de trois imposantes collines : la colline de Chaudanne (422 m) au sud-ouest, la colline Saint-Étienne (371 m) au sud et la colline de Bregille (460 m) au sud-est. Le reste du quartier est une zone quasiment plate, idéale aux premières sédentarisations ».

Partie 2. Le Palais Granvelle (1534-1547). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Entre 1534 et 1547, Nicolas Perrenot de Granvelle fait bâtir son palais dans la Grande rue, symbole de son pouvoir de garde des sceaux de l’Empereur Charles Quint et de son ascension sociale ».

« La famille Granvelle a accumulé dans ces murs au fil du temps de magnifiques collections de tableaux, d’antiquités et de livres qui furent dispersés dès la fin du XVIe siècle et dont une partie forme le fonds primitif de la bibliothèque municipale et du musée des Beaux-Arts.

Après la seconde conquête française de la Franche-Comté par Louis XIV, le palais devint résidence du gouverneur de province. C’est un de ceux-ci, le duc de Tallard, qui installa un théâtre dans les bâtiments en 1740, puis l’académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon en 1752

Le palais Granvelle est constitué de quatre corps de bâtiment sur un sous-sol voûté en berceau qui délimitent une cour entourée d’un portique surmonté d’une galerie. Deux passages mènent à cette élégante cour intérieure angulaire, bordée d’arcades en anse de panier et une fontaine en marque le centre. L’escalier d’honneur s’inscrit dans une tour carrée au dernier étage occupé par un oratoire. C’est un véritable joyau de la Renaissance (XVIe siècle), avec son imposante façade d’influence italienne et flamande, comportant trois niveaux et cinq travées surmontée d’un toit et percé de trois lucarnes gothiques.

Le palais Granvelle accueille le musée du Temps, qui a rouvert ses portes en 2022 après travaux ».

Partie 3. La Citadelle de Vauban (1668-1683). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« La première pierre de la citadelle est posée au mont Saint-Étienne le 29 septembre 1668 alors que la ville est une possession de la Couronne d’Espagne. Le traité de Nimègue, signé le 10 août 1678, rattache définitivement Besançon et sa région au royaume de France. Louis XIV décide alors de faire de Besançon un des maillons essentiels du système de défense de l’Est de la France et confie à Vauban le soin de poursuivre la construction. Elle surplombe de plus de 100 m la vieille ville. »La première pierre de la citadelle est posée au mont Saint-Étienne le 29 septembre 1668 alors que la ville est une possession de la Couronne d’Espagne. Le traité de Nimègue, signé le 10 août 1678, rattache définitivement Besançon et sa région au royaume de France. Louis XIV décide alors de faire de Besançon un des maillons essentiels du système de défense de l’Est de la France et confie à Vauban le soin de poursuivre la construction. Elle surplombe de plus de 100 m la vieille ville.

Le mont Saint-Étienne voit s’établir au cours du XVIIe siècle un ouvrage militaire dessiné par l’ingénieur militaire Vauban en mars 1668. Ce sont néanmoins les Espagnols, de la famille royale des Habsbourg d’Espagne, qui possèdent la Franche-Comté et Besançon depuis le mariage de la Duchesse Marie de Bourgogne avec l’Empereur d’Autriche, qui entreprennent, pendant six années, la construction de l’ouvrage sous la direction de Prosper-Ambroise de Precipiano assisté de l’ingénieur flamand Cornelius Verboom. Deux fronts sont construits : le Front Royal et le Front de secours (c’est Vauban qui débute l’édification de ce dernier en 1668).

La province de Franche-Comté entre 1674 dans le giron de Louis XIV qui décide de poursuivre et d’améliorer significativement les défenses de la ville. En 1683, l’ensemble des principaux travaux fixés par Vauban à la citadelle s’achève avec un second front face à la ville.

En construisant la Citadelle, pièce maîtresse des fortifications bisontines, sur la partie la plus étroite et la plus élevée, Vauban signe une réalisation majeure. Les fortifications de l’ensemble de la ville sont achevées en 1695, après vingt ans de travaux. Elles ont coûté si cher au trésor royal que Louis XIV a demandé, selon la légende, si les murs de la Citadelle ont été construits en pierre ou en or…

La Citadelle est bâtie au sommet d’un vaste anticlinal, sur un terrain barré dans toute sa largeur par trois fronts bastionnés (les enceintes ou fronts). L’ensemble est ceinturé de remparts parcourus par des chemins de ronde et ponctués de guérites. Les murailles peuvent atteindre jusqu’à 15 à 20 mètres de hauteur pour une épaisseur entre 5 et 6 mètres.

Vauban explique dans son Traité de la défense des places comment doit être conçue une place fortifiée :

Les faces sont les seules exposées et toujours les premières attaquées, comme les plus accessibles des corps de place. On n’a rien trouvé de mieux jusqu’à présent pour la défense des places que les bastions dont les meilleurs sont ceux qui ont des flancs à orillons faits à la moderne, et des flancs bas intérieurs, lesquels, outre leur usage ordinaire, peuvent encore servir de souterrains quand ils ne sont pas attaqués…

C’est pourquoi ce n’est pas assez que les chemins couverts soient bien traversés [c’est-à-dire munis de traverses protégeant des tirs de côté], les demi-lunes doublées et bien retranchées, il est encore nécessaire de les bien défendre, et que, pour couronner l’œuvre, les bastions soient aussi bien défendus, et par conséquent bien retranchés non par des ouvrages faits à la hâte, qui ne peuvent être bons ni solides quand on attend que les attaques soient déclarées ».

Partie 4. Le Plan-Relief de Besançon (1722). Source : extraits de l’article de Mémoire vive, ville de Besançon 

« Le plan-relief nous montre la ville quelques années après la conquête française. L’hôpital Saint-Jacques et le quai Vauban viennent juste d’être construits, de même que la citadelle et les fortifications bastionnées.

Les plans-reliefs naissent au XVIe siècle en Europe. Les ingénieurs militaires réalisent des maquettes pour représenter leurs projets de fortifications, les forteresses d’un territoire, ou encore les travaux de siège dirigés contre une ville.

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les plans-reliefs sont réalisés au sein même des localités représentées. 

Le plan-relief exposé au musée du Temps est une réplique de l’original conservé au Musée des plans-reliefs à Paris. Les relevés préparatoires ayant été perdus, cette réplique a été réalisée en 1990 à partir de 5000 photographies de l’original, au terme de 15 000 heures de travail ».

Partie 5. La reconstruction du clocher de la Cathédrale Saint-Jean. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

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Bataille de Minorque (mai-juin 1756)

Bataille de Minorque, au début de la Guerre de sept ans.

Partie 1. La bataille de Minorque ou bataille de Port Mahon. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

Résumé. La bataille de Minorque ou bataille de Port Mahon est un affrontement naval et terrestre qui a lieu en mai et juin 1756 au début de la guerre de Sept Ans. Cette bataille oppose la France et l’Angleterre pour le contrôle de l’île de Minorque en Méditerranée occidentale.

Le combat naval, le 20 mai 1756, met aux prises l’escadre française de Toulon, commandée par La Galissonière, à celle de John Byng, arrivé de Gibraltar pour secourir l’île où vient de débarquer l’armée du maréchal de Richelieu.

La Galissonnière

Duc de Richelieu

John Byng

La retraite de l’escadre anglaise provoque le 29 juin la reddition de l’île qui va rester entre les mains de la France jusqu’à la fin de la guerre. L’opinion française considère cette victoire comme une revanche sur les attaques de la Royal Navy en période de paix.

Port Mahon Minorque 20 mai 1756 par le peintre Jean-Baptiste Martin le jeune (1700-1778)

En Angleterre, cette défaite provoque une grave crise dans la marine et le gouvernement. Elle culmine avec la condamnation à mort de John Byng et le retrait du premier ministre Newcastle en 1757 au profit de William Pitt, partisan d’une guerre totale contre la France, et qui devient l’homme fort du nouveau gouvernement britannique. La prise de Minorque sera aussi la seule victoire navale importante de la France pendant la guerre de Sept Ans.

Extraits. « Les historiens jugent aujourd’hui sévèrement cette bataille. Étienne Taillemite parle d’un « combat mollement mené de part et d’autre. Michel Vergé-Franceschi n’y voit qu’une modeste canonnade. L’affrontement, il est vrai, a été livré à bonne distance par deux chefs prudents et respectueux des manœuvres ritualisées de la ligne de bataille. Byng, sollicité pendant le combat par un de ses officiers pour tenter de s’approcher du centre français, en a rejeté l’idée – comme La Galissonière – se rappelant qu’en 1744, l’un de ses prédécesseurs, l’amiral Matthews, avait été condamné pour avoir rompu sa ligne lors de la bataille du cap Sicié (guerre de Succession d’Autriche).

Comme dans l’escadre anglaise, les Français n’ont qu’un seul vaisseau endommagé. Les pertes sont faibles : 38 morts et 184 blessés côté français, 45 morts, 162 blessés côté anglais. Quoi qu’il en soit, même si la bataille a été tactiquement indécise, la retraite anglaise offre de facto la victoire à la France : laissé sans secours, le fort Saint-Philippe est condamné, même si ses défenseurs offrent encore une belle résistance.

Au milieu des opérations militaires, on avait appris l’ouverture officielle des hostilités : le 23 mai, trois jours après le combat naval, George II avait signé l’entrée en guerre de l’Angleterre (la nouvelle de la bataille n’était pas encore arrivée dans les deux capitales). Le 9 juin, alors que le siège du fort Saint-Philippe bat son plein, Louis XV prend acte de la rupture définitive et signe à son tour la déclaration de guerre française

La Galissonière, c’est-à-dire la Marine, a rempli son rôle d’escorteur. À Richelieu – l’armée de terre – de remplir le sien, c’est-à-dire s’emparer de la forteresse Saint-Philippe, but de l’expédition.

Le fort Saint-Philippe, bien commandé par William Blakeney oppose une résistance acharnée. Il faut prendre un par un les bastions. Le 29 juin, après plus de deux mois de siège, la garnison hisse le drapeau blanc. Blakeney capitule avec les honneurs de la guerre. Les Anglais ont eu 400 morts ou blessés, les Français ont perdu 1 600 hommes, tués ou morts de maladie, et déplorent 2 000 blessés.

La Galissonnière, couvert d’éloges, reçoit la grand-croix de l’ordre de Saint-Louis avec une forte pension. Des honneurs dont ne profite guère le vieux chef. À 63 ans, sa santé, déjà chancelante avant l’expédition (les médecins lui avaient déconseillé d’embarquer), se dégrade encore. Épuisé, il renonce fin août à commander la nouvelle escadre qui vient d’être armée pour la suite de la campagne. On le réclame à la cour. Il prend la route malgré l’hydropisie qui le mine et meurt en chemin, à Montereau, le 26 octobre 1756, dans d’horribles souffrances au fond de son carrosse. Louis XV s’apprêtait à faire de lui un maréchal de France. Sa mort prive en pleine guerre la Marine royale d’un de ses chefs les plus capables ».

Michel Vergé-Franceschi, Un tricentenaire : 1693-1993. M. De La Galissonnière (1693-1756), le vainqueur de Minorque (1756), Histoire, économie & société, Année 1997, 16-1 / pp. 99-116.

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Besançon, le musée du Temps

L’exceptionnel musée du Temps de Besançon est niché dans l’écrin du palais Granvelle édifié au 16ème siècle. Rouvert en juin 2022 après travaux, c’est une merveille qui mérite un grand détour !

Les collections du musée rassemblent 1 500 montres, ébauches et boîtes, plus d’une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules, un ensemble de 2 000 gravures liées à l’horlogerie allant du XVIe au XIXe siècle, mais aussi de nombreux outils, machines, matériels scientifiques passés et présents collectés auprès de laboratoires européens de haute technologie… La mesure du temps a toujours été la plus précise de toutes les mesures.

Cette chronique du blog est dédiée à l‘histoire de l’horlogerie en Suisse et en France (partie 1), particulièrement à Besançon (partie 2). Elle s’inscrit par ailleurs dans l’Histoire du XVIIIe siècle.

Le diaporama de 38 photos est consacré à des œuvres du 18ème siècle.

Partie 1. Brève histoire de l’Horlogerie en Suisse et en France. Sources : extraits d’un article de Wikipédia.

« Depuis le Moyen-Âge, des mécanismes horlogers de grandes dimensions sont installés dans les clochers des villes du Saint-Empire romain germanique. Exemples : cathédrale de Strasbourg en 1354 ; Stralsund en 1394 ; Berne en 1405 ou Prague en 1410.

Au XVIe siècle, la fabrication des premiers mécanismes horlogers mus par des ressorts s’établit.

Plusieurs régions qui font partie de la Suisse romande ont vu débuter l’industrie horlogère : Genève, le Pays de Vaud… Ces régions ont connu un afflux de réfugiés huguenots français, après l’édit de Fontainebleau.

Les montres sont incrustées dans des boîtes, véritables bijoux à l’intérieur, que l’on cache dans ses vêtements. Jean Petitot (1607-1691) et Jean-Étienne Liotard (1702-1789) deviendront ainsi plus tard de remarquables ambassadeurs du savoir-faire genevois quant aux miniatures sur émail.

L’accès au métier est restreint (un seul apprenti par maître), mais ouvert aux étrangers qui ont fondé une Maîtrise. Les monteurs de boîtes en 1698 et les graveurs en 1716 constituent à leur tour leur propre maîtrise, échappant à la juridiction des horlogers et orfèvres.

A partir du XVIIIe siècle, l’histoire s’est progressivement accélérée avec l’apparition d’une proto-industrie massive dans les montagnes suisses. Elle a précédé la révolution industrielle et lui a résisté pendant longtemps.

Les horlogers genevois de souche abandonnent alors le travail des mouvements bruts ou ébauches, pour se réserver le finissage. Par une série de règlements protectionnistes, ils empêchent l’implantation proche de concurrents capables de fabriquer la montre complète. Objectif, cantonner cette industrie naissante dans un travail de sous-traitance pour la Fabrique de Genève, mais les Jurassiens organisent leurs propres comptoirs.

Après la mort de Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans prit goût pour les arts mécaniques, et particulièrement l’horlogerie. Il voulut créer une pépinière d’artistes d’élite, venus de Londres, dont Henry de Sully qui fonda en 1718 une manufacture d’horlogerie à Versailles et construisit une horloge marine pour laquelle il inventa un échappement à repos flottants. Sully eut pour émules et pour amis Lebon et Gaudron, tandis que Julien Le Roy imagina une pendule à équation, saluée par l’Académie des sciences. S’inspirant d’Isaac Newton, il utilisa de l’huile aux pivots des roues et du balancier des montres, pour diminuer l’usure et les frottements.

En 1740, un apprenti nommé Samuel-Olivier Meylan (1721-1755), fils de Jean-Baptiste, a introduit l’horlogerie complexe dans la Vallée de Joux, après que Mathieu Biaudet, maître-horloger, l’eut initié à son art. Il crée la première montre de poche, équipée d’un mécanisme de boîte à musique.

En 1777, l’horloger suisse Abraham Louis Perrelet crée la « montre à secousses » dite perpétuelle, souvent considérée comme la première montre automatique, tandis que l’année suivante, l’horloger liégeois Hubert Sarton dépose un document décrivant une montre automatique à rotor, auprès de l’Académie des sciences de Paris.

Vers 1785, environ 20 000 personnes travaillaient dans l’horlogerie à Genève produisant 85 000 montres par an (50 000 montres dans le Jura neuchâtelois).

La mécanique horlogère était au XVIIIe siècle la technique de pointe qui passionnait toutes les élites. Les grands horlogers furent aussi souvent des constructeurs d’automates visant à imiter la vie. Ceux de Jacques de Vaucanson en 1738, comme le joueur de flûte, et le canard, qui ingérait des aliments, inspirent ceux d’Henry et Pierre Jaquet-Droz.

La production en France liée aux commandes du roi. Jean-André Lepaute (1720-1787) fonda en 1740 son entreprise à Paris et conçut la construction de la plupart des grandes horloges publiques : Luxembourg, Jardin des Plantes…

Au XVIIIe siècle, l’horlogerie française connaît un âge d’or. À Paris et à Versailles, les horlogers Ferdinand Berthoud, Jean-Antoine Lépine et Abraham Breguet mettent au point de nouvelles techniques et commercialisent des modèles toujours plus prestigieux ».

Partie 2. Histoire de l’Horlogerie à Besançon. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« L’horlogerie existe en région Franche-Comté depuis la fin du XVIIe siècle, notamment grâce à l’horloge comtoise. Cette horloge à pendule fabriquée particulièrement à Morez et à Morbier dans le Haut Jura est considérée comme l’une des industries typiques de la région, avant que la fabrication industrielle ne s’arrête au début du XXe siècle. Pendant plus de trois siècles, cette horloge, simple et robuste, rencontre un grand succès : à son apogée, la production atteint les 150 000 pièces par an dans les années 1850.

Les activités horlogères qui existaient à Besançon avant l’arrivée de Suisses et la Révolution française, étaient exclusivement le fait de petits ateliers, tel que Paliard, Lareche, Joffroy, Perrot ou encore Perron qui furent considérés comme des maîtres horlogers de leurs temps. Le plus illustre d’entre eux est Perron, qui est notamment l’auteur de pièces réputées comme ces pendules Louis XIV, Louis XV et Louis XVI reconnues pour leur grande qualité. Ces ouvriers exécutaient eux-mêmes toutes les pièces d’horlogerie, avant que la production industrielle soit importée par les Suisses dans la ville…

Plus  significativement à la fin du XVIIIe siècle, des horlogers suisses installèrent dans la capitale comtoise les premiers ateliers. C’est en 1793 que le Genevois Laurent Mégevand (1754-1814) s’installe à Besançon avec 80 confrères, fondant ainsi le pôle industriel horloger de la ville. Puis petit à petit, des Bisontins prennent part à cette fièvre horlogère, et firent définitivement de Besançon la Capitale française de l’horlogerie lors de l’Exposition internationale de 1860.

Par la suite, ils feront venir dans la cité 22 familles d’horlogers, soit entre 400 et 700 personnes originaires principalement du Locle et de la principauté de Neuchâtel, mais aussi de Genève, de Porrentruy, de Montbéliard, de la Savoie et même du Palatinat.

 Ces immigrés étaient largement encouragés par les pouvoirs publics français, notamment par un décret qui, en 1793, fonde la Manufacture Française d’Horlogerie à Besançon et leur offre des locaux spacieux ainsi que des subventions.

En 1795, on compte mille horlogers dans la ville, et à la fin de l’Empire environ 1 500 Suisses habitent la capitale comtoise dont 500 travaillant exclusivement dans l’horlogerie et produisant environ 20 000 unités par an, avant que cette communauté ne soit peu à peu remplacée par de la main d’œuvre locale.

En 1801, un premier atelier d’apprentissage d’horlogerie est installé dans l’hôpital Saint-Jacques, mais le véritable engouement pour de l’enseignement horloger à Besançon datera des années 1850. La production horlogère progresse de 14 700 pièces en l’an III (1794-1795) à 21 400 en l’an XI (1802-1803).

Après la fin des faveurs accordées aux immigrés suisses, la plupart d’entre eux regagnèrent leur région natale ou verront leurs entreprises tomber en faillite, comme c’est le cas de Mégevand qui mourut dans la misère en 1814. Cependant, même si les initiateurs du mouvement horloger de la ville font grise mine, le pôle industriel est bien ancré : l’horlogerie franc-comtoise était née ».

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Bari, le château normand, souabe

Bari (Pouilles), château normand, souabe. Chronique en deux parties : histoire du château à partir de 1131, salon de la gypsothèque.

Diaporama de 32 photos.

Partie 1. Histoire du château. Source : citations de l’article de Wikipédia.

« Il s’agit d’une forteresse construite en 1131 par Roger II de Sicile. Presque entièrement détruite en 1156 par Guillaume Ier de Sicile, elle est rapidement reconstruite par Guido le Vast, sur ordre de Frédéric II du Saint-Empire« .

Il Portale Federiciano (13ème siècle)

« Après les interventions de Frédéric II, au 16ème siècle, plusieurs autres modifications ont été réalisées pour s’adapter aux besoins défensifs. L’ensemble comprend d’imposantes murailles rythmées par des tours carrées au-dessus d’un fossé large et profond ».

Partie 2. Castello Normanno Svevo. Château édifié par le roi normand Roger II, abritant le salon de la Gipsoteca, collection de reproductions en plâtre des plus beaux exemples de la sculpture romane des Pouilles. Source : citation de l’article du Petit Futé.

Œuvres photographiées :

épisodes la Passion du Christ (12ème siècle), la Cène (13ème siècle),

Christ bénissant et Vierge allaitant (13ème siècle),

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