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1776. Beaumarchais et l’Amérique

1776. Beaumarchais et l’Amérique

Partie 1. Beaumarchais l’Américain. Source. Maurice Lever, in l’Histoire, mensuel 188, mai 1995.

« En 1776, lorsque les colonies d’Amérique proclament leur indépendance, elles ont dans la vieille Europe des monarchies un partisan éclairé : Pierre Augustin Caron de Beaumarchais, qui n’hésita pas, pour faire triompher leur cause, à se transformer en agent secret, chef d’entreprise, marchand d’armes, armateur, stratège, et surtout infatigable propagandiste de la cause démocratique…

De Français que j’étais, je me fis Américain, négociant, politique, armateur, écrivain (Beaumarchais au Congrès des États-Unis, 14 juillet 1783).

J’ai vécu deux cents ans !  plaisantait un jour Beaumarchais. Il n’en fallait pas moins à ce Protée des temps modernes. Qu’on en juge. Horloger à vingt ans, le voici peu après professeur de harpe ; puis, tour à tour, compositeur de vaudevilles, spéculateur et homme d’affaires, auteur dramatique, magistrat, plaideur, pamphlétaire, agent secret, armateur, marchand de canons, éditeur, et j’en passe . Aventurier par nature, libertin par inclination, financier par amusement, au demeurant bon père et ami fidèle, il est par-dessus tout homme d’esprit, d’une gaieté intarissable et d’une bienveillance universelle, malgré ses nombreux ennemis. On s’émerveille de le voir conduire tant d’affaires à la fois. On s’étonne de son aisance à passer de l’une à l’autre »…

Partie 2. Beaumarchais et les Insurgents d’Amérique. Source : André Lebois, Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, Année 1977, 84-3, pp. 173-182. Fait partie d’un numéro thématique : De l’Armorique à l’Amérique de l’indépendance.

« Les études du duc de Castries ou l’énorme Beaumarchais de Grendel (Flammarion, 1973) ont renouvelé la biographie de Pierre-Augustin, qui ne fut auteur dramatique qu’incidemment ; mais, bien davantage, pamphlétaire et agent secret de renseignements, très utile à la Couronne. La révolte des Insurgents contre George III et ses langoustes rouges (Red Lobsters), qu’il avait prévue dès le traité de 1763, lui permit de jouer un rôle dans la difficile alliance de Louis XVI avec la jeune République fédérale. Par des rapports instructifs, obstinément envoyés à Londres, où il est censé rechercher des libelles diffamatoires, Beaumarchais persuade Vergennes, puis le roi, de la nécessité d’aider les Américains, qui seraient ensuite tenus de protéger nos « îles à sucre » : Guadeloupe, Martinique, Saint-Domingue.

D’abord clandestinement, il arme des navires, fait passer des officiers volontaires (La Fayette, Rochambeau, La Rouerie) ; approvisionne les troupes de Washington en hommes, canons et ravitaillement. Il ne fera pas fortune dans ces tractations, car le Congrès ne peut, ou ne veut pas, payer ; mais il y recueillera les fruits d’une immense publicité, et d’une grande popularité. Les Mémoires qu’il adresse au roi témoignent d’indéniables qualités politiques. Déiste rationaliste, Beaumarchais plaide la cause d’opprimés divers (Caraïbes, Noirs, protestants) ; son idéal humanitaire n’est pas différent de celui de Franklin, ni de la franc-maçonnerie qui s’organise dans le Vieux et le Nouveau Monde. Il a même contribué à l’embellissement des villes-champignons, en envoyant outre-Atlantique Houdon ou L’Enfant, qui bâtit la Maison-Blanche et le Capitole à Washington. Les années 1775-1785 ont pu être qualifiées de décade triomphante, dans la vie tumultueuse et sans entractes du père de Chérubin et de Figaro — Pierre-Augustin Caron — ou Carillon, comme prétendait le chevalier d’Eon.

Bien avant 1775, sa conviction était faite. L’Amérique puritaine allait rompre avec Merry old England et l’emporterait, dans le conflit inévitable. Avait-il médité le rapport de Favier ? Jean-Louis Favier (Toulouse, 1711-1784), fils du syndic général des Etats du Languedoc, syndic lui-même, passé dans l’administration, puis la diplomatie secrète, de Louis XV, intrigua contre Choiseul (avec Mme du Barry), fut désavoué par le roi, et… embastillé. Dès la chute du Canada français (1759), Favier avait adressé, sur ordre, un mémoire à Choiseul. Ce ministre (mort en 1785) me dit avoir lu au feu Roy, un extrait, à la même époque  — Beaumarchais avait alors vingt-sept ans — . L’essentiel en était qu’après la perte du Canada et de la Louisiane, les « treize colonies » n’avaient plus rien à craindre de la France, contre laquelle Washington faisait le coup de feu avec succès, depuis le 26 mai 1754, qu’il tua son premier Français. Mais tout, de l’Angleterre, qui voudrait se dédommager des frais de la guerre de Sept Ans. Jalouses du statut octroyé par la Couronne aux Français catholiques du Canada — le Québec Act tolérait langue et religion — les colonies intraitables sur leur droit de n’être jamais taxées sans représentants entreraient en rébellion, suivie d’une révolution républicaine, plus funeste à l’Angleterre, si l’on intervenait à temps, que ne l’aura été pour la France la perte totale du continent de l’Amérique.

Beaumarchais a longtemps convoité (de loin!) l’héritage d’une jeune créole, Pauline Lebreton : un vaste domaine à Saint-Domingue. La traîtresse épouse, en 1765, le chevalier de Séguirand. Mais tout ramène notre informateur à Londres... Vous savez l’anglais ? — Je sais Goddam ; et, avec Goddam, on va loin. Il traque, en 1774, un libelle sur la stérilité de Louis XVI. Il se renseigne, et renseigne sur tout ; sur l’exil du duc de Gloucester, frère du roi, favorable aux Insurgents ; connaît Lord Rochford, confident du premier ministre, qui est maintenant North, après Grenville, Rockingham et le premier William Pitt. Il fréquente John Wilkes (1727-1797), un pittoresque agité dont son roi n’appréciait pas le journal North Briton, fondé en 1762 ; refoulé sur la France, Wilkes y rencontrait Diderot, d’Holbach, peut-être déjà Beaumarchais, qui le retrouvera lord-maire en 1774. Beaumarchais conquiert, quoique plaideur blâmé et frappé de mort civile, l’estime du prudent Vergennes, lequel finit par persuader Louis XVI, malgré Lord Stormont, ambassadeur d’Angleterre, qui couvre Figaro de boue. La calomnie, Monsieur »…

Partie 3. Mylne Vivienne, compte-rendu du livre de Frédéric Grendel, Beaumarchais ou la calomnie, Dix-Huitième Siècle, Année 1974, 6, p. 412. Fait partie d’un numéro thématique : Lumières et Révolution.

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1731. Académie royale de Chirurgie

1731-1793. Académie royale de Chirurgie

Suite des articles du blog sur la Médecine, la Pharmacie, la Chirurgie au 18ème siècle.

Partie 1. 1731-1793. Académie royale de Chirurgie. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« L’académie royale de Chirurgie est une ancienne institution fondée à Paris, où, sous l’Ancien Régime, ont été formés des chirurgiens. Fondée en 1731 pour remplacer la confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien. Supprimée en 1793. Ne pas la confondue avec l’académie nationale de chirurgie, fondée en 1843.

Instituée le 18 décembre 1731, l’académie prend d’abord place dans l’ancien l’amphithéâtre d’anatomie érigé entre 1691 et 1694 par l’architecte Joubert et le sculpteur François Jacquin, pour la confrérie de Saint-Côme et de Saint-Damien dans la rue des Cordeliers et qui subsiste encore (au no 5 de l’actuelle rue de l’École-de-Médecine). Cet édifice était le premier bâtiment scolaire médical en France à avoir été conçu avec selon un modèle architectural propre à sa fonction, inaugurant le genre des écoles de médecine qui se développera aux XVIIIe et XIXe siècles.

De nouveaux bâtiments sont construits sur ordre de Louis XV entre 1769 et 1774 sur le site de l’ancien collège de Bourgogne, un peu plus bas dans la même rue (actuel no 12). L’architecte Jacques Gondoin, influencé par l’Antiquité grecque, construit le corps central avec la façade principale néo-classique, rue de l’École-de-Médecine, la cour d’honneur intérieure, le grand amphithéâtre et la salle du Conseil. Une devise latine, consilio manuque (par le moyen de l’intelligence et de la main) surmontait le blason de l’établissement. Elle est transférée en 1776 dans ces nouveaux bâtiments.

Elle fut ainsi le lieu de bon nombre de progrès opératoires :

L’Académie Royale de Chirurgie, libre de tout lien avec la faculté de médecine et ses dogmes, va permettre à la chirurgie du XVIIIème de franchir des étapes conceptuelles majeures.

Elle va installer les prémices de la méthode anatomo-clinique et d’une pensée médicale fondée sur l’expérimentation. Les chirurgiens de l’Académie notent leurs succès et leurs échecs, dissèquent les patients décédés, observent les lésions des organes, les rapportent aux symptômes observés. Ils en font rapport à l’assemblée, débattent et votent sur les indications opératoires de telle ou telle technique.

L’enseignement dispensé encourage les étudiants à comptabiliser les symptômes et signes cliniques observés afin de poser un diagnostic selon leur nombre. Le diagnostic n’est plus une rhétorique mais s’essaie à devenir une preuve.

Elle sera supprimée tout comme la faculté de médecine de Paris par la Convention le 8 août 1793.

La fondation ultérieure d’une école de médecine en 1794 puis la renaissance en 1806 de la faculté de médecine au sein de l’Université incluront les chirurgiens de l’Académie Royale de Chirurgie et leurs précieux apports, transformant totalement l’abord du concept de clinique et donnant à l’aube du XIXème l’apparence d’une nouvelle pensée médicale ».

Evelyne Lever, Chronique de la cour et de la ville 1757-1789. Source : Tome 2, Tallandier, 2020, Essai  

pp. 387-389. « Louis XV, sensible aux arguments de ses chirurgiens La Peyronnie et La Martinière et pour rendre leur Art indépendant de celui de la médecine, crée une École pratique d’anatomie et d’opérations où les élèves pratiqueront, sous la direction de leurs maîtres, ce qui leur a été enseigné. Trois années d’études seront nécessaires pour obtenir la maitrise en chirurgie.

A cette fin, a été construite l’Académie royale de chirurgie à l’emplacement du collège de Bourgogne qu’on a démoli rue des Cordeliers. C’est l’œuvre du jeune architecte Gondoin, fils d‘un des jardiniers du roi et imposé par S.M. après examen de ses plans. Mais c’est Louis XVI qui a inauguré ce monument royal, dédié à la science et à la chirurgie pour le plus grand besoin de la Nation.

Une audacieuse harmonie caractérise cet édifice dont la modernité fait l‘admiration générale. Un péristyle d’ordre ionique à quatre rangs de colonnes, coiffé d’un étage, se déploie sur la longue façade de  la rue des Cordeliers. Au-dessus de la porte qui s’ouvre sur une large cour, un bas-relief représente Louis XV, accompagné de Minerve et la Générosité accordant des grâces et des privilèges à la chirurgie, aux côtés de laquelle se trouvent la Prudence et la Vigilance. La porte franchie, on découvre trois corps de bâtiment de même hauteur ».

« Dans l‘aile nord, face à l’entrée, l’amphithéâtre qui peut contenir deux cents personnes, décoré de fresques allégoriques, s’achève par une demi-coupole, ornée de caissons et de rosaces. Dans l‘aile droite, au rez-de-chaussée, se trouvent les salles de visite des malades, un hôpital de six lits pour les maladies chirurgicales extraordinaires, une pharmacie, des foyers à l’usage des professeurs en exercice, et un amphithéâtre pour les sages-femmes.

A l’étage, un cabinet contenant des instruments de chirurgie depuis les débuts de cet Art précède les logements réservés aux personnels de l’école.

Dans l‘aile gauche, une bibliothèque et une salle des actes ont été aménagées. A l’étage, se succèdent une antichambre, une vaste salle d’Académie, où l’on voit un écorché, œuvre du sculpteur Houdon, et deux tableaux, l’un représentant une saignée, l’autre un accouchement. Un cabinet est réservé aux archives, un autre pour les préparation anatomiques.

Partie 2. L’amphithéâtre d’anatomie de la communauté des chirurgiens de Paris sis rue des Cordeliers. Source : Pierre-Louis Laget, Bulletin Monumental, Année 1998, 156-4, pp. 369-384.

Partie 3. Présidents, chirurgiens du Roi

Georges Mareschal (1658-1736)

« Premier chirurgien du roi Louis XIV le 14 juin 1703 ; nommé Maître d’hôtel du roi, en avril 1706, et anobli par lettres patentes, en décembre 1707

En septembre 1709, il opère le maréchal de Villars, blessé au genou à la bataille de Malplaquet et lui évite l’amputation en extrayant la balle et en cautérisant la plaie. En novembre 1710, il soigne le duc d’Orléans des suites d’une chute de cheval, puis en novembre 1711 opère le comte de Toulouse d’une pierre grosse et pointue, recevant en récompense dix mille écus, qu’il tente de refuser avant de devoir les accepter.

En août 1715, il veille le roi Louis XIV, atteint de la gangrène, tente une opération pour le sauver, constate sa mort le 1er septembre puis pratique son autopsie et son embaumement

En 1731, il a fondé, avec François Gigot de Lapeyronie, l’Académie royale de chirurgie. On lui doit aussi d’avoir fait progresser la chirurgie lithotomique« .

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1763. Rêver une Amérique française

1763. Dernière année de la guerre de Sept ans : les vainqueurs sont les anglais, les vaincus sont les français (perte du Canada). La Guyane devient le dernière rêve de l’Amérique française.

Suite de la chronique 24 décembre 1770. Choiseul exilé. La décision de Choiseul, en 1763, de créer en Guyane une colonie idéale aboutira à un échec retentissant (17 000 morts en deux ans). Il aurait été logique de compter ce fiasco comme facteur de disgrâce du puissant ministre de Louis XV. Ce ne fut pas le cas.

Partie 1. La Guyane, le dernière rêve de l’Amérique française. Source : ouvrage de Marion F. Godfroy, éditions Vendemiaire*, 2014, 318 pages.

« Créer en Guyane une colonie idéale. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants parcourant à pied  les routes de France d’est en ouest pour arriver au port de la Rochelle et de là embarquer pour Cayenne : c’est l’extraordinaire aventure que mit en œuvre, en 1763, le duc de Choiseul, dans l’idée de faire pièce à la domination anglaise outre atlantique, et de créer en Guyane une colonie idéale d’où serait banni l’esclavage…

Une histoire de rivalités internationales, entre la France et l’Angleterre, victorieuse de la guerre de Sept ans et triomphante en Amérique du nord. Une histoire de clans concurrents dans l’orbite du pouvoir, de faveur et de disgrâce, Turgot contre Choiseul, et d’un idéal des Lumières dévoyé.

Bilan : 17 000 morts« .

Partie 2. Les Jésuites en Guyane à partir de 1668. Deux sources :

« Présentation générale des résultats des interventions archéologiques conduites à Loyola, une habitation exploitée par les jésuites en Guyane, à partir de 1668 et jusqu’à leur interdiction en 1763. L’habitation Loyola, située à Rémire, à 10 km de Cayenne, couvre une superficie d’un peu plus de 1 000 hectares. Jusqu’à 500 esclaves y travaillèrent à produire des biens dont les revenus finançaient le grand projet des religieux en Amérique : l’évangélisation des Amérindiens par le biais des missions. Cet établissement illustre, de façon éloquente, la relation particulière qu’entretint l’église catholique avec le système esclavagiste.

Historique de cette habitation et de la place qu’occupaient les missionnaires dans cette aventure coloniale. Les recherches ont mis au jour la maison de maître et ses dépendances, la chapelle et le cimetière, une forge, une poterie, une manufacture sucrière complète (moulins, chaufferie, purgerie et étuve) une caféterie, une indigoterie… Un très abondant mobilier céramique, verrier et métallique a été recueilli au cours des opérations archéologiques ; il permet de préciser les conditions de vie et les relations commerciales de cette habitation, exceptionnelle par ses dimensions mais représentative de l’économie coloniale à cette époque.

Une entreprise de mise en valeur du site est actuellement engagée, elle vise à révéler au public un lieu illustrant, de façon éloquente, la mémoire de l’esclavage en Guyane ».

Partie 3. Histoire de la Guyane au 18ème siècle. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« En 1713, le traité d’Utrecht considère le fleuve Maroni comme la frontière ouest de la Guyane française. Par ce traité, le roi Louis XIV abandonne totalement le bassin de l’Amazone aux Portugais, mais la difficulté à fixer les frontières géographiques en Amazonie va être la source de disputes durant deux siècles. Les deux parties ne cessent de rechercher l’extension de leur territoire respectif par l’installation de postes militaires, de missions religieuses et de comptoirs commerciaux. Ces disputes se termineront en 1900 par un arbitrage suisse qui fixe la frontière entre le Brésil et la France.

Vers 1750, de nombreux Amérindiens s’installent sur le territoire.

En 1762, les Jésuites sont expulsés de la Guyane sur ordre de Louis XV : l’expulsion précède l’implantation en Guyane par la volonté du ministre français Choiseul d’une nouvelle colonie de peuplement ; des milliers de personnes sont envoyées de France pour accélérer de manière décisive la colonisation des terres. Cette politique volontariste échoue car rien n’a été préparé pour les accueillir.

En 1763, une campagne de propagande principalement menée en Alsace et en Lorraine conduit environ 15 000 Français dont 12 000 Alsaciens et Lorrains vers le port de Rochefort, à destination des savanes de l’Ouest guyanais. En effet, après la perte du Québec, Choiseul veut faire de la Côte Sauvage une nouvelle colonie de peuplement afin de réaffirmer la position française en Amérique.

Choiseul, qui s’imagine la Guyane comme un paradis luxuriant, a une méconnaissance totale du terrain. Le projet colonial est réalisé dans l’approximation. Les colons, dont un certain nombre est déjà malade sur le bateau surpeuplé, débarquent à Kourou en pleine saison des pluies et dans les marais. 12 000 colons meurent dans l’année de maladies (dysenterie, fièvre jaune, syphilis, paludisme). L’expédition, menée par Choiseul, est un cuisant échec, le paradis guyanais se transforme en enfer. Une soixantaine de familles de survivants au désastre de Kourou se réfugient sur le petit archipel en face de Kourou, baptisé Îles du Salut pour l’occasion, avant de retourner en France.

En 1776, un gouverneur compétent est enfin nommé. Pierre-Victor Malouët, secondé par l’ingénieur Joseph Guisan, d’origine suisse, entreprend un programme de réforme de l’agriculture et d’aménagement de territoires agricoles. Le territoire va connaître une période de relative prospérité jusqu’à la Révolution française.

À partir de 1792, la Révolution fait de Cayenne un lieu de déportation pour les prêtres réfractaires et les ennemis politiques de la Révolution. Le premier bagne, celui de Sinnamary, est créé. Jusqu’en 1805, le territoire est un lieu de déportation pour les opposants politiques aux différents régimes qui se succèdent en France.

En 1794, la République Française abolit l’esclavage mais remplace les esclaves par les religieux français et belges. C’est le conventionnel André Pomme, premier député de Guyane, qui est à l’origine du projet de déportation des religieux français et belges ».

Partie 4. Guyane Française, Données historiques. Source : université Laval.

« Après 1763, la Guyane était demeurée française à la faveur d’une violente tempête qui avait empêché les Britanniques de s’en emparer. Elle restait donc sur la liste des rares colonies françaises à développer. La perte du Canada pouvait être compensée en quelque sorte par la colonisation de la Guyane. Le duc de Choiseul voulait en faire un nouveau Canada sous le nom de France équinoxiale, parce que la durée des jours et des nuits y reste approximativement la même tout au cours de l’année ».

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Joseph II et le royaume de Hongrie

Joseph II (1741-1790) et le royaume de Hongrie.

Partie 1. Bonnes feuilles du livre de François Fejtö, Joseph II, Un Habsbourg révolutionnaire, Librairie Académique Perrin.

Diaporama. Table des matières du livre et pages dédiées à la Hongrie (287 à 310).

La guerre du latin en Hongrie (pages 287 à 292).

Presbourg est devenue Bratislava, capitale de la Slovaquie, sur le Danube.

La lutte contre les privilèges (pages 293 à 310)

Partie 2. Le royaume de Hongrie (Magyar Királyság) entre 1718 et 1867. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Le royaume s’élargit, sous l’égide des Habsbourg au terme de leur Longue Guerre contre l’Empire ottoman, de la Hongrie royale aux territoires de la Hongrie ottomane et du Partium transylvain ayant formé le royaume de Hongrie orientale.

L’échec ottoman devant Vienne (1683) détermine les Habsbourg à repenser leurs stratégie en Hongrie royale, remettant en cause la prééminence obtenue en 1568 par les Ottomans dans la plaine hongroise à la paix d’Andrinople.

Les opérations de conquête des Habsbourg à la fin du XVIIe siècle se concentrent autour de la plaine de Hongrie, occupée par les Ottomans depuis le milieu du siècle. Ainsi, dès le dégagement de Vienne, les généraux des Habsbourg planifient une conquête systématique de la plaine hongroise, menée de façon méthodique à partir de 1684. Les années 1684 et 1685 sont ainsi consacrées à la prise des positions indispensables à un succès en Hongrie centrale, Érsekújvár sur la rive gauche du Danube, Esztergom sur la rive droite, succès de faible importante tactique mais d’une grande importance stratégique ».

La cathédrale Saint-Adalbert est un sanctuaire catholique de la ville d’Esztergom. Édifiée à partir de 1822, elle succède à une ancienne cathédrale médiévale ruinée lors d’une bataille contre les troupes ottomanes.

« Après la conquête de Buda en 1686, les opérations se concentrent rapidement autour de la forteresse de Belgrade, conquise par les Impériaux une première fois en 1688, puis perdue en 1690. Rapidement, ces opérations, ainsi que le succès de Buda, sont utilisées par les Habsbourg et leur propagande, dans les années qui suivent, puis au cours du XIXe siècle.

La conquête de la Hongrie par les Habsbourg est entérinée en 1699 par la paix de Karlowitz, et achevée en 1718 au traité de Passarowitz par le rattachement du Banat.

Le XVIIIe siècle est marqué par la grande révolte nobiliaire hongroise de 1711 coïncidant avec l’arrivée sur le trône de la branche féminine de la famille de Habsbourg, en la personne de Marie-Thérèse. Ensuite, aucune révolte d’importance ne se développe entre 1711 et 1790.

Au cours du XVIIIe siècle, les nobles hongrois s’affirment comme les principaux défenseurs de Marie-Thérèse, notamment le 24 septembre 1741 lors de son sacre comme impératrice ; sans leur soutien, les princes allemands intéressés par le dépeçage des possessions des Habsbourg n’auraient laissé à Marie Thérèse que le royaume de Hongrie, le grand-duché de Transylvanie et le grand-duché de Toscane. Par leur soutien à la nouvelle impératrice, les nobles magyars arriment solidement le royaume de Hongrie à la maison des Habsbourg ».

Carte de la Hongrie en 1911

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Joseph II, empereur de 1765 à 1790

Joseph de Habsbourg-Lorraine, puis Joseph II, né le 13 mars 1741 à Vienne et décédé le 20 février 1790 dans la même ville, était un Empereur du Saint-Empire Romain Germanique de 1765 à 1790. Source : extraits de l’article de Wikipédia. Lire aussi : François Fejtö, Joseph II, Un Habsbourg révolutionnaire, Librairie Académique Perrin, 1982, 384 pages.

« Joseph  était le fils aîné de François de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche. De ses deux mariages, il n’eut pas d’enfant qui ait survécu ».

« Il est élu empereur des Romains à la mort de son père en 1765 et devient corégent des possessions héréditaires des Habsbourg d’Autriche dont il hérite en 1780, à la mort de sa mère ».

« Joseph II se montra un souverain moderne et réformiste. Mais ses réformes, trop rapides, n’ont été ni comprises ni acceptées par ses sujets. Il s’allia à la Prusse et à l’Empire russe pour dépecer la Pologne (1772) et faillit déclencher une guerre européenne en 1778 en voulant s’emparer de la Bavière. Il tenta d’influencer la politique étrangère de la France grâce à sa sœur Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI. Il essaya également de démembrer l’Empire ottoman en s’alliant à l’Empire russe ».

« Baptisé par un historien d’empereur révolutionnaire, l’œuvre réformatrice de Joseph II est énorme : il publia plus de 6 000 décrets et 11 000 lois en 10 ans. Elle touche tous les domaines. Sitôt maître absolu, il voulut imposer ses réformes en commençant par mettre fin à cette république de femmes qu’était la cour et il renvoya ses deux sœurs Marie-Anne et Marie-Élisabeth dans leurs couvents. D’abord religieuses, inspirées de l’Aufklärung, les réformes politiques consistaient à soumettre l’Église à l’État : réduction du nombre de séminaires, suppression de congrégations et d’ordres contemplatifs jugés inutiles, tolérance à l’égard des chrétiens non catholiques… Ces réformes inquiétèrent si fortement le Saint-Siège que le pape Pie VI fit en personne le voyage depuis Rome pour inciter l’empereur à revenir sur ses intentions.

Il achève de démanteler l’arsenal juridique dédié à la magie noire et la sorcellerie en 1787, achevant l’œuvre entamée par sa mère Marie-Thérèse dès 1740 avec le décret spécifiant que toutes les affaires de sorcellerie relèvent uniquement de la juridiction impériale. En 1766, ce décret avait été renforcé par une Ordonnance générale sur l’attitude à adopter.

Parmi les autres réformes entreprises par ce roi inspiré par l’esprit des Lumières, il faut citer sa réforme territoriale de l’administration, la création d’un statut de la fonction publique réservée aux titulaires de titres universitaires et non plus à la noblesse du royaume, une réforme totale de l’enseignement imitée de Frédéric II, l’instauration d’un mariage civil, la suppression des jurandes, l’abolition du servage et des monopoles de vente seigneuriaux, la possibilité du rachat des corvées, l’accession à la propriété des paysans en tenure.

La réforme la plus audacieuse pour l’époque fut l’institution d’un impôt de quotité (par tête) payable par tous les propriétaires, sans exception, et basé sur un cadastre général. Joseph II entreprend par là de supprimer les privilèges de la noblesse et du clergé. Cette réforme passe généralement comme inspirée par les idées fiscales de la physiocratie et Joseph est parfois même qualifié par les historiens d’empereur physiocrate. En réalité, il mène des réformes principalement mercantilistes et connaît assez mal les théories des physiocrates.

Par ses réformes, il sème le trouble dans la monarchie habsbourgeoise. Ses successeurs reviendront sur la plupart d’entre elles, profitant de son décès le 19 février 1790, d’autant que la Révolution française inquiète de plus en plus l’élite autrichienne et que s’amorce une réaction contre les événements parisiens.

Menant une vie austère et sans fastes, voyageant incognito sans protocole, Joseph II, souverain absolutiste et réformateur, est un exemple parfait de despote éclairé. D’ailleurs, il était admiré par les physiocrates, partisans du despotisme légal.

Il mourut en 1790, à quarante-huit ans, dans la tristesse, sans postérité, incompris, ayant fait l’unanimité contre lui ».

Faute de descendance, il a été suivi sur le trône par son frère Léopold II, jusque-là grand-duc de Toscane. Il ne sera empereur qu’un an et 6 mois. Son fils aîné lui succédera : FRANÇOIS II (1768-1835) empereur germanique (1792-1806), puis FRANÇOIS Ier empereur d’Autriche (1804-1835).

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Pompidou Metz. La Répétition

Présentation de l’exposition La Répétition. Commissariat, Éric de Chassey, directeur général de l‘Institut national d‘histoire de l‘art.

Autre présentation. Youtube (15 minutes 53)

« En 1936, Marie Laurencin peint le tableau La Répétition. À première vue, rien ne s‘y distingue d‘une scène de genre convenue. Un groupe de jeune femme est assemblé ; l‘une tient un livret pour le chant, une autre une guitare pour la musique, une autre encore esquisse un pas de danse, tandis que les deux autres les regardent. Sans en avoir l‘air, ce tableau n‘est rien de moins qu‘une reformulation des Demoiselles d‘Avignon de Pablo Picasso, l‘une des œuvres inaugurales du modernisme : même rideau qu‘ouvre un des modèles, même nombre de figures féminines dans une composition pyramidale, mêmes rythmes chromatiques – un chien remplaçant au premier plan une nature morte. Sauf que, loin de multiplier les hétérogénéités, tout le tableau est marqué par un principe de redoublement.

La répétition n‘est pas seulement le sujet du tableau (une répétition comme il en faut pour qu‘un spectacle soit réussi), elle est aussi sa méthode, incarnée par le fait que tous les visages sont identiques – un redoublement dans le redoublement ».

Répétitions de Victor Brauner et de Marlène Dumas

Partie 1. Victor Brauner. Monsieur K : diaporama de 9 photos

« Son œuvre est loin d’être insensible au climat politique qui devient de plus en plus alarmant ; l’iconographie de l’artiste roumain se caractérise par son opposition à l’oppression totalitaire, autrement dit fasciste. Dès 1932, L’Orateur montre un mannequin terrifiant, tenant fièrement un drapeau, symbole de la montée du nationalisme et s’adressant à une foule qui l’acclame.

 Cependant, la figure emblématique de l’alliance entre bourgeoisie et tyrannie est Force de concentration de Monsieur K. (1934) , cette version grotesque d’Ubu, le héros de la pièce d’Alfred Jarry. Symbole du délire du pouvoir et de l’absurdité des hiérarchies politiques, le personnage de Brauner, nu et obèse, au corps recouvert de minuscules poupées en celluloïd, dément le dicton selon lequel le ridicule ne tue pas. À la différence de la caricature politique – que le peintre pratique par ailleurs (Hindenburg, 1935-1936). Monsieur K. est une image universelle de l’autorité écrasante, décrite par André Breton comme l’exemple du combat de l’artiste contre toutes les puissances d’asservissement humain. Breton, à qui Brauner fait, dans une lettre de 1940, cette magnifique déclaration : je suis le rêve, je suis l’inspiration ». 

Lire aussi : SurréAlice. Invisible Victor Brauner ?

Biographie et diaporama de 73 photos. Chronique du 23 décembre 2022.

Partie 2. Marlène Dumas. Ressemblances I et II

Diaporama de 8 photos

« Deux corps étendus dans une position similaire, au teint cadavérique, gisent, juxtaposés. Avec Gelijkenis I & II, diptyque de grandeur nature, Marlene Dumas émet une proposition artistique profonde, tant sur la peinture en elle-même que sur notre époque. 

Cette œuvre puissante se réfère explicitement aux codes de la peinture religieuse, plus précisément aux représentations du Christ mort. Elle évoque notamment le tableau de Hans Holbein le Jeune (1497-1543) conservé au Kunstmuseum de Bâle, de son iconographie jusqu’à son format. Ce chef-d’œuvre de la peinture hollandaise montre le Christ entre la descente de croix et la résurrection avec un réalisme cru et morbide. 

Par ce diptyque, peint avec une palette de tons gris, de verts et de bruns, Marlene Dumas nous invite à une réflexion profonde sur la mort, la rédemption et l’histoire de l’art. Cette œuvre a été présentée pour la première fois en 2007 lors de l’exposition Sequence 1 à Palazzo Grassi à Venise ». 

Lire aussi : Marlène Dumas, 30 ans en 1983. Chronique du blog du 27 juin 2015

Biographie et Diaporama de 46 photos.

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Metz, peintures du 18me siècle

Metz, musée de la Cour d’Or, peintures du 18ème siècle.

« Le nom du Musée fait référence à une légende selon laquelle les bâtiments l’abritant seraient implantés en lieu et place de l’ancien palais de la cour d’or des rois mérovingiens d’Austrasie. »Le nom du Musée fait référence à une légende selon laquelle les bâtiments l’abritant seraient implantés en lieu et place de l’ancien palais de la cour d’or des rois mérovingiens d’Austrasie.

À l’instar de nombreux musées, le musée de La Cour d’Or est né au XIXe  siècle et s’est constitué selon un mode encyclopédique : une collection de peintures et de sculptures, un fonds d’archéologie et une collection d’histoire naturelle ».

Diaporama de 39 photos (9 peintres, 10 œuvres, cartels, détails).

Un point fort : les cartels, pour la plupart des œuvres, font l’objet d’une note détaillée.

Philippe-Jacques Loutherbourg. Paysage avec un berger se reposant au  bord d’un ruisseau, 1769.

Pour aller plus loin. Chronique du 20 février 2023, Loutherbourg (1740-1812), Alsacien ? Philippe-Jacques de Loutherbourg, né le 31 octobre 1740 à Strasbourg et mort le 11 mars 1812 à Chiswick, est un artiste anglais d’origine franco-suisse.

Jean-Baptiste Greuze. Charles-Claude Flahaut de La Billarderie (1730-1809), comte d’Angiviller, vers 1763.

Pour aller plus loin. Chronique 31 décembre 2022, 19 peintures de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Trois diaporamas ; Montpellier, Musée Fabre, 4 œuvres et 13 photos (dont cartels et détails) dans la chronique Jean-B. Greuze, 30 ans en 1755. Besançon, Nancy, Nantes, Paris (Petit-Palais et Cognacq-Jay), 5 œuvres et 19 photos. Paris, Musée du Louvre, 10 œuvres et 35 photos, et un 20ème tableau au MBA de Strasbourg : Portrait de Pierre-Alexandre Wille, enfant.

Jean-Marc Nattier. Allégorie de la peinture

Pour aller plus loin. Chronique du 15 octobre 2021. 18ème. Nattier (1685-1766). Les lignées familiales de peintres ne sont pas rares au 18ème siècle. Jean-Marc Nattier est le fils du portraitiste Marc Nattier et de la miniaturiste Marie Courtois, et frère du peintre Jean-Baptiste Nattier. Nattier : diaporama de 13 photos.

D’après Louis-Michel Van Loo (1707-1771), Portrait de Charles –Nicolas Cochin (1715-1790).

Pour aller plus loin. Chronique du 29 juin 2021. Peintres du 18ème : les Van Loo. Les Van Loo sont une dynastie de peintres des 17ème et 18ème siècles, d’origine néerlandaise et installés en France. Diaporama de 21 photos. Deux membres de la famille van Loo sont présents au musée des Beaux-arts de Dijon : le plus célèbre d’entre eux, Charles André (1705-1765) et un de ses neveux, Charles Amédée Philippe (1719-1795).

Claude-Joseph Vernet (1714-1789). Le port de Marseille, vers 1754.

Pour aller plus loin. Chronique du 28 juillet 2021. 1753-1765. Vernet, ports de France. En 1753, Abel-François Poisson de Vandières, frère de la marquise de Pompadour, propose à Louis XV de faire réaliser par Joseph Vernet une série de tableaux illustrant les différents ports de France et glorifiant leurs richesses. Vernet reçoit ainsi commande de 24 tableaux, payés chacun 6 000 livres. Pour chaque tableau, il reçoit un cahier des charges précis ; on lui demande ainsi de représenter au premier plan les activités spécifiques à la région.

Hubert Robert (1733-1808). Femme à la source.

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1787. La Convention de Philadelphie

Partie 1. Le Capitaine de vaisseau Latouche-Tréville (1745-1804). Source : extraits d’un article de Wikipédia

« Commandant de l’Hermione, puis de l’Aigle et de la Gloire, il se distingue particulièrement pendant la guerre d’indépendance des États-Unis (1776-1783)…

Louis-René-Madeleine Levassor de La Touche, comte de Tréville dit Latouche-Tréville, né le 1745 à Rochefort et mort le août 1804 à bord du Bucentaure en rade de Toulon, est un officier de marine français du XVIIIe siècle, issu d’une famille de marins…

… Après une campagne en 1776 jusqu’aux États-Unis sur la flûte Le Courrier, il est finalement réintégré dans le Grand Corps comme lieutenant de vaisseau en 1777 et est nommé aide-major du port de Rochefort. Il commande la corvette Le Rossignol, armée de vingt canons, essentiellement pour des escortes de convois dans le golfe de Gascogne, puis la frégate L’Hermione, vingt-six canons, à partir de 1779…

… En plus de ces deux navires corsaires, il s’empare de trois bâtiments de commerce, ce qui lui vaut d’être fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1779. C’est à bord de L’Hermione qu’il conduit La Fayette jusqu’à Boston en Amérique, au cours d’un voyage qui dure du 10 mars au avril 1780. À son arrivée en Nouvelle-Angleterre, le général des Touches le charge de diriger la construction de plusieurs batteries pour la défense de Rhode Island. Ayant été autorisé à croiser quelques semaines sur Long Island et à l’entrée de New York, pour y intercepter les bâtiments à la destination de cette ville, il fait deux nouvelles prises. Le juin 1780, il découvrit quatre navires ennemis se dirigeant vers lui. C’étaient la frégate anglaise HMS Iris, de trente-deux canons, et trois autres bâtiments de guerre de moindre taille. Après un rude combat, au cours duquel il a le bras transpercé par une balle, La Touche parvient à mettre en fuite quatre bâtiments britanniques.

Le mars 1781, il se trouve avec l’escadre du capitaine des Touches à la bataille du cap Henry, contre l’escadre anglaise aux ordres de l’amiral Arbuthnot, et est chargé d’aller annoncer au Congrès américain, siégeant à Philadelphie, l’heureuse issue de cet engagement aux insurgés.

De retour en France, à la suite de cette belle campagne, Latouche-Tréville apprend qu’il avait été nommé capitaine de vaisseau par brevet le juin 1781.

En 1782, il commande une division de deux frégates, L’Aigle et La Gloire, parties de Rochefort et chargées d’apporter trois millions de livres en Amérique pour les insurgés et du matériel pour l’escadre du marquis de Vaudreuil.

Dans la nuit du 4 au septembre 1782, au large des Bermudes, il rencontre le vaisseau HMS Hector, ancien vaisseau français de 74 canons pris par les Anglais. En raison de l’importance de sa mission, il cherche dans un premier temps à éviter le combat. Mais, voyant que De Vallonge, le capitaine de La Gloire sous ses ordres, n’avait pas suivi ses intentions, il prend le parti de mener le combat et coule le navire anglais.

Le 12 septembre 1782, alors qu’elles s’approchent des côtes américaines, les deux frégates croisent la route d’une escadre anglaise, commandée par le commodore Elphinstone, composée de deux vaisseaux de ligne, d’une frégate, de deux corvettes et d’un brick. La Touche s’empare du brick, louvoie ensuite pour s’approcher du fleuve Delaware, pénètre dans la baie et jusqu’au milieu des bancs espérant que les bâtiments ennemis n’oseraient pas s’y aventurer. Mais il est poursuivi, La Touche parvient néanmoins à faire évacuer les passagers et les trésors qu’il portait. Il les envoie à terre dans les canots des deux frégates ainsi que les dépêches dont il était chargé.

Dans un ultime mouvement, il tente de remonter le Delaware au risque de s’échouer sur un banc de sable, ce qui finit par arriver à L’Aigle. La Gloire, dont le tirant un pied d’eau était plus faible, parvient à franchir le haut fond et gagne le grand canal. Condamné par la marée descendante à ne pas pouvoir se défendre, il ordonne la sabordage de sa frégate (les mâts sont abattus et des voies d’eau ouvertes) afin qu’elle ne soit pas récupérée par l’ennemi. Après un ultime combat, il finit par amener son pavillon.

Cette défense héroïque sera comptée à La Touche comme une victoire. Fait prisonnier de guerre et sa frégate étant perdue, il avait néanmoins rempli sa mission : le trésor et ses passagers étaient parvenus et l’honneur était sauf.

Défaite ou victoire ?

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Année 1757. Neuf chroniques du blog

613ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques.

Sources. Année 1757 sur Wikipédia (France, Amérique, Asie, Europe), sur Kronobase (107 dates).

Années déjà publiées sur le blog.

1757, deuxième année de la guerre de 7 ans (1756-1763).

Présentation de l’ouvrage

Michel Adanson, 30 ans en 1757

Michel Adanson (1727-1806), naturaliste, explorateur du Sénégal. Il a exploré des régions peu connues des Européens, comme le Sénégal ou les Açores. Principalement botaniste, systématicien original, auteur d’un mémoire célèbre sur le baobab, il a aussi apporté des contributions à la zoologie, à la géographie, à l’ethnographie et aux recherches sur l’électricité. Adanson suivit les cours de Ferchault de Réaumur et de Bernard de Jussieu au Jardin du roi, ancêtre du Muséum national d’histoire naturelle.

1757-1759. Le Poêle du Miroir

Ancien hôtel de la tribu des Marchands ou poêle du Miroir, 29 rue des serruriers à Strasbourg. Diaporama de 30 photos  La riche corporation des marchands et des négociants installe son poêle dans la maison Zu dem Spiegel, citée dans les archives dès 1367. L’immeuble est reconstruit de 1757 à 1759 dans le style Louis XV. Il forme un quadrilatère irrégulier de trois façades donnant sur les rues du Miroir, des Serruriers et Gutenberg . Le maître d’œuvre de la tribu est le maître maçon Jean Louis Müller. Les fonds nécessaires sont avancés par le Quinze Dietrich.

1757 et 1783. Haguenau, Hôpitaux

1757. Reconstruction de l’Hôpital civil de Haguenau : nouveau bâtiment, imaginé par Georges-Joseph Barth. 1783-1788. Construction de l’Hôpital militaire. Le bâtiment est construit à l’initiative de l’Intendant d’Alsace, Antoine de Chaumont de la Galaizière, sur les plans de Charpentier, directeur des Ponts et Chaussées. Il est destiné aux militaires de la province ainsi qu’aux bourgeois de Haguenau. Le plan de l’hôpital est conçu pour être un bâtiment fonctionnel et régulier. Le bâtiment de style de Louis XVI est émaillé de motifs néo-classiques.

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1757-1780. Soufflot, le Panthéon

Prévu à l’origine, au XVIIIe siècle, pour être une église qui abriterait la châsse de sainte Geneviève, le Panthéon a depuis la Révolution française vocation à honorer de grands personnages ayant marqué l’Histoire de France. Les premiers à y être transférés en grande pompe furent Mirabeau, suivi de Voltaire et de Jean-Jacques Rousseau. Diaporama de 15 photos : le Panthéon, l’Église Sainte-Geneviève. La façade principale est décorée d’un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire réalisé par David d’Angers.

Turgot (1727-1781), 30 ans en 1757

Anne Robert Jacques Turgot, baron de l’Aulne (1727-1781), 30 ans en 1757. 30 années au cours desquelles Turgot suit une trajectoire fidèle à ses origines familiales. En tant que cadet, il est destiné à entrer dans les Ordres, mais y renonce à l’âge de 22 ans. Il commence alors une carrière juridico-administrative : maître des requêtes à l’âge de 26 ans, intendant de la Généralité de Limoges à l’âge de 34 ans. En parallèle, il publie de nombreux ouvrages en économie et en science politique.

1757-1774. Strasbourg : Collège royal, Séminaire, puis Lycée public

En 1919, le Lycée public prend le nom de Fustel de Coulanges. Album de 15 photos. Divers plans sont proposés entre 1755 et 1757 par les architectes Le Mire, Joseph Massol et Saint Martin. Finalement choisis, les plans de Le Mire sont exécutés de 1757 à 1759, sous la direction de Massol, architecte de l’évêché. L’expulsion des jésuites de France, en 1762, transforme l’établissement en collège royal. Entièrement en pierre de taille de grès rouge, la façade sur la place est animée par des saillies matérialisées par des chaînages à refends, surmontée de frontons curvilignes.

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Vouet, Martyre de Sainte Catherine

Simon Vouet, Martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie (1622).

Œuvre photographiée pour la base de données Collections des musées de Strasbourg.

Diaporama de 23 photos

5 chroniques antérieures du blog sur le Martyre de Sainte Catherine d’Alexandrie. 

« La tradition situe la naissance de Catherine à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312, sous le règne de Maximin II Daïa.

Elle était très instruite compte tenu de son sexe et de son âge : à 18 ans elle convertit plusieurs philosophes qui avaient été chargés par l’empereur de la faire renoncer à sa foi.

Elle remporta, dit saint Jérôme, la triple couronne de la virginité, de la science, et du martyr.

Un préfet conseille alors un supplice féroce pour la vierge, afin que l’exemple de cette mort effraye les autres chrétiens : quatre roues entourées de scies de fer et de clous doivent lui déchirer et broyer le corps. Alors la vierge pria le Seigneur de détruire cette machine. Et voilà qu’un ange du Seigneur frappa et brisa cette meule avec tant de force qu’il tua quatre mille païens.

La reine, son amant Porphyre, et un nombre important de soldats, ayant avoué leur conversion, sont exécutés. L’empereur propose une dernière fois à Catherine de devenir son épouse, cette fois-ci impératrice. Elle refuse et l’empereur la condamne à être décapitée. Décapitée, du lait jaillit de son cou en guise de sang ».

Ses attributs sont :

  • des habits royaux et souvent une couronne,
  • la roue dentée de son supplice, parfois brisée,
  • l’anneau de ses noces mystiques,
  • la palme des martyres,
  • le livre, illustration de son érudition,
  • l’épée avec laquelle elle a finalement été décapitée,
  • à ses pieds, des cadavres de philosophes païens défaits dans ses disputes.

Commentaire : l’accrochage du tableau est imparfait (présence de reflets)

Le peintre, Simon Vouet. né le 9 janvier 1590 à Paris où il est mort le 30 juin 1649, est un artiste-peintre français, l’un des plus importants du XVIIe siècle. Source : article de Wikipédia.

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