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3600 VAE dans les universités

Les universités frisent le ridicule en matière de Validation des acquis de l’expérience (VAE). En 2019, elle n’ont délivré que 3 600 diplômes par ce mode de certification qui a fêté son 20ème anniversaire en 2022. Les Sections de Techniciens Supérieurs dans les lycées ont fait mieux : 4000 BTS délivrés par VAE.

La Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi veut booster la VAE dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement.

Cette loi prévoit la création d’un service public de la VAE sous la forme d’un groupement d’intérêt public et d’une plateforme dont la mission sera d’accompagner et d’orienter les personnes demandant une validation des acquis de leur expérience. Est prévue également la naissance d’un nouveau métier, Architecte de parcours.

Les universités ont manifesté leur volonté d’être parties prenantes du changement. Sont-elles capables de se mobiliser dans l’urgence (les décrets d’application seront publiés au plus tard le 1er mars 2023) ? Cela supposerait qu’elles décident de se focaliser sur les secteurs en tension, de construire des blocs de compétences ad hoc, pour produire finalement 1000 VAE de plus. Un tel jeu en vaut-il la peine ?

Chronique en 3 parties. Partie 1. Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail. Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire. Partie 3.  Long article de l’Étudiant sur ce qui devrait être précisé dans les décrets à venir.

Partie 1. Article 11 de la Loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Source : Légifrance.

« A titre expérimental, afin de favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement, pour une durée de trois ans à compter d’une date fixée par décret, et au plus tard le 1er mars 2023, les contrats de professionnalisation conclus par les employeurs de droit privé peuvent comporter des actions en vue de la validation des acquis de l’expérience.

Pour la mise en œuvre de cette expérimentation, il peut être dérogé aux articles L. 6314-1, L. 6325-1, L. 6325-2, L. 6325-11, L. 6325-13 et L. 6332-14 du code du travail.

Les conditions de mise en œuvre de cette expérimentation, notamment les qualifications ou blocs de certifications professionnelles pouvant être obtenus par la validation des acquis de l’expérience, sont déterminées par décret.

Au plus tard six mois avant son terme, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation de cette expérimentation ».

Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire

Source. État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France n°15, 2022. Indicateur n°29. Validation des acquis de l’expérience dans l’enseignement supérieur universitaire, en 2019 par Claire Letroublon.

« La validation constitue une voie d’accès à la certification. En 2019, ses bénéficiaires sont 3 600 à obtenir après examen par un jury la totalité ou une partie d’un diplôme de l’enseignement supérieur en faisant reconnaître des compétences acquises par l’expérience.

Du démarrage du dispositif (en 2002) à 2005, la VAE après examen par un jury dans les universités et au CNAM augmente rapidement pour atteindre 4 000 bénéficiaires en 2007. Ses effectifs amorcent une baisse, non régulière, à partir de 2013.

En 2019, la VAE concerne 3 600 bénéficiaires, comme en 2018, dont 74 % obtiennent une VAE totale. Cette part croît jusqu’en 2017 : elle était de 30 % en 2003, 50 % en 2008, 74 % en 2017 et est stable depuis.

La Licence professionnelle et le Master sont les diplômes les plus obtenus en VAE, avec 42 % et 39 % de bénéficiaires. La VAE est moins souvent totale pour les diplômes les plus élevés. Plus de huit bénéficiaires d’une Licence professionnelle ou d’un DUT sur dix obtiennent leur diplôme totalement contre sept sur dix pour ceux d’un Master et Doctorat et moins d’un sur deux pour ceux d’un diplôme d’ingénieur….

En 2019, 35 % des universités proposent un accompagnement avant le dépôt du dossier de VAE et 75 % un accompagnement post-recevabilité. L’accompagnement est à la fois individuel et collectif dans 60 % des universités et dans 20 % il est dispensé par un prestataire extérieur pour tout ou partie.

Une démarche de VAE a un coût (recevabilité, rédaction du dossier de VAE…). Dans la répartition globale des financements des bénéficiaires d’une VAE dans les universités, les entreprises (26 %), les gestionnaires des fonds de formation professionnelle (29 %) et l’autofinancement (26 %) devancent les fonds publics (16 %) ».

Partie 3. Pour l’université, la massification de la VAE pose de nombreux défis. Source : texte intégral d’Étienne Gless, L’Étudiant, 20 janvier 2023.

La loi Marché du travail prévoit une simplification et massification du dispositif de validation des acquis de l’expérience. Objectif : tripler le nombre de personnes préparant un diplôme en VAE pour atteindre 100.000 bénéficiaires. Une opportunité dont les universités comptent bien s’emparer. Mais dans l’attente des décrets d’application, de nombreuses inconnues persistent.

La VAE (validation des acquis de l’expérience) a permis en 2022 à plus de 30.000 personnes expérimentées de valider totalement ou partiellement un diplôme, un titre professionnel ou d’accéder à des formations supérieures.

Alors que ce dispositif, mis en place à l’université en 2002, vient juste de fêter ses 20 ans, la loi « Marché du travail » du 21 décembre 2022 simplifie et modernise la VAE pour la rendre plus attractive. Elle instaure ainsi un accès universel à la VAE jusque-là réservée aux seules personnes engagées dans la vie active.

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2023, la Formation continue

2023, année européenne de la formation tout au long de la vie version Chat GPT.

Yannick Vigignol, La formation continue à l’université, édito de la Lettre 83, 20 janvier 2023.

« L’année 2023 est déclarée Année Européenne de la Formation tout au long de la vie. Cette année est l’occasion de mettre en lumière l’importance de la formation tout au long de la vie pour les individus, les entreprises et la société dans son ensemble.

La formation tout au long de la vie permet aux individus de développer leurs compétences et de s’adapter aux changements constants de l’environnement économique et technologique. Elle est également essentielle pour les entreprises qui cherchent à maintenir leur  compétitivité sur un marché globalisé et en évolution rapide…

Ce n’est là que le début de l’édito très complet que m’a proposé Chat GPT lorsque je lui ai soumis ma demande. Et au-delà du buzz du moment suscité par ce chatbot, il est bien question du futur rôle de l’intelligence artificielle dans la production de connaissances et dans le traitement des informations. De nombreux métiers seront directement impactés puisque la production de contenus peut être déléguée à la machine mais c’est aussi l’acquisition de connaissances qui est questionnée puisque le chatbot est en mesure de produire des exercices ou des mémoires en lieu et place de l’apprenant.

Un sujet de fonds pour nous tous professionnels de la formation continue et qui mériterait d’être à l’honneur dans les travaux de cette année européenne qui certes intègre bien les besoins en compétences numériques mais sans identifier clairement les mutations que le numérique entraine dans l’acquisition des compétences ».

Université Grenoble Alpes propose le podcast : Il était une fois ma Validation des acquis de l’Expérience (VAE).

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Hommage à Richard Biéganski (1)

Mon ami Richard Biéganski est décédé à Marseille le 25 août 2020, à l’âge de 77 ans. Mes pensées les plus attristées pour ses proches.

J’ai tant de choses à raconter (notre amitié a duré 55 ans – 1965-2020) que je vais consacrer trois chroniques à Richard. Celle d’aujourd’hui concerne le métier de sociologue, les conclusions que nous avons tirées de l’exercice de cette profession. Je dirai dans une seconde chronique pourquoi Richard me paraissait incarner une société plus humaine pour l’après-covid, une société s’appuyant sur la pluriactivité et la frugalité.

Diaporama de 23 photos : le métier de sociologue

Marseille. Originaire du bassin minier du Pas-de-Calais, Richard a pourtant vécu 30 ans dans cette ville compliquée mais attachante. L’âge de la retraite venu, il aimait descendre du Panier, le quartier où il avait élu domicile, proche de son ancien lieu de travail à la Joliette, de la cathédrale La Major, pour aller admirer le coucher du soleil dans la Méditerranée ; il estimait que rien n’était plus beau.

La Major, 2013

Mais, ces derniers temps, atteint d’emphysème, la marche lui devenait de plus en plus pénible. J’aime croire que, une dernière fois avant d’être hospitalisé pour sa fin devenue certaine, le soleil rouge, plongeant doucement dans la mer, l’a rendu heureux.

Juillet 2919, sur la terrasse du Mucem, Richard et moi après un déjeuner d’une demi-douzaine d’huitres et d’un verre de Muscadet. Je ne savais pas que ce serait notre dernière rencontre en face à face.

Juin 1966. Douze étudiants obtiennent une licence de sociologie à la Faculté des Lettres de Lille. Ce diplôme avait été créé en 1958. Mais du fait de ce faible effectif, beaucoup de cours étaient mutualisés avec les étudiants en philosophie, en psychologie, en économie politique.

Juillet  1965. Cinq de ces douze étudiants en sociologie de Lille sont invités par Pierre Bourdieu pour un stage d’une semaine dans son centre de recherche de la rue Monsieur le Prince dans le 6ème. Séminaires de recherche, travaux pratiques sur les données d’enquête sur la pratique sociale de la photographie, sur la fréquentation des musées. Nous logions dans le pavillon du Maroc à la Cité internationale. Jacques-Yves Eloy nous avait photographiés, Richard et moi, dans le Jardin du Luxembourg. Daniel Chave, décédé en 2011, avait aussi participé à ce stage (chronique du blog : Daniel Chave, la soude aux soudeurs).

Toute notre vie, nous avons été fiers d’avoir eu, parmi nos maîtres, Pierre Bourdieu. Aussi, nous nous sommes précipités quand une exposition, à Marseille en 2009, a été consacrée aux photos qu’il avait prises en Algérie.

Richard (à gauche de la photo)

Un autre de nos maîtres lillois : Jean-René Tréanton, coauteur du Traité de Sociologie du Travail au milieu des années 60. Il avait mis en place un certificat optionnel Introduction à la Sociologie du Travail. Nous avons suivi ces cours et réussi les examens en septembre 1966. Jean-René a été déterminant pour notre accès à un emploi dans le champ de sociologie de la formation, du travail, de la négociation collective, de l’emploi. 

Jean-René est décédé en décembre 2015, dans sa 91ème année. Richard et moi, nous lui avions rendu visite au cours de l’été précédent, dans sa maison de Bretagne, à l’heure de l’apéro. Retrouvailles fort émouvantes. Un hommage collectif lui a été rendu en décembre 2016 ; quatre des douze diplômés de 1966 étaient présents : Jacques-Yves Eloy, Michel Davaine, Richard et moi.

Jean-René Tréanton à droite de la photo

Trois périodes dans la trajectoire professionnelle de Richard Biéganski. Après la licence, il n’a pas poursuivi en doctorat.

A. Une première période de travail, à Lille, consacrée à des études régionales pilotées par Jean-René Tréanton : recourir à la recherche en sociologie pour changer la société.

1973. L’accord national interprofessionnel de 1970 et la loi sur la formation professionnelle continue de 1971 conduisent à la création de l’Agence nationale pour le développement de l’éducation permanente, établissement public national à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du Ministère de l’Éducation nationale, créée par décret du 13 février 1973.

B. Deuxième étape de la trajectoire. Richard saisit cette opportunité de recherche. Il est embauché par l’ADEP. Il déménage à Paris avec sa famille.

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Blog. Fin de la Saison 7

Fin de la saison 7 : 72 chroniques du blog sur les Universités et la Covid 19 (présentation inversement chronologique)

Juin 2020. Quelle rentrée pour l’enseignement et la recherche ? Et si les universités mouraient ?

12 juin 2020. Lettre à Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg.

Monsieur le Président, Le 5 mars, avant le confinement, un millier de personnels et d’étudiants de l’Université de Strasbourg se rassemblaient dans le Patio et manifestaient contre la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Sans attendre la levée de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement décide aujourd’hui de faire adopter cette loi dans les délais les plus courts, dans une version qui reprend et aggrave un projet largement rejeté par les acteurs de l’ESR.

Le projet a été envoyé aux membres du CNESER dimanche 7 juin pour une présentation en séance le 12 juin, ce qui témoigne d’un profond mépris de nos instances nationales. Un passage en Conseil des ministres est prévu le 8 juillet. Nous apprenons que la LPPR sera également mise à l’ordre du jour de la Commission de la Recherche de notre université le 17 juin prochain. Lire la suite…

Avril et mai 2020. Du confinement au déconfinement : les universités resteront fermées pour les étudiants, jusqu’à la rentrée (enseignements en ligne, modalités adaptées pour le contrôle des connaissances).

Le déconfinement commencé, j’arrête la rubrique Cuisiner facile en situation de confinement : 61 recettes.

13 mai. Frédérique Vidal adresse ses remerciements à la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche

Cette lettre mérite, selon moi, cinq critiques :

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SUP. Penser la pédagogie d’après

Comprendre les phases du confinement dans le supérieur pour préparer l’après, 21 mai 2020 par Jean-Marie Gilliot URL: https://www.innovation-pedagogique….

Depuis le début du confinement, les choses évoluent finalement très vite. Même si le fait de rester confiné chez soi semble rendre le temps particulièrement long, nous constatons qu’un changement rapide est en cours, et qu’il va se prolonger largement après cette « courte » période. Si dans un premier temps la communauté du supérieur s ‘est mobilisée pour gérer l’urgence, les sujets apparus dernièrement nous démontrent que « l’école d’après » reste à être définie aussi dans le supérieur.

Phase 1 : « l’urgence de la continuité pédagogique »

Mi mars, en quelques jours il a fallu passer d’un enseignement présentiel (mais aussi souvent déjà hybride, puisque souvent le numérique permet a minima de communiquer et partager des supports de cours) à un enseignement à distance. Il a donc fallu jongler entre outils existants, qui couvraient certains besoins et trouver des solutions pour compléter. Si certains s’inquiétaient de n’utiliser que des solutions « officielles », beaucoup de solutions alternatives ont été explorées, discutées, et retenues. Discord a ainsi fait une entrée remarquée dans les solutions intéressantes, car permettant de soutenir le travail en petits groupes.

Le passage du présentiel à la distance a posé comme question centrale l’organisation des séances synchrones (cours en amphi, TD, TP). Les établissements ont eu recours à des systèmes de visio, dans lesquels Zoom a pris une place importante. Plusieurs débats en ont découlé :

  • Techniques – est ce que les outils tiennent la charge, permettent l’interactivité ? La réponse est que oui globalement, si les infrastructures sont suffisantes. Dit autrement, il a souvent fallu passer par des solutions externes aux établissements pour cette raison. Et pour l’interactivité, beaucoup de solutions actuelles permettent de créer des petits groupes facilement.
  • Éthiques et sécurité – un large débat a eu lieu autour des failles de sécurité et des fuites de données liées à Zoom. Cet outil a de fait géré une crise de croissance exponentielle, qui démontre d’une part la capacité des solutions informatiques modernes a changer d’échelle, mais les limites des solutions proposées par des startups. Le débat est classique, avec toujours les mêmes arguments entre cloud, logiciel libre et directions des systèmes d’information, mais il ne trouve toujours pas d’issue satisfaisante ;
  • Pédagogiques – la distance met en avant le temps limité pendant lequel quelqu’un peut écouter de manière efficace, et les problèmes d’agenda. Il a fallu apprendre à limiter la durée des amphis, pour aller à l’essentiel, trouver des moyens pour renforcer les interactions, privilégier le travail en petits groupes. L’enregistrement de la séance est devenue indispensable pour les absents. L’absence n’est plus une faute, mais due à des causes multiples (techniques, obligation extérieure, décalage horaire, …). Beaucoup de choses ont été testées, et de nombreuses leçons en ont été retirées, sur lesquelles il va falloir capitaliser.

Bref, cette remise en question soudaine, imposée mais légitime, a permis de se reposer beaucoup de questions sur nos pratiques, a généré énormément de travail, mais permet de dessiner de nouvelles perspectives.

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ParcourSup piège les bacs pros

ParcourSup 2020. Les vœux d’orientation des lycéens pour la rentrée par Pierre Boulet.

Le texte de cette Note Flash est d’un optimisme béat. Il faudrait se réjouir du nouvel enrichissement  de l’offre de formation (1 000 formations supplémentaires), de la croissance de la proportion d’élèves de terminale qui ont déposé au moins un vœu (98,3% contre 96,3% en 2019), du fait que 20 000 terminales supplémentaires ont confirmé au moins un vœu dont 10 000 lycéens en section professionnelle.

Gifle pour les élèves inscrits en bac pro. Pas une des nouvelles formations prises en compte dans Parcoursup 2020 ne concerne ces élèves : licences de l’Université Paris Dauphine, formations des IEP, nouvelles écoles de commerce ou de management, écoles préparant aux métiers de la culture et formations préparant aux professions paramédicales, Parcours d’Accès Spécifique Santé et Licences option Accès Santé.

Cliquer ici pour lire : Depuis 15 ans, le flop de la licence

Tout va-t-il très bien, madame la Ministre ? Non et Non ! Cette année, les désillusions pour les élèves inscrits en terminale professionnelle vont être encore plus cauchemardesques que les années précédentes.

123 482 élèves sont inscrits en terminale professionnelle, 94,8% d’entre eux ont déposé au moins un vœu, soit 117 048. Certes, ceux-là ne vont pas tous être admis en 1er cycle :

  • certains vont échouer au bac (en particulier, ceux qui ont décroché lors de la pandémie ; ils sont plus nombreux dans les milieux populaires)
  • certains quitteront ParcourSup faute de recevoir une proposition d’admission dans leur 1er voeu
  • d’autres enfin ne recevront aucune proposition, même dans les formations dites non sélectives.

La Note Flash ment, au moins par omission : comme les années précédentes, la licence reste la formation la plus présente dans les listes de vœux des candidats avec 68 % des candidats ayant confirmé au moins l’une d’entre elles.

La licence est la formation la plus présente dans les vœux, mais seulement pour les élèves de terminale générale. Pour les élèves en terminale technologique ou professionnelle, c’est le BTS qui est la formation qui apparaît le plus dans les listes de vœux. Le BTS constitue 76% des vœux des élèves en bac pro.

Inclure tous les vœux dans le calcul est une tromperie. A ce stade de la procédure, seul le vœu classé en numéro 1 démontre une réelle préférence. Mais le classement par vœu n°1 n’est pas présenté dans la Note Flash.

En 2018-2019 (Source Repères et Références Statistiques 2019, indicateur 6.12.4, page 175), l’effectif d’entrants en BTS a été de 139 890 élèves. Les bacheliers professionnels représentaient 31 % de ces entrants, soit 43 366.

Au final à la rentrée de septembre 2020, combien d’élèves de terminale professionnelle seront-ils admis en BTS, sachant que le BTS constitue aussi 10% des vœux des élèves de filière générale et 50% des vœux des élèves de filière technologique ? Ils seront vraisemblablement plus nombreux qu’à la rentrée 2019 et beaucoup moins nombreux que ceux qui ont placé un BTS en 1er vœu.

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Le travail étudiant en confinement

Le travail étudiant en période de confinement, Elsa Martin et Simon Paye, Université de Lorraine, UFR SHS Nancy, département de sociologie, avril 2020, 22 pages.

Extraits du rapport. « Ce compte-rendu d’enquête vient s’ajouter à ceux déjà publiés par des collègues des universités de Grenoble, de Nanterre, de Dauphine, de Paris 8, ainsi que de Rennes 2.

A Nancy, le conseil de formation de l’Université de Lorraine a indiqué que des possibilités d’examen à distance sont bien réelles et opérationnelles. Il appartient à chacun d’adapter l’évaluation au regard des possibilités offertes.

Nous souhaitions avant tout vérifier s’il était possible pour tous les étudiants de poursuivre leurs études à distance et sans interaction en présentiel avec leurs enseignants et leurs camarades de promotion. Sont abordés ici les aspects matériels de la question du travail à distance, ce qui constitue à nos yeux une des bases essentielles pour l’appréhender sereinement.

Quelques résultats de l’enquête.

  • 89 étudiants sur 299 n’ont pas répondu au sondage. Les problèmes identifiés dans ce compte-rendu, calculés sur les seuls répondants au sondage, sont sans doute sous-estimés
  • Seuls 17,6% des répondants déclarent avoir une connexion stable, rapide et illimitée
  • Près de la moitié (44,8%) disent rencontrer des problèmes de connexion sur une ou deux des dimensions (stabilité, rapidité et quantité illimitée)
  • Plus d’un tiers des répondants (37,6%) n’ont pas de connexion individuelle ou, s’ils en ont une, cumulent les trois problèmes de connexion (instabilité, lenteur et limitation)

Les décisions relatives au maintien des évaluations du deuxième semestre ou du calendrier universitaire ne peuvent faire l’économie des faits qui sont ici exposés.

Il convient pour finir de rappeler que ce sondage sur les conditions matérielles de travail à distance n’a traité que des dimensions techniques du problème. En ce sens, nous n’abordons ici que la partie visible de l’iceberg.

 La dégradation des conditions d’études et de travail liée à l’assignation à domicile provient également de la détérioration des conditions de vie (économiques, sociales, psychologiques) et de l’atomisation des enseignants et des étudiants ».

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Assurer la continuité pédagogique

Les universités sont fermées jusqu’en septembre, me semblent abandonnées par le Ministère et par la Conférence des Présidents d’Université.

Elles doivent cependant assurer la continuité pédagogique, c’est-à-dire organiser

Des exemples d’adaptation des modalités de contrôle des connaissances dans 6 universités. Suite des chroniques MCC dans l’université de Lorraine.

À l’Université de Lorraine, « beaucoup d’inconnues pour la rentrée », La semaine Metz, Nancy, Thionville par Camille Malnory, 24 avril 2020. Interview de Pierre Mutzenhardt, président de l’université de Lorraine. Partie consacrée aux examens.

Extraits. La tenue des examens en présentiel aurait été trop compliquée, affirme le président de l’UL. « Il est possible de réduire les effectifs dans les salles mais il y a des incertitudes sur les équipements de protection. Il aurait fallu créer des files d’attente par exemple. Nous ne sommes pas non plus assurés que nos étudiants de l’étranger, ou ceux d’autres régions qui sont légitimement rentrés chez eux, pourront revenir en Lorraine pour composer. »

Reste la question du type d’examen que passeront les étudiants à distance. « Nous devons nous adapter, notamment en proposant des devoirs à la maison ou des QCM. Certaines facultés ont opposé les risques de triche. Oui, les étudiants composeront en ayant accès aux documents. »

Malgré tout, Pierre Mutzenhardt est opposé au recours aux logiciels de surveillance à distance. « Nous avons déjà des outils anti-plagiat pour minimiser ce type d’impact. Je suis persuadé que nos étudiants ne sont pas des tricheurs et si certains passent entre les mailles du filet, ce qui existe déjà lors d’examens en présentiel, cela se ressentira dans la poursuite des études une fois que tout sera revenu à la normale. »

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Examens : Univ. Franche-Comté

Jacques Bahi, Président de l’Université de Franche Comté, à l’attention de tous les personnels de l’université de Franche-Comté, 16 avril 2020.

Extraits. « Concernant les examens, l’organisation de la première session se fera uniquement à distance avec une adaptation des modalités de contrôles des connaissances et des compétences (M3C). La deuxième session, lorsque celle-ci était prévue, devra être maintenue, en privilégiant là-aussi l’évaluation à distance et en respectant les bornes de l’année universitaire.

Dès à présent, il revient aux composantes de poursuivre les adaptations des M3C dans le cadre fixé par la CFVU.

Le document – Modalités d’application du règlement général des études et des examens de l’université pendant la crise sanitaire (CFVU du 15 avril 2020, 6 pages, page 2 de cette chronoque) – devient la référence pour les propositions de modifications. 

La CFVU s’est également prononcée sur le maintien des bornes de l’année universitaire, à savoir une fin d’année au 31 août. Concernant les stages pour les étudiants des années d’études diplômantes qui n’impliquent pas de poursuite d’étude, le délai pour leur réalisation peut être repoussé jusqu’au 31 décembre.

Dans ces conditions particulières, la démarche que nous vous demandons de suivre est celle privilégiant, systématiquement et en premier lieu, le contrôle continu et l’organisation d’évaluation à distance.

Nous comptons sur votre bienveillance à l’égard des étudiants dans l’organisation des épreuves et nous vous invitons à faire preuve de grande souplesse sans dénaturer la valeur des diplômes. Nous comptons également sur votre mobilisation pour proposer les adaptations concernant vos enseignements, modules, parcours, formations et accompagner cette mise en œuvre ». 

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Examens. F. Vidal botte en touche

Suite des chroniques sur les Modalités de Contrôle des Connaissances (MCC) pour le second semestre 2019-2020.

Dans un entretien avec une journaliste de l’Etudiant, la Ministre Vidal botte en touche : « les universités sont libres d’organiser les examens comme elles le souhaitent »… »Mais évaluer autrement ne signifie pas « moins bien évaluer ». C’est la qualité du diplôme national qui est en jeu »

La déclaration de la Ministre est-elle d’une utilité concrète pour les universités ? La réponse est « NON » !

Frédérique Vidal  :  l’important est de tenir compte du caractère exceptionnel de la crise, Pauline Bluteau, L’étudiant, 18 avril 2020.

Concrètement, comment va se dérouler la fin de l’année pour les étudiants ?

Comme l’a dit le président de la République, il n’y aura pas de reprise des enseignements en présentiel. L’année va se terminer par des cours à distance qui vont être organisés par les établissements.

Même si les écoles et les universités sont libres d’organiser les examens comme elles le souhaitent, les formes d’évaluation choisies sont soit des remises de rapport, soit du contrôle continu, soit des examens en ligne, avec bien sûr, des modalités très différentes en fonction des disciplines et des effectifs. L’important est de diversifier les formes d’évaluation et de tenir compte du caractère exceptionnel de la crise que nous traversons.

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