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Au Jardin avec le Pasteur Oberlin

Ban-de-la-Roche : au jardin avec le Pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826).

Diaporama de 46 photos.

Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.

Pour aller plus loin : visiter également le musée Oberlin de Waldersbach (Bas-Rhin).

Présentation de l’expo sur le site des Archives.

Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…

« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.

L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.

Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.

En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.

Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».

Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.

« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.

A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.

D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».

A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.

Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».

Partie 3. Biographie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Source : extraits de l’article de Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oberlin

Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.

Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.

1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.

1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.

1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.

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Filles sur le chemin de l’inégalité

Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur – Édition 2023. Le titre aurait pu être : Filles sur le chemin de l’inégalité.

« À l’occasion du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur réunit une série de données statistiques sur la réussite comparée des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active. Cette publication met en évidence des différences selon les genres en matière de parcours et de réussite des jeunes, de choix d’orientation et de poursuite d’études, qui auront des incidences ultérieures sur l’insertion dans l’emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes.

À la sortie de la formation initiale, les femmes sont davantage diplômées que les hommes, ce phénomène se retrouve dans les autres pays européens. Cependant, à diplôme égal, elles occupent moins souvent un emploi, en particulier un emploi stable ».

Diaporama : 10 slides montrant les inégalités F/ H dans la réussite dans l’enseignement et dans l’emploi.

Aller plus loin dans l’interrogation statistique. Un exemple de questions. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à obtenir le Baccalauréat général avec la mention Bien ou Très bien (slide 4). A égalité de mentions B ou TB en DUT, Licence Pro, et master, qu’en est-il des taux d’emploi stable (slide 10) et des taux de cadres ou professions intermédiaires (slide 11) ? La supériorité masculine est-elle observée dans cette condition ?

Extraits de la préface de Pap Ndiaye, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.

« L’édition 2023 fait état d’une situation qui évolue trop lentement. Les filles sortent toujours plus diplômées du système éducatif mais, à diplôme équivalent, elles ont toujours un taux d’emploi inférieur aux garçons. Que ce soit en voie générale, technologique ou professionnelle, elles sont également moins nombreuses dans les formations scientifiques et techniques, sauf celles liées au secteur de la santé. Elles ont aussi moins confiance en elles-mêmes. On ne peut séparer ces constats d’inégalités d’autres constats concernant le sexisme et les violences sexuelles et sexistes dont on connaît la prégnance dans notre société.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont bien ancrées dans notre société, y compris dans nos écoles. Il nous faut donc faire plus et mieux pour que les filles puissent choisir librement leur vie et la mener sereinement.

Cet ouvrage nous le rappelle à toutes et tous, et c’est là son intérêt ».

Faire plus et mieux : c’est-à-dire ? Ce pourrait être de faire une étude qualitative auprès des minorités : qui sont les hommes et  les femmes, titulaires  d’un master mais qui n’ont pas d’emploi stable et/ou qui ne sont pas cadres ou professions intermédiaires ?

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Apprentissage, forte progression

L’apprentissage se développe rapidement dans l’Enseignement Supérieur. Au même rythme dans le public et dans le privé ? au même rythme dans les établissements publics expérimentaux et dans les universités petites et moyennes centrées sur le développement de leurs territoires ? L’apprentissage n’échappe-t-il pas à toute gouvernance centralisée ? Ne se développe-t-il pas au contraire selon les fils tissés dans et par les réseaux d’anciens diplômés, impliqués dans la fonction de tuteur ?

Les données statistiques qui font l’objet de cette chronique ne disent effectivement pas tout.

7 mars 2023 : sixième journée nationale interprofessionnelle de grève et de manifestation contre la réforme des retraites. Il faut rappeler que les apprentis cotisent pour la retraite (comptabilisation de huit trimestres) : le gouvernement l’a-t-il oublié dans ses calculs ?

Source 1. Les contrats d’apprentissage en 2022, Dares, 3 mars 2023.  

837 000 contrats d’apprentissage ont commencé en 2022 (+14 % par rapport à 2021). Au 31 décembre 2022, le nombre d’apprentis s’élève à 980 000 en France.

Source 2. Près d’un million de jeunes étudient désormais en apprentissage, par Étienne Gless, L’étudiant, 03 Mars 2023.

Deux apprentis sur trois préparent un diplôme de niveau bac+2 ou plus

Par ailleurs, la Dares observe que le niveau de diplôme monte. Depuis plusieurs années, l’enseignement supérieur est la locomotive de l’apprentissage. 22% des jeunes préparent ainsi un BTS ou une autre formation de niveau bac+2 par apprentissage. Tout autant d’apprentis (22% également) préparent désormais aussi une formation de niveau bac+5 : master, titre d’ingénieur, etc.

TPE et PME recrutent deux tiers des apprentis

Par ailleurs, seules 14% des entreprises de plus de 1.000 salariés proposent des contrats d’apprentissage. Ce sont, en fait, les très petites entreprises (TPE, moins de dix salariés) et les PME (moins de 50 salariés) qui ont signé le plus de contrats – 66% l’an passé – soit deux contrats sur trois. Les entreprises de taille intermédiaire (de 50 à 999 salariés) fournissent, quant à elles, 22% des contrats.

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Supérieur : étudier plus longtemps

Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE

Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?

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Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.

En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.

En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).

La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.

Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.

Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).

 Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.

La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.

La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.

34%  des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.

56 % des étudiants sont des femmes

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3600 VAE dans les universités

Les universités frisent le ridicule en matière de Validation des acquis de l’expérience (VAE). En 2019, elle n’ont délivré que 3 600 diplômes par ce mode de certification qui a fêté son 20ème anniversaire en 2022. Les Sections de Techniciens Supérieurs dans les lycées ont fait mieux : 4000 BTS délivrés par VAE.

La Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi veut booster la VAE dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement.

Cette loi prévoit la création d’un service public de la VAE sous la forme d’un groupement d’intérêt public et d’une plateforme dont la mission sera d’accompagner et d’orienter les personnes demandant une validation des acquis de leur expérience. Est prévue également la naissance d’un nouveau métier, Architecte de parcours.

Les universités ont manifesté leur volonté d’être parties prenantes du changement. Sont-elles capables de se mobiliser dans l’urgence (les décrets d’application seront publiés au plus tard le 1er mars 2023) ? Cela supposerait qu’elles décident de se focaliser sur les secteurs en tension, de construire des blocs de compétences ad hoc, pour produire finalement 1000 VAE de plus. Un tel jeu en vaut-il la peine ?

Chronique en 3 parties. Partie 1. Loi du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail. Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire. Partie 3.  Long article de l’Étudiant sur ce qui devrait être précisé dans les décrets à venir.

Partie 1. Article 11 de la Loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022 portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Source : Légifrance.

« A titre expérimental, afin de favoriser l’accès à la certification et à l’insertion professionnelles dans les secteurs rencontrant des difficultés particulières de recrutement, pour une durée de trois ans à compter d’une date fixée par décret, et au plus tard le 1er mars 2023, les contrats de professionnalisation conclus par les employeurs de droit privé peuvent comporter des actions en vue de la validation des acquis de l’expérience.

Pour la mise en œuvre de cette expérimentation, il peut être dérogé aux articles L. 6314-1, L. 6325-1, L. 6325-2, L. 6325-11, L. 6325-13 et L. 6332-14 du code du travail.

Les conditions de mise en œuvre de cette expérimentation, notamment les qualifications ou blocs de certifications professionnelles pouvant être obtenus par la validation des acquis de l’expérience, sont déterminées par décret.

Au plus tard six mois avant son terme, le Gouvernement remet au Parlement un rapport d’évaluation de cette expérimentation ».

Partie 2. Données statistiques sur la VAE dans le supérieur universitaire

Source. État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France n°15, 2022. Indicateur n°29. Validation des acquis de l’expérience dans l’enseignement supérieur universitaire, en 2019 par Claire Letroublon.

« La validation constitue une voie d’accès à la certification. En 2019, ses bénéficiaires sont 3 600 à obtenir après examen par un jury la totalité ou une partie d’un diplôme de l’enseignement supérieur en faisant reconnaître des compétences acquises par l’expérience.

Du démarrage du dispositif (en 2002) à 2005, la VAE après examen par un jury dans les universités et au CNAM augmente rapidement pour atteindre 4 000 bénéficiaires en 2007. Ses effectifs amorcent une baisse, non régulière, à partir de 2013.

En 2019, la VAE concerne 3 600 bénéficiaires, comme en 2018, dont 74 % obtiennent une VAE totale. Cette part croît jusqu’en 2017 : elle était de 30 % en 2003, 50 % en 2008, 74 % en 2017 et est stable depuis.

La Licence professionnelle et le Master sont les diplômes les plus obtenus en VAE, avec 42 % et 39 % de bénéficiaires. La VAE est moins souvent totale pour les diplômes les plus élevés. Plus de huit bénéficiaires d’une Licence professionnelle ou d’un DUT sur dix obtiennent leur diplôme totalement contre sept sur dix pour ceux d’un Master et Doctorat et moins d’un sur deux pour ceux d’un diplôme d’ingénieur….

En 2019, 35 % des universités proposent un accompagnement avant le dépôt du dossier de VAE et 75 % un accompagnement post-recevabilité. L’accompagnement est à la fois individuel et collectif dans 60 % des universités et dans 20 % il est dispensé par un prestataire extérieur pour tout ou partie.

Une démarche de VAE a un coût (recevabilité, rédaction du dossier de VAE…). Dans la répartition globale des financements des bénéficiaires d’une VAE dans les universités, les entreprises (26 %), les gestionnaires des fonds de formation professionnelle (29 %) et l’autofinancement (26 %) devancent les fonds publics (16 %) ».

Partie 3. Pour l’université, la massification de la VAE pose de nombreux défis. Source : texte intégral d’Étienne Gless, L’Étudiant, 20 janvier 2023.

La loi Marché du travail prévoit une simplification et massification du dispositif de validation des acquis de l’expérience. Objectif : tripler le nombre de personnes préparant un diplôme en VAE pour atteindre 100.000 bénéficiaires. Une opportunité dont les universités comptent bien s’emparer. Mais dans l’attente des décrets d’application, de nombreuses inconnues persistent.

La VAE (validation des acquis de l’expérience) a permis en 2022 à plus de 30.000 personnes expérimentées de valider totalement ou partiellement un diplôme, un titre professionnel ou d’accéder à des formations supérieures.

Alors que ce dispositif, mis en place à l’université en 2002, vient juste de fêter ses 20 ans, la loi « Marché du travail » du 21 décembre 2022 simplifie et modernise la VAE pour la rendre plus attractive. Elle instaure ainsi un accès universel à la VAE jusque-là réservée aux seules personnes engagées dans la vie active.

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Accès au Master 1 (8 000 parcours)

Suite de la chronique : Taux de diplômés en hausse. « En 2018 et pour la 1ère fois, plus de 50 % de femmes de 25 à 34 ans sont diplômées du supérieur. A cette date, les hommes ne sont que 43,2 % dans ce cas… Le taux de diplômés à un niveau supérieur à bac+2 est passé de 20,8% en 2003 à 36,5 % en 2020 (taux de 39,6 % pour les femmes, de 33,3 % pour les hommes) ».

L’ouverture de la plateforme pour l’entrée en master 1 ainsi que l’offre de formation (8 000 parcours de Master 1, davantage en M 2) vont vraisemblablement encore booster ces taux. Quelles conséquences ?

Bac + 5. Trop de diplômés ? Une insertion professionnelle dégradée (au niveau de la rémunération en particulier) ? Malgré des données statistiques nombreuses (cinq sources mobilisées couvrant la période 1962-2019), il n’est plus possible de répondre rigoureusement à ces questions.

Source : cliquer sur MESR, 12 décembre 2022.

Une nouvelle plateforme, pourquoi ?

Pour la rentrée universitaire 2023, le processus d’entrée en première année de master évolue. 

À partir de février 2023, les étudiants et personnes en reprise d’études pourront consulter l’intégralité de l’offre de formation en master, via la nouvelle plateforme. Ce sont plus de 3 500 formations, 8 000 parcours proposés par les établissements d’enseignement supérieur publics ou privés en convention avec un établissement public. Les étudiants pourront ainsi nourrir leur réflexion, connaître les spécificités des parcours proposés, les compétences et connaissances attendues, etc.

La plateforme de recrutement et de candidature sera ouverte à partir du 1er mars 2023. Les candidats devront se rendre directement sur la plateforme nationale pour présenter leurs candidatures en master 1 . 

Cette nouvelle plateforme uniformise la procédure de recrutement et facilite les démarches des candidats avec la mise en œuvre d’un dépôt unique de dossier de candidature et la mise en œuvre d’un calendrier commun pour l’ensemble des établissements d’enseignement supérieurs.

Qui est concerné ?

La nouvelle plateforme nationale est destinée aux étudiants titulaires (ou en préparation) d’un diplôme national de licence ou d’un autre diplôme permettant d’accéder au cursus master, qu’ils soient français ou ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco.

Certains candidats ne seront pas concernés par ce dispositif :

  • les candidats de nationalité étrangère (à l’exclusion des ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco) dont le pays de résidence bénéficie du dispositif Études en France ;
  • les étudiants redoublant leur première année de master ;
  • les candidats souhaitant être admis en première année de master par le biais d’une validation des études supérieures (VES) ou d’une validation des acquis professionnels (VAP) ;
  • les étudiants dont le cursus prévoit automatiquement l’admission en première année de master, notamment les étudiants en cursus master en ingénierie (CMI).

Comment candidater sur la nouvelle plateforme nationale ?

Du 1er mars au 3 avril 2023, les candidats pourront exprimer un maximum de 15 candidatures et disposeront d’un maximum de 15 candidatures supplémentaires dans les formations proposées par la voie de l’alternance.

Le décompte des candidatures s’effectue par mention de master au sein d’un établissement donné : le fait de se porter candidat dans plusieurs parcours de formation au sein d’une même mention de master, d’un même établissement, compte pour une seule candidature.

L’admission en première année de master n’est pas automatique. Selon les établissements, elle peut être soumise :

  • à l’examen du dossier du candidat,
  • à un entretien,
  • au succès à un concours.

Certaines formations présentant des spécificités, des calendriers particuliers, n’opéreront pas leurs recrutements en première année de master via la nouvelle plateforme. Les étudiants devront donc se rapprocher des établissements concernés pour présenter leurs candidatures dans ces formations (ex : formations à vocation internationale).

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SUP. Taux de diplômés en hausse

Évolution de 2003 à 2020 des taux de diplômés du Supérieur selon le sexe (H/F) et l’âge (25-34 ans).

Partie 1. Six ans après : que sont devenus les bacheliers 2008 et 2014 ? Source : Note d’information SIES.

Citation de l’introduction du numéro. Les bacheliers 2008 et 2014 : une comparaison en termes de caractéristiques, de diplomation et de poursuite d’études par Justine Klipfel, Note d’information du SIES, novembre, n°22-09, 6 pages.

« Les bacheliers professionnels ont plus souvent poursuivi des études supérieures en 2014 qu’en 2008 (60% contre (51%). »Les bacheliers professionnels ont plus souvent poursuivi des études supérieures en 2014 qu’en 2008 (60% contre (51%) ».

Cliquer sur les images pour les agrandir

« Entre 2008 et 2014, les profils des bacheliers entrés dans les principales formations de l’enseignement supérieur directement après leur baccalauréat ont évolué. Ils sont plus souvent titulaires d’un baccalauréat avec mention (31 % de mentions Bien ou Très Bien en 2014 contre 19 % en 2008) et d’un baccalauréat professionnel (13 % en 2014 contre 8 % en 2008).

« La mise en place de la plateforme APB a amélioré la qualité de l’orientation : les bacheliers 2014 sont plus fréquemment inscrits dans la formation qu’ils souhaitaient (93 % en 2014 contre 88 % en 2008).

Ils se déclarent aussi plus souvent satisfaits de leur première année d’études que les bacheliers 2008 même si leurs résultats sont un peu moins bons.

Les bacheliers 2014 sortis de l’enseignement supérieur au cours des six années suivant leur baccalauréat sont un peu plus souvent titulaires d’un diplôme que les bacheliers 2008 (80 % contre 78 %).

Quelle que soit la cohorte, un peu moins d’un tiers d’entre eux (29 %) ont quitté l’enseignement supérieur avec un diplôme de niveau bac + 5« .

« Les bacheliers 2014 inscrits dans l’enseignement supérieur directement après le baccalauréat poursuivent bien plus souvent leurs études pour une septième année que les bacheliers 2008 (29 % contre 20 %). On peut y voir une confirmation de la plus grande ambition déclarée des bacheliers 2014 qui poursuivent leurs études, puisqu’ils étaient 58 % à souhaiter atteindre un niveau bac + 5 contre 47 % des bacheliers 2008.

Les bacheliers 2014 qui n’ont pas obtenu de diplôme du supérieur en six ans sont aussi près de trois sur dix à poursuivre leurs études à la rentrée 2020 (29 %), part plus élevée que celle des bacheliers 2008 dans la même situation (21 %) ».

Partie 2. 2003 à 2020. Évolution des taux de diplômés du SUP (bac+2 et supérieur à bac+2) chez les 25-34 ans selon le sexe

Source. INSEE, Portrait social,2022

Les femmes de 25 à 34 ans sont plus diplômées que les hommes de même âge, au niveau Bac+2 comme au niveau supérieur à Bac+2, et cela quelle que soit l’année de référence.

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C. Brès. Les transports amoureux

Camille Brès, Les transports amoureux, exposition personnelle à la Galerie EAST (3 décembre 2022 – 4 février 2023).

Diaporama de 21 photos : trois des œuvres exposées figurent dans mes préférences : RER, Ascenseur extérieur, Touché-coulé (cartels et détails).

12 rue du Faubourg de Pierre, au centre ville de Strasbourg. Deux raisons de s’y transporter, dans les deux mois qui viennent… à pied, à vélo, en taxi, en bus ou en tramway …

La seconde raison tout d’abord. La galerie EAST est superbe et lumineuse ; les sheds lui donnent une profondeur historique ; les murs blancs mettent en valeur les œuvres accrochées, très colorées. La première raison . Découvrir une jeune artiste, la suivre dans ses nouveaux défis et réalisations, en progression constante depuis 10 ans : peinture figurative, peinture habitée par des hommes et des femmes de plusieurs générations, peinture de la vie quotidienne, peinture qui rend optimiste et joyeux, peinture qui donne tous les espoirs de transports amoureux.

Camille est l’auteur du texte de présentation de l’exposition, texte reproduit par la Galerie. « En décembre 2021 la galerie EAST m’a proposé de concevoir une exposition personnelle pour l’année à venir. Cette invitation impliquait de produire un nouvel ensemble de gouaches sans exclure la possibilité d’en intégrer de plus anciennes. Contrairement à la manière dont je procède habituellement, j’ai voulu choisir un thème, une idée qui me servirait de fil rouge. Le choix était délicat, je souhaitais que ce thème découle naturellement de mon travail, m’amuse, m’inspire et si possible m’emmène sur de nouveaux terrains.

J’ai rapidement retenu la thématique des moyens de transport« …

Camille Brès ? Elle est peintre, diplômée en 2011 de la HEAR, Haute école des arts du Rhin. Après avoir été résidente du Bastion 14 de 2012 à 2017, elle travaille désormais au sein des Ateliers des Hautes Plaines à Strasbourg.

C’est la sixième chronique que je consacre à son œuvre sur le blog Histoires d’universités : 2013, 2015, 2016, 2017, 2021, 2022. Chacune des chroniques antérieures fait l’objet d’un lien web (cf. partie 2 ci-dessous), manière de suivre Camille dans son parcours ascendant depuis 2012. En 2013, j’ai eu un coup de cœur pour un de ses premiers tableaux, Les boxeurs. Je le lui ai acheté.

La galerie EAST ? « Manifeste pour un Art Total, elle est un imposant espace au cœur de la capitale européenne offrant une double programmation entre Art Contemporain et Arts Décoratifs. Elle poursuit l’unique ambition de ne présenter que des œuvres et objets rares, patiemment choisis ».

« En 2008, Stéven Riff a 22 ans. « Il lance sa première galerie à Strasbourg, avant de tenter sa chance à Paris, puis à Istanbul et Bologne. Quatorze ans plus tard, il revient dans la capitale alsacienne avec EAST, un espace dans lequel se côtoient art contemporain et arts décoratifs » (Serge Hartmann, DNA, 4 février 2022).

Suite du texte de Camille Brès. « J’ai rapidement retenu la thématique des moyens de transport. Ils existaient déjà dans ma peinture et cette idée stimulait mon imaginaire, réactivant au passage d’anciens projets oubliés. J’ai trouvé le titre de l’exposition dans la foulée : Les transports amoureux. Cette ancienne métaphore évoquant des sentiments passionnés s’est imposée à moi. J’ai d’ailleurs appris en écrivant ces quelques mots que métaphore vient du grec ancien metaphorá qui signifie transport… Chacune des peintures de l’exposition respecte le thème au sens propre et, finalement, il n’y a que le titre qui soit une image !

J’associe volontiers les moyens de transport à des notions positives telles que le voyage et l’indépendance mais en vérité, je les subis. Ils m’inquiètent et m’angoissent. J’imagine qu’il y a un lien étroit entre le stress que me provoquent voitures, vélos, trains, ascenseurs et le désir que j’ai de les représenter. Par ailleurs, j’aime que des outils conçus pour le mouvement et le déplacement soient les sujets principaux ou les décors de mes peintures immobiles. Depuis que j’ai un fils, la littérature jeunesse a pris une certaine place dans mes lectures et si j’ai écarté les animaux de la ferme, les dinosaures, la mythologie ou encore les volcans, il y a des chances pour que certains ouvrages de la bibliothèque de Jonas aient orienté mon choix : Le grand imagier des transports chez Gallimard Jeunesse par exemple.

 À l’instar du livre, je tenais à ce que l’exposition propose une certaine diversité de moyens de transport et, comme toujours dans mon travail, les sujets devaient provenir de mon expérience personnelle ou de mon quotidien. Partant de ce principe, je me suis mise au travail et très naturellement, sont apparus : une scène représentant ma sœur et mon fils dans un RER, une route vue au travers de mon pare brise, mon Peugeot Partner blanc sous la lune, un manège, des enfants que j’avais fait poser devant un vélo…. Tout se passait à merveille, mais aucun avion, aucun bateau ne se profilait à l’horizon. Mes transports étaient terriblement terrestres. Je n’ai en effet pas pris l’avion depuis longtemps. Grâce à ma phobie, je fais partie des gens pour qui – voyager éthique et écologiquement responsable – n’est pas un sacrifice ».

« Dès le début, je savais qu’il faudrait ruser avec les transports aériens. J’ai peint ma voisine tenant son bébé contre elle dans l’ascenseur extérieur de notre immeuble mais malgré le ciel flamboyant derrière les vitres, cela ne pouvait pas suffire. Alors sont arrivés le vaisseau Star-Wars et la soucoupe volante du manège de bord de mer ».

« Plus surprenantes ont été les difficultés que m’ont posées les transports maritimes. J’ai énormément misé cet été sur la visite du Redoutable, ancien sous-marin nucléaire transformé en attraction à la Cité de la mer de Cherbourg. L’expérience a été riche, mais n’a malheureusement provoqué aucune peinture. À moins qu’elle n’ait eu un rôle dans l’élaboration de la gouache Touché-Coulé : le sous-marin de cette bataille navale est peut-être un Redoutable miniature ».

« Mes toutes premières gouaches, en 2018, étaient des affiches peintes annonçant des évènements imaginaires. J’ai repris ce principe en peignant l’affiche de l’exposition, cette fois ci, bien réelle !

Sous le titre et les divers renseignements on reconnait un intérieur de voiture. Le point de vue est celui d’un passager arrière, spectateur d’un geste tendre entre la personne qui conduit et celle assise à la place du mort. L’autoradio semble afficher un rythme cardiaque agité. Ce sont des amoureux dans un moyen de transport amoureux« .

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SUP. 96 701 sortants sans diplôme

Quels impacts des crises sanitaires, climatiques, politiques et énergétiques (guerre en Ukraine) sur les trajectoires professionnelles des diplômés et des non-diplômés, 30 mois après leur sortie d’une formation supérieure, entreprise immédiatement après le baccalauréat ?

L’enquête CEREQ, réalisée en 2020 auprès de la Génération 2017 et dont les résultats viennent d’être publiés (partie 1 de cette chronique) ne peut apporter qu’un début de réponse (impact du 1er confinement au printemps 2020). Par contre, elle enregistre la poursuite de deux tendances de fond : la progression du nombre de sortants de l‘enseignement supérieur privé, du nombre de sortants qui ont bénéficié de l’alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).

Par contre, les enquêtes Génération ne se sont jamais donné les moyens de mesurer l’impact des réformes organisationnelles dans le Supérieur, la dernière en date étant la création par regroupement d’établissements au sein d’un Établissement Public Expérimental.

Cette chronique comprend 5 parties. Pour aller plus loin : toutes les chroniques du blog sur l’insertion, sur la méthode des suivis de cohorte.

Partie 1. Enquête 2020 auprès de la Génération 2017. Sortants du supérieur : le niveau de diplôme
ne résume pas les trajectoires d’insertion
. Fanette Merlin, Emmelie-Louise Wieru, Céreq Bref, n°426, septembre 2022. Extraits.

« Le début de carrière des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017 ne déroge pas à la règle : il est d’autant plus favorable que leur niveau d’études est élevé. Il varie néanmoins selon la spécificité de chaque diplôme, celle de la formation suivie et les caractéristiques des publics concernés. Pour la Génération 2017, les débuts dans la vie active se heurtent également au premier confinement, dont les effets varient alors davantage en fonction des segments d’emploi que du niveau de diplôme.

En 2017, environ 745 000 jeunes ont quitté le système éducatif et parmi eux, 59 % sont sortis d’une formation de l’enseignement supérieur. Les jeunes sortants de ces formations sans y avoir obtenu aucun diplôme représentent 22 % des sortants de l’enseignement supérieur (soit 96 701 sortants).

En 2017, trois grands niveaux de sortie rassemblent un peu plus de la moitié des sortants de l’enseignement supérieur (cf. encadré 2) : les non-diplômés de l’enseignement supérieur (22 %), les diplômés de BTS (14 %), et les diplômés de master (21 %). D’autres niveaux de sortie sont désormais marginaux : seuls 2% des sortants ont comme plus haut diplôme un DUT, conséquence probable de
la réforme LMD et préfiguration de celle du BUT. En lien avec l’élévation générale du niveau d’éducation autant qu’avec la professionnalisation de l’enseignement supérieur, 7 % seulement sortent avec une licence générale.

Quant aux spécialités, ce sont les formations de langues, lettres, sciences humaines et sociales (LLSH) et du tertiaire qui prévalent : dans l’ensemble, elles concernent 66 % des sortants de l’enseignement supérieur.

Conséquence d’une série de réformes entamée il y a trente ans et visant à faciliter l’accès à l’alternance, cette voie d’enseignement occupe désormais une place non négligeable au sein de l’enseignement supérieur, puisqu’un jeune sur cinq en est issu. L’alternance concerne particulièrement la licence professionnelle (la moitié des sortants) et le BTS (presqu’un tiers des sortants) mais ne se cantonne plus au supérieur court. Ainsi, 40 % des sortants de master économie, gestion ou AES, 31 % des sortants d’école de commerce et 20 % des ingénieurs ont quitté une formation en alternance en 2017″.

Profil des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017

Conclusion du Bref. « Au cours des trois premières années de vie active, le niveau de diplôme et les multiples facettes de la formation suivie (spécialité de formation, alternance ou voie scolaire, secteur
d’enseignement) ont une influence très forte sur les parcours d’insertion des sortants du supérieur. Néanmoins, ils ne suffisent pas à expliquer la dégradation des conditions de travail ressentie par les jeunes au début de la crise sanitaire. À l’exception de la situation spécifique des diplômés de la santé, celle-ci s’avère principalement liée aux modifications des modalités du travail lors du premier confinement. Cette dégradation subjective des conditions de travail s’est inscrite dans la durée pour quasiment la moitié des jeunes issus de l’enseignement supérieur l’ayant déclarée, puisqu’elle persiste encore après six mois de crise sanitaire selon 49 % d’entre eux.

Alors que les indicateurs statiques d’emploi ne restituent qu’une dimension partielle de l’insertion
des jeunes (situation à l’instant T), l’appréhension de leurs trajectoires sur trois ans rend compte de la complexité et de la non-linéarité du processus. Pour le quart des jeunes sortis de l’enseignement
supérieur en 2017, trois ans d’observation ne suffisent pas à déterminer le sens de ces trajectoires
d’insertion. Leur réinterrogation en 2023 sera l’occasion de suivre l’évolution de celles-ci six ans
après la sortie des études, et d’affiner, à travers des questions plus détaillées sur la situation familiale
et sur les diplômes obtenus en formation post-initiale, l’analyse de leurs déterminants.

Partie 2. Pour aller plus loin. Évolution de l’insertion à 3 ans des sortants de l’enseignement supérieur, de la Génération 1998 à la Génération 2010.

Partie 3. L’insertion des diplômés de master. Université Gustave Eiffel, OFIPE – Essentiel, n°20, mai 2022.

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Bac + 5. Trop de diplômés ?

Bac + 5 : trop de diplômés ? une insertion professionnelle dégradée ? Malgré des données statistiques nombreuses (cinq sources mobilisées dans cette chronique, couvrant la période 1962-2019), il n’est plus possible de répondre rigoureusement à ces deux questions.

A. Source 1. Enquête Emploi 2018 (personnes en emploi de moins de 35 ans, ayant terminé leurs études initiales depuis 1 à 4 ans). Quels sont les métiers qui emploient le plus de jeunes à la sortie de leurs études ?

« Selon l’enquête Emploi, en 2018, la France métropolitaine compte 1,8 million de Jeunes sortants d’études Ils représentent 6,9 % de l’ensemble des personnes en emploi, soit 1 point de moins qu’en 2007. Durant cette période, leur taux de chômage augmente et leur taux d’activité diminue.

En 2018, 60 % sont diplômés du supérieur, contre 52 % en 2007 (graphique 1). Cette augmentation tient à la hausse des titulaires d’un bac+5 ou plus, dont la part double quasiment, et à la baisse des non-diplômés, dont la part se réduit de plus de moitié ».

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La progression observée de 2007 (16 % de bac +5 ou plus) à 2018 (30%) est essentiellement due à la progression de nombre de diplômés de Master (et non à l’évolution du nombre de docteurs et d’ingénieurs).

B. Source 2. Pierre Dubois, en collaboration avec Ronan Vourc’h, Le devenir professionnel des diplômés de DESS, CEREQ, Formation Emploi, n°79, juillet-septembre 2002, p. 51-65.

Dans cet article d’il y a 20 ans, nous nous interrogions déjà sur les risques de la multiplication des DESS (devenus Masters en avril 2002) et du nombre de diplômés de DESS.

C. Source 3. Olivier Marchand,  50 ans de mutations de l’emploi (1962-2007), INSEE Première, N° 1312 – SEPTEMBRE 2010.

Tous âges confondus, « la part des employés s’est accrue de dix points (18,3 % en 1962, 28,4 % en 2007), même si elle semble plafonner depuis le tournant des années 2000. Le poids des professions intermédiaires progresse de près de 14 points (de 11,1 % à 24,8 %) et celui des cadres de plus de 11 points (de 4,7 % à 15,8 %) ».

En croisant les sources 1 et 3, on notera qu’en 2007 les jeunes sortants à Bac +5, occupant un emploi de cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS), étaient 16 % et que le nombre total de cadres dans la population active était de 15,8 %.

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