J’avais prévu de consacrer la chronique de ce soir à la signalétique réussie du Campus du Pont de Bois de l’université de Lille 3. Cette signalétique exemplaire – colorée, précise, claire et donc efficace – se retrouve dans les 4 albums (97 photos) de la seconde partie de cette chronique. Mais priorité à l’actualité du contexte des projets immobiliers de cette université de Sciences Humaines et Sociales.
3 février 2014. Geneviève Fioraso s’est déplacée à Lille, pour annoncer le xième Programme Plan Campus. Un montant d’1,3 milliard d’euros va être mobilisé pour financer 13 campus scientifiques et universitaires sur le territoire français. Ce financement a été rendu possible grâce à une modification de la loi qui autorise désormais les universités à emprunter… Emprunter en situation de grave crise financière, de fonds de roulement qui fondent comme neige au soleil, de quasi cessation de paiement pour certaines universités, c’est nouveau, ça vient de sortir ! Un emprunt, ça se rembourse ! Avec quel argent ?
Ce xième Programme est à inscrire dans le livre des records du n’importe nawak. Mais où sont donc passés les 4 milliards et quelques centaines de millions de la vente des actions d’EDF, à l’origine du Plan Campus ? Où cet argent frais – capital et intérêts – s’est-il volatilisé ? J’y reviendrai bien sûr dans une prochaine chronique ! D’autant que le Partenariat Public Privé (PPP), tant décrié par la Ministre, fait son retour ! 78 chroniques du blog sur le Plan Campus.
Opérations immobilières prévues à Lille 3 (reportage des 21 et 22 janvier 2014) ? L’opération prioritaire est la transformation de la Bibliothèque Universitaire, au cœur du Campus du Pont de Bois, en Learning Center. J’y ai consacré une longue chronique et plusieurs albums photos : le coût prévisible approche désormais les 50 millions d’euros.
L’infographie, publiée aujourd’hui sur le site du MESR, annonce, pour ce xième Programme Campus, un investissement de 110 millions d’euros pour l’ensemble de la région Nord Pas-de-Calais, 90 pour Lille, 20 pour Valenciennes. Couleur majoritairement bleue pour le camembert de Lille = financement en PPP. Je sens que Fabienne Blaise, présidente de Lille 3 va s’énerver… avec raison !
Album 1 : 47 photos. Venant de la station de métro, entrée dans l’université par la passerelle qui relie la Ville au Campus universitaire. Passerelle décrépite et rouillée, propriété de la ville nouvelle de Villeneuve-d’Ascq : sa rénovation n’est pas inscrite dans son budget ; l’impression visuelle est déplorable. Dès l’entrée sur le domaine universitaire (architecte Pierre Vago), tout change : un plan du Campus (photo ci-dessus) ; facile de se repérer pour se rendre dans tel ou tel endroit. Le Forum central : une grand’place, encore peu arborée. Quatre immeubles la bordent : la BU, la Maison de l’Étudiant et le Kino, le bâtiment A (prolongé par une extension à l’arrière), le bâtiment B qui comprend les bureaux de l’administration.
Symboliquement, cette répartition spatiale est parfaite : le Campus est ouvert sur la ville ; l’université est un lieu de savoir (amphis et salles de cours, la BU), de culture (le Kino Art et essai), de restauration (plusieurs implantations du CROUS), et de pouvoir : la présidence est au cœur du Campus et directement accessible par toutes et tous. Campus piétonnier : les voitures sont garées dans les parkings souterrains ou à l’extérieur en pourtour du Campus.
Album 2 : 16 photos du bâtiment administratif. Il est clairement signalé par un large bandeau horizontal au dessus de son entrée. C’est le siège de la présidence, de l’équipe de direction, des services centraux. Siège du service de communication : sa responsable, Laurence Demay, m’accompagne pour le repérage des œuvres du 1% artistique (chronique à suivre). Siège de l’Observatoire (OFIVE) où j’ai rendez-vous avec Stéphane Bertolino, son responsable.
Album 3 : 15 photos. Je cherche « mon » bureau, celui que l’UFR m’a affecté quand j’ai été nommé à Lille en octobre 1980, comme professeur des universités en sociologie. Je le localise au rez-de-jardin du bâtiment A : mais est-ce vraiment celui-là ? Par contre, je suis certain que l’amphi que je photographie est celui des mes cours en 1ère année d’Administration économique et sociale. Je quitte ce bureau en octobre 1987, pour gagner celui dédié au directeur de l’UFR. Je n’y demeure qu’une année universitaire. J’obtiens en effet ma mutation à Paris 10 Nanterre.
Album 4 : 19 photos des bâtiments C, D, E, F, G. Me voici presque dans la campagne… Un parc urbain borde le Campus. Ces bâtiments sont d’une période postérieure aux bâtiments A et B : ils n’ont pas d’âme. Ils ressemblent à des bâtiments provisoires, à bas coûts. Le bâtiment D est un ancien restaurant du CROUS. Il est aujourd’hui le siège de l’UFR MIME, Mathématiques, Informatique, Management, Économie dont Laurence Broze est encore directrice pour 24 heures. UFR MIME, fille de l’UFR dans laquelle j’ai enseigné dans les années 80. Nous allons déjeuner en ville, l’ancienne et le nouveau directeur, Gérard Hamiache, ainsi que Sophie Dabo (photo). De quoi discutent trois professeurs de sciences et un ancien professeur de sociologie ? Des postes affectés à l’UFR : les deux derniers postes de sociologie ont été redéployés en interne. Les diplômes d’Administration économique et sociale sont en effet partis à Lille 2 Droit et Santé.
Pour aller plus loin : 81 chroniques du blog sur l’enseignement supérieur et la recherche en Nord Pas-de-Calais.
Histoires d'universités 
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.