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Au Jardin avec le Pasteur Oberlin

Ban-de-la-Roche : au jardin avec le Pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826).

Diaporama de 46 photos.

Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.

Pour aller plus loin : visiter également le musée Oberlin de Waldersbach (Bas-Rhin).

Présentation de l’expo sur le site des Archives.

Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…

« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.

L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.

Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.

En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.

Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».

Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.

« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.

A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.

D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».

A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.

Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».

Partie 3. Biographie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Source : extraits de l’article de Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oberlin

Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.

Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.

1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.

1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.

1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.

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G. van Swieten, 1er médecin

Gerard van Swieten (1700-1772) est né à Leyde, et est mort au palais de Schönbrunn à Vienne. Source : article de Wikipédia, très largement cité dans cette chronique.  

En 1747, il devient 1er médecin de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780).

« Catholique minoritaire en Hollande, ce praticien et professeur de talent choisit, en 1747, de répondre à l’appel de la maison Habsbourg-Lorraine d’Autriche. Ce conseiller scientifique devient le premier médecin, très écouté, de l’impératrice Marie-Thérèse.

Éminent élève d’Herman Boerhaave (1668-1738), ce praticien catholique, reçu docteur en 1725, devient aussi son ami après avoir reçu une chaire de médecine à l’université de Leyde. Mais le jeune professeur ambitieux doit affronter la fronde d’envieux qui l’obligent à quitter son poste en raison de sa religion catholique. Les places d’honneur universitaires valent cher et la concurrence féroce le rend à son métier d’omnipraticien de la médecine. Il poursuit sa recherche anatomique et met au point une liqueur, la liqueur de Van Swieten

L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780) le choisit comme médecin personnel mais il fallut près de deux ans et de nombreuses lettres pour le convaincre. Le médecin et chercheur confirmé est appelé à Vienne en 1745. Il y professe la médecine et l’anatomie avec grand succès, protégé par le statut de médecin personnel de l’impératrice, fort bienveillante à son égard.

Il eut un rôle important dans l’organisation des services de santé de l’université de Vienne. Bibliothécaire de la bibliothèque de la Cour et directeur général des études dans les pays héréditaires, Gerard van Swieten introduit notamment la première formation en médecine clinique du pays en y laissant une place à l’expérimentation et à l’observation. Véritable importateur de la culture scientifique néerlandaise, il crée :

Il invite à s’installer en Autriche Nikolaus Joseph von Jacquin (1727-1817) qui deviendra le chef de file de la botanique du pays et le directeur du jardin botanique de l’université de Vienne. Jacquin dédie plus tard à G. van Swieten le genre Swietenia de la famille des méliacées, dont l’espèce Swietenia mahagoni représente la principale variété de bois d’acajou.

Il s’occupa d’anatomie, de pathologie et améliora le traitement des maladies vénériennes, en composant sa liqueur à base de mercure qui traitait la syphilis. Utilisée notamment dans l’armée autrichienne, cette liqueur se révèle un remontant à la mode dans toute l’Europe. Elle fut encore mentionnée au début du XXe siècle dans le Codex de 1908″.

« En neurologie, on lui doit la première description en 1745 de l’algie vasculaire de la face (qu’il traita avec succès avec l’écorce du Pérou) et l’idée que des embolies venues du cœur ou des gros vaisseaux pouvaient être responsables d’attaques cérébrales.

Il réorganise les facultés de médecine des universités de Prague et de Fribourg-en-Brisgau. Par ailleurs, il améliore la situation des personnes internées dans des asiles d’aliénés et celle des orphelins.

On retiendra particulièrement le rôle qu’il a joué, à l’époque des Lumières, dans la lutte contre les superstitions, en particulier dans le cas des vampires : une vague d’affaires de ce genre avait couru dans les villages d’Europe de l’Est dans la première moitié du siècle. En 1755, il fut envoyé par l’impératrice Marie-Thérèse en Moravie pour mener une enquête. Il ne vit dans tout cela qu’un effet de l’ignorance qu’il convenait de faire disparaître. Sur la base de son rapport, Marie-Thérèse décréta l’interdiction de tous les moyens de lutte contre les vampires que le peuple avait l’habitude d’appliquer comme le supplice du pal, la décapitation ou le bûcher.

Son rapport, Abhandlung des Daseyns der Gespenster (ou Discours sur l’existence des fantômes), offrait une explication parfaitement naturelle. Il expliquait les états inhabituels dans lesquels on avait trouvé certains cadavres dans leurs tombes en donnant des explications possibles, comme les processus de fermentation et le manque d’air qui avaient empêché la décomposition. On aura une bonne idée de son opinion en lisant dans la préface de son essai de 1768 : que tout ce tapage ne vient pas d’autre chose que d’une peur vaine, d’une crédulité superstitieuse, d’une imagination sombre et agitée, de la simplicité et de l’ignorance parmi le peuple.:C’est sur son autorité que s’est appuyé le pape Benoît XIV pour condamner la croyance aux vampires ».

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Filles sur le chemin de l’inégalité

Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur – Édition 2023. Le titre aurait pu être : Filles sur le chemin de l’inégalité.

« À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur réunit une série de données statistiques sur la réussite comparée des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active. Cette publication met en évidence des différences selon les genres en matière de parcours et de réussite des jeunes, de choix d’orientation et de poursuite d’études, qui auront des incidences ultérieures sur l’insertion dans l’emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes.

À la sortie de la formation initiale, les femmes sont davantage diplômées que les hommes, ce phénomène se retrouve dans les autres pays européens. Cependant, à diplôme égal, elles occupent moins souvent un emploi, en particulier un emploi stable ».

Diaporama : 10 slides montrant les inégalités F/ H dans la réussite dans l’enseignement et dans l’emploi.

Aller plus loin dans l’interrogation statistique. Un exemple de questions. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à obtenir le Baccalauréat général avec la mention Bien ou Très bien (slide 4). A égalité de mentions B ou TB en DUT, Licence Pro, et master, qu’en est-il des taux d’emploi stable (slide 10) et des taux de cadres ou professions intermédiaires (slide 11) ? La supériorité masculine est-elle observée dans cette condition ?

Extraits de la préface de Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

« L’édition 2023 fait état d’une situation qui évolue trop lentement. Les filles sortent toujours plus diplômées du système éducatif mais, à diplôme équivalent, elles ont toujours un taux d’emploi inférieur aux garçons. Que ce soit en voie générale, technologique ou professionnelle, elles sont également moins nombreuses dans les formations scientifiques et techniques, sauf celles liées au secteur de la santé. Elles ont aussi moins confiance en elles-mêmes. On ne peut séparer ces constats d’inégalités d’autres constats concernant le sexisme et les violences sexuelles et sexistes dont on connaît la prégnance dans notre société.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont bien ancrées dans notre société, y compris dans nos écoles. Il nous faut donc faire plus et mieux pour que les filles puissent choisir librement leur vie et la mener sereinement.

Cet ouvrage nous le rappelle à toutes et tous, et c’est là son intérêt ».

Faire plus et mieux : c’est-à-dire ? Ce pourrait être de faire une étude qualitative auprès des minorités : qui sont les hommes et  les femmes, titulaires  d’un master mais qui n’ont pas d’emploi stable et/ou qui ne sont pas cadres ou professions intermédiaires ?

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Supérieur : étudier plus longtemps

Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE

Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?

Cliquer sur les images pour les agrandir

Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.

En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.

En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).

La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.

Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.

Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).

 Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.

La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.

La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.

34%  des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.

56 % des étudiants sont des femmes

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18ème. Brasser à Strasbourg, Paris

18ème siècle. Brasseries à Strasbourg et Paris.

Partie 1. Brève Histoire de la Bière, du 15ème au 19ème siècle. Sources : blog Brewnation et Wikipédia.

Du développement de l’activité brassicole. L’année 1446 est décisive pour la bière. Jusque là la bière était avant tout considérée comme un substitut au vin produit en quantité en Alsace. Si le vin venait à manquer, le public se tournait logiquement vers la bière.

La bière continue donc son développement et, au 16ème siècle, on compte six brasseries dans la ville de Strasbourg. Elles produisent 1 300 hectolitres de bière.

Au 18ème siècle, on recense jusqu’à 300 brasseries artisanales en Alsace.

1775. De la culture du Houblon (source). Les premiers plants de houblon domestique sont apparus en Alsace, dans le secteur d’Oberhofen-sur-Moder vers 1775, sous l’impulsion d’un ecclésiastique féru de botanique : le pasteur Charles Ehrenpfort. Il crée du même coup un véritable marché local. Mais c’est François Derendinger, un brasseur allemand du Pays de Bade voisin installé à Haguenau, qui va lancer les houblonnières modernes en Alsace. Après plusieurs tentatives avec des houblons bavarois, c’est finalement un houblon de la région de Saaz qui sera retenu. Derendinger rapporte 800 plants de Bohême, qui vont constituer la souche initiale du houblon alsacien. Les premières parcelles apparaissent à Haguenau en 1808.

De la distribution de la bière (source). Chacune des brasseries disposait d’un débit pour la vente directe de bière. Elle était vendue sur place ou dans les débits de boisson à proximité de la brasserie.

De la corporation des brasseurs (source). Vers le milieu du 17ème siècle, la rumeur publique prétendit que la levure de bière que les brasseurs vendaient aux boulangers était mauvaise et empoisonnait le pain. Mais les brasseurs sortirent vainqueurs et ils continuèrent à avoir le monopole de la vente de la levure… On pouvait interdire de brasser les années de disette pour garder les céréales pour l’alimentation: en 1693 par exemple. En temps ordinaire, on ne pouvait faire par jour, dans chaque brasserie, qu’un seul brassin de quinze setiers de farine maximum. Le brasseur devait, à chaque brassin, avertir le commis de la perception de l’heure où il mettait le feu sous la chaudière, sous peine d’amende et de confiscation… A la fin du 18ème siècle, la corporation était dirigée par trois jurés ou gardes. L’apprentissage durait 5 ans, faire trois ans de compagnonnage et réaliser un chef-d’œuvre avant de devenir maître… À partir de 1783, les brasseurs sont autorisés à brasser toute l’année.

De la révolution : elle établit la liberté de brasser. Cela tente apparemment pas mal de Strasbourgeois puisque entre 1789 et 1795, 24 nouvelles brasseries se créent.

La brasserie devient le fruit de l’activité de grandes familles protestantes (une cinquantaine alors). Dès lors, la recherche de bénéfices allait promouvoir le secteur.

19ème siècle. Deux évènements majeurs vont révolutionner la distribution de la bière: l’invention de la fermentation basse grâce au travail sur les levures de Louis Pasteur et le développement des moyens de transport.

Partie 2. Trois Brasseries fondées au 18ème siècle

Schutzenberger : fondée en 1740 dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, elle devient brasserie royale sous Louis XV et Louis XVI.

La Révolution la renomme Grande brasserie de la Patrie.

Brasserie de l’Espérance : fondée en 1746 à Strasbourg;

Source. Nicolas Stoskopf, Les Hatt, une dynastie de brasseurs strasbourgeois de 1664 aux années 1980.Vandelle Éditions, 2018, 9. Hal Open Science

« Le second fils de Jérôme V et Catherine Goll, Jean Hatt (1720-1753), est le fondateur en 1746 de la Brasserie de l’Espérance (Zur Hoffnung). Quand Jean a, conformément à la tradition – et devançant d’un an son frère aîné – réalisé et présenté son chef-d’œuvre en tonnellerie, il postule à la maîtrise en 1745. Sa requête est une première fois rejetée en août de la même année au prétexte qu’il ne possédait pas de brasserie, puis finalement satisfaite le 20 janvier 1746.

C’est qu’il a entre-temps, le 20 décembre 1745, acquis d’Anne Catherine, née von Herff, veuve d’Antoine Vogler, intendant général de la Commanderie des chevaliers teutoniques à Andlau, un immeuble situé à l’angle de la rue des Veaux et de la rue de la Pierre-Large pour un montant de 2 250 livres de Strasbourg. Constitué d’une maison sur rue, d’une autre sur l’arrière, de deux cours et d’une ferme, Jean y a obtenu du Conseil des XV un permis d’installation d’une brasserie contre versement de deux contributions pour un total de 120 livres. Quelques jours auparavant, le 4 décembre 1745, Jean Hatt vendait à Marie Ève. Cousteau, épouse du lieutenant d’artillerie Antoine Cousteau, la maison de l’Oie d’or, place Saint-Étienne, et une maison mitoyenne avec cour sur la rue des Pucelles, l’ensemble pour 1 228 livres de Strasbourg. La maison mitoyenne était d’ailleurs une acquisition récente dont l’achat remontait seulement au 29 juillet de la même année. Tout porte à croire que cette vente est directement motivée par l’acquisition de l’immeuble de la rue des Veaux, sans doute mieux adapté à son projet de brasserie.

Le 12 novembre, Jean emprunte auprès du brasseur strasbourgeois Jean-Georges Klein 1 750 livres de Strasbourg à 4 % d’intérêt. Le débiteur donne en gage la Brasserie de l’Espérance avec tout son matériel et les droits attachés. Son beau-frère, le forgeron strasbourgeois Jean Conrad Heyl, se porte caution solidaire sur ses biens propres.

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L’agriculture au siècle des Lumières

L’agriculture au siècle des Lumières. Chronique en quatre parties : 1. Agriculture dans l’encyclopédie, 2. Le rôle de Bertin, 3. Les Sociétés royales d’agriculture, 4. L’émergence d’une médecine vétérinaire.

Partie 1. Agriculture. Source : extraits du long article de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, volume 1, 1751, pages 183 à 190.

« L’agriculture est, comme le mot le fait assez entendre, l’art de cultiver la terre. Cet art est le premier, le plus utile, le plus étendu, & peut-être le plus essentiel des arts…

Henri III. Charles IX. Henri IV. se sont plûs à favoriser par des Reglemens les habitans de la campagne. Ils ont tous fait défenses de saisir les meubles, les harnois, les instrumens & les bestiaux du Laboureur. Louis XIII. & Louis XIV. les ont confirmés. Cet article n’auroit point de fin, si nous nous proposions de rapporter toutes les Ordonnances relatives à la conservation des grains depuis la semaille jusqu’à la récolte. Mais ne sont-elles pas toutes bien justes ? Est-il quelqu’un qui voulût se donner les fatigues & faire toutes les dépenses nécessaires à l’agriculture, & disperser sur la terre le grain qui charge son grenier, s’il n’attendoit la récompense d’une heureuse moisson ?

La Loi de Dieu donna l’exemple. Elle dit : « Si l’homme fait du dégât dans un champ ou dans une vigne en y laissant aller sa bête, il réparera ce dommage aux dépens de son bien le meilleur. Si le feu prend à des épines & gagne un amas de gerbes, celui qui aura allumé ce feu supportera la perte ». La loi des hommes ajoûta : « Si quelque voleur de nuit dépouille un champ qui n’est pas à lui, il sera pendu, s’il a plus de quatorze ans ; il sera battu de verges, s’il est plus jeune, & livré au propriétaire du champ, pour être son esclave jusqu’à ce qu’il ait réparé le dommage, suivant la taxe du Préteur. Celui qui mettra le feu à un tas de blé, sera fouetté & brûlé vif. Si le feu y prend par sa négligence, il payera le dommage, ou sera battu de verges, à la discrétion du Préteur…

Pour cultiver les terres avec avantage, il importe d’en connoître la nature : telle terre demande une façon, telle autre une autre ; celle-ci une espece de grains, celle-là une autre espece. On trouvera à l’article Terre & Terroir en général ce qui y a rapport, & aux plantes différentes le terroir & la culture qu’elles demandent : nous ne réserverors ici que ce qui concerne l’agriculture en général ou le labour.

Proportionnez vos bêtes & vos ustenciles, le nombre, la profondeur, la figure, la saison des labours & des repos, à la qualité de vos terres & à la nature de votre climat.

Si votre domaine est de quelqu’étendue, divisez-le en trois parties égales ou à peu près ; c’est ce qu’on appelle mettre ses terres en soles.

Semez l’une de ces trois parties en blé, l’autre en avoine & menus grains, qu’on appelle mars, & laissez la troisieme en jachere.

L’année suivante, semez la jachere en blé ; changez en avoine celle qui étoit en blé, & mettez en jachere celle qui étoit en avoine.

Cette distribution rendra le tribut des années, le repos & le travail des terres à peu près égaux, si l’on combine la bonté des terres avec leur étendue. Mais le Laboureur prudent, qui ne veut rien laisser au hasard, aura plus d’égard à la qualité des terres qu’à la peine de les cultiver ; & la crainte de la disette le déterminera plûtôt à fatiguer considérablement une année, afin de cultiver une grande​ étendue de terres ingrates, & égaliser ses années en revenus, que d’avoir des revenus inégaux en égalisant l’étendue de ses labours ; & il ne se mettra que le moins qu’il pourra dans le cas de dire, nia sole de blé est forte ou foible cette année.

Ne dessolez point vos terres, parce que cela vous est défendu, & que vous ne trouveriez pas votre avantage à les faire porter plus que l’usage & un bon labourage ne le permettent.

Vous volerez votre maître, si vous êtes fermier, & que vous décompotiez contre sa volonté, & contre votre bail ».. .

Lire la suite…

Partie 2. Henri-Léonard Bertin et le développement de l’agriculture au siècle des Lumières. Source : Note historique de Georges Pédro dans Sciences direct.

Partie 3. Les Sociétés royales d’agriculture (1757-1793). Source : extraits de l’article de Bernard Herencia. Histoire et contributions de leurs membres et correspondants au Journal de l’agriculture (1765-1783), Histoire des Techniques, X-1, 2022.

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6 décembre, fêter Saint Nicolas

6 décembre, fêter Saint Nicolas. Source : article de Wikipédia.

Dans les Pouilles, la Basilique Saint-Nicolas de Bari (1087-1197). Source : article de Wikipédia.

Diaporama de 12 photos (mai 2014).

« La basilique Saint Nicolas de Bari a été construite entre 1087 et 1197, à la suite du siège de Bari, lors de la Conquête normande de l’Italie du Sud à la suite de laquelle les Pouilles furent rattachées au royaume de Sicile. La zone était précédemment occupée par le Catépanat d’Italie dépendant de l’Empire byzantin, dont Bari était le siège.

Sa fondation est liée à l’arrivée des reliques de saint Nicolas depuis le temple originel du saint à Myre, en Asie mineure. Lorsque Myre passa aux mains des Turcs seldjoukides, les reliques du saint furent emportées par des chrétiens qui voulaient les mettre à l’abri en terre chrétienne. Selon une légende, le saint, en passant sur le chemin de Rome, avait choisi Bari comme lieu de sa sépulture. Il y avait alors une grande concurrence entre Venise et Bari pour l’accueil des reliques.

Celles-ci ont été emportées à l’insu des gardiens byzantins et de leurs maîtres musulmans, et le 1087, ont été débarquées sans problème à Bari. Une nouvelle église a été construite pour les abriter, honorée de la présence du pape Urbain II lors la consécration de la crypte en 1089.

L’édifice a été officiellement consacré en 1197, en présence du vicaire impérial, l’évêque Conrad de Hildesheim, et de nombreux évêques, prélats et des nobles. Elias, abbé du monastère voisin de Saint-Benoît, a été le premier archevêque. Sa cathèdre (trône épiscopal) est encore aujourd’hui dans l’église.

Architecture. L’église a un aspect plutôt carré, apparemment plus adaptée à un château qu’à une église. Cette impression est renforcée par la présence de deux tours massives à faible encadrement dans la façade. Elle a donc été utilisée à plusieurs reprises comme un château au cours de son histoire ».

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Insertion, 3 ans après la thèse

Insertion professionnelle des docteurs en 2021, 3 ans après la thèse soutenue en 2018.

279 chroniques, depuis 2009, sur l’insertion professionnelle des diplômés du supérieur. 330 chroniques sur le doctorat, les doctorants et les docteurs.

Partie 1. État 2022 de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France, n°15, mai 2022.

Indicateur 39. Le doctorat et les docteurs.

« À la rentrée 2020, 70 700 étudiants sont inscrits en doctorat, un nombre en légère hausse par rapport à 2019, mais qui reste inférieur à celui de 2009. Parallèlement, 11 800 doctorants ont obtenu leur diplôme, soit 15 % de moins qu’en 2019. Environ 3 doctorants sur 4 inscrits en première année bénéficient d’un financement pour leur thèse.

Depuis 2010, plus de 14 000 docteurs sont diplômés chaque année. En 2020, 11 800 doctorats ont été délivrés, soit une diminution de 15 % par rapport à l’année précédente. Comparé à 2019, le nombre de diplômés en sciences de la société a diminué de 19 %. Les diplômés en biologie, médecine et santé diminuent également (- 18 %), suivi de ceux en sciences humaines et humanités (- 17 %) et de sciences exactes et applications (- 13 %).

La crise sanitaire a participé à la baisse du nombre de soutenances de thèse car les centres de recherche et les universités ont fermé, entraînant beaucoup de docteurs à arrêter ou reporter leurs travaux en laboratoire ou leur terrain d’enquête. De ce fait, le contrat d’un nombre important de doctorants a été prolongé de plusieurs mois ».

Partie 2. Faible impact de la crise sanitaire sur l’insertion professionnelle à trois ans des docteurs, Pauline Delattre, Note d’information du SIES MESR, 22-08, octobre.

Mes Commentaires. Ils s’appuient sur mon expérience professionnelles : fondateur de l’Observatoire OFIPE de l’université de Marne la Vallée en 1999 et premier directeur Avant chaque commentaire, extraits de l’introduction de la Note d’information de Pauline Delattre..

Méthodologie. « Conduite de décembre 2021 à juin 2022 sous le pilotage du service statistique du MESR (SIES), l’enquête biannuelle IPDoc 2021 a mobilisé une soixantaine d’établissements délivrant des doctorats. 13 162 docteurs diplômés en France, toutes nationalités et tous âges confondus, sont entrés dans le champ de cette enquête, sur 14 065 diplômés en 2018″.

  • Commentaire. En définitive, qui a été écarté ? Les doctorants en formation continue seraient donc concernés, ce qui serait nouveau !

« Ces docteurs ont été interrogés sur leur situation professionnelle trois ans après l’obtention de leur diplôme. Le taux de réponse net à l’enquête est de 59 %, soit 7 830 réponses exploitables. Ces réponses ont été redressées de manière à ce qu’elles soient représentatives de l’ensemble des docteurs diplômés en 2018″.

  • Commentaire. Pourquoi ne pas donner un lien web qui permette d’avoir accès au questionnaire ? Pourquoi le taux de réponse (59%) est-il aussi bas ? Quel est-il dans chacune des universités ? Qui a administré le questionnaire dans chaque université ? Un observatoire des insertions (a-t-il été créé dans les nouveaux Établissements Publics Expérimentaux – EPE) ? Chaque école doctorale ? Un service dédié aux études doctorales ? Si des différences importantes ont été observées sur ces points, la validité du redressement me paraît questionnable.

« En décembre 2021, trois ans après l’obtention de leur doctorat en 2018, 92 % des docteurs occupent un emploi, soit un taux d’insertion comparable à celui des diplômés de 2016 (93 %) au même moment de leur parcours professionnel ».

  • Commentaire. Le calcul du taux d’insertion ou taux d’emploi est devenu habituel dans les enquêtes comme s’il fallait cacher le taux de chômage ! En fait, il y a trois catégories en dehors de l’emploi : être chômeur, être en formation, être inactif (dont être en retraite). Un taux d’emploi de 92%, pour des diplômés qui ont fait au moins 8 ans d’études supérieures, c’est un taux faible.

« Ces docteurs bénéficient de conditions d’emploi relativement favorables. 3 indicateurs : 67 % ont un emploi stable, 96 % ont un emploi en tant que cadre et 95 % travaillent à temps plein ».

  • Commentaire. Ces indicateurs sont classiques dans les enquêtes, mais ils ne sont pas d’un grand intérêt. 67% ont un emploi stable : dans le privé et dans le public ? Combien ont des contrats de mission (à durée limitée de plus d’une année ou explicitement renouvelable). Combien se sont lancés dans l’aventure de la création d’entreprise (start-up, auto-entrepreneuriat) ? 96% ont un emploi de cadre : ou d’emploi de profession intermédiaire ? 95% travaillent à temps plein : no comment. Indicateur manquant et pourtant essentiel : la rémunération perçue (salaire mensuel net incluant les primes ou salaire annuel brut).

« Le secteur académique reste le premier employeur des docteurs, même si sa part diminue par rapport aux diplômés de 2016 : 44 % y exercent leur travail contre 47 % des docteurs de la promotion 2016. Il y des différences significatives selon la discipline du doctorat ».

  • Commentaire. Y-a-il un lien entre un financement de type Convention CIFRE et un emploi en R&D dans le privé ? Que sont des emplois Hors R&D dans le privé et secteur académique : sont-ce des docteurs qui enseignent ou qui font de la recherche dans le supérieur privé (le nombre d’inscrits étudiants y progresse chaque année).

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Rochefort. Arsenal, Hermione,1778

Rochefort. Arsenal, 1666. Hermione, 1778. Suite de la chronique : 1786. Réorganisation des arsenaux.

10 chroniques sur l’arsenal de Rochefort fondé en 1666, publiées en janvier et février 2021. 140 photos.

Arsenal de Rochefort par Joseph Vernet

A. 1688-1710. Michel Bégon, intendant (chronique du 9 février 2021).

Michel Bégon, cinquième du nom, dit le Grand Bégon, est né à Blois le 25 décembre 1638. Il est mort à la tâche à Rochefort le 14 mars 1710, à l’âge de 72 ans. Sa famille appartient à la Noblesse de robe, tant de justice que de finance. Depuis 1688, il était intendant de la marine de Rochefort et intendant de la Rochelle depuis 1694. Lire la suite…

B. Expéditions maritimes et passion de la Botanique (chronique du 10 février 2021).

Michel Bégon, quand il était encore intendant aux galères à Marseille, participe à l’envoi de navires d’exploration dont celui du père Charles Plumier, botaniste d’origine marseillaise avec pour objectif d’examiner les vertus des plantes et l’usage qu’on pourrait en faire dans la médecine. Lorsque le père Plumier revient, Bégon est parti pour Rochefort. La fleur qu’il ramène possède des pétales écarlates ; en l’honneur de Michel Bégon, il la baptise : bégonia. Lire la suite : Expéditions maritimes et passion de la Botanique

Un nouveau jardin botanique est aménagé à Rochefort en 1741 pour instruire les élèves chirurgiens sur les plantes thérapeutiques, mais aussi pour acclimater les végétaux exotiques avant leur envoi au Jardin du roi à Paris ou leur expédition vers les colonies. Lire la suite…

C. 1683-1728. La forme de radoub à deux bassins, dite aussi Forme Louis XV (chronique du 16 février 2021). Diaporama de 35 photos.

Une forme de radoub est un bassin qui permet l’accueil de navires et leur mise à sec pour leur entretien, leur carénage, leur construction, voire parfois leur démantèlement.

Cette forme a été conçue et décidée par l’intendant de la marine Pierre Arnoul. Sa construction, qui fut une première mondiale, nécessita 45 ans d’efforts contre un environnement inadapté. On éprouva de grandes difficultés : des sources jaillissantes, qu’on ne pouvait ni tarir ni détourner, remplissaient incessamment le bassin et l’on se vit même forcé d’abandonner les travaux commencés. On parvint enfin à combattre, puis à vaincre cet obstacle, mais, en 1728 seulement, on put se servir de la nouvelle forme. Lire la suite : 1683-1728. La forme de radoub à deux bassins

D. 1722-1725. Médecine navale à Rochefort (chronique du 30 janvier 2021).

Histoire de l’École de médecine navale de Rochefort. Cette école est marquée par trois personnages appartenant à la même famille : Jean Cochon-Dupuy (1674-1757). Gaspard Cochon-Dupuy (1710-1788), son fils. Pierre Cochon-Duvivier (1731-1813), cousin éloigné de Gaspard.

La décision de créer cette école est prise sous la Régence de Philippe d’Orléans. 1722 : grâce au soutien constant de l’intendant François de Beauharnais, un premier amphithéâtre est ouvert. 1725 :  l’école connaît un spectaculaire développement. On compte huit chirurgiens ordinaires et douze élèves. Lire la suite : 1722-1725. Médecine navale à Rochefort.

E. 1722-1869. Biographies de 5 enseignants de l’école de médecine navale, de l’école de chirurgie navale (chronique du 2 février 2021). Diaporama de 27 photos.

Cinq personnalités ont enseigné dans l’école de médecine navale. Les 3 premières – Jean Cochon-Dupuy, Gaspard Cochon-Dupuy, Pierre Cochon-Duvivier – ont été nommées à la Direction de cette école. Les deux autres : René Primevère Lesson, Amédée Lefèvre. Les trajectoires professionnelles s’organisent selon des strictes hiérarchies. Lire la suite : 1722-1869. Biographies de 5 enseignants de l’école de médecine navale

F. 1750. La fontaine de Bourguignon (chronique du  26 février 2021).

Fontaine du mariage de la Charente et de l’Atlantique. Diaporama de 13 photos.

Le Groupe qui surmonte la fontaine est dû au ciseau de Bourguignon, alors Maitre sculpteur du Port. Une inscription concernant la Charente dit : Laeta diu varios errabam nympha per agros, Laetior in vestris mœnibus ecce fluo. Autrefois je coulais joyeuse dans les campagnes, plus joyeuse encore je coule maintenant dans vos murs. Lire la suite : 1750. La fontaine de Bourguignon

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1779. Expédition ratée en Angleterre

Le 8 juillet 1778, la flotte française sort de Brest avec l’ordre de chercher le combat. Sous le commandement du comte d’Orvilliers, la bataille d’Ouessant, le 27 juillet 1778, est indécise mais montre l’esprit combatif de la Marine royale française, beaucoup mieux préparée que pendant la guerre précédente.

Louis Guillouet, comte d’Orvilliers (1710-1792) est un officier de marine et aristocrate. Il sert pendant cinquante ans au sein de la Marine royale pendant la guerre de Succession d’Autriche et la guerre de Sept Ans. Lieutenant général des armées navales et Commandeur de Saint-Louis il se distingue particulièrement pendant la guerre d’indépendance des États-Unis et notamment à la bataille d’Ouessant en juillet 1778,

D’Orvillers avec ses insignes d’amiral et montrant du doigt la flotte anglaise qui fuit

Partie 1. Calendrier de l’alliance franco-espagnole en 1779. Source : article de Wikipédia.

12 avril. Traité d’Aranjuez. Renouvellement du Pacte de famille entre les Bourbons. La France promet à l’Espagne de recouvrer Gibraltar, Minorque, Mobile et Pensacola.

Été. La dysenterie dans l’ouest de la France fait 175 000 morts.

16 juin. Charles III d’Espagne déclare la guerre à la Grande-Bretagne.

L’entrée en guerre de l’Espagne est saluée avec joie par des neutres comme le Danemark et la Suède. Au printemps 1779, la Grande-Bretagne est totalement isolée sur le plan diplomatique. Lord Sandwich peut écrire au roi George III : nous n’avons aucun allié ou ami pour nous assister : au contraire, tous ceux que nous tenions pour nos amis, excepté le Portugal, agissent contre nous et fournissent à nos ennemis les moyens d’équiper leurs flottes

24 juin : début du siège de Gibraltar par la France et l’Espagne (fin le 6 février 1783).

25 juin. Une flotte franco-espagnole de 66 vaisseaux et de 14 frégates se réunit à la Corogne sous les ordres du comte d’Orvilliers. Elle croise en Manche pendant trois mois sans être inquiétée, mais doit se retirer face à la tempête, la disette et l’épidémie; Elle rentre à Brest le 14 septembre.

juillet-septembre : tentative d’expédition en Angleterre.

Partie 2.  L’Armada de 1779. Source : article de Wikipédia.

« L’Armada de 1779 fut une entreprise d’invasion de la Grande-Bretagne par des navires français et espagnols en 1779, lors de la guerre franco-anglaise issue de la guerre d’indépendance des États-Unis. L’objectif de cette invasion était la prise d’abord de l’île de Wight puis de la ville de Portsmouth en Angleterre. Cette invasion forcerait les Britanniques à divertir leurs ressources à la défense de leur propre territoire, loin des théâtres militaires d’outre-mer. Finalement, aucune bataille n’a eu lieu dans la Manche ».

Partie 3. L’Espagne dans la guerre d’indépendance. Tentative d’expédition en Angleterre. Source : extraits de l’article de Wikimonde.

« Les Français voulaient, avant la fin de l’été, mener un débarquement en Angleterre avec le concours des Espagnols ; une autre attaque était prévue contre Gibraltar. 40 000 hommes de l’armée française sont rassemblés sur les côtes de Bretagne et Normandie. Le lieutenant général Louis Guillouet d’Orvilliers commande la flotte française, forte de 30 vaisseaux et 10 frégates, rassemblée dans la rade de Brest : il met la voile vers les côtes d’Espagne pour faire la jonction avec l’escadre espagnole mais celle-ci n’est pas au rendez-vous. C’est seulement le 2 juillet que l’escadre venue de La Corogne, 8 vaisseaux et 2 frégates sous le lieutenant général Antonio González de Arce, se présente au point prévu, suivie, le 22 juillet, par la flotte de Cadix, 28 vaisseaux, 2 frégates, 2 corvettes et 8 brûlots, sous le lieutenant général Luis de Córdova. 20 vaisseaux espagnols se mettent sous les ordres de d’Orvilliers, les autres, commandés par Luis de Córdova, accompagnent à distance comme escadre d’observation. Celle-ci comprend 15 vaisseaux dont la Santísima Trinidad, vaisseau amiral de 110 canons, et 2 frégates.

Ce retard est lourd de conséquences car les Français n’ont pas prévu de provisions pour une longue croisière. En outre, ils viennent trop tard pour intercepter un convoi britannique venu des Antilles qui arrive en Angleterre le 4 août. La flotte combinée se rassemble devant Ouessant et fait voile vers la baie de Torbay dans le Devon mais les équipages manquent déjà d’eau et de vivres et sont affectés par une épidémie. À partir du 17 août, la manœuvre est gênée par des forts vents d’est ; le conseil d’état-major décide que la croisière ne doit pas être prolongée au-delà du 8 septembre. Les Espagnols étaient d’avis de débarquer les troupes sans attendre, l’Angleterre étant alors mal préparée pour une telle attaque, mais l’amiral français voulait d’abord livrer bataille à la flotte adverse et la détruire. Avec 50 000 soldats, la force de débarquement franco-espagnole aurait largement surclassé les 10 000 soldats de l’armée britannique disponibles en Angleterre à cette date.

Le 31 août, la flotte combinée arrive en vue de la flotte britannique, comptant 43 vaisseaux (38 selon William Coxe) sous le commandement de l’amiral Charles Hardy : celui-ci, ne se trouvant pas en force, bat en retraite ; les Franco-Espagnols restent en attente pour surveiller une autre escadre signalée à l’est, qui se trouve être un convoi marchand hollandais venant de Surinam. Huit jours plus tard, conformément aux décisions prises, la flotte combinée se retire vers Ouessant, puis Brest où elle arrive le 14 septembre avec un grand nombre de malades. Le 9 septembre, Luis de Córdova quitte Brest avec 15 vaisseaux et 2 frégates, laissant le reste à Brest sous le lieutenant général Miguel Gastón. Les Espagnols avaient perdu 3 000 hommes par les maladies et les Français au moins autant. Le seul gain de cette campagne est la capture d’un vaisseau anglais de 64 canons, le HMS Ardent, qui s’était aventuré par erreur au milieu de la flotte franco-espagnole en la prenant pour des compatriotes.

L’approche de l’armada franco-espagnole avait provoqué une panique en Angleterre ; cependant, celle-ci prend conscience du danger et entreprend de renforcer les défenses de l’île. L’armée britannique crée plusieurs nouveaux régiments de troupes régulières et de défense territoriale (en Écosse, les Fencibles ). Sur 71 000 hommes de troupes terrestres en Grande-Bretagne à la fin de l’été 1779, beaucoup sont des nouvelles recrues, ou mal encadrées, et leur valeur tactique est incertaine ».

Partie 4. Patrick Villiers, Quand l’épidémie de 1779 sauve l’Angleterre ou la tentative franco-espagnole de débarquement en Angleterre de 1779.

« Une partie des retards français s’explique par les problèmes d’équipage en France. Comme souvent, les équipages basés à Brest ont été frappés par la maladie pendant l’hiver. Fin mars, il manquait quatre mille matelots, c’est-à-dire l’élite des marins. Pour disposer d’un nombre de matelots suffisant par vaisseau, d’Orvilliers a décidé de désarmer plusieurs bâtiments et d’embarquer deux mille soldats pour servir de matelots de pont et bien entendu de recruter de nouveaux marins : les novices.

Dans un premier temps, les maladies semblent avoir disparu. La correspondance échangée au cours du mois de juin entre d’Orvilliers et Sartine ne signale pas de problèmes spécifiquement liés à la santé des équipages ».

Buste d’Antoine Gabriel de Sartine par J-B. Defernex, château de Versailles, 1767

« Cependant, début juillet, la Ville de Paris, le Bien-Aimé, l’Auguste, le Caton, le Saint-Esprit et la Couronne signalent un nombre important de malades. Le commandant en chef ordonne d’envoyer successivement ces navires au repos à la Corogne. Dans ce port, le chef d’escadre Ternay signale sur le Saint-Esprit 130 malades et 87 à bord du Bien-Aimé soit près de 15% de l’équipage.

La pathologie des maladies à bord des vaisseaux est relativement bien connue. Outre les maladies respiratoires, c’est évidemment le scorbut qui domine le plus souvent. Les marins du XVIIIe siècle ont tous remarqué que les premiers symptômes apparaissent au bout de 40 jours de confinement. Le départ ayant eu lieu le 3 juin (mais les marins sont à bord depuis au moins 15 jours) les 40 jours sont largement dépassés le 12 juillet. C’est logiquement que d’Orvilliers envoie les vaisseaux en repos à la Corogne et embarque des vivres frais.

La situation sanitaire s’aggrave à partir du 15 juillet mais d’Orvilliers pense pouvoir la juguler. Le 20 juillet, il propose une nouvelle organisation des malades à bord pour pouvoir combattre la flotte anglaise compte-tenu du nombre élevé de malades ».

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