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Insertion, 3 ans après la thèse

Insertion professionnelle des docteurs en 2021, 3 ans après la thèse soutenue en 2018.

279 chroniques, depuis 2009, sur l’insertion professionnelle des diplômés du supérieur. 330 chroniques sur le doctorat, les doctorants et les docteurs.

Partie 1. État 2022 de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France, n°15, mai 2022.

Indicateur 39. Le doctorat et les docteurs.

« À la rentrée 2020, 70 700 étudiants sont inscrits en doctorat, un nombre en légère hausse par rapport à 2019, mais qui reste inférieur à celui de 2009. Parallèlement, 11 800 doctorants ont obtenu leur diplôme, soit 15 % de moins qu’en 2019. Environ 3 doctorants sur 4 inscrits en première année bénéficient d’un financement pour leur thèse.

Depuis 2010, plus de 14 000 docteurs sont diplômés chaque année. En 2020, 11 800 doctorats ont été délivrés, soit une diminution de 15 % par rapport à l’année précédente. Comparé à 2019, le nombre de diplômés en sciences de la société a diminué de 19 %. Les diplômés en biologie, médecine et santé diminuent également (- 18 %), suivi de ceux en sciences humaines et humanités (- 17 %) et de sciences exactes et applications (- 13 %).

La crise sanitaire a participé à la baisse du nombre de soutenances de thèse car les centres de recherche et les universités ont fermé, entraînant beaucoup de docteurs à arrêter ou reporter leurs travaux en laboratoire ou leur terrain d’enquête. De ce fait, le contrat d’un nombre important de doctorants a été prolongé de plusieurs mois ».

Partie 2. Faible impact de la crise sanitaire sur l’insertion professionnelle à trois ans des docteurs, Pauline Delattre, Note d’information du SIES MESR, 22-08, octobre.

Mes Commentaires. Ils s’appuient sur mon expérience professionnelles : fondateur de l’Observatoire OFIPE de l’université de Marne la Vallée en 1999 et premier directeur Avant chaque commentaire, extraits de l’introduction de la Note d’information de Pauline Delattre..

Méthodologie. « Conduite de décembre 2021 à juin 2022 sous le pilotage du service statistique du MESR (SIES), l’enquête biannuelle IPDoc 2021 a mobilisé une soixantaine d’établissements délivrant des doctorats. 13 162 docteurs diplômés en France, toutes nationalités et tous âges confondus, sont entrés dans le champ de cette enquête, sur 14 065 diplômés en 2018″.

  • Commentaire. En définitive, qui a été écarté ? Les doctorants en formation continue seraient donc concernés, ce qui serait nouveau !

« Ces docteurs ont été interrogés sur leur situation professionnelle trois ans après l’obtention de leur diplôme. Le taux de réponse net à l’enquête est de 59 %, soit 7 830 réponses exploitables. Ces réponses ont été redressées de manière à ce qu’elles soient représentatives de l’ensemble des docteurs diplômés en 2018″.

  • Commentaire. Pourquoi ne pas donner un lien web qui permette d’avoir accès au questionnaire ? Pourquoi le taux de réponse (59%) est-il aussi bas ? Quel est-il dans chacune des universités ? Qui a administré le questionnaire dans chaque université ? Un observatoire des insertions (a-t-il été créé dans les nouveaux Établissements Publics Expérimentaux – EPE) ? Chaque école doctorale ? Un service dédié aux études doctorales ? Si des différences importantes ont été observées sur ces points, la validité du redressement me paraît questionnable.

« En décembre 2021, trois ans après l’obtention de leur doctorat en 2018, 92 % des docteurs occupent un emploi, soit un taux d’insertion comparable à celui des diplômés de 2016 (93 %) au même moment de leur parcours professionnel ».

  • Commentaire. Le calcul du taux d’insertion ou taux d’emploi est devenu habituel dans les enquêtes comme s’il fallait cacher le taux de chômage ! En fait, il y a trois catégories en dehors de l’emploi : être chômeur, être en formation, être inactif (dont être en retraite). Un taux d’emploi de 92%, pour des diplômés qui ont fait au moins 8 ans d’études supérieures, c’est un taux faible.

« Ces docteurs bénéficient de conditions d’emploi relativement favorables. 3 indicateurs : 67 % ont un emploi stable, 96 % ont un emploi en tant que cadre et 95 % travaillent à temps plein ».

  • Commentaire. Ces indicateurs sont classiques dans les enquêtes, mais ils ne sont pas d’un grand intérêt. 67% ont un emploi stable : dans le privé et dans le public ? Combien ont des contrats de mission (à durée limitée de plus d’une année ou explicitement renouvelable). Combien se sont lancés dans l’aventure de la création d’entreprise (start-up, auto-entrepreneuriat) ? 96% ont un emploi de cadre : ou d’emploi de profession intermédiaire ? 95% travaillent à temps plein : no comment. Indicateur manquant et pourtant essentiel : la rémunération perçue (salaire mensuel net incluant les primes ou salaire annuel brut).

« Le secteur académique reste le premier employeur des docteurs, même si sa part diminue par rapport aux diplômés de 2016 : 44 % y exercent leur travail contre 47 % des docteurs de la promotion 2016. Il y des différences significatives selon la discipline du doctorat ».

  • Commentaire. Y-a-il un lien entre un financement de type Convention CIFRE et un emploi en R&D dans le privé ? Que sont des emplois Hors R&D dans le privé et secteur académique : sont-ce des docteurs qui enseignent ou qui font de la recherche dans le supérieur privé (le nombre d’inscrits étudiants y progresse chaque année).

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Rochefort. Arsenal, Hermione,1778

Rochefort. Arsenal, 1666. Hermione, 1778. Suite de la chronique : 1786. Réorganisation des arsenaux.

10 chroniques sur l’arsenal de Rochefort fondé en 1666, publiées en janvier et février 2021. 140 photos.

Arsenal de Rochefort par Joseph Vernet

A. 1688-1710. Michel Bégon, intendant (chronique du 9 février 2021).

Michel Bégon, cinquième du nom, dit le Grand Bégon, est né à Blois le 25 décembre 1638. Il est mort à la tâche à Rochefort le 14 mars 1710, à l’âge de 72 ans. Sa famille appartient à la Noblesse de robe, tant de justice que de finance. Depuis 1688, il était intendant de la marine de Rochefort et intendant de la Rochelle depuis 1694. Lire la suite…

B. Expéditions maritimes et passion de la Botanique (chronique du 10 février 2021).

Michel Bégon, quand il était encore intendant aux galères à Marseille, participe à l’envoi de navires d’exploration dont celui du père Charles Plumier, botaniste d’origine marseillaise avec pour objectif d’examiner les vertus des plantes et l’usage qu’on pourrait en faire dans la médecine. Lorsque le père Plumier revient, Bégon est parti pour Rochefort. La fleur qu’il ramène possède des pétales écarlates ; en l’honneur de Michel Bégon, il la baptise : bégonia. Lire la suite : Expéditions maritimes et passion de la Botanique

Un nouveau jardin botanique est aménagé à Rochefort en 1741 pour instruire les élèves chirurgiens sur les plantes thérapeutiques, mais aussi pour acclimater les végétaux exotiques avant leur envoi au Jardin du roi à Paris ou leur expédition vers les colonies. Lire la suite…

C. 1683-1728. La forme de radoub à deux bassins, dite aussi Forme Louis XV (chronique du 16 février 2021). Diaporama de 35 photos.

Une forme de radoub est un bassin qui permet l’accueil de navires et leur mise à sec pour leur entretien, leur carénage, leur construction, voire parfois leur démantèlement.

Cette forme a été conçue et décidée par l’intendant de la marine Pierre Arnoul. Sa construction, qui fut une première mondiale, nécessita 45 ans d’efforts contre un environnement inadapté. On éprouva de grandes difficultés : des sources jaillissantes, qu’on ne pouvait ni tarir ni détourner, remplissaient incessamment le bassin et l’on se vit même forcé d’abandonner les travaux commencés. On parvint enfin à combattre, puis à vaincre cet obstacle, mais, en 1728 seulement, on put se servir de la nouvelle forme. Lire la suite : 1683-1728. La forme de radoub à deux bassins

D. 1722-1725. Médecine navale à Rochefort (chronique du 30 janvier 2021).

Histoire de l’École de médecine navale de Rochefort. Cette école est marquée par trois personnages appartenant à la même famille : Jean Cochon-Dupuy (1674-1757). Gaspard Cochon-Dupuy (1710-1788), son fils. Pierre Cochon-Duvivier (1731-1813), cousin éloigné de Gaspard.

La décision de créer cette école est prise sous la Régence de Philippe d’Orléans. 1722 : grâce au soutien constant de l’intendant François de Beauharnais, un premier amphithéâtre est ouvert. 1725 :  l’école connaît un spectaculaire développement. On compte huit chirurgiens ordinaires et douze élèves. Lire la suite : 1722-1725. Médecine navale à Rochefort.

E. 1722-1869. Biographies de 5 enseignants de l’école de médecine navale, de l’école de chirurgie navale (chronique du 2 février 2021). Diaporama de 27 photos.

Cinq personnalités ont enseigné dans l’école de médecine navale. Les 3 premières – Jean Cochon-Dupuy, Gaspard Cochon-Dupuy, Pierre Cochon-Duvivier – ont été nommées à la Direction de cette école. Les deux autres : René Primevère Lesson, Amédée Lefèvre. Les trajectoires professionnelles s’organisent selon des strictes hiérarchies. Lire la suite : 1722-1869. Biographies de 5 enseignants de l’école de médecine navale

F. 1750. La fontaine de Bourguignon (chronique du  26 février 2021).

Fontaine du mariage de la Charente et de l’Atlantique. Diaporama de 13 photos.

Le Groupe qui surmonte la fontaine est dû au ciseau de Bourguignon, alors Maitre sculpteur du Port. Une inscription concernant la Charente dit : Laeta diu varios errabam nympha per agros, Laetior in vestris mœnibus ecce fluo. Autrefois je coulais joyeuse dans les campagnes, plus joyeuse encore je coule maintenant dans vos murs. Lire la suite : 1750. La fontaine de Bourguignon

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Université de Lille, nid de conflits

De 2003 à 2005, au terme d’une recherche auprès de 35 recteurs italiens (ou anciens recteurs) et de 33 présidents français (ou anciens présidents), je publiais, avec Stefano Boffo, La faiblesse de l’instance législative dans les universités. Le cas de la France et de l’Italie, Revue Internationale des Sciences Administratives, Vol 71 (1), mars 2005, pp. 35-54;

20 ans plus tard, la situation  s’est simplifiée pour les établissements qui ont renforcé leur regroupement et opté pour le statut d’Établissement Public Expérimental. Il ne s’agit plus aujourd’hui d’une faiblesse de l’instance législative (exercée par le Conseil d’administration), mais d’une fusion entre le Législatif et l’Exécutif au profit de ce dernier, représenté, dans le cas de Lille, par le Président, l’équipe présidentielle, le Cabinet, la Direction générale des services, le Comité de direction.

Les conseils centraux n’ont plus d’influence sur les décisions de politique universitaire. Ils sont dans l’incapacité de régler les conflits qui ne manquent pas de surgir (cf. la chronique : l’université de Lille craque de partout).

Dans cette chronique, je m’efforce de démontrer que les statuts de l’université de Lille (décret du 20 septembre 2021) contribuent à multiplier les nids de conflits. Ce décret crée un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel expérimentant de nouveaux modes d’organisation et de fonctionnement.

Partie 1. L’université de Lille est devenue un Établissement Public Expérimental en janvier 2022. L’EPE est devenu très tendance.

L’université de Lille se substitue à l’université de Lille (fusion des 3 universités de Lille effective au 1er janvier 2018). Elle  regroupe, en tant qu‘établissements-composantes conservant leur personnalité morale, l’École nationale supérieure des arts et industries textiles, l’Institut d’études politiques de Lille, l’École nationale d’architecture et de paysage de Lille et l’École supérieure de journalisme de Lille.

Mes commentaires. L’université de Lille se substitue à l’université de Lille mais change de statut. Devenue EPE (Établissement Public Expérimental), elle regroupe désormais 4 établissements-composantes conservant leur personnalité morale (budget propre : dépenses et recettes, comptes financiers).

L’EPE Université de Lille est un lourd géant organisationnel. Big is not beautiful. A taille humaine, l’université Catholique de Lille devrait avoir de beaux jours devant elle.

Partie 2. Le Comité de direction

Cette extension à des établissements-composantes n’est pas une fusion reconfigurée. Elle crée des nids de conflits. Pour les éviter, il est créé un comité de direction (une instance de plus par rapport à une fusion simple), sans aucune représentation des personnels et des usagers. Les désaccords sont explicitement prévus.

Section 2 du décret. Article 16. Le comité de direction réunit le président de l’université, les vice-présidents statutaires, les directeurs et doyens de composantes et les directeurs des établissements-composantes.

Article 17. Attributions.

Article 18. Fonctionnement du comité de direction. 1. Il se réunit au moins deux fois par mois à l’initiative et sous la présidence du président de l’université. 2. A défaut de consensus, le comité de direction se prononce à la majorité des deux tiers de ses membres statutaires. Quand une question soumise au comité de direction concerne spécifiquement un établissement-composante ou une composante, son directeur peut, en cas de désaccord sur le résultat du vote, demander qu’un nouvel examen soit assuré et soumis au vote.

Le comité de direction est assisté d’une conférence réunissant le président de l’université et les directeurs des établissements-composantes. Cette conférence est notamment le lieu privilégié de concertation préalable aux décisions de l’Université de Lille ayant un impact sur les établissements-composantes.

Suite de mes commentaires. Le comité comprend en fait deux structures chronophages. Il est assisté d’une conférence. Il se réunit au moins deux fois par mois. Cette fréquence rapprochée parait nécessaire pour construire des consensus point par point et régler les conflits. Atteindre la majorité des deux-tiers est difficile.

Partie 3. Chapitre II. Les Conseils centraux. Le Conseil d’administration

Article 20. Composition du conseil d’administration : 44 membres.

Mes commentaires. Les enseignants chercheurs, traditionnellement majoritaires dans le Conseil d’administration, ne le sont plus (16 sièges sur 44) ; cela va accentuer la tendance à ne présenter qu’une seule liste lors des élections, une seule candidature à la présidence.

L’ensemble des personnels et usagers ont certes la majorité au CA (28 sièges sur 44). Croire qu’une décision peut être actée par 23 d’entre eux, c’est s’aveugler. Le CA, dans cette nouvelle composition permise par les EPE, est un nid de conflits.

Les membres extérieurs du CA, nommés et non élus du CA sont aussi nombreux que les enseignants élus (16 administrateurs sur 44).

La représentation des quatre établissements-composantes est assurée alternativement par chacun des directeurs pour une durée d’un an. Comment les quatre directeurs ont-il vécu cette vexation, cette provocation, ce rabaissement ? Nid de conflits superfétatoire. 

Article 20. Les 44 membres sont ainsi répartis :

16 enseignants-chercheurs, enseignants, chercheurs, personnels enseignants et hospitaliers et personnels assimilés dont 8 représentants du collège A des professeurs et personnels assimilés et 8 représentants du collège B des autres enseignants et personnels assimilés.

6 représentants des étudiants et des personnes bénéficiant de la formation continue inscrits dans l’établissement. Pour chaque représentant des étudiants et des personnes bénéficiant de la formation continue, un suppléant est élu dans les mêmes conditions que le titulaire ; il ne siège qu’en l’absence de ce dernier.

6 représentants des personnels ingénieurs, administratifs, techniques, des bibliothèques, sociaux et de santé en exercice dans l’établissement.

7 membres de droit :

– le président du Conseil régional Hauts-de-France ou son représentant ;
– le président du Conseil de la Métropole Européenne de Lille ou son représentant ;
– le délégué régional Hauts-de-France du  CNRS ou son représentant ;
– le délégué régional Nord-Ouest de l’INSERM ou son représentant ;
– le directeur du centre de recherche de l’INRIA ou son représentant ;
– le directeur général du Centre Hospitalier Universitaire de Lille ou son représentant ;
– le directeur général de l’Institut Pasteur de Lille ou son représentant.

1 représentant des établissements-composantes. Cette représentation est assurée alternativement par chacun des quatre directeurs d’établissement-composante pour une durée d’un an.

8 personnalités extérieures à l’établissement :

  • trois personnalités désignées par des organismes choisis, à la majorité simple, par les membres relevant des collèges définis aux a, b, c, d et e du 1° du présent article.
  • quatre personnalités désignées, à titre individuel, par les mêmes membres du conseil, à la majorité simple, après appel public à candidature publié sur le site internet de l’établissement.
  • un représentant du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER).

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Frédérique Vidal, l’arroseuse arrosée

Frédérique Vidal, l’arroseuse arrosée.

Partie 1. Le projet avorté de reconversion de Frédérique Vidal éclaire son positionnement ministériel, 22/10/2022, par Michel Abhervé, Blog Alternatives économiques.

Texte in extenso. « Quand Frédérique Vidal a été nommée en 2017 ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, elle était présidente de l’Université de Nice où sa carrière fut plus marquée par de nombreuses fonctions administratives montrant des méthodes de direction managériales à l’américaine que la recherche (aucune direction de thèse, un seul article scientifique).

Demeurant cinq ans en poste, elle ne montra guère de soutien aux fondements de l’Université, s’égarant même dans une tentative d’instrumentation du CNRS au service de son combat contre l’islamo-gauchisme qui a conduit Emmanuel Macron à prendre nettement ses distances en faisant dire que le président de la République est profondément attaché à l’indépendance des enseignants-chercheurs, qui est un des fondements de notre république et que nous devons garantir.

On comprend mieux un certain nombre de ses positions quand on sait qu’après avoir quitté le gouvernement, elle n’a pas voulu retourner à l’Université mais s’est fait recruter par l’école de commerce Skema Business School comme directrice de la stratégie du développement.

Ou plutôt voulait occuper cette fonction, avant que la HAVTP, Haute autorité pour la transparence de la vie publique, ne l’interdise en termes particulièrement clairs dans sa délibération :  le projet de Madame Vidal est incompatible avec les fonctions gouvernementales qu’elle a exercées au cours des trois dernières années, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les risques déontologiques.

La HATVP,  qui  observe que la subvention accordée pour l’année 2021 a fait l’objet d’une augmentation de 20%, affirme qu’elle relève un risque que Madame Vidal soit regardée comme ayant accompli, au cours des trois dernières années, des actes mentionnés à l’article 432-13 du code pénal à l’égard de l’association Skema Business School qu’elle souhaite rejoindre.

Va-t-elle devoir revenir comme enseignante-chercheuse à l’Université ? » Réponses dans la partie 3 de cette chronique.

Partie 2. Autres extraits de la délibération de la HAVTP (4 pages)

« La compatibilité des activités envisagées avec les fonctions publiques exercées au cours des trois dernières années.

Article 7.  Skema Business School a reçu, en 2015, par arrêté du ministre chargé de l’enseignement, la qualification d’établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général et a conclu, à ce titre, un contrat pluriannuel avec l’État, fixant le soutien financier apporté par ce dernier et les contreparties correspondantes de l’établissement. Cette qualification a été renouvelée par arrêté du 23 décembre 2019 et un nouveau contrat a été conclu pour la période 2020-2024.

Par ailleurs, les conventions financières conclues par l’État annuellement avec l’établissement font ressortir que Skema Business School a perçu 1 985 200 euros de subventions pour l’année 2021, 1 637 000 euros pour l’année 2020 et 1 636 800 euros pour l’année 2019″.

« Article 8. Le premier alinéa de l’article 432-13 du code pénal punit de trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 200 000 euros le fait, pour un agent public, de prendre ou de recevoir une participation par travail, conseil ou capitaux, dans une entreprise privée dont il a assuré la surveillance ou le contrôle, ou avec laquelle il a conclu un contrat ou donné un avis sur un contrat dans le cadre de ses fonctions, ou encore à l’égard de laquelle il a proposé à l’autorité compétente de prendre des décisions relatives à des opérations de cette entreprise ou formulé un avis sur de telles décisions avant l’expiration d’un délai de trois ans suivant l’accomplissement de ces actes.

Le deuxième alinéa de cet article punit des mêmes peines toute participation par travail, conseil ou capitaux dans une entreprise privée qui possède au moins 30 % de capital commun ou a conclu un contrat comportant une exclusivité de droit ou de fait avec l’une des entreprises mentionnées au premier alinéa ».

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SUP. Estimer les besoins immobiliers

Commentaires sur le chapitre 1 du Rapport public thématique de la Cour des comptes. L’Immobilier universitaire. Du défi de la croissance à celui du transfert de propriété, octobre 2022.

Le premier chapitre du rapport de la Cour des comptes néglige quelque peu le rôle joué par les modifications du statut des enseignants du Supérieur universitaire dans l’évolution et dans l’utilisation au quotidien du parc immobilier universitaire. Ce statut leur donne la possibilité de consacrer moins d’un mois de travail en amphi ou dans une salle de cours. La plupart parviennent, au fil de l’ancienneté, à obtenir un emploi du temps satisfaisant dans des locaux satisfaisants. Les plus mal lotis savent qu’ils doivent patienter un mois, les abandons étudiants étant importants en début de semestre.

Partie 1. Moins d’un mois de travail en salle de cours : le statut de 1984

Décret n°84-431 du 6 juin 1984 fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs.

« Le temps de travail de référence, correspondant au temps de travail arrêté dans la fonction publique, est constitué pour les enseignants-chercheurs :

1° Pour moitié, par les services d’enseignement déterminés par rapport à une durée annuelle de référence égale à 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques ou toute combinaison équivalente en formation initiale, continue ou à distance. Ces services d’enseignement s’accompagnent de la préparation et du contrôle des connaissances y afférents. Ils sont pris en compte pour le suivi de carrière réalisé dans les conditions prévues à l’article 18-1 du présent décret.

2° Pour moitié, par une activité de recherche prise en compte pour le suivi de carrière réalisé dans les conditions prévues à l’article 18-1 du présent décret.

Lorsqu’ils accomplissent des enseignements complémentaires au-delà de leur temps de travail tel qu’il est défini au présent article, les enseignants-chercheurs perçoivent une rémunération complémentaire dans les conditions prévues par décret ».

Mes commentaires. 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques ou toute combinaison équivalente correspondent à 4 heures par semaine (4  x 32) ou à 6 heures par semaine (6 x 32). Le décret de 1984 tablait donc sur 32 semaines de cours pour les étudiants.

L’année civile faisant 52 semaines, il reste 20 semaines. A quoi sont-elles consacrées ? Aux congés payés de tous les personnels, aux vacances des étudiants, et aux examens.

La semestrialisation des cours a profondément modifié l’organisation de l’année universitaire (deux périodes d’examens). Les universités ont dû réduire le nombre de semaines de cours (12 à 13 par semestre). La mission de diffusion des connaissances n’est ainsi réalisée que la moitié de l’année (au mieux 26 semaines).

D’autres évolutions rendent de plus en plus difficile la fabrication des emplois du temps. Les regroupements entre universités ont multiplié les fonctions administratives et donc les décharges de services pour des enseignants-chercheurs chargés de ces fonctions.

L’offre de formation (nombre de diplômes différents) continue sa progression. Chaque année, Parcoursup enregistre un plus grand nombre de parcours de 1ère année, est ouvert désormais aux étudiants qui souhaitent se réorienter. Plus de demandes pour un immobilier qui n’offre désormais pas plus de m² pour l’enseignement.

Davantage de diversité des contenus de formations qui portent le même titre. Dans le 1er cycle, le cycle de licence, il n’y a pas de programme défini nationalement. Les diplômes ne sont plus habilités un par un. L’offre de formation de l’établissement fait l’objet d’une accréditation globale pour quatre ou cinq ans.

Pour ne pas gaspiller les surfaces disponibles, les universités exigent parfois un nombre minimum d’inscrits dans chaque formation ou option proposée (par exemple : pas moins de 10 inscrits). Les enseignants concernés  se débrouillent en proposant leur cours dans plusieurs diplômes de la même faculté ou dans plusieurs facultés. Cela répond au doux nom de mutualisation. Mais l’effectif réel est au mieux stabilisé et connu au bout de deux ou trois semaines. Après un tel délai, l’enseignement en question ne peut plus être fermé !

Plusieurs évolutions observées au niveau pédagogique desserrent en principe l’étau de l’immobilier disponible : progression des formations par alternance, développement de l’enseignement à distance.

La mutualisation cause d’importants soucis au moment de l’élaboration du planning des examens : ne pas se retrouver avec des étudiants qui ont deux épreuves à la même heure. On résout le problème en allongeant le nombre de jours de la session d’examens du semestre.

En résumé, pour respecter le décret de 1984 (32 semaines de cours par an), la Cour des Comptes aurait dû ou pu recommander la fin de la semestrialisation, la diminution  du nombre de contrôles continus sur table, la définition de capacités d’accueil pour chaque formation.

Plus fondamentalement, la création d’établissements de proximité, dédiés au  premier cycle en trois ans (chroniques sur les Instituts d’Enseignement Supérieur), rendrait plus faciles la prévision, la gestion, le contrôle et l’évaluation de l’immobilier mobilisé pour les enseignements.

Partie 2. Cour des Comptes. L’Immobilier universitaire. Du défi de la croissance à celui du transfert de propriété. Rapport public thématique, extraits du chapitre 1, pages 16 à 20, octobre 2022.

Page 16. L’évolution des besoins immobiliers des universités

« Elle doit s’apprécier au regard de l’évolution de la démographie étudiante, de l’affectation et des taux d’occupation des locaux existant et de la capacité de rationalisation du parc immobilier ».

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Classement de Shanghai : STOP !

Lors de la création du blog Histoires d’Universités en 2009, j’ai consacré une chronique critique à ce classement : Pamphlet contre Shanghai. J’ai récidivé chaque année qui a suivi : le marronnier de Shanghai. Cette fois, je dis STOP !

Partie 1 : Ne plus se référer au classement de Shanghai.

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur de Rechercher doit donner l’exemple, doit cesser de publier des communiqués d’autosatisfaction. Depuis 2009, celui-ci, qu’il soit de droite ou de gauche, mène la même politique : les établissements doivent se regrouper, voire fusionner, pour progresser dans le classement.

Cette politique, encore accentuée par la création d’Établissements Publics Expérimentaux en 2019, va conduire à la mort des universités publiques et de leurs valeurs séculaires : la démocratie universitaire y est sacrifiée (les personnels et les étudiants ne sont plus majoritaires dans le conseil d’administration), la défense de l’intérêt collectif est combattue. Domine l’intérêt individuel des présidents dont certains resteront accrochés à leur fonction bunkerisée pendant deux tiers de leur vie professionnelle, jusqu’à leur retraite.

Extraits du Communiqué du MENESR de juillet 2022 : le classement thématique de Shanghai 2022 conforte l’excellence des établissements de l’enseignement supérieur.

« Mme Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche se félicite de ces reconnaissances, et de la prise en compte dans ce classement des nouveaux périmètres des établissements publics expérimentaux (EPE) créés en 2022 (Montpellier, Lille et Nantes). 11 EPE, sur les 14 officiellement créés à ce jour, figurent dans le classement thématique de Shanghai.

Ces résultats confortent la politique d’investissement de l’État en recherche sur le temps long avec les centres d’excellence IDEX/ISITE et les programmes de France 2030 comme Excellences. De plus, les leviers mis à disposition des établissements dans le cadre de la loi de programmation de la recherche (création de chaires de professeur junior, augmentation des crédits alloués à l’ANR et aux laboratoires, valorisation du doctorat) permettront d’améliorer à la fois la production scientifique de nos laboratoires et l’attractivité de nos établissements pour les chercheurs internationaux ».

Extraits du Communiqué du 15 août 2022. La stabilité de la France dans le classement général de Shanghai illustre le rayonnement scientifique français à l’international.

« Comme en 2021, 4 établissements sont classés dans le Top 100 dont 3 dans le Top 50.  Le classement de l’Université Paris-Saclay au rang de 16e université mondiale (1re université française et 3e européenne) permet également à la France de conserver pour la 3e année consécutive sa 3e place mondiale, sur la base du nombre d’établissements dans le Top 20. Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, félicite les 28 établissements classés. Elle salue également le passage dans la tranche supérieure des universités de Toulouse 3 Paul Sabatier (201-300), Lille (301-400), Paris Est Créteil (801-900) et de l’INSA Toulouse (701-800) ainsi que la prise en compte des nouveaux périmètres des établissements publics expérimentaux (EPE), y compris ceux créés en 2022 (Université de Montpellier, Université de Lille et Nantes Université) »

Partie 2.  L’université Paris Saclay, 1ère université française pour Shanghai, est un exemple de politique de transports publics ratée ; elle est responsable du dérèglement climatique dans sa zone géographique (riches terres agricoles du plateau de Saclay mangées par des immeubles de faible hauteur et des parkings pour voitures). Parkings à vélos inutiles : pour monter sur le plateau, il faut être un cycliste amateur de bon niveau.

L’université Paris Saclay selon Wikipédia

« L’université Paris-Saclay est une université française créée le 6 novembre 2019 par décret paru au Journal officiel en tant qu’établissement expérimental public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Elle est l’une des douze universités parisiennes, héritière de l’université Paris-Sud-XI, créée le 1er janvier 1971.

Elle est membre et coordonne l’alliance universitaire européenne European University Alliance for Global Health depuis le 1er septembre 2019 et de Udice depuis 2020.

Jusqu’en novembre 2019, l’université Paris-Saclay était une communauté d’universités et d’établissements (ComUE). Sa création a pour but initial de constituer le pôle de formation et de recherche de la grappe industrielle Paris-Saclay.

L’université Paris-Saclay succède à l’université Paris-Sud, supprimée le 1er janvier 2020, et intègre l’École normale supérieure Paris-Saclay, CentraleSupélec, l’Institut d’Optique et AgroParisTech en tant que établissements-composantes ; ainsi que l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) en tant qu’organisme de recherche.

Elle a pour perspective à terme (en 2025) de fusionner avec ses deux universités membres-associés, l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et l’université d’Évry-Val-d’Essonne« .

2025, une année horribilis en perspective : la fusion avec ses deux membres associés va mécaniquement plomber la place de Paris-Saclay dans le classement de Shanghai. Raison de plus pour oublier tout de suite ce classement international.

Partie 3. 1976, l’École Polytechnique s’installe en bordure du plateau de Saclay

« Le transfert de l’École polytechnique à Palaiseau est un épisode connu dans ses principaux aspects : décision de principe en 1961, inscription dans le Ve Plan en 1965, confirmation par le général de Gaulle en 1968, début des travaux en 1970, début de la construction en 1972, installation de l’École à Palaiseau en 1976 » …

Alain Piffaretti, Les Échos, Polytechnique à Palaiseau : un transfert mouvementé, 10 août 2021.

« 30 Août 1976. La promotion 76 des élèves découvre les locaux flambant neufs de la toute nouvelle école Polytechnique à Palaiseau. En pénétrant sur l’immense espace de 152 hectares, ils n’ignorent surement pas que ce jour marque la fin d’un long processus d’une quinzaine d’années. L’installation aura en effet connu plusieurs rebondissements politiques et essuyé une résistance acharnée. Car le déménagement sur le plateau de Saclay de la prestigieuse école constitue aux yeux de nombreux anciens élèves une véritable déchéance ».

Partie 4. Le serpent de mer des transports publics de grande capacité.

Chronique du blog du 31 octobre 2019. Paris Saclay, Empreinte Carbone. « Un communiqué final qui me laisse pantois… Novlangue de bois, défis modernistes consensuels, banalités grandiloquentes, méthode Coué. Et concrètement ? Rien ?

Rien ? Non ! à part une contribution au réchauffement climatique…

  • quelle Empreinte carbone laissée par 300 participants dont la plupart sont venus par avion, en provenance de quatre continents !
  • quelle Empreinte carbone laissée par plusieurs milliers de voitures stationnant sur les parkings créés sur le plateau de Saclay, en l’absence de transports en commun performants et/ou en cas d’incidents? Le 5 juillet 2019, HDR au CEA Saclay Neurospin. Temps mis entre la gare de Strasbourg et la gare de l’Est : 1 heure 48 ; temps mis entre la gare de l’Est et le CEA Saclay, en passant par Denfert-Rochereau et Massy-Palaiseau : 2 heures 25.

Le Métro – ligne 18 du Grand Paris Express… en 2030

« La future ligne de métro 18 s’inscrit dans le projet du Nouveau Grand Paris. Cette ligne automatique, qui reliera Orly à Versailles, en passant par la Communauté d’agglomération Paris-Saclay, sera réalisée en deux phases : d’Orly Aéroport au CEA Saint-Aubin, au plus tard en 2027, et du CEA Saint-Aubin à Versailles Chantiers, en 2030.

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Un 1er cycle du Supérieur à Dole ?

Un 1er cycle d’enseignement supérieur à Dole ? Suite de la chronique. Université de Dole : les guerres du 17ème siècle l’ont tuée.

Cinq parties dans cette chronique.

  • 1. Depuis 1983 : antenne décentralisée de l’Université Ouverte de Franche-Comté.
  • 2. Depuis 2015 : Université Bourgogne Franche-Comté, communauté d’universités et d’établissements.
  • 3. L’enseignement supérieur professionnel de 1er cycle domine dans le département du Jura.
  • 4. 600 ans après, Dole peut-elle redevenir ville universitaire ? 5.
  • 5. Collectivités territoriales : créer des Instituts d’Enseignement Supérieur dans le Jura.

Partie 1. « Depuis 1983 à Dole, antenne décentralisée de l’Université Ouverte de Franche-Comté, service public chargé de la diffusion de la culture. Conférences animées par des enseignants des universités ou des lycées.

  • histoire : ancienne, médiévale, moderne et contemporaine,
  • histoire de l’art,
  • sciences : astronomie, botanique, biologie, médecine, géologie, météorologie,
  • littérature, 
  • philosophie
  • écologie
  • actualités
  • paléographie : lecture d’écrits antiques et médiévaux.

Un cycle itinérant de conférences est organisé chaque année, au printemps, dans les communes avoisinantes de Dole. En rapport avec certains de ces thèmes, des sorties et des voyages sont proposés ».

Télécharger le programme des conférences 2021/2022

Conférences repérées dans le programme :  Nicolas Nicole (1702-1784, architecte bisontin du siècle des Lumières.  

Partie 2. Depuis 2015, Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC), communauté d’universités et d’établissements (COMUE)  .

L’Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC) regroupe sept établissements d’enseignement supérieur et de recherche, dont trois universités. L’une d’entre elles est l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard. La fusion n’a jamais été explorée comme mode de regroupement entre les 3 universités. L’établissement public expérimental (EPE 2018) entre les 7 établissements ne l’a pas été non plus. 

Citations du site de l’UFBC. « La création d’UBFC répond à un impératif de compétitivité pour la Bourgogne-Franche-Comté. UBFC incarne ainsi le développement de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation sur ce territoire en s’appuyant sur les forces et les atouts des établissements membres qu’elle fédère. Ce développement se traduit par une offre de formation pluridisciplinaire de qualité, en lien avec une recherche portant des domaines de spécialisation reconnus et en cohérence avec l’économie et la culture de son territoire.

Le projet stratégique d’UBFC est celui d’une université fédérale, respectant la souveraineté de ses membres, avec la vocation de construire des projets collectifs.

UBFC comporte aujourd’hui plus de 60 000 étudiants et 8 800 personnels. Elle rayonne sur 13 sites, répartis de part et d’autres de la région Bourgogne Franche-Comté.

Ces grands pôles sont également à l’origine de la forte culture industrielle propre à la région Bourgogne – Franche-Comté et portent aujourd’hui des grandes spécificités économiques, à savoir l’agroalimentaire, les microtechniques, l’énergie et la mobilité.

Les compétences clefs de la Bourgogne – Franche-Comté ont permis de définir trois axes scientifiques, reconnus comme thématiques d’excellence sur le plan international :

  • Matériaux avancés, ondes et systèmes intelligents
  • Territoires, environnement, aliments
  • Soins individualisés et intégrés« .

Novembre 2018. Chronique du blog : Quand une Comue part en vrille. Communiqué de Nicolas Chaillet, président de la communauté d’universités et établissements Université Bourgogne-Franche-Comté, in le Bien public du 16 novembre 2018.

Partie 3. L’enseignement supérieur de 1er cycle de type professionnel domine dans le département du Jura, dans les deux villes les plus importantes, Dole (23 373 habitants), Lons-le-Saulnier (17 459). Source : ParcourSup Offre de formation.

  • Dans ces deux villes du département, il y a des BTS, mais pas de GPGE.
  • Dole : 31 BTS (environ 750 places), 67 à Besançon, 311 à Dijon.
  • Dole : pas de CPGE. 9 CPGE à Besançon, 25 à Dijon.
  • Dans ces deux villes du Jura, il n’y a ni DUT, ni licence universitaire en 3 ans.

Lons-le-Saunier bénéficie de son statut de chef-lieu de département. Elle possède un INSPE et une licence professionnelle Traitement des déchets.

Il existe des Instituts de Formation Sanitaire et Sociale de la Croix Rouge (soins infirmiers) à  LONS LE SAUNIER, VESOUL, QUETIGNY.

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Métiers, Familles Professionnelles

Les Métiers en 2030. Les Familles Professionnelles.

Deux sources (juillet 2022). Source 1. Interview Linkedin. Alexis Eidelman, chef du département Analyse des métiers à la Dares, présente « la nomenclature des familles professionnelles ». Source 2. Les métiers en 2030 : Rapport de Synthèse.

Source 1. À quoi servent les nomenclatures ? Si la Dares a lancé la nomenclature des familles professionnelles (FAP), c’est parce qu’il manquait un outil pour analyser les métiers ?

Absolument, il y avait un vrai manque. L’étude des métiers n’est pas nouvelle : les branches notamment ont toujours été très actives dans ce domaine – mais chacune des études produites regroupait à sa façon les métiers, en fonction de l’offre et de la demande d’emploi sur le territoire étudié. Les études ne pouvaient donc pas être comparées entre elles. 

L’organisme auquel la Dares a succédé a donc commencé, dans les années 80, à réfléchir en lien avec les statisticiens en région à une nomenclature des métiers commune : l’objectif était d’améliorer la compréhension du marché du travail aussi bien avec des données locales que nationales.

C’est ainsi qu’est née en 1993 la première version nationale des familles professionnelles. Cette nomenclature FAP s’appuie sur deux autres nomenclatures qui existaient déjà… 

D’un côté, il y a Pôle emploi, qui met en relation des personnes qui cherchent un travail avec des offres d’emploi disponibles. Il est plutôt dans une démarche opérationnelle et se base notamment sur la manière dont les employeurs décrivent leurs postes pour les mettre en relation avec des personnes en recherche d’emploi. C’est de cette façon qu’il a été développé le Répertoire opérationnel des métiers et des emplois (nomenclature Rome). La limite, c’est que certaines professions qui ne recrutent pas en passant par Pôle emploi (les artisans, le clergé, les politiques…) ne sont pas dans leur champ. Une autre limite c’est qu’elle ne permet pas de faire des analyses sociologiques : on ne peut pas regrouper, à partir du Rome, les ouvriers, les professions intérimaires ou les cadres, distinguer les fonctionnaires des autres, etc. 

De l’autre côté, il y a la Nomenclature les Professions et catégories socioprofessionnelles (nomenclature PCS) proposée par l’Insee, qui collecte les professions déclarées directement par les personnes : elle insiste sur la différenciation du statut socioprofessionnel (employé, technicien, cadre, etc.). 

La nomenclature des FAP propose un langage commun entre les deux. Concrètement, une famille professionnelle dans notre nomenclature est un regroupement de plusieurs codes Rome et de plusieurs PCS.

Source 2. Les Métiers en 2030. Le rapport de synthèse. Groupe Prospective des métiers et qualifications présidé par Jean-Christophe Sciberra, France Stratégie et Dares, juillet 2022, 12 pages.

Les Métiers en 2030. Les postes à pourvoir par métiers

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Quels métiers verront le plus de seniors cesser leur activité ?

Quels métiers recruteront le plus ?

760 000 postes à pourvoir tous les ans d’ici à 2030.

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1789 Toulouse. Mort de l’université

Olivier Devaux, Entre la mort de l’Université et la naissance de l’École Centrale. L’Institut Paganel et la difficile survie de l’enseignement du droit à Toulouse en 1794, Université du  droit, Revue d’Histoire des Facultés de droit et de la science juridique, n° 5, 1987, pp. 23-32.

Premières pages de l’article d’Olivier Devaux. « Parmi les plus illustres et les plus florissantes de l’Europe, l’université de Toulouse attirait non seulement un grand nombre d’écoliers des provinces du royaume mais encore elle en faisait venir, par sa réputation, plusieurs des royaumes voisins. Dès 1792, certains se prennent à regretter le temps désormais révolu où Toulouse devait l’essentiel de son prestige à la présence dans ses murs, aux côtés du Parlement de Languedoc établi en 1444, de l’Université fondée en 1229 et singulièrement de la Faculté de droit civil et canonique.

En effet, lorsque surviennent les événements de l’été 1789, et bien que les vingt-quatre Universités françaises soient en règle générale assoupies dans une routine maussade, la décadence n’est pas aussi prononcée à Toulouse que dans d’autres villes ; l’enseignement du droit y est resté sérieux, en contact avec la pratique grâce à la chaire de Droit français créée par Louis XIV.

Pourtant, et bien qu’elle ne promulgue aucune loi scolaire proprement dite, l’Assemblée Constituante porte, dès le 4 août 1789, un coup décisif aux établissements d’instruction. L’abolition des privilèges et droits féodaux dont de nombreuses institutions tiraient profit sous forme de participation aux dîmes, gabelles et octrois, ruine l’Université toulousaine. En juillet 1792, Boyer, trésorier de l’Université, note également : outre ces revenus, chaque faculté avoit les siens propres qui constituaient dans les gages donnés par le Roy et qui se trouvent encore conférés quoiqu’ils ne soient pas payés depuis deux ans, dans les inscriptions et la graduation qui n’ont rien produit l’année passée ou presque rien et qui produiront encore moins cette année par la fausse idée où sont les étudiants que l’attestation du temps d’étude ainsi que le grade seront à l’avenir inutiles.

A la disparition des revenus s’ajoute bientôt la question du serment. Après avoir, par décret du 27 novembre 1790, imposé aux ecclésiastiques la soumission à la Constitution civile du clergé, la Constituante décide, le 22 mars 1791, que nul individu ne sera appelé à exercer et nul professeur ne pourra continuer aucune fonction ou remplir aucune place dans les établissements appartenant à l’instruction publique dans tout le royaume qu’auparavant il n’est prêté le serment civique et s’il est ecclésiastique le serment des fonctionnaires publics ecclésiastiques.

A la Faculté de droit, le professeur Rigaud se soumet le 6 mai 1791, bientôt imité par les agrégés Loubers, Bec et Turle-Larbrepin. Indécis, le professeur Labroquère et l’agrégé Maynard ont fait leur soumission qu’ils n’ont pas effectuée depuis.

Quant aux professeurs Briant, Gouazé, Ruffat et aux agrégés Fauqué et Daram, sommés de comparaître à la maison commune le 19 juillet, ils ne se déplacent pas.

Largement amputés par les défections, les effectifs sont hâtivement reconstitués dès le 19 novembre 1791. En revanche, le traitement qui doit se substituer aux anciennes sources de revenu – 1 800 livres pour les professeurs, 800 livres pour les agrégés – n’est alloué qu’à compter du 4 mai 1793.

A cette date, la Faculté de droit est déjà désorganisée. Nombre d’enseignants se sont en effet lancés dans une carrière politique qui les accapare.

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De + en + d’étudiants dans le SUP

L’État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France (MESRI, 13/05/2022)

« Cette publication constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu’il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international ».

Bref commentaire : cette publication du Ministère de tutelle observe le « verre à moitié plein » plutôt que le « verre à moitié vide ». Extraits du résumé.

Le nombre d’étudiants progresse vivement : + 9 % sur les seules 5 dernières années

« Selon les résultats de la session 2020 du baccalauréat, en raison d’un fort taux de réussite lié aux conditions exceptionnelle de la crise sanitaire du COVID-19, 723 000 candidats ont obtenu le baccalauréat (fiche 07). Le nombre de bacheliers retrouve un niveau inférieur, mais cependant encore élevé, en 2021 avec 687 200 bacheliers.

La part d’une génération ayant le bac, qui a dépassé 60 % en 1995, atteint 87,0 % en 2020. La quasi-totalité des bacheliers généraux et trois quarts des bacheliers technologiques s’inscrivent dans l’enseignement supérieur ; pour les bacheliers professionnels, dont une majorité se dirige d’emblée vers la vie active, le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur est certes inférieur mais il a nettement progressé en 10 ans pour atteindre 43 % en 2020″.

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Des dépenses en faveur de l’enseignement supérieur légèrement supérieures à la moyenne de l’OCDE

« La crise sanitaire a provoqué en 2020 la fermeture des établissements pendant plusieurs semaines. Elle a également affecté le budget de l’État et le PIB. À prix constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), en 2020, les dépenses de la collectivité nationale pour l’enseignement supérieur sont donc en recul de 0,8 % par rapport à 2019. La collectivité national a ainsi dépensé 33,8 milliards d’euros (Md€) pour l’enseignement supérieur en 2020 (fiche 01). Cette dépense a connu une forte croissance depuis 1980 : elle a été multipliée par 2,8 (en prix constants).

En 2020, la dépense moyenne par étudiant s’élève à 11 580 euros. Elle est un peu supérieure à la dépense moyenne pour un lycéen (11 140 euros en 2020). Depuis 2014, la dépense moyenne par étudiant s’est contractée à un rythme de – 1,4 % par an en moyenne, sous l’effet de la vive progression des effectifs étudiants. Ainsi, la dépense moyenne par étudiant s’est réduite de près de 4,3 % en cinq ans, alors même que le nombre d’étudiants inscrits progressait de près de 6,8 %.

Sa progression est néanmoins forte sur longue période, avec une croissance de 33 % depuis 1980. Le coût par étudiant est différent selon les filières de formation : il varie de 10 440 euros en moyenne par an pour un étudiant d’université jusqu’à 15 730 euros pour un élève de CPGE. Le différentiel s’explique en grande partie par le taux d’encadrement pédagogique ».

Une amélioration sensible de la réussite à l’université

« La réussite dans l’enseignement supérieur est fortement influencée par les antécédents scolaires des étudiants. C’est notamment vrai pour la Licence générale, le DUT ou le BTS et a fortiori pour la Première année commune aux études de santé, en vigueur jusqu’à la réforme intervenue en 2020 (fiche 21). À l’exception de la Licence professionnelle où le bac d’origine a peu d’influence sur la réussite, les bacheliers généraux réussissent mieux que les bacheliers technologiques et professionnels.

Seuls 46,3 % des étudiants de Licence obtiennent leur diplôme en 3, 4 ou 5 ans (fiche 22). Mais la réussite en Licence continue sa progression cette année encore avec un taux de réussite en 3 ans pour la cohorte des bacheliers 2017 qui s’établit à 32 % en progrès de près de 3 points. Ces taux encore relativement faibles sont liés pour l’essentiel aux abandons à l’issue de la première année de Licence, le cas échéant suivis d’une réorientation vers d’autres filières de formation .

La réussite des bacheliers généraux en Licence en 3, 4 ou 5 ans est plus de deux fois plus élevée (56,7 %) que celle des bacheliers technologiques (20,3 %) ou que celle des bacheliers professionnels (8,1 %). L’assiduité des étudiants est déterminante dans leur réussite. Ainsi 58 % des étudiants témoignant d’une assiduité minimale en L1 passent en deuxième année.

Il est encore trop tôt pour évaluer complètement les conséquences sur la réussite du contexte de crise sanitaire mais on peut déjà constater une forte progression du passage de première en deuxième année de licence à la rentrée 2020″.

Chronique critique, 23 mars 2021 : Enquête CPU sur la réussite. Honte !

Moins de recrutements d’enseignants-chercheurs (professeurs et maîtres de conférences des universités).

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