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Valérie, ne me quitte pas !!!

Blog Histoire d’universités, 13 novembre 2010.

Oui, chères lectrices et chers lecteurs, cette chronique date bien du 13 novembre 2010. J’ai un vif plaisir à la republier.

Valérie, ne me quitte pas !

Remaniement ministériel, selon France Inter, hier matin. Parmi les ministres mutants et/ou promus : Valérie Pécresse serait nommée dans un ministère régalien, la Justice. Luc Chatel verrait son ministère de l’Education nationale étendu à la Recherche et à l’Enseignement supérieur. Ce sont deux très mauvaises nouvelles.

Ne me quitte pas, Valérie. Reste à l’enseignement supérieur et à la recherche ! N’as-tu pas compris que le ministère de la Justice ne peut servir ton ambition politique. Rachida Dati s’y est cassé les dents et a dû s’exiler comme député européen… à Strasbourg. Michèle Alliot-Marie n’est pas parvenue à se servir de sa garde des sceaux pour se hisser sur une marche plus haute, Matignon. Une troisième femme à la Justice ! Féminisation de la fonction : signe d’une dévalorisation, d’une perte de prestige !

Ne me quitte pas, Valérie. Tout peut s’oublier. Oublie mes poissons d’avril. Oublie mes impertinences, mes moqueries et mes critiques. Oh, quand même, si tu restes… : n’oublie pas de peaufiner tes arguments pour faire passer la dévolution du patrimoine auprès des universités ! Ce que tu as répondu à André Schneider le 10 novembre 2010 à l’Assemblée nationale ferait se gausser un agent immobilier débutant : les universités « pourront vendre des locaux vétustes, louer leurs amphis au secteur privé, récupérer le loyer acquitté pour l’implantation des antennes de téléphonie sur leurs toits. Bref, elles auront tout le bénéfice de la nouvelle autonomie immobilière ».

Ne me quitte pas, Valérie. Tu es une femme énergique, sans cesse sur le terrain. Tu connais tous les responsables du Sup. Tu as une capacité de travail à revendre. Et tu communiques, et tu communiques encore, et plus encore qu’encore. Luc Chatel, lui, t’oubliera, et tout de suite. Il jettera aux oubliettes ton idée qui pourrait s’avérer révolutionnaire : créer des Pôles universitaires de proximité dans toutes les villes moyennes. Toi, tu vises l’intérêt général. Luc, lui, n’aura de cesse que de créer, à Chaumont, un IUT de plein exercice, voire un centre universitaire d’excellence avec des internats éponymes.

Ne me quitte pas, Valérie. Oublier le temps des malentendus. « Oublier ces heures qui tuaient parfois à coups de pourquoi ». Reste au MESR, Valérie. Après 3 ans de LRU, de Plan Licence et Campus, de Labex et d’Investissements d’avenir, tu mérites de contempler la belle récolte dont tu as semé les grains dans les universités. « Il est, paraît-il, des terres brûlées donnant plus de blé qu’un meilleur avril ».

Ne me quitte pas, Valérie. Tu n’as pas peur, j’espère ! Ne fuis pas tes responsabilités. C’est dans les deux années qui viennent que tu vas savoir si les financements « exceptionnels » que tu as mobilisés pour les universités se sont réellement transformés en espèces sonnantes et trébuchantes ou s’ils n’étaient que beaucoup de vent et paroles, paroles et paroles. Sois patiente, Valérie, attends encore, moins de deux ans sur la montagne Sainte-Geneviève, il y a pire comme endroit. Attends le spectacle. Il va peut-être y avoir du sang : elles ne seront pas belles les universités fracassées sur le mur d’un GVT mal calculé ; elles broieront du noir celles qui comptaient sur les RCE pour développer une politique indemnitaire plus favorable au personnel. « Ne me quitte pas. Et quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboiele rouge et le noir ne s’épousent-ils pas » . 

Ne me quitte pas. Évite le gaspillage d’argent public, les coûts inutiles qu’entraîneraient ton départ à la Justice et l’absorption de ton ministère par Luc Chatel. Tu connais les coûts de communication qui résulteraient de cette fusion : relooker les sites, changer les chartes graphiques et les logos, faire réimprimer tous les documents… Tu as déjà connu les coûts de coordination entraînés par la séparation de deux ministères. N’oublie pas les difficultés que tu as eues avec Xavier Darcos pour couper en deux l’administration centrale de l’Educ.

Coûts de communication et de coordination. Inerties et paralysies. Pertes de temps. Angoisses des personnels de la Centrale. Ne nous quitte pas : « on a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux ». Crois-y ! Garde le MESR, Valérie !

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L’orientation, 3 ans après la loi ORE

La loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) du 8 mars 2018 est une des lois-phare de la 1ère année du mandat du Président de la République. L’idée générale : mieux les étudiants sont orientés ; mieux ils réussissent leurs études et mieux ils s’insèrent dans la vie active. L’idée n’est pas nouvelle : Valérie Pécresse et son directeur de la DGESIP, Patrick Hetzel, en avaient fait leur cheval de bataille entre 2008 et 2012.

Mais, pour mieux orienter les étudiants, il faut des enquêtes sur la réussite et des enquêtes sur l’insertion. La loi ORE y a bien pensé : c’est devenu l’article L. 611-5 du code de l’éducation ; il est ainsi rédigé :

« Un observatoire de l’insertion professionnelle est institué dans chaque université par délibération du conseil d’administration…

Avec les milieux professionnels qui sont associés aux enseignements supérieurs, cet observatoire remplit six missions
(elles sont énoncées dans l’article 611-5)…

Les statistiques comportant les taux d’insertion professionnelle des étudiants, constatés un an et deux ans après l’obtention de leur diplôme, sont publiées sur le site internet de l’établissement. Chaque élève en est obligatoirement informé en amont de son orientation dans un nouveau cycle ou une formation supérieure.

Un observatoire national de l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur agrège les statistiques produites par les observatoires d’établissements et coordonne leurs actions communes. Un arrêté du ministre chargé de l’enseignement supérieur précise l’organisation de cette inst
ance« 

Le BAIP (bureau d’aide à l’insertion professionnelle) devient l’Observatoire de l’insertion professionnelle en application de la loi ORE.

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Plan Campus : la Cour a tort

Cour des Comptes, Le rapport public annuel 2018, Tome 1, Les observations. Chapitre III, 4, Dix ans après le lancement de l’opération Campus, un premier bilan en demi-teinte, pages 387 à 409.

La Cour fait porter aux établissements d’enseignement supérieur une grande responsabilité de ce bilan en demi-teinte. Je ne partage pas cette analyse.

Il se fait que le blog Histoires d’universités a vu le jour en janvier 2009, juste après l’annonce en fanfare du plan Campus. Depuis cette date, au fil des mois, j’ai consacré 109 chroniques et plus d’un millier de photos à ce Plan.

Ce beau projet de 5 milliards d’euros a été mené de manière inconséquente par le ministère de l’enseignement supérieur, par ses ministres ou secrétaires d’État successifs. Le plan m’a valu mes pires énervements contre la mauvaise foi, voire les mensonges de ceux-ci. Ma dernière colère à propos du Plan campus concerne sa mise en œuvre dans l’université de Strasbourg.

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Ministres (2007 à 2017) et licence

Faire progresser la réussite en Licence (suite de la chronique Accès à la L1: la sélection est là). Depuis 2007 (depuis les années 60 en fait), cet objectif, tous les ministres et secrétaires d’État de l’enseignement supérieur ont décidé de le mettre au cœur de leur politique explicite. Faut-il rappeler leurs noms ? Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Geneviève Fioraso, Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Mandon et Frédérique Vidal aujourd’hui.

En 2007, beaucoup de chemin était à parcourir : l’échec dominait en licence universitaire. A ce jour, l’échec – majoritaire – est toujours là. Tous ces ministres et secrétaires d’État se sont opposés à l’instauration de la sélection pour l’accès à la licence. Dans le projet de loi défendu par Frédérique Vidal, le mot « sélection pour accéder à la licence » ne figure pas, pourtant la sélection est bien là. Fera-t-elle progresser les taux de succès ? Détails sur les taux de succès par sexe, filière de bac, mentions au bac, domaine de formation en licence) : lire la note finale.

Valérie Pécresse, ministre de 2007 à 2011, a échoué à faire progresser le taux de succès en licence (tableaux ci-dessous), malgré son Plan licence (financement : 700 millions d’euros). Taux de réussite en 3 ou 4 ans pour les bacheliers 2007 (38,9% ou 39,5% selon les publications), bacheliers 2008 (40,3%), bacheliers 2009 (38,9%), bacheliers 2010 (39,8%), bacheliers 2011 (39%).

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Master. Goulard pour la sélection

A vrai dire, j’avais oublié que François Goulard avait été ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche dans le gouvernement Dominique de Villepin (2 juin 2005 – 15 mai 2007). « C’est sous son égide qu’est créée l’Agence nationale de la recherche, consistant à financer des projets de recherche scientifique ou technologique. En avril 2006, il fonde les pôles de recherche et d’enseignement supérieur, qui permettent à certaines universités et grandes écoles de mutualiser leurs programmes et leurs activités » (Source Wikipédia).

Les arrêtés d’avril 2002 sur le LMD n’avaient pas réglé la question de l’accès au master. François Goulard est favorable à la sélection à l’entrée du M1. Mais changement de gouvernement au printemps 2017 (François Fillon, premier ministre) : Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Un article sur la sélection à l’entrée du master figurait dans la première version de la loi LRU (été 2007). La droite, entre 2007 et 2012, n’a pas fait avancer le schmilblick.

Rappel historique. 1. AEF, dépêche n°78010, Arnaud Lavorel, mercredi 18 avril 2007. Master. François Goulard souhaite que la concertation se poursuive « compte tenu des échéances électorales ».

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Comment tuer la LRU3 ?

Archives du blog, chronique du 16 novembre 2011 : Acte de décès de la loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (2007). Novembre 2011 : deux avertissements sévères n’ont pas réussi à tué la LRU (rapport de l’Association Européenne des Universités et crise financière à l’université de Limoges). Juillet 2013 : la loi sur l’enseignement supérieur et la recherche (dite LRU2) fait encore régresser l’autonomie des universités : le vilain petit canard LRU était toujours debout et Jacques Fontanille, ex-président de l’université de Limoges, taclé en 2011, devint même directeur de cabinet de Geneviève Fioraso.

Avril 2014, le vilain petit canard, LRU2 fils de LRU, court toujours et décide de pondre des LRU3, des Communautés d’universités et d’établissements (COMUE), gigantesques n’importe nawak qui ne respectent même pas leur père LRU2 : La loi ESR violée sans vergogne. Il reste un mois pour « tuer dans l’œuf » ces LRU3 ! C’est mal parti : Mobilisations en ordre dispersé !

Texte intégral de la chronique de novembre 2011. 4 ans et 3 mois après la publication de la loi Libertés et Responsabilités des Universités. Novembre 2011 est une date dont les universités publiques se souviendront. Le mois de la mort de la LRU. Son acte de décès a été signé au niveau international par l’Association Européenne des Universités (EUA), au niveau local par Jacques Fontanille, président de l’université de Limoges, ancien vice-président de la CPU, élève modèle du passage aux responsabilités et compétences élargies (RCE dès 2009). Lire la suite

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Post-bac : trop d’échecs !

Pâques et ses officiers, chevaliers et commandeurs de la Légion d’honneur… Christophe Jaggers devrait être décoré des palmes académiques par Geneviève Fioraso, sur proposition de la DEPP. La Note d’information qu’il vient de publier est en effet remarquable : Les bacheliers 2008 entrés dans l’enseignement supérieur : où en sont-ils la quatrième année ? n°14.3, avril 2014.

L’analyse est fondée sur un suivi de cohorte (un panel) : on attend avec impatience la publication de la situation de ces bacheliers à la rentrée 2012. Combien de diplômés du supérieur parmi eux ?

Geneviève Fioraso devrait décider, en urgence, de financer un nouveau panel : celui des bacheliers 2014. Ce serait, pour une fois, une initiative excellente : pouvoir mesurer à terme l’impact de sa pseudo-réforme du 1er cycle. Je parie qu’elle ne prendra pas cette décision : il est préférable de casser le thermomètre pour laisser le malade – le 1er cycle – dans l’ignorance de son mal.

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Insertion : valoriser les talents

Manuel Valls et Benoît Hamon partagent un point commun : ils sont tous deux titulaires d’une licence d’histoire, obtenue dans une période où la majorité des diplômés de licence poursuivaient des études en maîtrise (bac+4), une minorité poursuivant ensuite en DEA ou en DESS (bac+5). Ils n’ont pas eu besoin d’être diplômés de sciences politiques et de devenir énarques pour réussir une  » belle » carrière : happés immédiatement par la politique, ils ont valorisé leurs talents au sein du Parti socialiste et dans des mandats électoraux successifs. Ce type de trajectoire ne concerne que quelques dizaines de diplômés par an et c’est heureux !

Le futur secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche est attendu sur ses actes et non sur ses belles paroles. Aura-t-il la marge de manœuvre financière pour accorder 40 millions d’euros par an aux universités (500 K€ en moyenne par établissement) en vue de consolider, de développer, de réussir leur mission d’insertion professionnelle ? Crédits récurrents et non sur Appels à projets : moyens humains et financiers pour les Bureaux d’aide à l’insertion professionnelle, pour les Observatoires de la formation et de l’insertion, pour les Services d’information et d’orientation. Ce serait là un respect de la parole donnée : priorité à la Jeunesse.

Avant de présenter, dans la chronique à suivre, trois initiatives excellentes mises en œuvre dans trois universités (Talent Campus en Bourgogne, Lilagora dans le Nord, Alumni en Alsace), il est important de rappeler les décisions et les actes des trois derniers ministres de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le champ de l’insertion professionnelle, de la valorisation des talents des diplômés du supérieur. Les deux ministres de droite ont fait davantage que la ministre de gauche.

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De la démocratie parlementaire

C’est la première fois, en tant que blogueur, que je suis, pas à pas, une réforme « ambitieuse » de l’enseignement supérieur et de la recherche. En 2007, encore en fonction à Marne-la-Vallée, je n’ai fait qu’enregistrer les décisions de la loi Pécresse. 88 chroniques du blog sur les Assises, 89 chroniques critiques sur la loi ESR. Les lecteurs fidèles du blog le savent : en mai et  juin 2012, j’ai voté « socialiste ». Chronique du 16 octobre 2011 : Hollande doit révolutionner le SUP.

Nous vivons aujourd’hui – c’est une grande banalité de le dire – dans un monde de l’information, de la communication, des réseaux, de la vitesse et de l’immédiateté. Tous les citoyens – même si peu en ont eu le temps ou l’envie – ont pu, en direct ou en différé, suivre, regarder les débats des Assises, des commissions parlementaires et des deux Chambres du Parlement. Ils ont pu en lire le compte-rendu intégral, publié presque en temps réel. J’aime cette démocratie parlementaire, cette information transparente et étendue. Les universités devraient en tirer une leçon politique : mettre en ligne l’intégralité des débats de leurs conseils centraux ou les laisser filmer pendant toute une année. Une initiative excellente à Metz : 3 heures et demie de film de France 4 sur la licence professionnelle Journalisme et médias numériques.

Mais la transparence a ses revers : elle expose les femmes et les hommes politiques à la vue des citoyens, à leur contrôle , à leurs critiques, parfois faciles.

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Vincent Berger et son PPP

Médiapart, 28 mai 2013 : PPP Paris-7, les permis de construire sont menacés . Un lecteur et informateur fidèle du blog commente : « on connait les conséquences néfastes de la décision (car décision il y eut) de passer aux Responsabilités et compétences élargies dans les universités. En matière de mauvaise gestion, Paris Diderot a fait mieux : la signature d’un Partenariat Public Privé (PPP), qui n’a pas fini de nuire à l’enseignement et à la recherche. Déjà, la gestion de l’université était mise au service de coups médiatiques et d’insertions individuelles dans l’appareil d’État ».

Inauguration

« Le tribunal administratif va-t-il interdire l’accès aux étudiants de plusieurs bâtiments de l’université Paris-7 ? Le rapporteur public du tribunal administratif recommande l’annulation de deux permis de construire de ce “partenariat public-privé” déjà très controversé… Le tribunal doit rendre son jugement dans une quinzaine de jours« . Article de Médiapart. Histoire critique du PPP de Paris VII Denis Diderot sur le site Archicool.

Pour aller plus loin : chroniques du blog sur les PPP. Geneviève Fioraso ne veut plus des PPP. Ci-dessous, photo de février 2011.

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