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3600 VAE dans les universités

Les universités frisent le ridicule en matière de Validation des acquis de l’expérience (VAE). En 2019, elle n’ont délivré que 3 600 diplômes par ce mode de certification qui a fêté son 20ème anniversaire en 2022. Les Sections de Techniciens Supérieurs dans les lycées ont fait mieux : 4000 BTS délivrés par VAE.

La Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi veut booster la VAE dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement.

Cette loi prévoit la création d’un service public de la VAE sous la forme d’un groupement d’intérêt public et d’une plateforme dont la mission sera d’accompagner et d’orienter les personnes demandant une validation des acquis de leur expérience. Est prévue également la naissance d’un nouveau métier, Architecte de parcours.

Les universités ont manifesté leur volonté d’être parties prenantes du changement. Sont-elles capables de se mobiliser dans l’urgence (les décrets d’application seront publiés au plus tard le 1er mars 2023) ? Cela supposerait qu’elles décident de se focaliser sur les secteurs en tension, de construire des blocs de compétences ad hoc, pour produire finalement 1000 VAE de plus. Un tel jeu en vaut-il la peine ?

Chronique en 3 parties. Partie 1. Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail. Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire. Partie 3.  Long article de l’Étudiant sur ce qui devrait être précisé dans les décrets à venir.

Partie 1. Article 11 de la Loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Source : Légifrance.

« A titre expérimental, afin de favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement, pour une durée de trois ans à compter d’une date fixée par décret, et au plus tard le 1er mars 2023, les contrats de professionnalisation conclus par les employeurs de droit privé peuvent comporter des actions en vue de la validation des acquis de l’expérience.

Pour la mise en œuvre de cette expérimentation, il peut être dérogé aux articles L. 6314-1, L. 6325-1, L. 6325-2, L. 6325-11, L. 6325-13 et L. 6332-14 du code du travail.

Les conditions de mise en œuvre de cette expérimentation, notamment les qualifications ou blocs de certifications professionnelles pouvant être obtenus par la validation des acquis de l’expérience, sont déterminées par décret.

Au plus tard six mois avant son terme, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation de cette expérimentation ».

Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire

Source. État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France n°15, 2022. Indicateur n°29. Validation des acquis de l’expérience dans l’enseignement supérieur universitaire, en 2019 par Claire Letroublon.

« La validation constitue une voie d’accès à la certification. En 2019, ses bénéficiaires sont 3 600 à obtenir après examen par un jury la totalité ou une partie d’un diplôme de l’enseignement supérieur en faisant reconnaître des compétences acquises par l’expérience.

Du démarrage du dispositif (en 2002) à 2005, la VAE après examen par un jury dans les universités et au CNAM augmente rapidement pour atteindre 4 000 bénéficiaires en 2007. Ses effectifs amorcent une baisse, non régulière, à partir de 2013.

En 2019, la VAE concerne 3 600 bénéficiaires, comme en 2018, dont 74 % obtiennent une VAE totale. Cette part croît jusqu’en 2017 : elle était de 30 % en 2003, 50 % en 2008, 74 % en 2017 et est stable depuis.

La Licence professionnelle et le Master sont les diplômes les plus obtenus en VAE, avec 42 % et 39 % de bénéficiaires. La VAE est moins souvent totale pour les diplômes les plus élevés. Plus de huit bénéficiaires d’une Licence professionnelle ou d’un DUT sur dix obtiennent leur diplôme totalement contre sept sur dix pour ceux d’un Master et Doctorat et moins d’un sur deux pour ceux d’un diplôme d’ingénieur….

En 2019, 35 % des universités proposent un accompagnement avant le dépôt du dossier de VAE et 75 % un accompagnement post-recevabilité. L’accompagnement est à la fois individuel et collectif dans 60 % des universités et dans 20 % il est dispensé par un prestataire extérieur pour tout ou partie.

Une démarche de VAE a un coût (recevabilité, rédaction du dossier de VAE…). Dans la répartition globale des financements des bénéficiaires d’une VAE dans les universités, les entreprises (26 %), les gestionnaires des fonds de formation professionnelle (29 %) et l’autofinancement (26 %) devancent les fonds publics (16 %) ».

Partie 3. Pour l’université, la massification de la VAE pose de nombreux défis. Source : texte intégral d’Étienne Gless, L’Étudiant, 20 janvier 2023.

La loi Marché du travail prévoit une simplification et massification du dispositif de validation des acquis de l’expérience. Objectif : tripler le nombre de personnes préparant un diplôme en VAE pour atteindre 100.000 bénéficiaires. Une opportunité dont les universités comptent bien s’emparer. Mais dans l’attente des décrets d’application, de nombreuses inconnues persistent.

La VAE (validation des acquis de l’expérience) a permis en 2022 à plus de 30.000 personnes expérimentées de valider totalement ou partiellement un diplôme, un titre professionnel ou d’accéder à des formations supérieures.

Alors que ce dispositif, mis en place à l’université en 2002, vient juste de fêter ses 20 ans, la loi « Marché du travail » du 21 décembre 2022 simplifie et modernise la VAE pour la rendre plus attractive. Elle instaure ainsi un accès universel à la VAE jusque-là réservée aux seules personnes engagées dans la vie active.

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2023, la Formation continue

2023, année européenne de la formation tout au long de la vie version Chat GPT.

Yannick Vigignol, La formation continue à l’université, édito de la Lettre 83, 20 janvier 2023.

« L’année 2023 est déclarée Année Européenne de la Formation tout au long de la vie. Cette année est l’occasion de mettre en lumière l’importance de la formation tout au long de la vie pour les individus, les entreprises et la société dans son ensemble.

La formation tout au long de la vie permet aux individus de développer leurs compétences et de s’adapter aux changements constants de l’environnement économique et technologique. Elle est également essentielle pour les entreprises qui cherchent à maintenir leur  compétitivité sur un marché globalisé et en évolution rapide…

Ce n’est là que le début de l’édito très complet que m’a proposé Chat GPT lorsque je lui ai soumis ma demande. Et au-delà du buzz du moment suscité par ce chatbot, il est bien question du futur rôle de l’intelligence artificielle dans la production de connaissances et dans le traitement des informations. De nombreux métiers seront directement impactés puisque la production de contenus peut être déléguée à la machine mais c’est aussi l’acquisition de connaissances qui est questionnée puisque le chatbot est en mesure de produire des exercices ou des mémoires en lieu et place de l’apprenant.

Un sujet de fonds pour nous tous professionnels de la formation continue et qui mériterait d’être à l’honneur dans les travaux de cette année européenne qui certes intègre bien les besoins en compétences numériques mais sans identifier clairement les mutations que le numérique entraine dans l’acquisition des compétences ».

Université Grenoble Alpes propose le podcast : Il était une fois ma Validation des acquis de l’Expérience (VAE).

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Accès au Master 1 (8 000 parcours)

Suite de la chronique : Taux de diplômés en hausse. « En 2018 et pour la 1ère fois, plus de 50 % de femmes de 25 à 34 ans sont diplômées du supérieur. A cette date, les hommes ne sont que 43,2 % dans ce cas… Le taux de diplômés à un niveau supérieur à bac+2 est passé de 20,8% en 2003 à 36,5 % en 2020 (taux de 39,6 % pour les femmes, de 33,3 % pour les hommes) ».

L’ouverture de la plateforme pour l’entrée en master 1 ainsi que l’offre de formation (8 000 parcours de Master 1, davantage en M 2) vont vraisemblablement encore booster ces taux. Quelles conséquences ?

Bac + 5. Trop de diplômés ? Une insertion professionnelle dégradée (au niveau de la rémunération en particulier) ? Malgré des données statistiques nombreuses (cinq sources mobilisées couvrant la période 1962-2019), il n’est plus possible de répondre rigoureusement à ces questions.

Source : cliquer sur MESR, 12 décembre 2022.

Une nouvelle plateforme, pourquoi ?

Pour la rentrée universitaire 2023, le processus d’entrée en première année de master évolue. 

À partir de février 2023, les étudiants et personnes en reprise d’études pourront consulter l’intégralité de l’offre de formation en master, via la nouvelle plateforme. Ce sont plus de 3 500 formations, 8 000 parcours proposés par les établissements d’enseignement supérieur publics ou privés en convention avec un établissement public. Les étudiants pourront ainsi nourrir leur réflexion, connaître les spécificités des parcours proposés, les compétences et connaissances attendues, etc.

La plateforme de recrutement et de candidature sera ouverte à partir du 1er mars 2023. Les candidats devront se rendre directement sur la plateforme nationale pour présenter leurs candidatures en master 1 . 

Cette nouvelle plateforme uniformise la procédure de recrutement et facilite les démarches des candidats avec la mise en œuvre d’un dépôt unique de dossier de candidature et la mise en œuvre d’un calendrier commun pour l’ensemble des établissements d’enseignement supérieurs.

Qui est concerné ?

La nouvelle plateforme nationale est destinée aux étudiants titulaires (ou en préparation) d’un diplôme national de licence ou d’un autre diplôme permettant d’accéder au cursus master, qu’ils soient français ou ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco.

Certains candidats ne seront pas concernés par ce dispositif :

  • les candidats de nationalité étrangère (à l’exclusion des ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco) dont le pays de résidence bénéficie du dispositif Études en France ;
  • les étudiants redoublant leur première année de master ;
  • les candidats souhaitant être admis en première année de master par le biais d’une validation des études supérieures (VES) ou d’une validation des acquis professionnels (VAP) ;
  • les étudiants dont le cursus prévoit automatiquement l’admission en première année de master, notamment les étudiants en cursus master en ingénierie (CMI).

Comment candidater sur la nouvelle plateforme nationale ?

Du 1er mars au 3 avril 2023, les candidats pourront exprimer un maximum de 15 candidatures et disposeront d’un maximum de 15 candidatures supplémentaires dans les formations proposées par la voie de l’alternance.

Le décompte des candidatures s’effectue par mention de master au sein d’un établissement donné : le fait de se porter candidat dans plusieurs parcours de formation au sein d’une même mention de master, d’un même établissement, compte pour une seule candidature.

L’admission en première année de master n’est pas automatique. Selon les établissements, elle peut être soumise :

  • à l’examen du dossier du candidat,
  • à un entretien,
  • au succès à un concours.

Certaines formations présentant des spécificités, des calendriers particuliers, n’opéreront pas leurs recrutements en première année de master via la nouvelle plateforme. Les étudiants devront donc se rapprocher des établissements concernés pour présenter leurs candidatures dans ces formations (ex : formations à vocation internationale).

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Un 1er cycle du Supérieur à Dole ?

Un 1er cycle d’enseignement supérieur à Dole ? Suite de la chronique. Université de Dole : les guerres du 17ème siècle l’ont tuée.

Cinq parties dans cette chronique.

  • 1. Depuis 1983 : antenne décentralisée de l’Université Ouverte de Franche-Comté.
  • 2. Depuis 2015 : Université Bourgogne Franche-Comté, communauté d’universités et d’établissements.
  • 3. L’enseignement supérieur professionnel de 1er cycle domine dans le département du Jura.
  • 4. 600 ans après, Dole peut-elle redevenir ville universitaire ? 5.
  • 5. Collectivités territoriales : créer des Instituts d’Enseignement Supérieur dans le Jura.

Partie 1. « Depuis 1983 à Dole, antenne décentralisée de l’Université Ouverte de Franche-Comté, service public chargé de la diffusion de la culture. Conférences animées par des enseignants des universités ou des lycées.

  • histoire : ancienne, médiévale, moderne et contemporaine,
  • histoire de l’art,
  • sciences : astronomie, botanique, biologie, médecine, géologie, météorologie,
  • littérature, 
  • philosophie
  • écologie
  • actualités
  • paléographie : lecture d’écrits antiques et médiévaux.

Un cycle itinérant de conférences est organisé chaque année, au printemps, dans les communes avoisinantes de Dole. En rapport avec certains de ces thèmes, des sorties et des voyages sont proposés ».

Télécharger le programme des conférences 2021/2022

Conférences repérées dans le programme :  Nicolas Nicole (1702-1784, architecte bisontin du siècle des Lumières.  

Partie 2. Depuis 2015, Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC), communauté d’universités et d’établissements (COMUE)  .

L’Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC) regroupe sept établissements d’enseignement supérieur et de recherche, dont trois universités. L’une d’entre elles est l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard. La fusion n’a jamais été explorée comme mode de regroupement entre les 3 universités. L’établissement public expérimental (EPE 2018) entre les 7 établissements ne l’a pas été non plus. 

Citations du site de l’UFBC. « La création d’UBFC répond à un impératif de compétitivité pour la Bourgogne-Franche-Comté. UBFC incarne ainsi le développement de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur ce territoire en s’appuyant sur les forces et les atouts des établissements membres qu’elle fédère. Ce développement se traduit par une offre de formation pluridisciplinaire de qualité, en lien avec une recherche portant des domaines de spécialisation reconnus et en cohérence avec l’économie et la culture de son territoire.

Le projet stratégique d’UBFC est celui d’une université fédérale, respectant la souveraineté de ses membres, avec la vocation de construire des projets collectifs.

UBFC comporte aujourd’hui plus de 60 000 étudiants et 8 800 personnels. Elle rayonne sur 13 sites, répartis de part et d’autres de la région Bourgogne Franche-Comté.

Ces grands pôles sont également à l’origine de la forte culture industrielle propre à la région Bourgogne – Franche-Comté et portent aujourd’hui des grandes spécificités économiques, à savoir l’agroalimentaire, les microtechniques, l’énergie et la mobilité.

Les compétences clefs de la Bourgogne – Franche-Comté ont permis de définir trois axes scientifiques, reconnus comme thématiques d’excellence sur le plan international :

  • Matériaux avancés, ondes et systèmes intelligents
  • Territoires, environnement, aliments
  • Soins individualisés et intégrés« .

Novembre 2018. Chronique du blog : Quand une Comue part en vrille. Communiqué de Nicolas Chaillet, président de la communauté d’universités et établissements Université Bourgogne-Franche-Comté, in le Bien public du 16 novembre 2018.

Partie 3. L’enseignement supérieur de 1er cycle de type professionnel domine dans le département du Jura, dans les deux villes les plus importantes, Dole (23 373 habitants), Lons-le-Saulnier (17 459). Source : ParcourSup Offre de formation.

  • Dans ces deux villes du département, il y a des BTS, mais pas de GPGE.
  • Dole : 31 BTS (environ 750 places), 67 à Besançon, 311 à Dijon.
  • Dole : pas de CPGE. 9 CPGE à Besançon, 25 à Dijon.
  • Dans ces deux villes du Jura, il n’y a ni DUT, ni licence universitaire en 3 ans.

Lons-le-Saunier bénéficie de son statut de chef-lieu de département. Elle possède un INSPE et une licence professionnelle Traitement des déchets.

Il existe des Instituts de Formation Sanitaire et Sociale de la Croix Rouge (soins infirmiers) à  LONS LE SAUNIER, VESOUL, QUETIGNY.

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Forte croissance du SUP privé

Billet d’humeur : débattre. La progression continue de l’enseignement supérieur privé est-elle inexorable et souhaitable ? Les frontières entre SUP public et SUP privé sont-elles en train de s’estomper ? Public ou privé : créés en 2013, les Établissements d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG : cf partie 3 de cette chronique). Le contexte : Parcoursup 2021 : c’est parti !

Chroniques déjà publiées dans Histoires d’universités. SUP privé 2017-2018 : +2,9%, Progression constante des effectifs étudiants dans l’enseignement supérieur privé de 2000 à 2016.

Chronique à venir : Le financement public et bancaire du SUP privé.

Partie 1. CHAPITRE 6. LES ÉTUDIANTS (source RERS 2021). Les effectifs du supérieur : évolution Indicateur 6.01.

« À la rentrée 2019, on recense 2 725 300 inscriptions d’étudiants dans l’enseignement supérieur en France métropolitaine et dans les DROM, soit une hausse de 1,6 % par rapport à l’an dernier.

L’enseignement privé rassemble 561 100 étudiants en 2019, soit 20,6 % des effectifs du supérieur. À l’exception des rentrées 2014 et 2015, les inscriptions dans l’enseignement privé progressent proportionnellement, depuis 1998, plus rapidement que dans l’enseignement public. Depuis 1998, les inscriptions dans le privé ont doublé tandis qu’elles n’ont augmenté que de 15% dans le public. Entre 2018 et 2019, elles augmentent de 3,8% contre 1,1 % dans les établissements publics.

À la rentrée 2019, le nombre d’étudiants à l’université augmente de 1,3 % (+ 20 500 étudiants), ceci à périmètre constant. En effet, en 2020, de grands ensembles universitaires se sont créés ou modifiés par décrets, en application de l’ordonnance sur les établissements expérimentaux, intégrant, en tant que membres ou composantes, principalement d’autres établissements d’enseignement universitaire et des écoles d’ingénieurs ».

Source. RERS 2021. Cliquer sur les images pour les agrandir

Partie 2. Une croissance dynamique du SUP privé dans les formations d’ingénieurs et les écoles de commerce, gestion et vente.

« Entre 2018 et 2019, les effectifs progressent de 3,0 % dans la filière CPGE et préparations intégrées, mais restent stables en STS. Les inscriptions dans les formations d’ingénieurs (y compris en partenariat) restent très dynamiques (+ 2,1 %), dans le prolongement des années précédentes. La hausse est également très forte (+6,3 %) dans les écoles de commerce, gestion et vente (hors STS, DCG et DSCG) ».

Source : RERS 2021

Partie 3. Création en 2013 de la qualification EESPIG (Établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général).

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18ème. Écoles Artillerie et Génie

18ème siècle. Écoles de l’artillerie et du génie.

Les nombreuses guerres menées au 18ème siècle, tant sur terre que sur mer, au sein ou en dehors du territoire français, ont fait progresser, par la nécessité de vouloir les gagner, la formation des hommes, l’organisation de l’armée en campagne et pendant d’éventuels quartiers d’hiver, les fortifications, les armes mobilisées et de plus en plus meurtrières (l’artillerie en particulier).

Source. Musée Historique de Strasbourg

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Cette chronique est dédiée à l’évolution de la formation militaire au 18ème siècle, au sein d’écoles spécialisées. La guerre ne s’est jamais apprise à l’université.

Les écoles concernent d’abord les futurs officiers, ceux du génie et de l’artillerie en particulier. Un des problèmes lancinants du siècle, avant la Révolution : séparer ou réunir dans un même établissement de formation le génie et l’artillerie.

Les écoles plus prestigieuses forment des ingénieurs militaires : l’école Polytechnique est fondée en 1794.

D’autres écoles dispensent une formation de base, destinée à des élèves âgés d’une dizaine d’années ; c’est le but poursuivi par des collèges militaires, disséminés sur l’ensemble du territoire. Ils sont réservés aux enfants de la petite noblesse ; ils sont le vivier de la noblesse d’épée.

Sources : informations et citations extraites des articles mentionnés par des liens web. Exemple : école d’artillerie.

1679. La première école d’officiers d’artillerie est créée par Louis XIV en 1679 à Douai, jouxtant l’université de Douai et la fonderie de canons de Douai.

1693. Le régiment des fusiliers du roi prend le nom de Régiment Royal-Artillerie. « Les soldats furent équipés de fusils et de baïonnettes, qui remplacèrent progressivement les mousquets et les piques jugés obsolètes pour le combat. Elles furent même interdites par ordonnance royale en 1703 ».

1720. Le maréchal de Jaunay est notamment un artisan de l’utilisation massive d’artillerie dont il commanda l’école de Strasbourg ainsi que l’école des bombardiers de France créée en 1720.

1720. Sur le modèle de l’École royale de l’artillerie de Douai, l’école royale d’artillerie de Metz est créée en même temps que celles de La Fère, Strasbourg, Grenoble et Perpignan, par l’ordonnance royale du 5 février 1720. Cette ordonnance tirait les conclusions des dernières campagnes de Louis XIV « en faisant de l’artillerie une arme scientifique, avec des officiers formés en conséquence. Chacune des cinq villes concernées abriterait un régiment de 4 000 hommes, avec une école d’artillerie à demeure ».

1748. L’École royale du génie de Mézières est fondée sur proposition du comte d’Argenson, secrétaire d’État à la Guerre et de Nicolas de Chastillon, commandant de la citadelle de Charleville-Mézières. 542 ingénieurs militaires y furent formés.

1755. Au Régiment Royal-Artillerie sont réunies les compagnies de mineurs et d’ouvriers du génie pour former en 1755 le Corps royal du génie et de l’artillerie

1756. Une école royale des élèves de l’artillerie est créée à La Fère sur le modèle de l’École royale du génie de Mézières, avec une cinquantaine d’élèves. L’abbé Nollet y est nommé professeur de physique expérimentale et Charles Étienne Louis Camus examinateur.

1758. Les corps du génie et de l’artillerie sont séparés.

1766. L’école d’artillerie de la Fère est transférée à Bapaume. Étienne Bézout succède à la fois à Camus et à l’abbé Nollet. Le nombre des élèves est porté à 80 en 1768. En dépit de ce nombre, l’école est fermée en 1772.

1779. Sont rétablis des élèves dans le corps royal de l’artillerie, et des petites sections de six places sont créées dans chacune des écoles régimentaires à La Fère, Metz, Strasbourg, Auxonne, Besançon, Douai et Verdun.

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La piste du collège universitaire ?

En janvier 2022, le blog Histoires d’universités aura 13 ans.

Chronique du 19 février 2009 : Créer 480 Instituts d’enseignement supérieur. Texte paru le 17 février dans les Chroniques d’abonnés du Monde sous le titre : « Réformes bloquées : une chance pour la Réforme. Assez de temps perdu pour réformer l’enseignement supérieur public. Chaque partie prenante au mouvement et à la réforme doit bouger ses lignes »…

En octobre 2021, la Cour des Comptes publie Universités à l’Horizon 2030 : plus de libertés, plus de responsabilités. Les enjeux structurels pour la France, octobre 2021, 27 pages. Pages 24 et 25, elle propose de franchir une seconde étape en évoquant la piste du collège universitaire.

Aurais-je eu raison trop tôt ? Hélas, non ! Les collèges universitaires de la Cour des Comptes ont certes quelques points communs avec les Instituts d’enseignement supérieur, dont ceux de la disparition de cette anomalie française qu’est l’existence de classes supérieures dans les lycées (CPGE et STS), d’un corps enseignant spécifique.

Mais ils s’en distinguent trop : je dirais même que la Cour n’a pas pris le temps d’une réelle réflexion (cf infra le texte des pages 24 et 25) et envisage un délai proche des calendes grecques (2030).

Chronique du 2 novembre 2011 : Dresser la carte des IES. La Cour semble n’envisager qu’un seul Collège associé pour chaque université. « Quelle méthodologie pour construire la carte de l’implantation des IES ? L’outil pertinent pour ce faire est l’Atlas des formations en région (le dernier paru concerne l’année 2009-2010).

Chronique du 6 janvier 2012. Universités et Instituts d’Enseignement Supérieur : 20 propositions. Quatre défis : faire progresser l’accès et le succès des enfants des classes populaires dans l’enseignement supérieur ; permettre à une majorité de jeunes diplômés du supérieur et aux jeunes enseignants de commencer à travailler plus tôt et avec un contrat stable ; donner la chance à une quinzaine d’universités, résultant de fusions entre les universités actuelles, d’être compétitives, attractives et lisibles dans le monde; utiliser mieux l’argent public, actuellement gaspillé dans un enseignement supérieur de premier cycle éclaté et moribond.

Table des matières du rapport de la Cour des Comptes

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18ème, 3ème index : l’enseignement

Histoire du 18ème siècle. Trouver facilement une information dans les 340 chroniques du blog déjà publiées : le rôle des Index.

Index n°3. L’Enseignement : Collèges, Universités, Séminaires, Académies, Jardins botaniques, Écoles supérieures spécialisées.

Les 18 premières chroniques indexées

Les deux autres index en cours de construction :

A. Architecture et architectes au 18ème siècle. Édifices construits à Strasbourg. Liens vers telle ou telle chronique du blog. Destinataires, architectes, maîtres d’ouvrage du bâtiment. Années de début et de fin de chantier. Album de photos prises par mes soins. Notes, commentaires…

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École de dessin, Dijon, 1766

Source principale de la chronique : extraits du site Apprendre à dessiner dans le siècle des Lumières, Tristan, université de Bourgogne.

« La première tentative d’établir une école de dessin à Dijon remonte au 19 janvier 1727. Jacques-Philippe Gilquin (1680-1761), peintre de son altesse le prince de Condé, propose l’établissement d’une espèce d’Académie où l’on dessinera à la lampe d’après la bosse les meilleurs modèles formés sur l’antique. Si Gilquin est autorisé à tenir école, l’initiative semble avoir végété au stade de leçons particulières.

C’est François Devosge (1732-1811), qui, après avoir dirigé une école de dessin privée (1764), réussit à institutionnaliser cette initiative (1766-1767), au moment où de nombreuses écoles de dessin se mettent en place dans différents villes (Rouen, 1741 ; Bordeaux, 1744 ; Reims, 1748 ; Aix, 1765 ; Saint-Omer, 1767 ; Arras, 1770 ; Douai, 1770).

Portrait de François Devosge par Pierre Paul Prud’hon, 1788, Musée des Beaux-arts de Dijon

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Le processus est donc le même que celui qui aboutit à la fondation de l’École royale gratuite de dessin, créée en 1766, ouverte en 1767 sous la direction du peintre Jean-Jaccques Bachelier (1724-1806).

En 1766, l’Académie avait ouvert un prix sur le sujet : l’utilité des établissements des écoles gratuites de dessin en faveur des métiers. Et Jean-Baptiste Descamps (qui avait ouvert à Rouen une école publique de dessin en 1741) remporta le prix et vit son ouvrage Sur l’utilité des établissements des écoles gratuites de dessein publié en 1767.

François Devosge nait à Gray en 1732 dans une famille de menuisiers et de sculpteurs. A quinze ans, il est placé dans l’atelier parisien de Guillaume II Coustou (1716-1777). Au bout de trois ans, menacé de perdre la vue, il est contraint d’interrompre son apprentissage. Opéré de la cataracte et affaibli physiquement, il est obligé de renoncer à la sculpture. En 1759, il entre dans l’atelier de Jean-Baptiste Deshays (1729-1765) pour y apprendre la peinture.

En 1760, Devosge est appelé à Dijon par Philibert Fyot de la Marche (1694-1768), ancien Président du Parlement de Bourgogne désireux de faire illustrer son Histoire de la législation française. Vers 1764, Fyot introduit Devosge dans une société d’artistes pour dessiner d’après nature. Devosge dirigeait la pose du modèle et était l’instructeur de cette réunion. Au bout d’un an, il transfère ces assemblées dans une maison, rue Chanoine. Il y fonde alors une école gratuite de dessin désormais ouverte aux enfants.

Cette entreprise est un succès et le nombre d’élèves passe de vingt-cinq en 1765 à quatre-vingt en 1766. Encouragé par son mécène, Bénigne Legouz de Gerland (1695-1774), grand bailli du Dijonnais, Devosge présente aux États de Bourgogne un projet d’établissement d’une École de dessin à Dijon. La requête est approuvée le 24 décembre 1766 et les Élus généraux de la Province attribuent à Devosge une somme de 600 livres pour l’année 1767. Ils  consentent à lui accorder par la suite un meilleur traitement, sous réserve que soit reconnue l’utilité de l’École de dessin. En 1768, les appointements sont fixés à 1800 livres, puis à 2400 livres en 1769 et enfin à 3600 livres en 1783.

Dans sa requête du 24 décembre 1766, Devosge résume ainsi l’importance d’une École de dessin : Le dessin ne s’applique pas seulement à la peinture et à la sculpture ; il est pour ainsi dire, l’âme de tous les Arts ; la menuiserie, la serrurerie ne peuvent être poussées à la perfection sans cette connaissance du dessin. Il est également essentiel aux manufactures d’indienne et de porcelaine qui s’établissent avec succès dans cette province. Le projet de Devosge est encouragé le 31 juillet 1767, à l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres. En janvier 1768, Legouz de Gerland favorise la réception de Devosge à l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon.

Rapidement, l’initiative de Devosge est rapprochée de l’École royale gratuite de dessin fondée par Jean-Jacques Bachelier (1724-1806). Ces deux établissements sont tous deux créés en 1766 et partagent le même intérêt pour l’enseignement des arts mécaniques. Le modèle de l’École de dessin de Dijon est imité à Beaune (1784) et à Macon (1785).

La biographie de Devosge se confond alors avec l’histoire de l’École de dessin, dont il est le directeur et l’unique professeur. Il assure seul la réalisation et l’achat des modèles pour l’étude. Les fonds de l’école comprennent différents dessins que Devosge exécuta à l’intention de ses élèves. Dès 1783,  les Élus accordent au professeur une somme de 400 livres afin d’augmenter la collection des meilleurs Ouvrages de l’art, dans tous les genres pour l’usage & à l’avancement des Élèves. Artiste laborieux (voir son Martyre de saint Marcel, église de Saint-Marcel-lès-Chalons), Devosge se veut un pédagogue attentif qui s’applique à donner les premiers principes avec tout le soin qu’il apporte à instruire les étudiants les plus avancés, & cela [sans causer] dans l’École ni confusion, ni découragement.

Pour l’enseignement théorique, Devosge se sert du quart d’heure de repos du modèle pour lire et expliquer des ouvrages de l’art. Son enseignement paraît avoir été solide et prudent. Chacun de ses élèves parvient à se forger une manière personnelle sans pour autant cesser de mettre en pratique les conseils du maître.

L’établissement est ouvert du premier Novembre jusqu’au premier Mars, depuis cinq heures du soir jusqu’à sept heures & demie ; et le reste de l’année depuis quatre heures du soir jusqu’à six heures et demie. Il accueille quelques cent-cinquante élèves. 

L’enseignement est organisé en six puis en huit classes : de peinture d’après nature ; sculpture d’après nature ; dessin ou modelage d’après la bosse ; dessin de la figure (têtes et autres parties du corps) ; sculpture d’ornement ; dessin d’ornement ; dessin de figures entières d’après les dessins du directeur et classe des débutants, dits commençants.

Paradoxalement, malgré son succès et ses prestigieux protecteurs, l’École de dessin demeure longtemps sans local fixe. Elle fut tout d’abord installée dans la galerie de Bellegarde au Logis du Roi avant d’être transférée dans la salle des Festins (actuelle Salle de Flore dans le Palais ducal). Mais, tous les trois ans, la tenue des États l’oblige à déménager au couvent des Cordeliers. En 1781, les États décident de la construction de l’aile occidentale du Palais, qui sera réalisée de 1782 à 1787 par l’architecte du prince de Condé, Charles-Joseph Le Jolivet (1727-1794). L’École de dessin ainsi qu’un musée sont alors implantés dans ces nouveaux locaux.

Durant les années troublées de la période révolutionnaire, Devosge réussit à maintenir l’École de dessin. En 1790, celle-ci prend le nom d’École départementale et se retrouve alors soumise à l’autorité du Département de Côte-d’Or. En 1795, elle devient Classe de dessin de l’École centrale, en 1802, École spéciale de dessin, avant de devenir l’École nationale supérieure des Beaux-arts.

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Bézout, cours de maths, 1763-1782

1763-1782, Étienne Bézout inspecte l’enseignement des mathématiques à l’École des gardes de la marine de Rochefort et en rédige les cours.

Rochefort, Musée National de la Marine. Cliquer sur les images pour les agrandir

Au XVIIème siècle, Richelieu prend conscience de la nécessité pour la France de disposer d’une force maritime. Cependant, il a fallu attendre l’arrivée de Colbert au poste de secrétaire d’état à la Marine pour voir créer à Rochefort, Brest et Toulon, trois compagnies de Gardes de la Marine, première école de formation des officiers (source : site de l’École Navale).

La compagnie des gardes de la Marine de Rochefort est fondée en 1686, en même temps que celles de Toulon et de Brest. Jusqu’à sa suppression en 1786, elle forme l’ensemble du corps de la Marine royale. Choisis par le roi à l’âge de 14-16 ans, les gardes font pendant une dizaine d’années leurs études, souvent trop théoriques, en attendant d’obtenir le grade d’enseigne de vaisseau (source : France Archives).

  • Victor-Marie, duc d’Estrées (1660-1737) est représentatif des officiers de Marine de Louis XIV : fils d’officier, il participe à de nombreux combats contre la Royal Navy. Il manifeste dans le même temps une curiosité pour les sciences et les lettres. Il atteint la distinction de Vice-Amiral de France (source : Rochefort, Musée national de la Marine).

L’enseignement scientifique et technique au XVIIIe siècle, dans les écoles des Gardes de la Marine : le rôle essentiel d’Étienne Bézout (1730–1783) (source : article de Liliane Alfonsi dans Archives ouvertes).

Fils d’un magistrat de Nemours, Étienne Bezout (1730-1783) est nommé par Étienne François de Choiseul en 1763 examinateur des gardes de la marine, puis est chargé de la rédaction d’un cours de mathématiques qui conduira au Cours de mathématiques à l’usage des gardes du pavillon et de la marine. À la mort de Charles-Étienne Camus en 1768, il est nommé examinateur des élèves du corps de l’artillerie et rédige le Cours complet de mathématiques à l’usage de la marine et de l’artillerie, qui devient plus tard le livre de référence des candidats au concours d’entrée à l’École polytechnique (source Wikipédia).

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